First.

Mer 17 Juil - 1:57

Il n’osait pas y croire.
Pourtant il le fallait, mais…

Contre sa cuisse, son poing se serra très fort, tirant sur les écorchures les plus profondes de ses mains, celles qui achevaient de cicatriser. Fronçant les sourcils, il sentit le léger tiraillement au dessus de son sourcil droit. La cicatrice encore fraîche ne le dérangeait plus vraiment, se rappelant juste à lui quand il était mécontent. Comme il l’était actuellement. Même si ça n’était que par esprit de contradiction : il avait un peu tout fait pour qu’on le colle dans l’internat le… Adapté à lui. En gros, quelque chose de presque banal, rassemblant tout le monde et personne.
Rien à voir avec l’établissement qu’avait fréquenté Shin…

A la pensée de son frère, un mauvais juron s’échappa de ses lèvres dans un marmonnement étouffé.
Un regard à droite, à gauche.
Il passa une main sur sa nuque, la laissa glisser dans son cou, ses doigts effleurant distraitement son tatouage.
Ses trois précédents lycées, ça avait été assez simple.
Il n’y avait été qu’en demi-pension.

Ici c’était de l’internat, et rien que ça…
Merde, il avait été bien chez lui !

Le sourire de son frère s’invoqua dans ses pensées. Ses sombres yeux un peu moqueurs, supérieurs. Gros naze, pauvre débile, raté… Son frère n’avait jamais osé lui dire le fond de sa pensée en face, mais il l’avait toujours très bien deviné. Pour Shin, il était la tâche de la famille. Il l’avait prouvé une fois de plus – une fois de trop – en plantant la belle voiture du père. C’était tellement con ! La boulette de trop. Il se serait planté avec n’importe quelle autre voiture, il s’en serait mieux sorti. Mais là…

Gros soupire.
Lourd soupire.
Ses yeux sombres évaluèrent le hall, un bref instant.
Ravala un frisson, carra les épaules.
Pas de panique…

Un peu tendu, il fouilla sa veste, en sortie ses cigarettes. Des gitanes, achetées avec de l’argent emprunté dans le porte-monnaie de sa mère. Elle avait après tout l’habitude… Sortit son zipo et le fit claquer, la flamme allumant la cigarette glissée entre ses lèvres. L’adolescent n’avait pas trop de doute sur le règlement intérieur. Il était interdit de fumer – soit uniquement dans les bâtiments, soit où que ce soit dans Sei Gakuen. Il s’en fichait : on l’avait collé là d’office, il était prêt à le faire payer à n’importe qui. Ne craignait pas les représailles.
Dans son esprit, le choc de l’acier contre l’acier, les éclats de verres…

Fermer les yeux.

Demeurant dans l’entrée, il n’entra pas dans le hall, que la fumée puisse s’échapper dehors.
Un bref moment il hésita.
Tourna le dos au grand hall pour se plonger dans la contemplation du ciel.
Au diable tout ça ! Il ne mettrait pas le feu aux bâtiments, mais il trouverait.
Quelque chose, n’importe quoi, jusqu’à ce qu’on se décide à le renvoyer chez lui.
D’ici aussi, il se ferait virer !

Rassuré par cette pensée confortable et coutumière, Tsune s’accroupit sur la dernière marche de l’escalier vers le hall, contre le bord dallé tapa le bout de sa cigarette. Un petit cylindre de cendre tomba à ses pieds et, posa un pouce contre ses lèvres, il sourit. C’était sa première année ici, et son dossier scolaire, seuls ses profs le connaissaient – et encore.
Inutile de se tracasser, il verrait bien comment iraient les choses.
De toute façon il ne comptait pas s’éterniser dans ce lycée de fou.
Il ne comptait pas s’attacher.
Se lier avec qui que ce soit.

Jeu 18 Juil - 3:14

Une nouvelle journée venait de commencer. Je m'étais levé un peu trop tôt et pour une raison inconnue n'avait pas réussi à me rendormir. Aujourd'hui faisait partie de ces jours où les grasses matinées sont autorisées, mais il avait fallu que le soleil passe à travers les rideaux de ma chambre et éclaire pile l'endroit où ma tête était. Malgré les multiples positions que j'avais essayées, impossible de se rendormir et les autres membres de la chambre n'étaient même pas encore réveillé.
Je m'étais donc préparé, douche, brossage de dent, habillage etc... Je savais que le réfectoire n'était pas encore ouvert, alors j'avais espéré croiser quelqu'un, peu importe qui, du moment qu'on m'occupe un peu en attendant de pouvoir parler à des gens plus intéressants ou d'avoir accès à la nourriture, ma source d'énergie. Mais il n'y avait personne dans les couloirs, ni dans le hall d'entrée, en gros, personne dans le bâtiment. Quel manque de chance !

