Q Le coup part tout seul. Il est 2h10 du matin dans ces putains de couloirs et je sais pas ce que je fait là. Le coup ? C'est mon poing qui heurte un mur. Jje frappe dans le mur car j'en avais envie. J'ai bu... super. L'alcool est monté jusqu'au cerveau et maintenant, ça va être mon quart d'heure de gloire. Pathétique. Je suis conscient sans l'être. J'ai envie de gueuler et je le fait sans hésiter. Bien entendu, là dans l'immédiat, je ne le fait pas. Je me contente de tituber et frapper sur quelques murs parfois. Pourquoi donc ? Car je suis en colère et l'alcool ce soir me fait extérioriser tout ça. Ce soir, pas de chieur qui cache son jeu. Là, c'est monsieur je joue carte sur table. Je tape sur ce que je veux et je laisse ma colère s'évacuer de moi avant de finalement revenir à moi. Tch... On croirait que ma colère et ma haine naturelle est comme un yoyo. Au lieu de couper la corde, je jette juste l'objet en oubliant qu'il revient à cause de cette fameuse corde.
" Putain..."
Mes pas sont peu précis. Je risque de me casser la gueule à chaque secondes. Mon air perdu dans le noir du couloir, j'avance lentement en m'appuyant contre le mur de temps à autre. Je vais où moi ? Où est ma chambre déjà hein ? Grognant, je regarde une porte puis je lève les yeux vers le numéros. B3... RAJ MINATO - NAOKI OGAWA - DIXIE KITANI - IZUMI SUZAKU... Je lit et relis les noms en m'arrêtant sur un seul. Dixie... Ce nom me fait penser aux autres. Ces personnes qui jouent ou ont joués un rôle dans ma vie ici. Mais elles sont plus là. Elles sont partit et moi, je suis là, comme un con. Finalement, me fichant de savoir si ces gens sont là dans la chambre, je donne un grand coup dans la porte et je me barre. Oh, il n'y a aucun signe dans ce geste, que ce soit la B3 ou là C1 comme la A1, il n'y avaut aucune signification à ce coup. J'ai frappé car ma colère est monté en fleche. En fléche contre moi-même. Un putain d'incapable, pas capable d'aider et sauver des gens. Je suis qu'une ombre qui veux rester dans le noir. Mais j'y arrive pas. Je voudrais trouver une personne qui comprends. Qui me comprends. Cette personne, je l'ai découverte quelques années de ça, mais sans être partie physiquement, elle est partie mentalement. Pff amnésie à la con. Si je pouvais lui offrir un cerveau artificiel, je le ferais, mais passons. Actuellement, je suis seul. Il faut que je me change l'esprit.
Continuant ma marche tel un zombi, je me contente de marcher dans le couloir jusqu'à m'arrêter dans un escalier. Liant mes mains derrière ma nuque, je me fou d'avoir réveillé qui que ce soit dans une chambre du coin. Actuellement, il m'en faudrait peu pour en arriver aux poings ou me casser la gueule comme une merde, mais passons. Soupirant, je baisse les yeux et regarde le sol avec un regard que seul moi peu exprimer. Un regard qui exprime ma détresse. J'ai mal... J'ai mal bordel...
" POURQUOI ON VEUX PAS COMPRENDRE HEIN !!! "
Ma voix rauque le gueule dans ce putain de couloir. J'ai mal, voilà le soucis. Alors comparé à elle, je n'oserais pas me suicider, pourtant, l'idée m’effleure l'esprit. Qu'est-ce que cela me coûte ? N'ais-je pas un mental de fer ? Non... Pas pour ça. Je secoue la tête et me mord la lèvre à sang. Que quelqu'un m'aide ou m'enfonce... Mais que quelqu'un fasse quelque chose.
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Il était tard et il faisait noir. Raj dormait à poings fermés. Pas de coup fourré ce soir pour lui, un peu de répits, du moins... c'est ce qu'il croyait. Alors que le beau prince était bercé par les bras confortables de Morphée un grand "Boom !" l'éveilla. Sa première réaction fut de sursauter, se déplaçant légèrement sur le côté pour éviter de se prendre un truc sur la gueule. Oui dans sa tête ça ne pouvait être que la revanche de Dixie. Après tout, il était 2h du mat'... c'était probable. Voyant que rien ne bougeait à première vue dans la chambre, Raj sortit du lit et décida d'aller jeter un oeil à ce qu'il se passait. Il était curieux de savoir si c'était quelqu'un qui avait voulu faire une farce ou bien tout autre chose. L'effet de surprise l'avait bel et bien réveillé de toute manière.
