« ... Bande de sous-merdes, la prochaine fois que je vous vois traîner dans le coin, je vous achève. »
Lilith est en sang, sa lèvre inférieure sanguinolente, sa peau pâle tâchée de rouge pourpre. On n'entends que les cris d'agonies de ses agresseurs, trois pauvres types étalés sur le sol, avec les os brisés, abattus comme des chiens. Evidemment la jeune fille aux cheveux ébènes est également sacrément amochée, avec certainement une épaule disloquée et pas mal de bleus naissants sur son corps, mais au moins, elle a gagné ce combat. Non sans mal, mais elle a remporté cette victoire et sa fierté a su se faire une place. Elle ignore leur groupe, leurs noms, en fait la seule chose qu'elle sait c'est qu'ils ont voulu la surprendre en sortant de nulle part, mais la demoiselle ne s'est pas enfui, elle a gardé la tête haute et au final, en est sortie victorieuse.
Tout en leur crachant ces douces paroles, elle s'est mis en tête de monter sur le toit. Les hauteurs, elle adore ça, cette façon de se sentir près du ciel est une sensation étrange pour elle, mais quasiment jouissive. Laissant les mecs agoniser sur le bitume, elle crache un filet de sang sur le sol avant de prendre la direction du toit. La douleur dans son épaule droite la lance et elle a du mal à marcher correctement. Elle panserait ses blessures sur le toit, seule. Le plus dur est de monter les marches mais elle y arrive quand même, grognant un peu au vue de la douleur. Comme un animal. Une fois la porte ouverte, elle sent le vent caresser sa peau translucide. Fantôme.
Personne à l'horizon, elle en profite pour déchirer un pan de sa chemise et faire une attelle avec autour de son épaule. Elle essuie d'un revers de manche le sang perlant le long de sa lèvre enflée et se laisse glisser contre le mur, restant en position assise le temps de récupérer un peu de ses blessures. Si jamais quelqu'un vient la surprendre dans cet état, il est certain qu'il ne ferait qu'une bouchée d'elle. Elle doit vite se rétablir avant que quelqu'un ne vienne sur le toit. Surtout que le QG des piques se trouve ici, elle risque fort de se retrouver en mauvaise posture.
Se relevant avec mal, elle titube vers le rebord du toit, observe les alentours avec attention. Le souffle du vent fait voler ses cheveux corbeau dans tout les sens mais elle s'en fiche, préfére de loin fixer un point imaginaire dans le ciel. La nuit débute et elle avait séché les cours, comme à son habitude. Elle se contente de fouiller dans ses poches pour en sortir une cigarette. Besoin oppressant de nicotine. Stress perpétuel.
Une nuit à Sei. Qu'est-ce donc hum ? La nuit est douce pour une fois. Pourtant, sur ces nombreuses fenêtres que l'on distingue, seule une est allumé. Ma chambre pour les connaisseurs, mais ceci n'est que détail. La suite est plus intéressante. Sans rien dire, quand on entre dans ma chambre, le lumière est douce. Voir presque faible, comme si une bougie éclairait ma chambre, ce qui n'est pas le cas. Sur le mur, une ombre. L'ombre ayant l'étrange forme du penseur de Rodin. Quoi de plus normal, pour un penseur que prendre la pose... Je réfléchit, je médite sur la question. Peu de temps que je suis là, les carreaux sont un groupes plaisant, mais trop passif pour le moment, faute de membres. Mais j'avais l'idée du siècle... Prend le pouvoir puisque la place de leader n'était pas prise. Mais comment faire. Devais-je mettre les pieds dans le plat ou bien user d'un masque comme toujours. Au fond, là était le soucis. Soucis de vision, mais tant pis, j'en avais ras le cul pour ce soir. M'étirant tel un félin, je me relevais pour alors bailler sans gêne. Étant seul, le manque de beauté dans le geste n'était pas grave. Face à ce miroir, j'admirais ce reflet si trompeur pour alors m'avancer et sourire de manière inquiétante.
« Mon pote... Tu vas briller et magner le fion de ces pions... »
Suite à ceci, je me mis en marche, marchant dans ces couloirs sans couleurs. La nuit guidait mes pas, je souriais toujours de manière si narquoise, comme fier d'un ace imaginaire. Le plaisir de savoir être qui on est. Un dominateur qui va dominer pour le bien des autres. Mes pas me guident jusqu'à un endroit qui attise mon attention. En effet, des traces de sang se font voir. Visiblement, il y a un blessé dans le coin. Tss.. L'établissement où sur le toit est le Q.G des Piques... Quelle idée d'y aller, m'enfin. Si je peux en achever un, pourquoi pas tenter le tout pour le tout. J'avance doucement pour alors prendre les escaliers me guidant en haut du bâtiment. Et là, alors que je me crois seul, arrivé à la porte du quatrième étage, la porte s'ouvre doucement un mec me trouvant et me fouillant du regard. Intrigué je le regarde, il me regarde, nous nous regardons. Je souris puis lui dit avançant vers lui.
« Suis nouveau... Chez les piques t'inquiète. »
La lueur de ses yeux est naïve, il me croit bien entendu. Un bouffon de plus chez les faibles. Une fois à sa hauteur, je lui met un coup dans les parties puis l'assomme d'un coup contre la porte sans le blesser. Puis tranquillement, je le traine dans un placard à balais pour alors sourire et lui souhaiter bonne nuit. Tout ceci m'ayant mis de bonne humeur, je repris mon chemin arrivant en haut conscient qu'à un étage de la sortie, il était possible qu'on ait entendu un bruit de porte. Je soupirais pour alors pousser la porte finale. Celle-ci grinçant un peu je me mordais la lèvre jurant intérieurement. Puis sans faire attention je chantonnais légèrement.
« Blood blood... show me the way... Blod blood... »
Bah... Vu l'heure c'est l'heure du bâton de mort. Vite, un geste digne de lucky luke, je sort le paquet et hop là, une cigarette au bec. Je sort ensuite l'objet crachant du feu comme dirait l'autre, puis je l'allume m'adossant à la porte que je referme, puis là, je remarque la silhouette d'une personne. Fille vu la longueur des cheveux. Je reste où je suis me contentant de faire entendre ma voix.
« Ah... Un soucis miss ? Oh... On c'est fait bobo ?»