Je sortis donc prendre l'air en espérant croiser quelqu'un. Je levai mes bras vers le ciel pour pouvoir tendre tous mes muscles et poussai un bâillement sonore avant de me rendre compte que quelqu'un était assis sur les marches menant à l'établissement. Mais qui avait donc eu le courage de se lever aussi tôt ? Il l'observa quelques instants et remarqua qu'en faite, il s'agissait de quelqu'un qu'il n'avait jamais vu. Exploit irréalisable, donc cet homme devait être un nouvel arrivant. Quelle chance ! Si j'arrivais à le cerner rapidement, peut-être pourrais-je m'en faire un ami et me servir de lui dans le futur. Les nouveaux sont des perles rares à Sei, il ne fallait surtout pas que je rate ma chance.

Je m'approchai donc de l'élève, m'asseyais à côté de lui, mais pas trop près, histoire de ne pas envahir son espace personnel, le regardai quelques secondes, laissant au gars le temps de remarquer ma présence. Je lui souris et lui demandai sans aucune gêne :

« Salut ! Il semblerait que tu sois nouveau ici, tu as besoin d'aide ? »

Même si ce n'était pas le sens de ma question, il semblerait vraiment que ce gars ait besoin d'aide. Il venait à peine d'arriver – enfin, c'est ce dont il avait l'air – qu'il était déjà de mauvaise humeur. Rien qu'à voir sa tête, on pouvait voir qu'il mourrait d'envie de tabasser quelqu'un, il ne manquait plus que ça. Enfin, je ne peux pas non plus demander un miracle dans cette école, c'est pas pour rien que des gens de l'extérieur disent que Sei regroupe tous les délinquants, cas sociaux, et j'en passe, du Japon. Il ne restait qu'à espérer qu'il ne me frappe pas sans aucune raison, parce que je n'avais rien sur moi pour pouvoir me défendre contre lui. Je pourrais à la limite essayer de m'enfuir, mais je suis petit et pas spécialement muscler, rien qu'à voir le gars, on peut déduire sans problème qu'il me rattraperait en deux secondes chrono.

Soit, ce n'est pas une raison pour manquer à mes engagements. Je continuai donc de sourire, en espérant que ce nouvel arrivant fasse partie de ces personnes qui ne peuvent pas frapper les gars mignons, sinon, il faudra que je trouve une autre stratégie pour l'atteindre... La meilleure tactique est encore de l'observer, lui et ses réactions. Avec un peu de chance, j'arriverai à trouver sa faiblesse et une fois celle-ci affichée au grand jour, je n'aurai plus à avoir peur de prendre des coups. -mode observation enclenché-

Jeu 18 Juil - 6:33

Un garçon s’assit non loin de lui, et il n’eut pas besoin de plus pour deviner que ça allait tenter quelque chose. Lui gratter l’amitié, ou n’importe quoi dans ce genre…

Distance, fermé.
Prudent.
Tsune ramena ses genoux contre lui, sa cigarette plantée entre ses lèvres. Dévisagea l’autre. Il devait avoir seize ans, mais il ressemblait à un petit garçon fluet et fragile, comme en verre. Il était si fin et d’apparence si douce qu’il aurait presque pu être une fille… Encore une chance qu’à cet âge, les filles présentaient certains attributs dont lui était dépourvus. Sans ça il se serait vraiment posé la question. La seconde chose originale qu’avait ce garçon, c’était ses cheveux blancs. Décoloration ? Il n’était pas typé européen, il avait même plutôt le profil d’un asiatique.
Donc oui, décoloration.
Un original à tête de fille ?

En tout cas il ne manquait pas de culot.
Ou alors il était naïvement épanoui et gentil.

Ce petit air « serviable », ce petit air qu’avait sans arrêt Shin…

Achevant sa cigarette, Tsune l’écrasa sous sa chaussure et réduisit le mégot en petits morceaux entre ses doigts. Shin aussi avait cet air sympa qui donnait envie de lui faire confiance. Ce petit air adorable donnant envie de faire confiance…

Sa première réponse dût succincte.

