Sei Gakuen
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Crap.

Invité
Crap. Icon_minitimeLun 11 Fév - 17:54
we're fucked ;

Du bout de la mine de son crayon, il commença lentement le tracé d’un kanji dont il ne connaissait pas la définition. Il venait de le voir dans un texte écrit qu’il était censé lire et analyser, mais définitivement il ne pouvait pas comprendre certains signes. Même après des années à pratiquer cette langue compliquée, la majorité des subtilités lui échappaient toujours. Peut-être parce qu’il ne s’était jamais donné la peine de se pratiquer sérieusement ? Sûrement, ce devait être ça car il avait toujours continué d’étudier sa langue natale pour en garder toujours les bases, mais il ne portait pas le même intérêt envers le Japonais. Il n’appréciait pas les sonorités de l’oral, ni même la complexité de l’écrit. Et ces foutus signes, tous les mêmes, pourquoi ne pouvait-il pas seulement apprendre les quelques kanas ? Il détestait cette langue, et alors que ses pensées vagabondaient, il s’effondra sur sa feuille d’exercices, en soupirant.

Il devait se forcer un peu, après tout il était presque le pire élève de la classe et s’il ne se motivait pas un peu il allait rater cette matière. Voilà pourquoi il était là. Oui car ce n’était pas un cours, mais bien une heure d’exercices en surplus pour lui et une autre fille. Deux piètres élèves, deux enfants qui n’étaient pas japonais. L’autre fille il ne la connaissait pas vraiment, mais dans cette grande classe vide elle s’était assise de l’autre côté pour faire ses devoirs. Le professeur qui était chargé de leur cours supplémentaire venait de partir aux toilettes, alors il décida de profiter de cette opportunité pour lever le nez de sa feuille et se tourner vers la fille.
C’était une jolie fille dans son genre, même si son visage assez angélique faisait un peu tiquer le Russe. De son côté, il avait une préférence pour les filles… un peu vulgaires ? Les filles qui ont du chien. Mais il ne portait pas de jugement trop dur pour l’instant, car parfois les visages angéliques cachent les pires monstres. Dans tous les cas, s’il oubliait sa personnalité qu’il tentait de deviner, elle était vraiment pas mal. Son regard d’azur détaillait en silence ses formes, puis il réalisa qu’il était en train de la dévisager. Alors il se redressa sur sa chaise et termina d’inscrire sur la feuille un dernier kanji avant de murmurer à la jeune fille assise pas trop loin quelques mots. Il posa en même temps ladite feuille sur son bureau pour qu’elle y jette un œil.

« Euh… salut, tu… Tu veux pas regarder ces mots ? J’capte rien, et j’veux pas demander au prof il me traite comme un imbécile chaque fois que je pose une question… »

Il l’avait demandé avec un petit sourire se voulant sympathique. Il était un bâtard, certes, mais en général c’était une peluche assez douce, bien que sous ses boucles blondes et… ah, son air angélique se cache un vrai petit démon aux idées souvent vicieuses. Mais le sourire n’était pas faux, il espérait qu’elle l’aide sans dire un mot, de toute manière une fille avec un si joli visage ne pouvait pas être une de ces salopes.

Mais alors qu’il terminait sa phrase, il entendit un vacarme dans le couloir. C’était quoi ce bruit, quelqu’un qui court ? En tout cas cette personne empressée venait vers eux, et il entendait aussi le bruit des portes qui se fermaient. Se passait-il quelque chose ? Il se redressa, debout cette fois, et alors qu’il comptait se diriger vers la porte pour regarder ce qui se passait, celle-ci se ferma brusquement et clic. Un bruit de clef. Les portes des classes, au Sei Gakuen, se fermaient toutes de l’extérieur. C’était une manière sûre pour les professeurs de ne pas se faire enfermer dehors par leurs élèves, et aussi – en cas de problème avec la guerre des sexes – de protéger l’intérieur des classes des bris de matériels et de meubles. Par contre, là, c’était un peu moche. Venaient-ils vraiment de se faire enfermer, ou il avait imaginé ?
Comme à son habitude, il mit quelques secondes à réaliser, puis le jeune homme qui avait barré la porte s’en était déjà allé. Il se tourna vers la fille, et la fixa longuement dans les yeux, comme perdu.