La clope vissée aux lèvres, elle n’a pas entendu la venue de ce jeune homme avant qu’il daigne lui adresser la parole pour lui dire qu’elle s’est fait mal. C’est donc naturellement qu’elle sursaute, faisant tomber sa cigarette encore incandescente sur le sol. Son regard se porte sur l’interlocuteur tandis que ses doigts ensanglantés ramassent le tube de nicotine à-même le sol. Son épaule lui fais mal et elle sent l’odeur du sang imprégné sur ses vêtements et sur sa peau. Une odeur qu’elle aurait du mal à faire disparaitre maintenant. La pénombre rends pénible la visibilité et elle doit faire un effort pour déterminer qui il est. Elle a presque un soupir d’aise quand elle reconnait un Carreau. Tout d’abord, elle se demande pourquoi il est là, mais après quelques instants de réflexion, elle en conclut que lui aussi, il aime trainer dehors lorsque la lune remplace le soleil.
Lilith prends son courage à deux mains et se relève doucement, lui jette un énième coup d’œil. Trop loin. Trop suspect. Elle se rapproche lentement, marchant avec plus de difficulté tellement la douleur persiste et lui inflige supplice. Lorsque ses iris approchent du physique de ce jeune homme, elle est d’abord étonnée de sa beauté. Car oui, il faut l’avouer, les carreaux ont une réputation de « beaux gosses » qui les précédent. Alors que les trèfles sont en général des garçons manqués à souhait. Lilith en est la preuve, parfois. Ce soir elle porte simplement son uniforme habituel, jupe noire et chemisier blanc taché de sang. Tirant une longue bouffée sur sa clope, expirant lentement pour savourer la nicotine, elle penche simplement la tête sur le côté et réplique avec un soupçon de douleur dans la voix. Quasiment inaudible. Les mots sont prononcés lentement.
« Ouais, j’ai dû me débrouiller contre quelques gars tantôt. »
Après tout, la vérité vaut cent fois mieux qu’un mensonge. Logique. Et s’il est impliqué dans la guerre, il sait pertinemment que trèfles et piques se cherchent des noises continuellement. Et les bagarres sont monnaie courante à Sei. C’est presque un rituel de se battre. Les élèves ressemblent plus à des animaux qu’à des êtres humains, en fait. Enfin, en ce qui concerne les piques et trèfles, tout du moins. Les carreaux, eux, sont plus fourbes. C’est donc avec méfiance qu’elle esquisse quelques pas vers la porte, se plante devant lui, le regardant droit dans les yeux. Il a quelques centimètres en plus, forçant la jeune fille à lever la tête et elle grimace en lui adressant de nouveau la parole. Réaction infantile et stupide.
« Je ne sais pas si tu as remarqué, mais tu bloques le passage. »
Sourire ironique, dents de requin. Sa cigarette se consume tandis qu’elle le fixe de ses prunelles sombres, d’un vert profond. Des pas se font entendre. Elle tend l’oreille, hausse un sourcil. Impact. Quelqu’un frappe à la porte, tambourine dessus comme un forcené. Des voix rauques se font entendre. Piques. Son cœur se met à battre plus vite, son sang ne fait qu’un tour dans ses veines. A cause de lui, elle est prise au piège. Ses yeux furètent et cherche un moyen de s’échapper d’ici. Vite, avant que les piques décident de mettre la main sur elle. Car avec son épaule blessée, la jeune fille est en danger et vulnérable.
« Si c’est toi qui les a ramenés, je te jure que tu vas me le payer tôt ou tard. »
Elle tourne les talons, coure vers le rebord du toit. Hauteur vertigineuse. Frisson qui parcoure son échine et vent qui la fait tanguer. D’ici, impossible de sauter. Elle reste stoïque face à la lune qui illumine Sei par ses rayons. Ce n’est pas ce soir qu’elle échappera à son destin.
Déjà arrivé, déjà des soucis. Alors que je me pensais seul sur le toit, je me rendis bien vite compte que je n'étais plus seul. Ô bien sûr, je vis bien vite qu'en fasse de moi ne se trouvait qu'une pauvre bête blessé qui donc n'avait plus trop de résistance à offrir. La demoiselle me faisant face, je pouvais imaginer le calvaire qu'elle avait dût affronter pour arriver jusque là. Quelle idée d'aller ici pour se repentir de ses actes. Certes c'est le seul point de vue potable pour admirer la lune, mais dans son état, bonjour la connerie féminine. Je ne disais rien, ne pipant mots, mais comme on dit, ce sont toujours les plus silencieux qui n'en pensent pas moins et cela était bien vrai. Droite comme un i, la pauvre biche semble apeurée, pauvre bestiole. N'ai pas peur, je ne veux pas te bouffer, bien que le gibier rôtie c'est toujours un régal. Je te dévore via mon regard, admirant ces reflets carmin le long de ton corps. Visiblement, tu as autant morflé que les autres ont morflés. Quelle ironie, cependant, soit rassuré, je ne suis pas ton bourreau jeune biche égaré. La belle confirmes mes pensées. Elle c'est battue, ayant gagné, mais à quel prix ? Au fond, qu'elle ait gagné ou perdu, on voit pas trop la différence, enfin bref... La demoiselle avance lentement, tel un mort revenu de l'abysse dans les films d'horreur. Elle lève sa jambe pour la reposer plus loin et ainsi de suite, jusqu'à me faire face. Là, pupilles plongées dans les pupilles de l'autre, je l'entend geindre, me sommant indirectement de me pousser. Garce … je vais devoir lui apprendre la politesse dirions nous, cependant, le fait qu'elle me considère comme un membre normal et non un potentiel bourreau, cela est plaisant et arrive même me décrocher un sourire narquois. Qu'elle me tienne tête malgré son état, c'est un défi intéressant, montrant une grande volonté. Soudain, alors que le renard qui est ma personne et le corbeaux qu'elle est s'admirent, des bruits viennent troubler notre scène plaisante. Des bolosses de piques semblent avoir retrouvé leur compère et donc en veulent à nos peau. Heureusement que la porte est fermé, mais pour combien de temps. Je l'écoute me menacer puis lui répond un air je m'en foutiste histoire de la remettre à sa place.
« Ne crois tu pas que si j'étais un des leurs j'aurais déjà ouvert la porte pour te livrer ? TU es dans la merde comme moi, alors reste zen veux tu... J'arrive pas à penser quand des mômes font les bambins à côté de moi... »
Et pim dans des dents reine de que dalle même si je le sais pas. Soupirant, je reste presque d'un calme effrayant. Comme si j'acceptais le fait qu'on se fasse avoir et qu'on puisse avoir une tané. Je regarde les alentours, je note un conduis d'aération, mais si c'est pour finir en haché... Non merci. Je m'avançais pour alors regarder de plus près les fenêtres. Une était ouverte et sous nos pieds en plus... Tout ce qu'il fallait faire de dangereux, c'était se suspendre au bord, puis prier que dans la pièce en dessous, il y ait personne.