« Mmh. »

Il ne se risquerait pas à faire confiance au premier venu.
Mais malgré tout il s’appliqua à se calmer un peu : il n’allait pas taper sur le premier venu. Contrairement à ce que son père pensait, il n’était pas un demeuré violent et psychopathe. Ses traits s’apaisèrent, demeurant graves malgré tout. Sérieux, sévères. L’accident rôdait encore sur ses pensées comme un mauvais nuage. La colère de s’être fait si franchement, si ouvertement renvoyer de chez lui…

Dans un pauvre internat pourri avec les rebus de la société, là où Shin faisait…
L’adolescent ferma brièvement les yeux.
Les rouvrit en passant une main dans ses cheveux aux reflets violets.

De l’aide, c’est juste un internat ici.

Alors dis-moi, pourquoi aurais-je besoin d’aide ?
L’avantage c’était que s’il y avait vraiment une aide à lui apporter, l’autre le ferait en répondant à sa « question ». Et puis on a toujours l’air plus intelligent quand on est celui qui pose les questions. Du coup répondre sans répondre, interrogation contre interrogation…

Se méfier, obligé.
Si ce gars était le même genre que Shin…
Il préférait encore rester sur la réserve.
Pas d’ami, pas d’amitié, pas de regret !

Il n’en partirait que plus facilement quand on se déciderait à le virer.
Ou qu’une de ses idioties aurait finalement sa peau.

Dim 28 Juil - 9:19

« Mmh. »

Ok... Bon, ben on ne pouvait pas dire que ce gars était un grand bavard, ça c'est sûr ! Au moins, j'avais éviter les coups, c'était déjà ça. En l'observant bien on pouvait voir que ce garçon semblait se calmer petit à petit. Hop et un point pour moi ! Un type en colère ce n'est jamais bon. Maintenant, il ne restait qu'à espérer que cette situation continue et que je ne l'énerve pas pour une raison ou pour une autre... Bah, de toute façon, mes deux caractères sont assez spéciaux et il est possible que je dise ou fasse un truc de travers, l'astuce c'est de se rattraper avant de se faire frapper... Mais ça, c'est seulement si on écoute mes explications avant de passer à l'action... Chance de réussite ? 0,01%...

« De l’aide, c’est juste un internat ici. »

« Pff »

Oh non, il avait fallu qu'il sorte un truc comme ça, c'est une vraie torture ! Malgré mes efforts pour ne pas rire, je n'avais pas réussi à empêcher ce son de s'échapper de mes lèvres. Ma main était posée devant ma bouche, histoire de ne plus rien laisser sortir et j'étais plié en deux en espérant que ce fou rire soudain n'allait pas être négatif pour moi. Non, mais sérieux ! Juste un internat ? Ce type devrait savoir que ce n'est pas le cas. Que ce soit parce qu'il a appris que le niveau ici était super élevé, que ce soit parce qu'il sache que tous les délinquants du pays sont rassemblés ici ou que ce soit les deux, rien qu'un de ces deux critères permettait de qualifier cet internat de tout sauf de normal... En tout cas, il est rare qu'une personne arrive à Sei et ne sache rien sur cette école, même pas les rumeurs fausses qui auraient pu circuler... J'avais presque pitié de lui, je veux dire, il débarque ici et il ne sait rien ? Il vaudrait mieux qu'il soit du genre à savoir se défendre, sinon il ferait une victime de premier choix. Pas que je ne sois tellement mieux quand on y pense. Certes, je sais me défendre quand j'ai un objet en main pour palier à mon manque de muscle, mais sinon, je suis une proie de choix. Soit ! Autant essayer de le faire parler un peu en lui donnant l'eau à la bouche. Je fis donc de mon mieux pour arrêter les tremblements que provoquaient ce rire refoulé et je lui dis :

« Si tu penses vraiment que cet internat est banal, tu risques d'avoir des surprises... »

Bonnes et moins bonnes. Après, je ne sais pas trop, devais-je lui dire dans quel genre d'établissement nous nous trouvions ou pas ? Si je lui dis, ça pourrait le mettre de mon côté, parce que je lui aurais épargner de la gêne, mais peut-être aussi des situations à son désavantage où il se serait retrouvé encerclé sans comprendre que ce le mode de fonctionnement de Sei pour recruter des membres, etc... Mais si je ne lui dis pas, ça serait teeeeellement plus drôle. Que faire que faire ? Bon, assez tergiverser, au final c'est plus dans mon intérêt de lui raconter tout ça, oui, ça serait plus marrant si je ne le faisais pas et oui, j'ai moins de chance pour que ça m'apporte du positif, il pourrait tout oublier, MAIS, s'il n'oublie pas, ça pourrait m'être super utile !