Raj ouvrit la porte de sa chambre et passa sa tête dans le couloir avant de voir un gars... il avait pas l'air en forme. Le jeune garçon se tenait au mur et titubait. Etait-il saoul ? Le jeune indien referma la chambre derrière lui avec précaution avant de commencer à s'approcher. Le gars se mit à hurler dans le couloir comme si de rien n'était. Raj grimaça et répondit instinctivement :
- Wooooow ! Doucement ! y'en a qui dorment...
Le jeune garçon aux cheveux décolorés avec un effet naturel saut du lit en prime pour le coup, continua de s'approcher et s'arrêta à un mètre de l'inconnu. Il se pencha afin de croiser le regard du garçon avant de lui demander avec un fin sourire :
- Ca va pas mec !? Qu'est ce qui te prends ?
Flashback en arrière, au vu de ce garçon il allait mal. Surement avait-il des problèmes... Raj avait de la peine a le voir comme ça. Ca lui rappelait sa sombre époque, du temps ou la lame d'un rasoir était la seule chose qui lui faisait suffisamment mal pour oublier le mal qu'il avait à l'intérieur. Il passa sa main sur son bras couvert de son pyjama et le serra avant de demander, avec un air on ne peut plus sérieux :
- Tu veux en parler ? ... je sais que tu me connais pas mais, parfois c'est plus simple comme ça.
Raj laissa le temps à l'inconnu. Il le quitta pas des yeux. Etant donné qu'il était sous l'effet de l'alcool et qu'il avait visiblement l'alcool mauvais, il valait mieux rester sur ses gardes. L'indien se mit alors dos au mur et s'appuya contre celui-ci. Il laissa échapper un soupir, il était pas près de pouvoir dormir. Le voilà définitivement réveillé et inquiet qui plus est. Inquiet pour cet inconnu... il ne pouvait pas laisser un frère dans la détresse après tout. Il avait trop bon coeur.
Invité
Jeu 10 Avr - 9:11
J'ai mal bordel.. Dans mon coeur
Q J’ai mal. Depuis leurs départs, depuis leurs pertes, j’ai mal. Mal comme si mon cœur avait été détruit, maltraité, oublié… Autrefois, j’en avais aucun. Il ne battait plus. Je m’en foutais. Puis entre temps, il y a Jess qui est entré dedans. Après quoi, elle est partit ; Après quoi ? Rien ? Oui… Jusqu’à ce que Dixie montre le bout de son nez. Jamais je ne l’ai comparé à Jessica, cependant, elle a un truc qui me plait. Une froideur et un mal semblable au mien. Même si notre mal d’origine n’est pas le même, la finalité est là. On souffre en silence, chacun de notre côté. J’ai beau savoir les vérités, je ne peux m’empêcher de m’empoisonner doucement, mais sûrement. Je revois ces images… Mon visage proche du sien. Ce soir là au bar, j’étais là, accoudé au comptoir, regardant mon verre. Le fixant avec intensité, j’avais finalement détourné les yeux et regardé la miss. Elle aussi semblait avoir eu un putain de coup dans le pif. Et après c’est flou. Je me souviens juste de notre baiser. Ce baiser que j’ai scellé. Je me revois poser ma main sur sa nuque pour l’attirer contre moi. Nos lèvres se sont scellées et ma langue avait osé… J’avais joué avec la sienne de façon taquine et ce soir là, une chose impossible c’est faite. Je l’ai aimé. Mais alors que j’avais décollé mes lèvres, j’avais cette envie d’oser aller plus loin. Et c’est quand ma main avait touché son ventre qu’elle a tout brisé. Que la réalité m’est tombé dessus. Lesbienne. Voilà la dure vérité. Ce mal me hante et pourtant, j’apprécie ce souvenir tout en le détestant.