« Euh… Le type là, il… vient de nous enfermer, non ? »

Il avait prononcé ces quelques mots dans un calme bien étrange. Avec Lyov Isaak, c’téait ce qu’on appelle le calme avant la tempête. La seconde d’après, il ragea et son poing vint s’enfoncer dans la porte de la salle de classe, faisant un gros bruit digne d’un bon bâtard.

« мудак* ! Reviens ici eh ! Viens nous ouvrir ! »

Son poing lui faisait mal maintenant, en plus de sa colère. Quelle idée de faire des portes aussi dures, sérieux combien de fois s’était-il explosé les jointures sur des portes, depuis le temps il aurait dû retenir sa leçon… Mais non. Chaque fois il cognait toujours et encore dans les portes et les murs, et les tables parfois. Mais c’était aussi arrivé souvent que la table elle aussi ait mal alors il avait cessé. Pauvres petites tables. Paix à leurs âmes.

Mais malheureusement le garçon était déjà loin, il courrait pour verrouiller toutes les portes. C’était une des affectations des pions au Sei Gakuen. En cas de problème en rapport avec la guerre des sexes, verrouiller toutes les salles pour éviter la casse. Génial, songea Lyov Isaak, mais celui-là devrait apprendre à regarder dans les classes avant de les verrouiller. Sombre crétin.

Après ces belles pensées, le Russe se retourna, en soupirant. C’était inutile, ils devraient attendre que ça passe. Malheureusement pour eux, c’était vendredi après-midi, et si ça se trouve on ne leur rouvrirait pas les portes avant le dimanche soir. Non… mieux valait ne pas y penser.
Lysaak s’avança dans la pièce, et tira une chaise près de la jeune fille avant de croiser les bras sur le bureau pour s’y affaler. Il détestait être enfermé, mais au moins il n’était pas seul. Peut-être était-elle… sympathique ?

« Notre prof va sûrement revenir et nous ouvrir. »

Optimisme et logique, mais le professeur en question après être sorti des toilettes, s’était directement fait ramasser par un pion qui l’avait ramené pour éviter qu’il ne soit blessé. Des Amazons faisaient apparemment de la casse, avec apparemment quelques bastards. Lyov n’était pas toujours au courant des choses que prévoyaient son groupe, car il n’avait pas la même aversion qu’eux pour les filles en général et donc il était plus détaché. Enfin, tout ça, il ne pouvait pas le savoir. Il se conforta donc dans sa remarque optimiste… Pour le moment.
Spoiler:
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Crap. Icon_minitimeMar 12 Fév - 3:56
Elle attendait depuis maintenant trente minutes. Assise sur la chaise face au bureau boisé, elle comptait distraitement les minutes en regardant l’horloge fixée juste au-dessus de la chaise où son soi-disant professeur de japonais était censé se trouver. Sauf qu’il n’y était pas et qu’en prime, il était en retard. Logan détestait les gens non-ponctuels. C’est donc en tapant nerveusement du pied qu’elle patientait, les bras croisé sur sa poitrine menue. La porte grinça enfin et son prof entra nonchalamment, s’installant comme si de rien n’était à son bureau qui était en fouillis. Haussement de voix, sourcil arqué.

« Mlle Cooper, je suis étonné de vous voir. Vôtre élocution en japonais est quasiment parfaite, mais à l’écrit, vous avez encore du mal à vous situer. C’est pour cela que j’aimerais vous voir cet après-midi pour étudier et combler vos lacunes. Peut-être que vôtre note à l’examen augmentera. Et évidemment, cette séance de rattrapage est obligatoire. »

Elle avait bien compris en entendant le mot « obligatoire » appuyé que si elle ratait ce cours, sa note allait considérablement baisser ainsi que sa moyenne globale. C’est avec un grand sourire d’hypocrite qu’elle acquiesça d’un hochement de tête positif et quitta la pièce, laissant dans son sillon un agréable parfum de cerise. Logan n’était pas dupe, elle savait très bien que ce cours serait en fait que des heures d’étude individuelle et que le professeur allait clairement se contenter de les regarder, épiant et vérifiant que les élèves ne faisaient pas n’importe quoi. Il aurait dû le savoir, mais la jeune fille se fichait de cette guerre. A quoi bon haïr autrui quand on peut simplement les ignorer. C’est dans cette pensée qu’elle se dirigea vers le réfectoire, allant déjeuner avant d’attaquer son après-midi studieuse.