Je posai ma main sur son épaule et croisai les doigts pour que ça ne le gêne pas, les gens pouvaient être tellement difficile sur le tactile, il ne manquait plus qu'il finisse par me donner un coup de poing ou je ne sais pas quoi d'autre à cause de ça... Je lui dis donc :

« Bon, je t'explique. En gros, ici, ce n'est pas un internat normal. Si on ne prend rien que le fait que la plupart des délinquants du pays sont regroupés à Sei, tu peux déjà avoir une petite idée de ce qui t'y attend et de ce qui le démarque des autres écoles. Et encore, ce n'est pas tout ! Mais bon, je ne sais pas trop si ça t'intéresse ou pas, tu veux que je continue ? »

HRP:

Dim 28 Juil - 21:12

Tsune haussa les sourcils, pencha de quelques degrés la tête sur le côté. Scruta le visage congestionné de l’autre, s’interrogeant sur ce comportement étrange. Il avait l’air d’être victime de consultions semi-incontrôlées, à demi réprimées. Ou d’une maladie bizarre… En l’observant un peu mieux, l’adolescent distingua de l’amusement dans le regard de l’autre et compris que l’autre se payait une tranche de rire au sujet de ce qu’il venait de dire. Un peu vexé mais maître de lui, Tsune ramena ses genoux contre sa poitrine, les entoura de ses bras, attendant que l’autre retrouve un brin de calme. Et comme les tremblements semblaient s’apaiser, il réprima un soupire. Il était temps, ça commençait à l’irriter au plus au point que ce type se paye sa fiole gratuitement… Et même pas ouvertement ! Cette façon de réprimer son rire pour ne pas le vexer, alors qu’au final le fou rire se distinguait comme le nez au milieu du visage…

Banal ?
Il n’avait pas dit ça, juste…
Oui bon, son flegme devait sous-entendre quelque chose dans ce genre.
Mais il savait que banal, ce pensionnat ne l’était pas. Il était bourré de racailles et crétins brutaux.
C’était d’ailleurs pour ça que son père l’avait collé ici…
Mais des « surprises » ?

Attendit la suite.
Suite qui vint sous la forme d’une main sur son épaule. Dans un haussement de sourcil, il baissa les yeux sur ladite main. Une main fluette, fine, délicate : féminine. L’instinct de survie lui murmura : balaye cette main, écarte la de toi, repousse ce garçon androgyne et prends tes distances. A ce rythme-là, la prochaine étape c’est te rouler une pelle ! L’idée était aussi révulsent que… Non, ça ne l’intéressant pas ce genre de garçon. Autant un vrai bonhomme, un gars mûr, là il n’aurait pas craché dessus. Mais un petit minot de son âge avec des airs de demoiselle, très peu pour lui…

Malgré tout les explications n’étaient pas de trop.
Pour l’instant, il était en territoire inconnu. Toute information était la bienvenue. Pour les délinquants, il le savait : il avait espéré pouvoir se faire discret et ne pas avoir d’ennui. Mais l’autre fit fondre ses espoirs comme neige au soleil. « Une petite idée de ce qui t’attend », ça signifiait que quoiqu’il fasse, on lui en ferait baver ?

Tu veux que je continue ?
Pause… Une seconde de silence.
Tsune leva les yeux vers le ciel, semblant réfléchir à la question.
Lâcha un soupire : pour l’instant, il rangeait les armes.

Ce n’est pas tout, ça veut dire qu’il y a pire que les délinquants ?

Il ne put s’empêcher de détailler des pieds jusqu’à la tête l’autre. Son regard trahissant ses pensées : ce n’est pas de toi que le danger viendra.