« J’AI MAL BORDEL !!! »
J’en oublie les dires qui ont sonnés. Une voix de mec qui avait fait des commentaires. Ils dorment ? Je m’en fou. Je suis seul dans mon mode, je n’ai plus rien. Alors à quoi bon hein ? L’alcool me fait mal réfléchir. Plus que mal que d’ordinaire. Soupirant, je redresse mon regard croise celui d’un autre. Un mec ? Il me veux quoi lui ? Fronçant les sourcils, je comprends à peine ses dires. Je fronce les sourcils ne voyant pas en quoi il est là. Les évidences ne sont plus là. Même 1+1, je ne saurais pas y répondre correctement en cet instant. Je vois le mec se tenir le bras comme s’il était nerveux. Je me redresse et alors le plaque bien contre le mur. Mon regard perdu entre folie, rage et tristesse, je le fixe en me demandant si j’allais le balancer par-dessus bord. Ah merde… on est pas sur un bateau…
« Qu’est-ce que tu me veux ? Tu as pitié c’est ça ? … Casse toi, je suis pas intéressé par ces putains de groupes. J’en veux pas de ces aides où les mecs se tiennent soit disant la main par solidarité. Je veux rien… Je n’ai rien, alors pourquoi désirer quoi que ce soit hein ? Ta pitié, tu peux la mettre où je pense ok ? »
Mon ton est sec et profond. Je parle trop quand je suis bourré. Au lieu de lui dire de se casser, je lui dévoile un peu ce qui se passe, ce que je pense alors qu’il n’a dit qu’un mot. Un vrai philosophe à la con. Relâchant ma prise qui devait l’écraser contre son mur, je retourne m’asseoir, mais là, je trébuche. Et bim… Une marche, deux marches… au final, mon corps finit allongé sur les marches. J’ai comme des spasmes. De la douleur, mais rien de grave alors que ça aurait pu l’être. Le regard vers le plafond, je grogne. Serrant le poing, je me laisse ainsi. Comme une merde dans l’escalier. Tendant machinalement la main vers le plafond, je l’écrase contre ma tête. Je suis pitoyable et pourtant, les mots sortent d’eux-même.
« Personne ne peux me comprendre ou m’écouter… La seul apte à cela… elle est amnésique.. et lesbienne... »
Je rigole de manière nerveuse. J'ai mal bon sang...
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Ce type n'arrêtait décidément pas de gueuler, vrillant les tympan de Raj. L'indien grimaça. Il lui donnait mal au crane ce con. Il n'y avait pas dix mille trucs qui pouvait rendre un mec dans cet état aussi tard le soir. Soit c'était une histoire de coeur, soit une histoire de cul ou troisième cas plausible une histoire de famille. Dans tout les cas, Raj avait forcément déjà vécu ça sinon pourquoi aurait-il bouger son cul de sous sa couette douillette hein ? Surtout pour les beaux yeux d'un inconnu. Le mec était complètement bourré et il le plaqua violemment contre le mur dans un élan de colère. Raj resta de glace, il savait qu'il était sous l'influence de l'alcool et que ce genre de provocation n'avait ni queue ni tête. Il se contenta de le regarder droit dans les yeux de ses pupilles émeraudes déferler sa haine sur lui. Certainement que ça lui faisait du bien quelque part, comme un exutoire. Raj attendit que le mec le lache pour replacer son haut, il ne voulait pas que l'on voit ses marques. Il lui répondit alors tout aussi calmement :
- Hey mec ! Si tu veux rester tout seul dans ta merde c'est ton problème ok ? Je connais rien de toi, tu connais rien de moi alors vient pas me juger d'accord !?
Il le pointa de doigt en fronçant les sourcils. Oui ça l'énervait tout de même un peu que ce type arrogant le juge ainsi. Le gars était repartit s'assoir sauf qu'il avait un très mauvais sens de l'équilibre avec l'alcool ingéré. Il se cassa la gueule et Raj ne pu s'empêcher d'aller voir s'il allait bien, il questionna :
- Ca va gars ?
Le mec était allongé dans les escaliers, il avait pas l'air bien comme depuis le début à vrai dire. Raj fit quelques pas et vint s'assoir à côté de lui. Il voulait vraiment l'aider, surement se voyait-il dans sa détresse et lorsqu'il entendit ses dernières paroles, il devina qu'une fille était derrière tout ça. Il se mordit la lèvre pour ne pas lacher une insulte. Il haïssait tellement les femmes parce qu'elle rendait les hommes vulnérables... grâce à leur pouvoir de séduction, elles peuvent briser un homme. Il prit l'initiative d'en raconter plus sur lui et il s'en fichait de savoir si ce gars allait bien ou mal le prendre, juste qu'il en avait envie comme pour montrer sa bonne volonté :
- Ca c'est ce que tu crois... Tu sais... je connais pas ton histoire mais si ça peut te rassurer. Moi aussi ça m'est arriver de tomber au fond du gouffre. Tu sais, le moment où t'as l'impression de te noyer que plus rien ni personne ne parviendra à te faire remonter la tête de l'eau. Que le seul moyen d'apaiser l'incendie qui te brule la poitrine c'est de disparaitre. J'ai jamais eu ... le courage d'aller au bout de mes pensées. Mais... j'ai fais bien pire à mon sens.
Il tritura sa manche, hésitant. Devait-il en dire plus ? Il se tut, silencieux. Après tout ce garçon ne semblait pas vraiment vouloir de son aide. Il se complaisait dans sa souffrance et c'était ça le pire des jeux morbides. Ca lui faisait presque peur de se dire qu'un jour, il était à ce point de rupture.
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Lun 14 Avr - 9:25
This is the rythm of the night This is the rythm of my life
J’ouvre les yeux. Tout est noir autour de moi. Un gros bruit m’a tiré de mon sommeil. Aussitôt, je regarde dans la direction du lit de mon coloc. Comme lui aussi semble avoir sursauté, je crois pas qu’il soit à l’origine de ce boucan. Je décide donc de ne pas me poser de questions et je roule sur le côté, impatiente de me rendormir. À mon grand étonnement, je réussis. Je retourne dans l’univers que sont mes rêves, des rêves qui me ramènent souvent dans le passé. Soit dans l’enfance dont je me souviens ou dans les années que ma mémoire a effacé. Je sais pas si ce que je vois est réel ou simplement basé sur les dires de qui était cette nouvelle moi. Mais ça en reste assez troublant. Je me retrouve dans la peau de cette fille, de cette fille si différente et pourtant si semblable que je suis.
Je ne reste pas endormie longtemps. À peine quelques minutes si j’en crois mon cadran. Pourtant, je suis encore somnolente. Je retombe dans mon rêve où je ne cesse de crier, crier le plus fort possible… mais une autre voix s’unit à la mienne et c’est à ce moment que je reviens vraiment à la réalité. On dirait qu’il y a une dispute dans le couloir. À cette heure-là du matin ? Il y en a qui veillent tard. Ça me dérange pas particulièrement, mais qu’ils viennent pas gueuler à côté de ma chambre ! Quelqu’un vient de se planter dans l’escalier. Je m’assois sur mon lit en me frottant les paupières. Je reconnais la voix de Raj. Il s’est trouvé une autre victime ? Mais c’est un homme. Bon d’accord, ça veut rien dire. Je suis peut-être du côté des filles et je hais les mecs, je peux pas toutes les blairer.
Finalement, je me lève. C’est pas vrai que je vais pas bouger en sachant que je vais peut-être perdre de mon précieux temps pour dormir. Flemme de me changer, je reste en pyjama. Et c’est pas comme si j’avais des nounours dessus. La simplicité absolue, mauve au complet. Bref, je tourne la poignée et ouvre délicatement la porte. La dernière phrase prononcée par l’Aristocrat me guide jusqu’aux deux jeunes hommes.
« Ah ouais, t’as fais pire ? Pire que quoi ? Aurais-tu un petit secret, l’orange ? » je lui demande un sourire en coin.
J’écarquille les yeux, mon sourire disparaissant. C’est pas mon genre de dire ce genre de choses. Même si je déteste ce gosse pourri. Bon, passons. Le type qui est tombé est encore couché dans les marches. Ça doit pas être confortable. Une minute… Il a beau faire noir, je le reconnais. Cette silhouette, ces cheveux blancs… Je me précipite à côté de lui et lui tend ma main.
« Qu’est-ce que tu fous là, Shiki ? Relève-toi, t’as l’air d’une pauvre merde. »
Mon regard dérive sur Raj. Je fronce les sourcils. Ne me dites pas que…
« Tu l’as pas poussé, j’espère ? »
Un peu de colère se fait sentir dans mon ton. Encore une fois, c’est assez anormal dans mon cas. Mais l’idée qu’il puisse avoir fait ça me met en rogne. D’abord, j’aimerais savoir la raison. Ensuite, je suis sûre qu’elle est mauvaise. Cet imbécile m’a jeté de l’eau au visage à 3h du matin, alors peut-être que ça l’amuse aussi de faire trébucher les gens.
HRP : J'ai pas pu m'empêcher de me joindre à vous.
Invité
Lun 14 Avr - 22:42
J'ai mal bordel.. Dans mon coeur
Q Je me pose trop de questions. Franchement, pourquoi j'avais bu moi ? Pourquoi est-ce que je pleurais presque sur le fait que j'ai raté de nombreuses choses ? Pourquoi je m'étais accroché à cette fille aux cheveux vert et qu'elle m'a laissé ensuite ? Pourquoi je vois en Dixie une fille que je ne pourrais plus jamais revoir ? Et pourquoi j'ai mal au crâne aussi ? L'instant présent est étrange. Mille fois trop étrange à mon goût, mais c'est la faute à qui ? Au Pape ? A Jésus ? A ma mère ? Hahaha... J'ai pas de mère. Laissant ma main sur mon visage comme si je me faisais un " facepalm ", je soupire en sanglotant quelque peu. Bon sang que ça fait mal... Tomber dans les escaliers, quelle connerie. Franchement, pourquoi je suis tombé moi ? Et merde... Tout les deux réflexions, je me pose des questions. Tout ça ne va pas du tout. Je dois penser à autre chose.
Une question. Encore. Le mec me demande si je vais bien. Sur le coup, j'ai envie de répondre, mais au fond, pas besoin. C'est évident. Je suis bourré, allongé dans un escalier à ressentir une douleur de chien et j'ai envie de pleurer en m'appitoyant sur ma vie. Donc ? ... RIEN NE VA !!! Logique. Même Einstein n'aurait pas une réponse aussi logique. Me mordant la lèvre, au final, je me contente de ricaner de manière assez étrange. Un ricanement entre le rire et la plainte de douleur qui m'envahis. Note à moi-même, ne plus tomber dans l'escalier. Les dires de l'orange sont assez intrigant. Il dit me comprendre ? Ses dires le prouve certes, il semble sincère. Mais avec tout l'alcool que j'ai encore en moi... pas possible d'être sérieux quelques secondes. Il me faudrait un putain d'électrochoc. Et je dois avouer que là, tout de suite, je regrette avoir pensé cela, car aussitôt demandé...aussitôt arrivé. PAF !!! L'électrochoc est là. Une petite voix qui fait exploser ma tête. Ce timbre de voix... Mes yeux s'écarquillent et se dirige vers cette silhouette à côté de moi. Une image se créer. Je vois une main tendue et quelques pointes de cheveux pendouiller dans le vide. Verts ces cheveux. Ils sont à ... merde... que con je fait là. Je ravale ma salive sur le coup.
Le monde implose sous mes pieds. Je suis perdu dans mon petit monde. Que penser hein ? Je me plaint que j'ai mal, j'apprécie cette fille innaccissible et voilà qu'elle est là à se mêler de mes humeurs. Elle qui semblait si neutre... Non. Je retire ma main de mon visage et au lieu de me saisir de sa main, je la dépose sur une marche pour me redresser lentement. Je n'ose pas. Ce geste qui consiste à saisir sa main et me servir d'elle pour me redresser est trop dur. Je suis qu'un con anciennement amoureux qui n'assume plus ses choix. Je doute et j'hésite. Ainsi donc, c'est en détournant les yeux que je frôle sa main non pas pour la saisir, mais la rejeter. En douceur et non d'un geste brusque comme d'autre auraient fait.
" Jai sûrement l'air de ce que je suis..."
Jje suis trop négatif. L'alcool fait cet effet sur moi. Grimaçant, je me masse la tête en remarquant que j'aurais une belle bosse. Grognant, je tente de me redresser et au final, je fait que me tenir en équilbre contre la rembarde. Conscient et inconscient, je vins alors à regarder ces deux là. Le jeune homme veux m'aider et Dixie, elle m'a tendue une main. Pourquoi je ne prend pas ces aides et me livre à eux hein ? Ils ne me veulent pas de mal si ?
" ... Vous aussi vous allez me trahir... Cela ne sert à rien de faire semblant de sourire ou vou... "
Je ne fini pas ma phrase. La connerie de mes dires est évident. Je m'en rend compte. Baissant les yeux suite à mes accusations surtout envers la verte, je me mordille la lèvre. Je ne me suis livré à personne depuis... Ce soir là. Dixie a connu quelques dires sur son elle du passé, mais elle n'a rien appris sur moi. Mon passé. Puis au fond, tout le monde s'en fou. Me serrant un bras qui est accroché à la rembarde, je regarde discrétement le bras du jeune homme qui semble cacher quelque chose, puis je regarde cette tenue mauve cachant la miss.