« Bon... J'espère que tu en as dans les bras... Car mon idée, je l'applique, à toi de voir si oui on nous tu as les cou... Ovéres pour le faire ou non... Moi je passe par la fenêtre en dessous, tout ce qu'on a à faire, c'est s'accrocher au bords puis faire le balancier... Seul risque... S'écraser en bas comme un boulet... Bon oki... Si tu tentes ça, je te tient la main pour t'offrir plusieurs tentatives... J'ai pas envie d'avoir une âme dans le cul.. Alors ? C'est ça ou alors passer un sale quart d'heure avec des gorilles sans cervelle.. Toi encore tu peux vendre ton corps... Moi pas question qu'ils aient ma cervelle. »
La lune et ses rayons reflètent nos deux protagonistes qui se tiennent face à face. Le prochain mouvement sera décisif. Les piques continuent de frapper la porte, qui risque de céder d’une minute à l’autre. Lilith ne se préoccupe pourtant pas d’eux. Non, son regard rougeâtre est porté et fixé sur ce type. Perte de contrôle. Ses sourcils se froncent lentement, elle esquisse quelques pas pour se planter une nouvelle fois devant lui. Tellement arrogant. Tellement pitoyable. Ce genre de personne la dégoûte vraiment. Ses cheveux soyeux glissants le long de ses épaules frêles, elle le pousse avec la main. Le sentiment qui ronge sa poitrine prend de l’ampleur. Elle veut le voir souffrir. Son sang se répandre allégrement sur le sol. Ce sentiment afflue de plus en plus dans son corps, elle a envie de le frapper jusqu’à sentir ses os se briser sous les impacts de ses petits poings. Ses iris semblent inanimés de vie et elle reste à le regarder dans le vague, un léger sourire aux lèvres. Montrant les crocs.
Sa voix la fait revenir à elle, elle sursaute presque, un frisson lui parcourant l’échine doucement. Le fracas de la porte commence vraiment à l’énerver. Les mains serrées, ses articulations blanchissent. Rester zen quand des malades violents comme les Piques sont à leurs trousses ? Décidemment, celui-là est complétement dingue. Comme elle. Elle se fiche éperdument de ce qui peux lui arriver, en fait secrètement elle rêve de le voir se faire tabasser, que ce soit par elle ou non. La jeune fille grogne un peu à la manière d’un chien enragé et attends patiemment que ce pseudo-génie trouve une idée pour s’enfuir de ce lieu. Elle tripote machinalement une mèche rose de ses cheveux en attendant. Le suivant de près, elle remarque aussi cette fenêtre qu’il regarde. En dessous. Elle perçoit tout de suite où il veut en venir avant même qu’il n’ouvre la bouche pour le dire. C’est une idée totalement stupide, dangereuse et il y a une chance sur cent que ça foire et qu’ils finissent briser en morceaux en bas, sur le bitume. Exactement le genre de choses qui excite la jeune demoiselle. Sourire franc. Un pied sur le rebord.
« Je suis pour, même si c’est une idée folle. »
Elle se moque de sa jupe qui se soulève au gré du vent nocturne et qu’il puisse admirer ses cuisses fines et ses courbes bien dessinées. Même sa petite culotte blanche. Son épaule la tenaille de douleur, elle garde tout de même un sourire étrange sur les lippes, comme si la situation l’amusait plus qu’autre chose. Déchirant son attelle de tissu, elle grimpe sur le rebord du toit et inspire doucement, pour se concentrer sur la fenêtre en dessous. Le vent s’infiltre à travers ses vêtements tâchés de sang et elle fixe le jeune homme, le visage éclairé seulement par les rayons de lune.
« Je ne veux pas de ta main. Si tu me touches, je te la coupe, compris ? J’y vais en première. »
Un air hargneux. Elle prend sur elle pour se suspendre avec les mains au rebord et passe au-dessus de la douleur qui transperce son épaule démise. Serrant les dents jusqu’à ne plus sentir sa mâchoire, elle se balance pendant quelques minutes avant de lâcher prise pour passer à travers la fenêtre ouverte. Son corps la lâche au moment où elle doit atterrir et elle finit sa course contre des tables, se cognant et faisant un bruit d’enfer. Elle retient ses cris de douleur et se mords la lèvre inférieure tellement fort que celle-ci se met à saigner abondamment. Elle a l’impression d’être percée par mille aiguilles et elle ne sent quasiment plus son épaule. Tremblant légèrement, elle se relève et accoure vers la fenêtre, regardant en haut.
« Dépêche-toi, je ne vais pas t’attendre. »
Oui, elle a tort de vouloir le connaître un peu plus. Elle le sait pertinemment et pourtant, quelque chose l’empêche de s’enfuir d’ici sans en avoir appris plus que ça. D’ailleurs, elle ne connait même pas son prénom. Contrairement aux autres élèves mâles du pensionnat, il ne semble pas motivé pour l’embêter. C’est peut-être pour ça qu’elle attend qu’il descende. Ses oreilles entendent quelque chose. Quelques Piques courent dans le couloir et elle entend l’un d’eux dire qu’ils ont enfin trouvés la clef de la porte du toit. Lilith reporte son regard vermillon sur lui et balbutie presque, ce qui l’étonne.
« I-ils ont trouvés la clé de la porte ! Dépêche de sauter, imbécile ! … Ne tombe pas. »
Elle sent les battements de son cœur s’accélérer brusquement et se retourne pour se diriger vers la porte de la salle de classe, qu’elle verrouille. Ses derniers mots étaient quasiment inaudibles et elle prie pour qu’il n’ait pas entendu. La porte scellée, elle s’assoit sur une des chaises et se repose un instant, soufflant lentement. Sensation inconnue. Elle déteste tous les hommes, sans exception, alors pourquoi ne veut-elle pas le livrer à ses consœurs Trèfles ? Cette fille est vraiment étrange, parfois. Elle veut le garder pour lui. A la manière qu’on adopte un chien. Soupirs.