Même si ce garçon avait le même air que Shin. En tout cas de ce côté-là, le danger ne serait pas « physique ». Ca n’était pas ce garçon chétif qui viendrait lui taper dessus. Par contre il pourrait faire bien pire, du genre lui tailler une réputation à la con ou faire courir des rumeurs sur lui, visant à lui mettre à dos tout le pensionnat. Ah ça promettait, ça il ne pouvait pas prétendre le contraire…

Du bout des doigts, entre l’index et le pouce, il saisit le poignet de l’inconnu, souleva la main posée sur son épaule pour l’en retirer. Après l’avoir lâché, il frotta ses doigts sur son jeans, reprit.

Vas-y continue, que je ne meurs pas idiot.

Recroisa les bras autour de ses genoux, la tête toujours légèrement penchée pour s’éviter d’avoir ses mèches d’un noir aux reflets sombres dans les yeux. A côté de l’autre avec ses cheveux clairs, il se sentait l’âme d’un vilain petit corbeau noir. Un vilain petit corbeau de surcroît crétin et ignare. Obligé de se faire instruire par un gars sur lequel il aurait pu s’asseoir, un gars qui en plus se foutait de lui sans discrétion…
Ah ça, son amour-propre en prenait un coup.

Mais lui taper dessus ne lui aurait apporté qu’une chose : des ennuis.
Il préférait prendre son mal en patience, il se vengerait plus tard.

Hrp :

Spoiler:

Ven 16 Aoû - 1:18

« Ce n’est pas tout, ça veut dire qu’il y a pire que les délinquants ? »

« Vas-y continue, que je ne meurs pas idiot. »

Je me levai et me mis en face de lui pour le regarder dans les yeux. Ce type était vraiment désagréable, je ne comprends pas très bien pourquoi, mais il m'énerve. La façon dont il ne parle presque pas ou encore la manière dont il a enlevé ma main de son épaule. Est-ce que j'ai une maladie contagieuse pour que tu me touches que du bout des doigts ? S'pas comme si je te draguais ou que j'avais l'air sale ou je sais pas quoi d'autre. Ton cerveau ne doit pas être normal... Mais bon, je ne sais pas ce qui me prend de le trouver idiot comme ça, ce n'est pas comme si j'avais de grand espoir dans les élèves de cet établissement... Certains sont plus intelligents que d'autres, mais personne n'arrive à m'égaler et les voir se chamailler entre eux... C'est juste jouissif...
Soit ! Il va falloir que je dise le fond de ma pensée à ce garçon, je veux bien avoir l'air frêle et tout ce que tu veux, mais même si je joue le rôle d'un mec sympa, ça ne veut pas dire que tout le monde peut m'énerver sans que je lui dise que s't'un con... Enfin, je lui dirai pas comme ça, mais il comprendra que son comportement est malpoli, ça c'est sûr.
Je croisai mes bras sur mon torse et me lançai dans mon monologue :

« Écoutes... Je ne sais pas ce qui te gêne chez moi, certes, je suis maigrichon et peut-être pas très intelligent, mais ça ne veut pas dire que tu as le droit de me traiter comme si j'avais la peste ! Si le fait que je te touche te dérange, dis-le au lieu d'enlever ma main du bout des doigts comme si tu risquais la contamination à tout moment... Moi j'essaie de t'aider dans cette histoire, mais si tu penses que tu peux te débrouiller tout seul, ne te gênes pas ! »

Je m'approchai de lui et rien que pour le faire chier, je plaçai mon visage à seulement une dizaine de centimètres du sien.

« C'est impossible de faire le loup solitaire ici. Les autres sont en groupes, alors si tu ne connais personne et que tu ne veux te mêler à personne, tu vas vite finir par être le maillon faible et je peux te dire que ce que tu appelles des délinquants, ça n'est rien comparé à l'imagination débordante de certains pensionnaires... J'ai vu certaines choses... Tu pourrais te demander si ces gens-là ne seraient pas mieux en prison ou dans un asile. Alors fais attention à la façon dont tu traites les gens qui sont sympas avec toi ! »

Je reculai pour pouvoir mieux le regarder.

« Même si tu ne m'aimes pas, il faut savoir être un minimum diplomate dans la vie. Si tu aimes taper sur les gens, c'est ton problème, mais en étant tout seul contre tout le monde, il va falloir que tu apprennes à faire attention à ce que tu dis et à ce que tu fais. C'est la loi de la jungle, même quelqu'un comme moi a réussi à le comprendre, alors si toi tu n'y arrives pas, ça veut dire que tu es encore plus bête que moi... Et ce n'est pas vraiment un compliment. »

hors rp: