Dimanche pluvieux.[ Pv Hirima ]

Dimanche …. Un jour que j’ai toujours apprécié pour pouvoir flâner, me détendre, me la couler douce. Bref, un jour parfait pour ne rien faire, pour ensuite devoir tout donner le lundi. Non, le lundi, il ne fallait pas y penser, pas avant que ce jour ne pointe le bout de son nez et que l’on réalise qu’il est déjà là en entendant son réveil au matin … Je crois que là je vais trop loin …
Mais revenons à nos moutons. Aujourd’hui, j’aurais tout donné pour rester sous la couette avec certainement ma colocataire, que je connaissais que de nom. Malheureusement, j’étais bien trop en retard sur mes devoirs pour pouvoir me le permettre. Saleté de procrastination ! J’aurais dû m’y mettre dès vendredi soir au lieu de bouquiner ou de … A vrai dire, je ne me souviens même pas de ce que j’ai pu faire vendredi soir. Bah, certainement rien de très intéressant si je ne m’en souviens pas.
Bref, ce matin-là, j’avais dû mettre mon réveil à 9h afin d’être prête à travailler pour 10h. Et pour une fois, j’avais réussi à être à l’heure ! J’avais pris mes cahiers et livres avant de partir manger quelque chose et d’aller me poser dans un café en ville. J’ai toujours aimé ce genre d’endroit pour travailler. Le bruit ne me dérange pas forcément. Il faut dire que dans ce moment-là, je garde mes écouteurs avec de la musique à fond, ainsi je me coupe de tout, les enlevant seulement pour commander du café et rien de plus.
M’enfin, ça c’était jusqu’une troupe de personnes ne rentre dans le café à cause de la pluie. Sur le coup, je m’en foutais, mais bon dieu ce qu’elles étaient bruyantes ! Même avec le son au maximum, je les entendais ricaner et glousser. Impossible d’étudier dans ces conditions ! En plus, de voir des couples qui se bécotes, cela me donnait envie de vomir. Bon dieu, ils ne pouvaient pas être plus discrets ! Exaspérée, je rangeais toutes mes affaires dans mon sac que j’allai payer. Je profitais même pour acheter deux ou trois viennoiseries afin d’avoir un minimum de force pour le reste de la journée.

Je fis en sorte d’arriver le plus vite possible à l’internat. Malheureusement, cela ne m’empêcha pas de finir quelque peu mouillée. En espérant que mes livres n’aient rien pris, autrement bonjour la galère … Vite, il fallait que je me change et que j’enlève tous ce que j’avais de mon sac humide. C’est alors, quand arrivant devant ma porte de chambre, et surtout en l’ouvrant que je l’entendis ce « Ta gueule ! ». Et bin, super sympa comme accueille … Je sais bien qu’on ne se parlait pas souvent avec ma colocataire, mais au point de ne pas vouloir du tout se parler, je ne savais pas qu’elle m’aimait de cet amour …
Dans un premier temps, je préférais ne pas y faire trop attention et de poser mes affaires près de mon lit et de sortir cahiers et bouquins que je balançais sur mon lit, après avoir regardé s’ils n’étaient pas humides. Et ouf, tout était sec. Et bien, je ne pensais pas que mon sac était aussi étanche. Une fois cela fait, je pris une serviette dans mon armoire que je mis sur ma tête … J’allais encore devoir dompter mes cheveux …. Mais cela m’importais peu. Oui, je sais, cela étonnant venant de moi. Mais en fait, j’ai surtout oublié d’y faire attention lorsque j’entendis ma colocataire me parler pour s’excuser. Autant vous dire que j’étais surprise. Pas sur le fait qu’elle s’excuse, car je ne la connaissais pas assez pour connaître un tant soit peu son caractère, mais en fait, je crois bien que c’était la première fois que je l’entendais me parler. Il faut dire que le soir, on restait facilement chacune notre bulle, soit en lisant, soit en rentrant tard ou je ne sais quoi d’autre.

-Bah t’en fait pas, même si ça fait toujours bizarre d’entendre ce genre de truc quand tu rentres dans ta chambre. A croire que t’es pas la bienvenue …

Oui, j’étais cash mais parfois il le faut. Tout de même, je lui avais dit cela sur un ton amusé. Bah, je n’allais pas tout de suite me prendre la tête avec mon colocataire tout de suite alors qu’on allait certainement avoir notre première discussion. Au contraire, il fallait fêter cela ! Heureusement que j’avais pris des viennoiseries, ce qui allait certainement lui sauver la vie. D’ailleurs, serviette toujours sur la tête en mode grande classe, je pris le sac en papier que je mis sur le bureau, avant que je ne sais pas quel malheur, il y ait des miettes sur mon lit.

-C’est bien ça. Et si je ne me trompe pas tu es Hodgkin. Désolé si je ne prononce pas bien ton nom, je n’ai pas l’habitude des noms à consonance heu … Je ne sais même pas de quelle origine tu es, alors je préfère me taire avant de dire des bêtises.

Oui, parfois il est mieux de se taire que de dire des bêtises et d’aggraver une situation. Non pas que celle-ci soit délicate, mais essayons de partir du bon pied avec elle. Il n’est jamais bon de ne pas s’entendre avec sa colocataire …
Je lui fis un grand sourire avant de m’apercevoir enfin que j’avais toujours ma serviette sur la tête, que j’enlevai aussitôt. Sans les voir, je savais que je devais avoir une coiffure à la Jackson Five et je fis en sorte de les aplatir le mieux possible. Je devais une de ces têtes !

-J’avoue, mais bon, il y avait pas mal d’examens ces derniers temps et je pense, que l’une comme l’autre, on avait besoin de travailler pour les réussir.