Idée à la con, parfois je me demande comment je fait pour avoir ce genre d'idées. Sûrement l'overdose d'adrénaline qui influence mon cerveau. Quoi qu'il en soit, j'attendais la réaction de la demoiselle qui m'accompagnait, car moi je ne m'en faisais pas pour moi, mais elle avec ses bras meurtris, je m'en faisais plus. De la pitié... Bravo... Je la regardais attendant une réaction des plus hâtives si possible, car même fermé, la porte ne tiendrait pas longtemps et encore moins longtemps que pas longtemps s'ils trouvent la clé. La demoiselle me dit accepter l"idée aussi folle soit-elle. En même temps, si on n'est pas fou parfois, on arrive à rien dans la vie. La demoiselle commençant à se pendre au bord du bâtiment puis je m'approchais pour lui tendre la main, mais là... Un grognement eu lieu, la belle n'acceptait pas. Une réplique à ajouter à mon répertoir de répliques bien trouvé. Qu'elle tombe et je serais l'homme le plus amusé d'avoir assisté au plus beau VDM du siècle. Je la regardais faire un bref instant, m'apprêtant à agir au cas le plus extrême. Sait-on jamais, un malheur est si vite arrivé... Aller, miss fait le babouin sur sa branche puis après un petit instant hop, elle lâche, laissant le jeu de balancement faire le reste. Elle passe par l'ouverture puis provoque un bruit d'enfer. Visiblement, l'atterrissage n'est pas son truc... Je rigole intérieurement avant de l'entendre me dire de venir, montrant qu'elle n'est pas patiente. Souriant, donc, je me prépare mentalement. C'est limite si je ne prend pas mon temps. Sans rien dire donc, je regarde la lune pour alors sourire et m'approcher du bord. Je regarde le vide qui ne laisse personne indifférent, un frisson parcours mon échine de long en large, puis suite à cela, je commence à me pendouiller dans le vide.
« J'arrive... »
Suite à ces mots, je commence à me balancer, mais faire le singe ainsi, c'est pas mon truc comparé à la demoiselle. Soudain, j'entends un grand fracas suivis de cri montrant que les piques sont sur le toit. Cela ajoute de la pression, du piment... Mon sang bouillonne dans mes veines, mon coeur palpite, mais malgré tout, ce ne sera pas moi qui sera pris la main dans le sac ce soir, ô que non. Alors que les carreaux approchent, je me balance puis me lâche tombant là où ma demoiselle était tombé à différence que moi, je me fracasse contre le sol, ce qui n'est pas plaisant, même si ça l'est plus que contre des tables. Je me tortille légèrement comme pour faire passer la douleur, puis je soupire. Me relevant doucement, je regarde la demoiselle l'air pressé, lui susurrant pour pas qu'on nous entende.
« Cassons nous de là avant qu'ils se rendent compte de notre coup... La porte vite... Puis après... Les escaliers de secours.. Surtout pas le couloir... »
Mes instructions données, je m'avance pour ouvrir la porte puis la presser un peu, priant qu'elle n'ait pas de membres cassés ou invalides. Car un blessé, ça ne serait pas cool pour moi. Je soupire tapotant du pied.
Lith, au moment opportun où elle allait sombrer dans les bras de Morphée, se fait réveiller par l’arrivée fracassante de ce type. Il est tombé par terre en arrivant et semble s’être quand même fait mal, vu les grognements qu’il pousse. La jeune fille ne peut s’empêcher de pousser un petit rire cristallin et de se relever pour mieux l’observer se tortiller au sol. Il se relève et elle arque lentement un sourcil, étonné de le voir en pleine forme malgré cet atterrissage bien foireux. Ses blessures la font toujours souffrir, surtout son épaule et elle est à deux doigts de tomber dans les pommes, en fait. Elle titube vers lui, laisse un gémissement de douleur passer entre ses lippes. Elle ne peut pas aller plus loin dans cet état, il devrait le savoir, s’en rendre compte.
Voilà pourquoi les hommes sont tous idiots aux yeux de la jeune fille. Et au cas-où il ne le saurait pas, ils sont actuellement dans une salle de classe abandonnée. Aucune chance que des Piques viennent fouiner par-là, ils ne savent probablement pas qu’il existe des salles de classes. Lith se démène et se place dans l’encadrement de la porte, juste devant lui. Depuis quand c’est lui le chef au fait ? Pourquoi est-ce qu’il donne des instructions ? La pièce est à peine éclairée par la lune et on n’y voit presque rien. C’est poussiéreux, sale, ça sent le renfermé et il y a d’étranges craquements par moments. Mais indéniablement, ça reste une très bonne cachette en attendant que le soleil se lève. Evidemment c’est après mûre réflexion qu’elle prend la décision de rester ici.
L’idée de découcher avec un mâle la répugne mais le choix ne s’impose pas, ce soir. Elle répond à son soupir en soupirant également et se penche un peu pour se maintenir sur la porte. La fatigue, la douleur, la haine, la rancœur. Oui, tout ça mélangé suffit pour que Lith soit incapable de faire le moindre mouvement. Et encore moins de courir à travers couloirs et escaliers pour échapper à des fous furieux. De plus, elle est à moitié débraillée. Son chemisier est déchiré, sa jupe pars de travers, ses cheveux se sont transformés en une masse rose pleine de nœuds. Sans compter sur le sang séché qui constelle sa peau diaphane.
« Je ne peux pas aller plus loin, je suis trop fatiguée. »
Un instant s’écoule et elle reprend la parole, chuchotant aussi, pour rester le plus discret possible.
« Cette salle de classe est abandonnée, regarde l’état de la pièce… »
Elle avance un peu. Touche du bout du doigt une table, le fait glisser dessus pour ramasser les moutons de poussière. Elle souffle dessus pour s’en débarrasser rapidement.
« Les meubles sont usés et c’est vraiment poussiéreux. Autant rester ici et attendre l’aube. »
Elle ignore s’il est d’accord ou non, elle se contente de fouiner la pièce à la recherche d’une couverture ou n’importe quoi qu’elle pourrait installer sur le sol. Dormir ne serait pas un luxe, elle est vraiment à court d’énergie, pour le coup. Chance ou hasard, elle trouve une couverture en ouvrant une armoire grinçante. Si les piques passent par-là, ils penseront sûrement que la salle de classe abandonnée est hantée et finiront par fuir. Tout le monde a plus ou moins peur des fantômes, même si la majorité disent que ça n’existe pas. Tandis qu’elle ricane intérieurement, elle dépose la couverture à-même le sol et s’installe allégrement dessus, comme si c’était un lit moelleux. N’importe quoi ferait l’affaire, de toute façon. Tant qu’elle n’ait pas à courir, sauter ou grimper je ne sais quel obstacle. Le silence est de mise et pour combler, elle hausse la voix une dernière fois avant de ne plus rien dire.
« Lith. »
Donner enfin son prénom, c’est un bon début, non ?