Heure actuelle – Salle d’étude

Sa mine de crayon grattait le papier depuis maintenant quarante-cinq minutes et elle n’y comprenait pas grand-chose, en fait. Concen-trée sur le traçage d’un kanji, elle faillit déchirer sa feuille en mille morceaux, bouillonnant de rage intérieurement. A quoi bon cela allait-il lui servir de connaître ces mots ? Quel intérêt y avait-il à apprendre une langue qu’elle n’appréciait pas plus que ça ? Logan fronçait les sourcils à chaque fois que sa gomme effaçait les ratures qu’elle pouvait faire. Et son abruti de professeur semblait être là que pour faire la décoration, ne l’aidant pas d’un pouce. De surcroit, ils n’étaient que trois dans cette pièce. Elle, les cheveux détachés flottant dans son dos frêle, le professeur de japonais avachi sur sa chaise comme prêt à faire la sieste et ce  jeune homme aux boucles blondes, lui rappelant vaguement un soleil d’été. Leur professeur profita du silence de la salle pour s’éclipser aux WC sans un bruit. Il n’étaient plus que tous les deux, chacun assis le nez dans sa copie. Tout comme elle, il semblait avoir du mal avec le japonais et devait subir une séance d’étude aussi éprouvante qu’inutile.

Elle le regardait du coin de l’œil, détournant le regard à chaque fois qu’il la dévisageait. Il paraissait gentil, mais Logan avait appris à se méfier de tout le monde, et surtout des hommes. Elle ne les détestait pas pour autant, alors quand il lui adressa la parole pour qu’elle vérifie sa copie, un léger sourire vint s’inscrire sur son visage de poupon. Mais au moment où elle se retourna et s’apprêta à lui répondre positivement, des bruits parvinrent à ses tympans et elle arqua lentement un sourcil. Quelqu’un courait rapidement dans les couloirs et on entendait des bruits de portes qui se verrouillent. Et leur porte évidemment fut verrouillée de l’extérieur. Logan se leva de sa chaise brusquement, faisant crisser les pieds contre le sol. Son camarade s’était levé aussi et était déjà parti cogner à la porte avec le poing, intimant un mot dans une langue qui était étrangère à la jeune fille de revenir nous ouvrir. Ils étaient enfermés et évidemment nous étions vendredi. Parfois, je devrais écouter ma déraison et sécher les cours, pensa-t-elle en se dirigeant vers la porte, essayant vainement de la forcer. Rien  à faire, elle était bel et bien fermé et personne ne pourrait la déverrouiller, à moins de le faire de l’extérieur. Sauf que les couloirs semblaient de nouveau vide et que le professeur parti aux toilettes ne semblait pas enclin à revenir. C’est donc en traînant des pieds lourdement qu’elle s’installa de nouveau sur sa chaise, posant les coudes sur la table et son menton entre ses paumes. L’inconnu lui adressa la parole de nouveau et tant d’optimisme de sa part fit sourire Logan.

« Je ne sais pas. Connaissant les profs de ce lycée, je suppose qu’il s’est juste enfui en courant, se fichant totalement de nous. »

Logan laissa s’échapper un long soupir de ses lèvres, se disant mentalement que de toute façon, quelqu’un finirait bien par déverrouiller la salle. Le concierge, probablement. Levant ses yeux vers l’interlocuteur, elle put mieux détailler son visage. Il avait les traits fins, un nez aquilin et des iris d’un bleu à couper le souffle. Si Logan n’avait pas détourné les yeux sur le poing du jeune homme, elle aurait pu se noyer dedans. Prenant un air décontracté et distrait, elle continua sur sa lancée, fixant toujours les phalanges de son camarade de classe.

