Plouf et Paf... ( Pv Orisa Masaie )

L'eau est un bel élément. Pas forcément le meilleur, non, puisqu'ils sont tous à pied d'égalité, créant aussi un cycle éternel. Comme les pokémons. Les vagues éteignent le feu, les flammes brûlent les feuilles et ainsi de suite. D'ailleurs, Orisa prévoyait depuis des lustres d'en posséder un de chaque type. Question de stratégie et d'équilibre. Revenons au sujet précédent. Tel un miroir, la surface reflétait le visage passionné d'Orisa. Depuis des heures, elle était là, immobile, scrutant les moindres détails de son expression ou bien les minuscules clapotis de la piscine. De temps à autre, elle y plongeait son ongle, son doigt ou même sa main. Cherchant surement une force invisible ou bien que l'eau lui parle. Ce qui était quasiment impossible, à part si avant vous avez prit quelque chose de pas très sain. C'était son activité du jour. Rien de bien excitant à première vue, mais pas pour Orisa. Sauf qu'on était pas tous une fille à moitié déconnectée de la vie, paumée, s'extasiant de tout et rien.

Comment Orisa était-elle arrivée jusqu'ici ? Pas bien compliqué. Le portail semblait ouvert, personne à l'horizon, simplement parfait. Ainsi, il ne lui fallut pas longtemps pour se retrouver à faire mu-muse avec l'eau. Solitaire comme à son habitude, la jeune femme avait tout de même croisé quelques personnes. Comme quoi, elle ne demeurait pas agoraphobe et pouvait supporter la présence des autres. Des nageurs, ceux du club probablement et aussi celui qui entretenait l'endroit. D'ailleurs, plusieurs fois il lui avait demandé de quitter les lieux. Orisa avait répondu par le silence, normalement quoi. La natation était un sport assez fascinant, mais la compétition ne lui plaisait pas vraiment. -A part pour les concours de nourriture, où elle était la première à s'inscrire.- Et puis le seul point positif à nager, était d'être en communion avec l'eau, un environnement différent de l'air. C'était comme si vous deveniez un poisson, ça dépayse, ça change, c'est cool. Si elle devait choisir, la jeune fille serait Dori, ou bien Némo, un poisson clown. C'est mignon ces bêtes-là. Dommage que certaines se retrouvent dans nos assiettes le vendredi soir. R. I. P. à Nemo.

"Excusez-moi Mademoiselle, mais si vous souhaitez rester, il va falloir revenir en tenue de piscine."

Depuis quand fallait-il venir obligatoirement en maillot de bain pour squatter une piscine ? Jamais. C'était écrit où ? Nulle part. Ah si... L'affichette au coin de l'entrée appuyait les dires du maître nageur. Pauvre d'elle, sa paresse et sa personne, allaient devoir se bouger le popotin pour trouver une autre occupation HORS de la piscine. N'allez pas croire, qu'Orisa allait écouter les ordres du monsieur, en faisant le chemin inverse pour récupérer l'objet désiré et ensuite revenir. Pour qui vous la prenez ? Non, mais oh. Saleté de règlement intérieur. Un soupir las et plaintif jaillit de sa bouche, avant de partir direction la sortie. Sans un mot, sans regard, elle sortie lentement sous l'oeil mécontent du sauveteur de pacotille.

Après avoir parcouru quelques mètres dehors, Orisa constata que le lacet de sa chaussure était défait. On ne se fout jamais d'un lacet défait ! Des accidents arrivent bien trop vite, on n'est jamais trop prévoyant. Allez encore un petit slogan : "vaut mieux avancer lentement et prudemment." "Sortez couvert !" Le nombre de fois qu'elle avait vu ses pubs défiler à la TV, c'était accablant à force. Même la chanson restait gravée indéfiniment dans sa tête. S'agenouillant pour s'attaquer à sa deuxième tennis, elle prit le temps de s'appliquer. La demoiselle n'avait pas la motivation de le refaire une seconde fois, alors valait mieux bien faire une bonne fois pour toute. Et puis, Orisa était devenue une pro, puisqu'elle avait appris avec un livre trouvé à la bibliothèque. Il y avait des choses intéressantes et instructives là-bas finalement.

« Hey... Ne serait-ce pas Miss pucelle ? Oh... D'avance t'énerve pas, tu risque de réveiller le voisinage... Jte taquine va... Comment vas tu ? »

Sa réaction fut d'ignorer royalement cette voix masculine. On ne s'adressait surement pas à elle, vu qu'Orisa n'était pas du genre à s'exciter à tout bout de champs surtout dans ses moments solo, où elle se promenait là où bon lui semblait. Libre et sans soucis. Alors, cette réflexion "d'avance t'énerve pas" ne lui était pas destiné. Quoique, le surnom "Miss Pucelle" lui aurait chauffé les nerfs si c'était pour elle. D'un air indifférent et paumé, elle se releva doucement et jeta un coup d'oeil autour. Elle reconnut approximativement le garçon qui se tenait près d'elle. Un jeune impertinent, bon à lui chercher des noises sans raison. Un chieur quoi. Tiens, il souriait malicieusement. Etrange. Mais, comme elle le pensait précédemment, cette étrange et vulgaire salutation n'était pas à son intention. Et puis, vous savez, Orisa est très longue à la détente dans ces situations-là. Alors, toujours dans les nuages, la demoiselle continua sa route. Laissant en plan le jeune homme.

"Oh... Il commence à faire chaud."