La soirée était mouvementé, mais pas comme on l'aimerais si vous voyez ce que je veux dire. La demoiselle avec moi se prêtait à mon jeu, je comptais l'aider pour cette fois, car au fond, elle ne semblait pas être quelqu'un d'important dans un clan particuliers. Pour ma part, je ne criais pas sur tout les toits que j'étais devenu roi. Après tout, pour tout le monde, le roi, c'est Kimi... Moi, j'étais au mieux pour les connaisseurs, celui qui était une sorte de second, un conseiller et encore... Bref, quoi qu'il en soit, je ne m'affiche pas comme étant le roi, préférant garder l'élément de surprise. D'autant plus que c'était le seul que nous puissions avoir. Après tout, depuis le bal que Kimi avait organisé, les gens avaient perdus la confiance en nous. Personne n'ose faire confiance à un carreau car c'est une pute à part entière. Bref, j'avais un plan pour remédier légèrement à ça, mais il me fallait régler quelques soucis.
Quoi qu'il en soit, en ce soir, j'étais là, avec la demoiselle. Nous avions atterris ici après un moment un peu acrobatique, puis par la suite, je comptais la trainer jusqu'à dehors. Ainsi se finira ma soirée. Mais pour l'heure, je donnais mes instructions à la belle seul soucis... Je ne la sentais pas suivre. La belle restait là, immobile, comme paralysé. Je ne pipais mots, me taisant, je soupirais pour me retourner et l'écouter geindre. Ainsi donc, elle ne pouvait pas bouger hein... Elle me sortit un bon argument pour rester, même si au fond, son argument ne tenait que sur un fil, celui d'une hypothèse fumeuse. Oui la salle est abandonné, mais il suffit qu'un pique soit curieux quand il entendra du bruit et nous voilà foutu.
Je ne pipais plus un seul mot, allant vers une armoire. Je ne faisais plus attention à elle, elle ne suivait pas, alors tant pis, néanmoins, je restais pour ne pas la laisser seule pour l'instant. J'ouvris un placard pour alors voir un costume. Poussiéreux, mais un costume plaisant. Souriant, je prenais dans ma main une sorte de casque, puis je sortais la tenue. Un sourire naissait sur mes lèvres, un sourire de satisfaction, visiblement, une idée venait de germer dans ma tête et s'était le cas. Sans un mot, je remettais tout à sa place pour alors me retourner et voir la demoiselle allongé sur une couverture. Ses lèvres bougeaient doucement pour alors laisser échapper un prénom, le sien pour être précis.
« Pour ma part... C'est Taito... »
Un nom qui pouvait parfois revenir aux oreilles de certains. M'enfin, plus les coeurs que les trèfles. Sans rien dire donc, je m'accroupissais devant elle avant de poser mon cul sur le sol, puis je regardais ses yeux, plaçant ma tête dans ma main, je la regardais l'air intrigué, puis je soupirais encore une fois. L'air ailleurs, je lui dit doucement.
« Je tient pas à avoir aidé quelqu'un pour rien... Alors je vais rester là.. Mais compte plus sur moi pour t'aider s'il nous arrive un pépin. »
Pauvre de moi, si seulement les masques tombaient. Si seulement je savais qui elle était et avec qui elle traine et surtout qu'au fond, c'est moi le seul dans la merde. Je vins à prendre une chaise puis alors me poser dessus fermant doucement les yeux sans les fermer totalement.
Jamais elle n'aurais pensé être dans cette situation. Même sous la menace, en fait. Le simple fait de devoir respirer le même air que les hommes a tendance à la dégoûter. Alors pourquoi ? Par quel miracle se tient-elle là, allongée sur cette simple couverture fine, à faire ami-ami avec lui ? Comment en est-elle arrivée là, d'ailleurs ? C'est parce qu'ils ont échappé ensemble à des cinglés qu'elle le considère comme un futur ami ? Non. Non, non et non. Lith n'est pas comme ça. Lith déteste les hommes. Lith est .. Lith est comme une bombe à retardement. Plus elle attends, plus elle devient violente. Plus le temps passe, plus ses émotions prennent le dessus et la fin sera douloureuse. Parce que LIth est le symbole même de la violence envers autrui. Son essence. Alors non, elle ne fera certainement pas ami avec lui. Avec ce Taito. En plus, elle déteste les japonais. Elle tient sa chance, il est sur une chaise, les yeux clos. C'est le moment pour le planter. Sa paire de ciseaux traînent dans sa poche, elle la tripote machinalement depuis quelques minutes, écoutant distraitement son camarade de fuite. La nuit poursuit son cours et l'aube se rapproche à grands pas. Alors avant que le soleil ne daigne pointer ses premiers rayons, elle le torturera. Un de plus ou de moins, quel importance. Surtout qu'il doit savoir des choses sur les élèves, vu qu'il s'est échappé des autres dingues.
Qu’elle compte sur lui pour l'aider, elle s'en contrefiche. il devrait plutôt se soucier de trouver quelqu'un pur l’aider lui, vu ce qu'elle compte lui faire subir. Un sourire étrangement carnassier au bout des lèvres, elle se lève et esquisse quelques pas en parlant. Le mettre dans la confiance puis l'attaquer par surprise. Son plan machiavélique se mets doucement en place. Les bandes de tissu découpées de sa chemise ferait l'affaire pour attacher ses mains solidement à la chaise. Et les menaces récurrentes le forceraient sans doute à parler. Tout est si parfait, si calculé.
« Il ne nous arrivera rien, ne t'en fais pas. »
Petit rire cristallin, elle s'approche encore à pas de félin. Sa tête bouge doucement, ses pulsions la reprennent. Son sang bouillonne dans ses veines, les pulsations de son coeur qui bat martèle sa cage thoracique. Elle veut le faire souffrir. Maintenant, après. Sans raisons apparentes, juste parce que c'est jouissif de voir la terreur dans les prunelles de quelqu'un. Les idées noires traversant lentement son esprit dérangé, elle passe derrière la chaise où il est assis et lui attrape les deux poignets rapidement.
« Tu verras, tout ira bien si tu te laisses faire, Taito. »
Elle a bien appuyé son prénom, lui tenant fermement les mains en arrière. Lith est folle. A lier, oui. Ses iris roses ont cette flamme dansante qui jamais ne s'éteint. Son air de loup affamé ne la quitte jamais, elle est comme un chasseur guettant sa proie. Il ignore à quel point rester avec cette fille est dangereux. D'ailleurs, pourquoi a t-elle à la base voulu rester avec lui ? Il y a des questions dont ont aimerait oublier la réponse. Lilith est calme, très calme, voir stoïque, mais on ressent toute la haine et la rage qu'elle peut contenir à l'intérieur. Oui, elle les déteste vraiment tous. Les hommes ne sont que des menteurs, hypocrites et bien pire. Tout ira bien quand elle en aura fini avec lui.