« Ta main, ça va ? Tu m’as surprise à taper comme ça dans la porte. Tout à l’heure j’ai cru comprendre que tu parles une autre langue que le japonais. Toi aussi tu ne viens pas d’ici pas vrai ? Quoique, j’aurais pu le deviner à cause de la couleur de tes cheveux ou de tes yeux. Ah, moi c’est Logan au fait. Je suis assez nouvelle ici et j’ai beau savoir m’exprimer en japonais, à l’écrit je suis une vraie catastrophe. »

Elle avait enchaîné son petit paragraphe sans s’interrompre ou reprendre son souffle, relevant les yeux seulement à la fin de ce dernier, dévisageant de nouveau le jeune garçon qui était à côté d’elle. Il était affalé sur son bureau, elle s’était redressée convenablement. Elle tendit ses doigts longilignes vers lui, attendant qu’il serre sa main. Elle souffla alors juste un mot, lui adressant un sourire discret et amical.

« Enchantée. »

© Lith
Invité
Crap. Icon_minitimeMar 12 Fév - 20:08
we're fucked ;

Ils étaient maintenant… enfermés. Tout simplement pris comme des rats dans un piège qui s’était refermé sur eux. Pour le moment, ils étaient encore relativement positifs, ils ne paniquaient pas. Non, paniquer c’est pour les faibles n’est-ce pas ? Du moins c’est ce que Lyov Isaak se disait pour l’instant encore. Ils s’étaient assis l’un près de l’autre, et le Russe avait tenté de positiver en disant que sûrement le professeur reviendrait pour eux. Mais… finalement elle devait avoir raison. Il s’était sûrement enfuit, en se disant que ses élèves s’enfuiraient aussi et paf, ils étaient enfermés maintenant. Ou même peut-être le professeur se fichait-il complètement d’eux… Ce n’était pas fou, car dans une école comme Sei Gakuen, les enseignants en voyaient de toutes les couleurs et deux élèves enfermés ne serait que justice rendue selon n’importe quel professeur ici. Ils étaient, indéniablement, dans une merde profonde et brune qui pue le caca.

La jeune femme soupira, elle était elle aussi accotée à son bureau, et semblait diriger son regard vers lui. Ça ne le dérangeait pas vraiment, car lui aussi l’observait sans vraiment se gêner, détaillant son visage et les courbes de son corps d’un œil assez poli pourtant. Elle sembla fixer un instant ses yeux, il le remarqua car leurs regards se croisèrent, mais ensuite fixa autre chose. Ses… poings ? La réponse à son interrogation vint vite lorsqu’elle ouvrit de nouveau la bouche. Elle l’interrogea sur sa main, pour savoir si elle allait bien. C’est vrai qu’il avait durement cogné la porte, mais il avait l’habitude et savait bien que même si la douleur était intense, il ne frappait jamais assez fort pour se briser quoi que ce soit. Il avait simplement les jointures rouges et éraflées. Mais ces petites éraflures n’étaient rien à côté des blessures, des cicatrices sur ses jointures, dues aux coups qu’il avait donnés dans des bastons bien plus sauvages.
Elle poursuivit et remarqua quelques banalités, mais celles-ci rassurèrent le jeune homme. Il en oublia un instant qu’ils étaient enfermés dans une merde qui pue le caca, et il sourit en l’entendant se présenter. Elle se nommait donc Logan, ce qui était un joli prénom. Tout comme lui elle n’était pas d’ici, et le fait qu’elle lui avoue ne pas être très douée non plus en japonais le rassura grandement. Au moins, il n’était pas le seul sombre idiot dans ce pensionnat à ne pas comprendre cette langue.

Elle lui tendit la main, attendant sûrement qu’il la serre, ce qu’il fit en se redressant enfin, pressant la petite main de cette jeune fille dans la sienne, mais avec sa main encore en bonne santé car l’autre lui faisait trop mal pour serrer une poignée de mains. Pourtant, il dit avec le sourire.

« Ma main va bien, ne t’en fais pas j’ai l’habitude c’est rien. Je suis un bâtard, après tout, taper des trucs c’est dans ma nature, apparemment… »

Il arrivait à dire de telles phrases en gardant le sourire, comme si rien n’était. C’était pour lui naturel, certes, mais pas obligatoire. Il ne frappait pas systématiquement tout ce qu’il rencontrait, toutes les filles, ou un truc du genre. Ce n’était pas le style de la maison. Il poursuivit donc avec un calme et un naturel certain.