Il ne fallait pas voir dans ces paroles quelque chose de méchant. Moi-même, je suis obligée de passer trois heures sur un cour pour essayer d’en mémoriser à peine la moitié. Donc, dans un sens, voir quelqu’un qui a autant de mal que moi à apprendre ses leçons, ça me fait plaisir. Au moins, je me dis que je ne suis pas la seule. Mais pour le moment, j’avoue que je ne voulais pas vraiment y penser. Pourtant, j’allais devoir m’y remettre, à mon plus grand désespoir. Et pour une fois que j’avais une chance de pouvoir faire connaissance avec ma colocataire. Et puis zut, je travaillerais plus durant la nuit !

- Bon, on oublie les cours un instant. Si tu veux, je peux venir au secoure de ton ventre. J’ai un croissant, un pain au chocolat ainsi qu’un pain aux raisins dans mon sac en papier. Je t’en offre un gratos si tu veux.

Heureusement que cela n’était pas dans ces habitudes d’insulter les gens de la sorte. Remarquez, pour certaines personnes, cela ne leur posait pas beaucoup soucis. Bah, on n’est pas tous élevé de la même manière … En tout cas, elle me rassurait, pas sur cette insulte, mais plutôt sur le pourquoi du comment. J’étais rassurée de savoir que je n’étais pas la seule à parler à mon ventre lorsque celui-ci se m’était à crier famine. Bien, au moins, on se ressemblait là-dessus. Et un bon point !

-Allez, je t’ai dit de ne pas t’en faire à ce sujet. Sache d’ailleurs que tu n’es pas la seule à faire ce genre de chose. Je ne compte plus le nombre de fois où je me suis parlée pour essayer de faire taire ce ventre dissident.

Ainsi donc elle était écossaise. Il paraîtrait que ce pays était très beau et d’une culture très riche. Qui sait, peut-être qu’un jour j’aurais la chance de pouvoir visiter ce pays, comme j’aimerais pouvoir visiter bon nombres d’entre eux.

-Tu voudrais que je t’appelle par ton prénom ?! Non pas que cela me gêne, mais bon, si tu insistes, j’essayerais de le faire un maximum. Et oui, je suis bien japonaise, enfin ma famille. Moi j’ai simplement été adoptée tout bébé.

Je lui rendais son sourire. En discutant maintenant un peu avec, je me rendais compte qu’elle n’était pas mauvaise. Au contraire, elle était même plutôt polie. Comment je savais cela ? Car elle avait tout simplement rangé son lecteur de musique, prouvant ainsi qu’elle était bien élevée en plus d’être ouverte à la discussion. Et puis elle m’avait appelé par mon nom de famille. Un nouveau bon point gagné ! Bon, certes, elle avait rigolé de ma coiffure, mais qui ne l’aurait pas fait ? Non sérieux, même si j’ai toujours adoré mes cheveux, parfois je me dis qu’ils sont plus un calvaire qu’autre chose. Je devrais un jour me les raser, au moins plus de soucis …
Mais revenons plutôt à nos moutons. Je le retrouvais de nouveau sur la même chose : le temps passé à réviser pour réussir un tant soit peu ses fichus examens. Je crois bien que je n’avais jamais vu une école demander un si haut niveau dans leurs contrôles. C’était à s’en donner des sueurs froides. Mais il fallait que je fasse de mon mieux. Je ne voulais pas passer aux rattrapages. J’avais d’autres chats à fouetter que de passer mes journées à me taper la tête avec mes cahiers de cours pour que tout rentre dans mon crâne.

-Je suis bien d’accord, vivement que cette période soit passer histoire de pouvoir respirer à nouveau. Je me demande même comment font les autres pour réussir à aller plaisanter autour d’un verre en ville …

Oui, c’était un grand mystère. Peut-être avaient-ils plus de facilité ? Peut-être bien, mais tout de même, pas autant de monde … A moins que la plus part d’entre eux se fichaient pas mal de louper leurs exams … Et puis zut, ils faisaient ce qu’ils voulaient. Moi, je ne perdrais plus mon temps à devoir refaire les choses deux fois. Redoubler une fois m’a déjà assez suffit. Pas besoin que cela se reproduise !
En tout cas, apparemment moi aussi j’avais gagné des points auprès de ma colocataire grasse au pain aux raisins. Ainsi donc c’était ce qu’elle préférait. Très bien, j’en prenais note. Peut-être que cela me servirait plus tard. Bien que je ne voyais pas vraiment en quoi, sauf si je voulais qu’elle m’aide pour une quelconque raison. A voir …

-Je t’en prie, fait toi plaisir. Je ne mangerais pas tout de toute façon. Autant que tu le prennes qu’il ne se perde.

Et ainsi, pas de gaspillage. J’avais horreur de cela. Alors pourquoi avoir pris autant de chose à manger ? Certainement pas par gourmandise. Non, à vrai dire j’avais pensé me le garder jusqu’à demain matin. Mais tant pis, j’irais me prendre quelque chose à la cafétéria, ce qui n’était pas la mort.
Et hop, nous re-voilà sur le sujet des examens. Oui vraiment que cette période passe vite. Je ne sais pas à quoi je m’attendais, mais pas à ce qu’elle me propose son aide. Elle était sérieuse là ?! J’avais des étoiles dans les yeux à entendre sa proposition. Moi qui galérais tellement, voila un ange aux cheveux rouges qui venait à ma rescousse. Bon, attention à toi ma cocotte, tu le sais mieux que personne, ici tout se paye, alors il ne fallait se faire avoir …

- T’es sérieuse là ? Je suis pas contre un peu d’aide pour les maths et la bio … Mais pour parler franchement, tu veux quoi en échange ?