Les gens sont parfois de vrais comédiens. Ils cachent tous une carte dans leurs manches, moi-même j'ai la mienne. Du moins, j'en ai une qui viendra bientôt si mon idée fonctionne. Après tout, les carreaux désormais était craint depuis l'incident de l'ancien roi. Mais je me devais de nous faire avancer et de manière discrète. Et pour cela, ce costume de tout à l'heure m'avait donné une idée du tonnerre, mais nous verrons ça en temps voulu si le temps me le permet. Pour l'heure, j'allais devoir affronter une démone qui se montrait sous son vrai visage. Jusqu'à maintenant, je n'avais fait qu'aider une demoiselle normale, mais là, j'avais droit à voir son vrai visage. Un visage sanglant où le sang coule en perle carmin. Une douce vision qu'imaginer ce visage tâché de perles de sang. Souriant, je m'endormais doucement me donnant aux lions ou plutôt à la lionne dans le cas présent. Je ne me doutais pas que la belle était un peu... Bipolaire au point d'avoir des pulsions comme les siennes. Mes paupières sont lourdes, la nuit fait son effet, l'effort physique précédent ne m'aide en rien, si ce n'est m'aider à mieux dormir. Malheureusement, je suis désormais pris dans la toile de la belle.
Doucement, je sent une chaleur étreindre mes poignets me faisait légèrement sursauter. Je me réveil, mais il est trop tard. La demoiselle semble me tenir fermement tenant aussi dans sa main des ciseaux. Que compte-t-elle faire hein ? Mon regard divague vers le sien tombant sur un regard fascinant. Un regard rosé, mais dans lequel se trouve une flamme destructrice, une soif de sang, de cris, de souffrance. Un regard sadique, nouveau comparé à tout à l'heure. Elle est dangereuse comme fille et moi je suis pris au piège. Un faible sourire s'échappe de mes lèvres pour alors parler d'une voix se voulant confiante.
« Un jeux d'intimidation ? … Ou bien une réelle envie de faire mal ? Voilà une situation que je n'avais pas imaginé, quand on te regarde, qui imaginerais la demoiselle sanguinaire à la paire ce lames... Personne... J'applaudis ta mise en scène... Que vas tu faire maintenant hum ? Me faire disparaître en silence pour ton plaisir ? Ou bien me torturer comme dans les films d'horreur comme Saw ? »
Un sourire narquois, limite je me fiche d'elle à mes risques et périls. La belle semble malgré tout sérieusement atteint. Je le vois, ce léger tremblement qui peut s'associer à un tremblement de plaisir, ça lui fait plaisir de faire ça, je le sais. Je sent que le moment ne va pas être très plaisant pour moi, sauf si je m'en sort. J'attends qu'elle passe devant moi pour user de ma carte dans ma manche puis je soupire.
« Dit m'en plus au moins... Qu'est-ce qui te pousse à faire ça hum ? Pulsions ? Envie sanguinaire ? Traumatisme ? Autre ? »
Il y a deux choses que Lilith déteste dans la vie. Bon, d'accord, il y en a beaucoup plus mais ces deux choses là sont essentielles. La première chose, évidemment ce sont les hommes, ces êtres abjects qu’elle s’amuse à tabasser violemment quand elle a besoin de se défouler, de décompresser va t-on dire. Et enfin, parler de son passé. Non pas qu’elle en ait honte ou quoi que ce soit, c’est simplement que les mauvais souvenirs ont tendance à la rendre encore plus violente. Alors quand on lui demande pourquoi est-ce qu’elle est devenue comme ça, d’où vient sa haine envers les hommes, elle s’énerve encore plus. Et c’est exactement ce qu’il se passe en ce moment même, dans cette vieille et lugubre salle de classe abandonnée. Tandis qu'elle tient fermement les mains de Taito, elle le fixe amèrement avec l'idée de le défigurer germant docilement dans son cerveau. Et cet abruti ne trouve rien d'autre à dire ou à faire que la provoquer encore plus. Son sale sourire narquois ne tardera guère à disparaître quand elle lui aura cousu les lèvres. Elle relâche son étreinte, fais glisser ses ciseaux contre sa joue pâle.
« Taito, mon petit Taito.. »
Elle continue de jouer avec sa paire de ciseaux, passant de son oreille à ses lèvres, remontant sur son nez et approchant dangereusement de ses prunelles. L'aube approche, les premiers rayons de soleil filtre à travers les fenêtres brisées. Un petit vent matinal s'infiltre et Lilith tremble un peu, il faut dire qu'avec cette tenue elle ne risque pas d'avoir très chaud. Elle poursuit, le soleil se levant reflétant sa peau d’albâtre.
« Si j'avais eu l'envie de te faire disparaître, crois-moi que je l'aurais fait depuis longtemps. »
Regard sérieux, intonation sérieuse. Oui, si elle l'avait voulu, il aurait disparu. Parce que Lilith a une certaine influence sur les Amazons, donc une partie des élèves féminines. Il est simple de faire passer un assassinat pour un accident, elle en sait quelque chose. Trêve de bavardages. Et si elle lui crève un œil avec son ciseau, il fera encore le malin ? Ou alors une oreille, qui sait. Elle sourit encore davantage, ses dents aiguisées se montrant doucement. Cet abruti de mec croit sincèrement la faire craquer à coup de provocations futiles ? Pas besoin de ça pour qu'elle le torture allègrement. Tout est question d'envie. Et des envies de torture, elle en a des tonnes. Dans son cerveau ne demeure que ça, en ce moment, en plus d'une petite envie de nicotine.
« Te dire quoi de plus ? D'habitude mes victimes ne parlent que pour me demander de les épargner. T'es bizarre toi. Tu veux tout savoir ? Je suis la Queen des Amazons. Tu sais, celle qui règne et qui dicte les lois, bref. M'acoquiner avec un homme n'est pas mon genre, j'ai plus tendance à les jeter quasiment morts devant le pensionnat. Je ne vois pas pour quelle raison je ferais une exception avec toi. »
C'est vrai que tout déballer d'un coup est peut-être prématuré. Qu'elle s'expose un peu trop et que sans doute cela se retournera contre elle. Mais qu'importe, il faut parfois faire avancer les choses pour continuer. Et s'il a envie de se rebeller, qu'il le fasse, Lilith est prête à en découdre. Quand il faut mordre, elle mords. Alors viens, stupide petit garçon trop curieux.