« Puis tu ne t’es pas trompé, je ne suis évidemment pas Japonais. En fait, j’ai vécu en Russie jusqu’à mes sept ans et ensuite ma famille a déménagé au Japon. J’ai jamais très bien assimilé la langue, même à l’oral mon accent me trahit violemment. Je m’appelle Lyov Isaak, tu peux m’appeler Lysa. »

Il gardait son sourire en parlant et en serrant sa main, avant de la relâcher enfin. Il garda ensuite une posture plus droite, étant tourné vers elle de nouveau. Il ajouta qu’il était enchanté lui aussi. Cette rencontre ne semblait pas, à première vue, désagréable. Enfin, pour l’instant du moins. Mais ils étaient encore tous les deux très calmes… Très, très calmes malgré la situation.
Lyov se redressa alors un peu plus, et il marcha jusqu’à son ancien bureau, prenant ses choses et les ramenant à sa nouvelle place plus près de la jeune fille. Il sorti d’ailleurs de son sac un petit plat contenant des raisins et des morceaux de pommes, qu’il aimait bien manger durant la journée. Oui, car bien qu’il soit gourmand, Lyov ne mangeait pas que de mauvaises choses. Il appréciait aussi manger des fruits et des légumes. Lorsqu’il ouvrit le plat posé entre eux, il sourit à la jeune fille, comme pour lui signifier qu’elle pouvait aussi en prendre.

« J’ai toujours à manger sur moi, d’ailleurs j’ai toujours faim… Tu peux en prendre si tu veux toi aussi. » Il tendit les doigts et prit quelques raisins qu’il déguata avec un sourire satisfait. « J’apprécie la nourriture de toutes sortes, et toi ? »

Il parlait de manière très banale, pour le moment tout cela avait l’apparence d’une rencontre normale entre deux adolescents normaux pas du tout enfermés dans une pièce. Mais bien vite, quand ils se rendront compte que personne ne vient leur ouvrir, leur confiance et leur douceur flétrira. Autant profiter des instants de douceur et de gentillesse du Russe, quand ça passe ça ne dure jamais longtemps.
Déjà, il commençait à flipper un peu. Comment le savoir ? Il mangeait généralement dans le but de se rassurer, ou de se calmer. Et là il avait sorti à manger, car il avait besoin de réconfort, de se sentir en sécurité. Tant que y’a de la bouffe, y’a de l’espoir. Enfin, c’est c’qu’on dit.
Spoiler:
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Crap. Icon_minitimeVen 15 Fév - 0:31
Quand elle sut qu’il appartenait aux Bastards, Logan tressaillit lentement, ses doigts fins tremblant légèrement dans celle que lui tendait amicalement le jeune homme, dénommé Lyov Isaak. Mais malgré cette information qui en aurait fait fuir plus d’une, elle préféra continuer à sourire comme si de rien n’était et resserra l’étreinte en secouant doucement la main de haut en bas, acquiesçant d’un bref signe de tête. Il n’avait pas l’air méchant comme l’était la quasi-totalité des bastards, qui détestait vraiment les femmes et n’hésitait pas à les frapper, parfois sans raisons. Logan en savait quelque chose, elle avait régulièrement surpris des Amazons en train de se battre avec eux pour des raisons aussi futiles qu’idiotes. Il semblait différent. Et c’est ce que la jeune fille appréciait chez les autres et la poussait à côtoyer que ceux qui ne méritaient son attention. Autrement dit, rare était les gens qui intéressait Logan. Intérieurement, elle se dit qu’elle était ravie de l’avoir comme camarade d’étude. Un autre étranger comme elle était le meilleur moyen pour oublier qu’ils étaient enfermés dans une pièce vide, au deuxième étage d’un bâtiment désert. Et que si personne ne venait leur ouvrir cette maudite porte, ils allaient passer un week-end entier dans cette pièce. Logan relâcha enfin la main de Lysa et ses yeux suivirent scrupuleusement les mouvements du jeune homme qui partit jusqu’à son bureau avant de revenir vers elle, un plat dans les mains. Naturellement, elle répondit sur un ton amical, un mince sourire flottant sur ses lippes.