HRP
Tout petit post parce que honnêtement j'avais pas l'inspiration pour répondre. D8 Si t'arrive pas à répondre, ce que je comprendrais tout à fait, t'as qu'à faire intervenir un/des PNJ. '-'
Fin de soirée, début de nouvelle journée, j'allais m'en souvenir pour longtemps. Attaché à cette chaise, en compagnie d'une belle demoiselle me voulant du mal, je ne trouvais comme seule occupation la provoquer pour essayer de lui faire commettre une erreur et en profiter, cependant, ce genre de tentative n'est pas sans risques. Au contraire, c'est plus du suicide qu'autre chose mais bon, je me doutais bien d'une chose, même si elle avait envie, elle n'en avais pas totalement l'envie, sans quoi, elle l'aurait déjà fait. Souriant donc, j'attendais sa réaction, la belle semblait en état de transe. Véritablement dans son petit monde en train de se faire des films sûrement.. Ciseaux à la main, je ne devais pas trop jouer avec elle par risque de perdre gros sur ce coup. La belle fait sentir le métal froid sur ma peau, me décrochant un frisson non pas de frayeur, mais encore moins de plaisir, loin de là. Au fond, je semble absent, tentant de garder mon sang froid, mais autant se plonger dans un lac remplit de requin et chanter comme si de rien était. Même si le pire n'était pas là encore, je commençais à regretter de l'avoir aidé celle là... Sa voix retentit, elle parle, essaie de visiblement me calmer avant l'opération aux ciseaux. Le terme petit me tic dans l'oreille, mon égo sur dimensionné ( et je l'assume ) me donne envie de m'énerver sur le coup... Mais c'est pas comme si je pouvais là...
Les ciseaux ont un parcours macabre sur ma peau, leurs destinations finales arrivent à décrocher un geste de doigt derrière mon dos démontrant une certaine panique, mais hors de question de la supplier de m'épargner. Là encore, mon égo m'empêchait cela, quitte à perdre un ou deux yeux... Ses paroles et son ton sont tranchants. La demoiselle est folle et sérieuse, pas de bluff comme je pourrais en faire, pas d'histoire à dormir debout, si elle voulait me tuer, elle le ferait elle était sérieuse. J'avalais ma salive pour la fixer dans les yeux. « Te dire quoi de plus ? D'habitude mes victimes ne parlent que pour me demander de les épargner. T'es bizarre toi. Tu veux tout savoir ? Je suis la Queen des Amazons. Tu sais, celle qui règne et qui dicte les lois, bref. M'acoquiner avec un homme n'est pas mon genre, j'ai plus tendance à les jeter quasiment morts devant le pensionnat. Je ne vois pas pour quelle raison je ferais une exception avec toi. »
Haha... Ainsi donc, la demoiselle n'est autre que celle qui commande et dicte les règles des trèfles ? Voilà une info intéressante, mais vu son style pour le moment, s'était un peu une info à emporter dans une tombe, notamment la mienne. Je me devais de trouver une idée... Une belle, mais laquelle hein ? Attaché à une chaise, sans canif dans ma poche pour jouer le MacGayver et m'échapper comme si de rien était sans avoir un oeil en moins, cela était impossible, seul mon esprit et ma langue m'était utile. Soupirant donc, je lui dit d'un ton se voulant neutre et calme, bien que la rapidité de texte était significatif d'un empressement lié à la panique. Qui serait calme comme un moine avec des ciseaux proche des yeux ?
« Ce que je veux savoir ? Tout... Tout ce qui peux te soulager. Tu sembles souffrir et pour soulager cette souffrance, tu en veux aux hommes ou aux gens tout court... Alors dit moi, ça pourrait te soulager un peu. Pour ma part, je préfère jouer carte sur table...Je suis que l'As des carreaux, le roi actuel ayant pris le pouvoir par la force et de manière incognito... Mais je n'aime pas ce rôle... Je t'avoue vouloir faire tomber le roi de carreaux qui qu'il soit.. Puis après m'allier au camp des vainqueurs... Même si pour ça je dois te livrer tout mes compagnons sur un plateau je m'en contre fiche... Pourquoi m'épargner ? Simplement car je peux t'être utile... Informations tout ce genre de chose peut être utiles non ? »
Un mensonge si gros que même moi j'aurais marché. Après tout... Peu savaient qui je suis vraiment alors autant profiter un peu, même si un jour ça retombera pour commencer sur la gueule de l'As, puis au final sur ma gueule. Mais en attendant, la supercherie était là. Une négociation tendue aux goûts de venin. L'air sincère, j'usais de mon don de comédien, espérant faire passer la pilule. Derrière mon dos, je tentais de défaire les liens un minimum mais en vain. Soupirant je lui dit.
« Tes liens me font un peu mal... Serait-il possible de les desserrer ou les enlever ? Ou alors dois-je répondre à des questions, être convaincant pour pouvoir espérer repartir en paix hum ? Beautiful Queen of Amazons... »
L’aube est là. Elle sent les premiers rayons de soleil refléter sa peau d’albâtre et réchauffer ses membres frigorifiés par la nuit. Ce qu’elle ressent, surtout, c’est clairement l’envie de lui planter sa paire de ciseaux en plein entre les deux yeux. Comment on peut être aussi chiant ? De tous les hommes qu’elle a pu rencontrer au cours de ses dix-huit années, celui-ci bat tous les records. Mais comme on dit, plus on joue le jeu, plus il est amusant. Ah non ça ne se dit pas ? Bah tant pis alors. Pour cette fois, elle va faire semblant d’être bête. Lith n’est certes pas une lumière pendant les cours mais elle a un minimum de jugeote. Et cette histoire d’être l’As des Aristocrats, quelle mensonge de mauvais goût. Mais puisqu’il a commencé à jouer un jeu malsain autant continuer dans le mauvais goût et ne pas gâcher une si belle nuit. Debout devant lui, elle l’observe, le détaille de haut en bas et finit par laisser un soupir de lassitude s’échapper de ses lippes fines. Embêtant. Il y a à peine une minute elle lui trouvait tout l’intérêt du monde et maintenant elle ne veut plus avoir affaire avec lui. C’est ton problème Lith, tu te lasses trop vite de tes victimes. Comme de vulgaires jouets qu’on finit par jeter car ils sont trop encombrants.