« Contente de savoir que ta main n’a rien ! Si tu t’étais blessé je n’aurais pas eu de quoi te soigner. »

Elle avait parlé un peu fort, signe que malgré tout, elle était en proie à un stress incontrôlé. Sûrement parce qu’être à proximité d’un Bastard n’avait rien de bon, ou alors tout simplement parce que la perspective de passer deux nuits dans une salle de cours sans pouvoir se doucher ou manger quelque chose était effrayant. Et même pour aller aux toilettes, comment allaient-ils faire ? Logan avait le cerveau qui carburait à 200% à l’heure et mit un peu de temps avant de remarquer le plat de fruits disposés entre eux et Lysa qui lui en proposait gentiment. Elle attrapa un bout de pomme timidement et l’avala presque sans le mâcher, son ventre était trop noué pour ressentir des envies primaires comme la faim.

« J’aime beaucoup les fruits ; en fait. Je n’ai pas de nourriture préférée cela dit, malheureusement. Mais ici ils ne mangent quasiment que du riz et des trucs bizarres comme des algues ! Je suis née aux Etats-Unis, là-bas la nourriture est très grasse, le changement m’a fait bizarre pour être honnête. La Russie ne te manque pas Lysa ? »

Pour tout avouer, c’était à elle que son pays natal manquait. Enfin, sa sœur jumelle, pour être exacte. Joy lui manquait terriblement depuis qu’elle avait intégrée cet établissement, depuis que ses parents l’avaient totalement reniée et envoyée ici pour finir sa scolarité. Plutôt pour se débarrasser d’elle et garder leur réputation intacte, oui. Logan détestait cet endroit, elle s’y sentait rejetée et exclue parce qu’elle n’était pas japonaise. Peut-être que Lysa était dans le même cas. Elle ne put prendre autre chose à manger, son estomac était trop comprimé par le stress qu’elle ressentait actuellement. Plus les minutes passaient, plus le sentiment de peur qui la rongeait grandissait. C’était déjà la fin de la journée et le soleil peinait lentement à se coucher, laissant bientôt les deux adolescents dans la quasi-pénombre. Et Logan avait une peur bleu du noir, même à son âge. Elle priait pour que Lysa ne la voit pas désemparée et tremblante, les coudes posés sur la table, le menton dans les paumes.

« Il fait nuit... »

Elle avait à peine murmuré ces mots, oscillant des yeux entre Lysa et la fenêtre qui donnait sur la cour. Elle donnerait tout pour qu'une lumière s'allume, leur donnant un peu plus de clarté que celle qu'ils avaient maintenant. Leur première nuit enfermés dans une salle de classe commençait maintenant. Mais Logan n'avait pas sommeil.

© Lith
Invité
Crap. Icon_minitimeLun 26 Aoû - 23:38
Lyov tentait de détendre l’ambiance, d’être naturel et posé. Il voulait rassurer la jeune fille, et se rassurer aussi en même temps. Parce que même s’il pouvait avoir l’air inébranlable, puissant et dur comme un roc, il était plutôt faible à la pression et risquait à tout moment de craquer et d’exploser. C’était un jeu bien dangereux, mais tant qu’il arriverait à rester calme alors tout irait pour le mieux. C’est donc ainsi qu’il avait proposé son petit plat de fruits, ce qui était franchement plutôt rare chez lui. Partager n’était pas un problème, du moins avec tout sauf la nourriture. Mais il tentait d'être sympathique avec Logan, même si elle ne sembla pas avoir très faim. Il mangeait pour se rassurer, mais elle devait avoir l'appétit coupé car elle ne mangea pas plus de deux morceaux.

Elle tentait d’avoir l’air rassuré, solide comme lui, mais il décelait bien dans sa voix le trouble et la panique. Il se dit qu’il devait sûrement avoir les mêmes failles, mais dans cette situation qui ne paniquerait pas ? Enfin, l’important c’était de continuer à discuter, et ne pas penser à tout ça le plus longtemps possible. Elle lui répondit donc, et il eut un petit sourire. Il voulut rire quand elle parla de la nourriture japonaise, mais étrangement il n’y arriva pas. Sa voix refusait de sortir, comme si la situation était trop mauvaise pour lui donner le droit de rire.

« C’est vrai que la bouffe ici c’est carrément un autre monde ! Mais bon moi tant que ça se mange, alors je suis preneur… » Il marqua une pause, répondant plus sérieusement à la suite. « La Russie me manque parfois, c’est vrai… Mais bon ça fait longtemps que je vis ici après tout, je me suis fait une raison. J’y retournerai peut-être un jour, qui sait ! »

Il esquiva le vif du sujet, mais la Russie elle-même ne lui manquait pas tant. C’était plutôt ses parents qui lui manquaient. La famille d’accueil qui avait actuellement sa tutelle ne lui rappelait en rien la sienne, et cette froideur des riches familles japonaises ne lui allait pas du tout. Le seul froid qu’il tolérait, c’était celui de la neige en hiver, d’ailleurs l’hiver était sa saison favorite, car avec tout ce blanc partout il arrivait à se souvenir de son enfance. Des souvenirs lointains et heureux qui lui réchauffaient le cœur.

Après cet échange, un long silence suivit. Le malaise commençait à sérieusement s’installer entre eux, mais c’était surtout dû à la situation. Lysaak s’enfilait les raisins et les bouts de pomme en tentant de rester calme, et remarquait du coin de l’œil le regard de la jeune fille tourné vers la fenêtre. À mesure que les minutes passaient, l’extérieur s’assombrissait jusqu’à les laisser dans un noir presque complet. Il y avait un lampadaire ou deux dehors, mais le ciel était, pour sa part, presqu’entièrement sans lumière. C’est alors que la voix de la jeune fille surprit Lyov qui venait d’avaler le dernier raisin. Elle lui fit remarquer ce qu’il venait de constater, la nuit était bien installée.

« J’ai vu oui… On ne viendra pas nous ouvrir. »

C’était une fatalité, certes qu’ils savaient tous les deux, mais l’exprimer à voix haute c’était comme le confirmer et effacer tous les espoirs qui survivaient encore. Lyov avait bien sur remarqué que Logan n’était pas du tout à l’aise dans cette situation. Était-ce la panique, ou le fait qu’il fasse nuit ? Un peu des deux, sûrement. Il ferma les yeux un long moment, et les rouvrit lentement avant de se redresser un peu pour aller près des fenêtres. Il scruta longuement la cours de l’école, et se pencha un peu pour voir la hauteur qui les séparait du sol. Trop haut, évidemment. Il espérait voir quelqu’un passer, ouvrir la fenêtre et hurler qu’ils étaient prisonniers, mais évidemment personne ne passait dans la cours arrière à cette heure. Ça commençait à être très mauvais, et Lyov serra le poing brusquement, se crispant de tout son corps.

« Mais ils font chier dans cette école de débile ! Все заебало! Пиздец на хуй блядь! * »

Il mit un coup de pied sur le bas du mur, devant cogner dans quelque chose pour ne pas imploser. Un peu calmé, et avec maintenant une douleur au pied, il se retourna à nouveau vers Logan en repoussant négligemment ses boucles blondes de devant son visage. Il soupira un peu, et vit bien que son énervement ne l’avait pas, mais pas du tout rassurée. En même temps, là il commençait à craquer, et l’air de rien sa voit quand il s’énervait pouvait porter pas mal. En temps normal, elle était plutôt douce, grave et basse, mais là c’était plutôt rauque et très fort. Il se sentit un peu responsable d’elle, et se frotta vaguement la nuque en tentant de se rattraper.

« Sors ton portable ça te fera déjà une lumière… »

Il ne pouvait plus s’asseoir, ou rester en place. Non parce qu’il venait de réaliser que là ils étaient vraiment dans la merde pour au moins toute la nuit. Il ne voulait pas accentuer le malaise de la jeune fille, mais c’était plus fort que lui, il ne pouvait plus feindre le calme.

* Vse zayebalo ! Pizdets na khuy blyad' !
{ vulgaire, argot } C’est la merde / Fait chier / autres joyeusetés trop vulgaires.
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