Taito n’est rien de plus qu’un jouet avec lequel elle a fait mumuse durant la nuit, maintenant il ne reste plus qu’à s’en débarrasser une bonne fois pour toutes. Mais tuer quelqu’un n’est pas une mince affaire. Et pire encore, dissimuler un corps. Certes elle pourrait le laisser traîner dans cette salle abandonnée, à la merci des rongeurs et autres bêbêtes repoussantes mais ça ne serait pas amusant. En tout cas, pas assez pour que notre jeune Lith soit comblée. Non, ce qui serait vraiment drôle, c’est de laisser son corps inerte au beau milieu de la cour, exposé aux yeux de tous. De quoi choquer les plus sensibles, n’est-ce-pas ? Quoiqu’il en soit, il ne s’en sortira pas indemne. Une ou deux cicatrices ne vont pas le tuer. Mais avant tout, elle doit lui répondre. Il est lourd avec ses questions mais elle n’en oublie pas la politesse. Elle aura tout le temps de le torturer après.
« Tu es vraiment l’As ? Si c’est vraiment le cas, je constate que les Aristocrats ont dû louper le coche pour élire quelqu’un d’aussi ennuyant que toi. T’es lourd à vouloir tout savoir, en quoi ça va servir, à part te donner de quoi me détruire ? Tu penses réellement que je vais tout avouer juste parce qu’on a échappés à quelques Bastards ? Tu me penses si bête ? »
Elle laisse son ciseau rencontrer sa joue et laisse une belle trace sur celle-ci, un filet de sang dégouliner lentement. Il l’énerve. En même temps elle a juste envie de le laisser là et de tracer sa route. Alors quoi ? Qu’est-ce que tu désires vraiment Lith ? Même-moi j’ai du mal à te comprendre et pourtant, je suis le narrateur de cette histoire sordide. Dans sa tête, ce n’est que chaos et discorde. Posant la paire de ciseaux sur la table poussiéreuse, elle finir par contourner Taito pour défaire les liens bien serrés complètement. Une fois cela fait, elle récupère son ciseau fétiche et les range précieusement dans sa poche. Elle est à moitié débraillée, couverte de sang et de poussière et désire ardemment prendre une douche. Mais d’abord…
« Fous le camp avant que je ne change d’avis et t’étripe pour de bon. »
Pour la première fois depuis des années, la jeune fille laisse une de ses victimes repartir avec une simple égratignure de rien du tout. Taito a plutôt intérêt à partir vite et loin, avant qu’en effet, elle change carrément d’avis et parte dans une frénésie sanguinaire incontrôlable. Ce qui arrive souvent quand on l’ennuie un peu trop. Je n’ai jamais aimé décrire ce genre de situation mais elle n’en fait toujours qu’à sa tête et je dois souvent raconter comment les victimes implorent son pardon ou sa pitié. Sauf que Lith n’est pas gentille et n’éprouve aucune compassion pour la souffrance des autres. Au contraire elle s’en délecte comme du chocolat. C’est sa gourmandise, en somme. Alors pourquoi ? Par quel miracle a-t-elle subitement changé d’avis comme ça ? Il y a des questions auxquelles on ne préfère pas connaitre les réponses, croyez-moi…
Que cette soirée est étrange... Un toit, une demoiselle, des singes à notre poursuite, puis au final, la sauvé qui devient prédateur... Quelle histoire des plus étrange. Si j'avais su, je serais resté chez moi pour ne pas m'ennuyer comme là. Non mais attendez, regardez vous bien ? Elle m'a accroché à une chaise via les mains, elle a une arme capable de me laisser de belles marques, elle a aussi un putain de titre qui est censé faire frémir plus d'un et là qu'est-ce qu'elle fait ? Elle me dorlote alors à sa façon. M'arrachant quelques frissons de terreur naturel, après tout, quand on pointe des ciseaux proche de vous et que vous pouvez rien faire, souvent on en jouis pas... Je la regardais d'un air calme, bien que j'étais entre affolé et calme. Puis j'attendais sa réaction. Mon mensonge était aussi gros que... son côté déjanté, mais au moins, ça tenais la route. Les aristocrates ( dieu que ça sonne faux ), n'étaient pas encore connus pour avoir une hiérarchie bien définie, mais cela n'est que partie remise, une fois les bâtons entre les roues éliminés, rien ne m'empêchera de mettre du charbon dans la chaudière pour allumer la machine... Et là, ces bastard, amazons et les mermaid trembleront devant notre suprématie. Mais pour leur, j'avais des chats à fouetter... Entre les branleurs qui sont fantômatique et se permettent de l'ouvrir, les chieurs de premières qui se mêlent de ce qui leur regarde pas... J'avais bien des histoires à régler avant de pouvoir bouger comme bon me semble. Et pour commencer, je me devais de me sortir de là.
« Tout savoir pour mieux te détruire ? C'est une belle idée, cependant, là dans ce cas, c'est juste pour moi. Le savoir étant une force... Je veux tout savoir, mais dans ton cas, ce n'est pas pour te détruire ensuite... C'est juste de la curiosité... Tu ne t'es jamais demandé pourquoi Hannibal aimait manger ses victimes ? On devient pas cannibale du jour au lendemain... C'est pareil pour tout, il y a des raisons... ET de ces raisons naissent des conséquences, c'est une vérité inéluctable.. »
Son ciseau passe et moi je trépasse... ou pas. Souriant, je laisse ce léger filet de sang couler la laissant me contourner pour mieux me détacher. ENFIN... Un peu de jugeote remarquable. Je me frotte les poignets pour alors me relever ignorant sa menace ou plutôt son ordre comme quoi je peux partir. La nuit n »aura pas été de tout repos il faut dire, mais au moins, j'étais vivant et elle... démasqué. Il faut vraiment être bête pour se la jouer ainsi, dévoiler qui on est puis laisser filer. Sauf si son but est de faire couler son groupe en se suicidant ? Belle idée tient... Sans rien dire, je me retourne pour alors la regarder un bref instant.
« Arigato... En espérant qu'on se recroise vite... »
Ô oui.. La prochaine fois, on inversera les rôles, mais tu ne t'y attendra pas ma belle. La prochaine fois, tout aura changé.. Tu ne seras plus la faux cul que tu sembles être à te faire aider puis au final poignarder dans le dos. La prochaine fois, ce sera moins drôle pour toi.. Sourire aux lèvres, je viens doucement embrasser sa joue. Histoire qu'elle me déteste encore plus. Puisqu'on est ennemi, alors autant le faire jusqu'au bout. La nuit est finie, la partie aussi... Je m'en vais donc sans plus tarder, avec au final plus de bien que de mal... Des infos croustillantes pour notre groupe, une belle identité et une cible avec, bref... Bientôt, les amazons tomberont purement et simplement... Pour cela, tout est prévu... Du moins, ça le sera...
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