" ... J'ai besoin de parler... Mais ici... Tout le monde vous trahis. On se joue de vous et au final, tout ce qui est secret, amour etcetc... Cela devient une simple bouffonerie. "
J'avais besoin de me confier, tant sur certains sentiments passés que sur mon propre passé. Quelqu'un devait savoir. Après tout, on me voit comme quelqu'un de normal. Mais la réalité est tout autre. Dixie le sait à moitié, à moins qu'elle ait devinée quand je lui ais dit que " je n'ai rien eu dès le départ ". Être orphelin, c'est pas top. Et avec des peines de coeur.. super quoi. Je baisse les yeux regardant les marches qui se dirigent vers le bas. Bas sombre à cause du manque de lumière, comme si le bas de l'escalier était une zone d'oublie. Elle m'appelle, et comme un con, j'ai envie de l'enlacer. Pourtant, je ne le fait pas car je me rend compte que sur la partie haute de l'escalier, il y a en ce soir une lueur d'espoir ? ... Je vais encore tomber. Mais quoi qu'il en soit, j'hésite positivement cette fois.
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Cet élan de sincérité fut bien vite ravaler lorsque la voix tranchante de Dixie lui vint aux oreilles. Qu'est ce qu'elle fout là cette emmerdeuse ? Il en avait trop dit et elle en avait bien trop entendu... Raj siffla entre ses dents en lançant un regard glaciale à sa coloc de chambrée. Non ca ne lui plaisait pas du tout qu'elle ai entendu ça. C'était trop personnel pour qu'une fille s'empare de l'info. Si c'était pour se foutre de sa gueule elle pouvait aller se faire voir, il ne dirait pas un mot de plus. D'ailleurs c'est avec une pointe d'agressivité qu'il la rembarras en se levant de là où il était assis :
- Ca te regarde pas Ok ! Fais comme si t'avais rien entendu !
Tout à coup, la jeune fille semble reconnaitre le gars bourré qui s'est vautré dans les escaliers. Raj reste silencieux. Il semble blessé dans sa fierté. Il jette un regard dégouté devant le spectacle qui est entrain de se dérouler sous ses yeux. Comme si cette fille en avait quelque chose à faire ? Mensonge ! Elle sont toutes comme ça, à essayer de prendre les mecs par les sentiments. Ecoeurant ! Raj remonte en haut de l'escalier, les mains dans les poches. Il se sent presque de trop ou peut-être est-il entrain de fuir avant que quelqu'un ne découvre que derrière cette distance se cache une trop grande faiblesse ? Possible. Il reste en haut tendant une oreille attentive aux propos du garçon. Il s'y retrouve étrangement... après tout sa haine envers les femmes vient du fait qu'il ne leur fait plus du tout confiance. Trop de fois trahis, trop de fois manipulé par leur beaux yeux. Il ne pu s'empêcher de marmoner avec amertume :
- S'il y a une seule personne ici capable de trahir c'est bien cette fille ...
Pourquoi elle ? Surement juste parcequ'elle était née du mauvais côté. Oui, il parlait aussi pour lui... C'est pour ça qu'il ne voulait pas s'étaler plus. Après tout dans son esprit, pas une seule fille ne sortait du lot. Elles étaient toutes des vipères cachées derrière une colombe innocente. Il fronça légèrement les sourcils avant d'échapper un ricannement lorsque la jeune fille l'accusa :
- Mais bien sur ! J'ai que ça à foutre de pousser un pauvre mec complétement éméché dans les escaliers ! Tu me dégoutes ! T'es bien comme toute les autres...
Raj semblait vraiment en colère. Et la provocation de cette fille... ca le rendait dingue. Il tenta de faire abstraction de cette jeune fille avant de venir aux côtés de shiki. Il lui dit dans le soucis qu'il ne se casse encore la tronche :
- Tu ferais mieux de t'assoir... les escaliers c'est dangereux dans ton état.
Il posa sa main sur l'épaule de gars prenant le risque de se faire remballer. De toute manière, il s'en fichait. il le connaissait ni d'Eve ni d'Adam, il faisait ça pour l'aider simplement. C'est sur que pour Dixie ça devait la changer du gars complètement immature qui faisait tout pour lui gâcher la vie à l'internat mais pourquoi ça devait tant la choquée ? La différence est flagrante, lui... ce n'est pas une fille.
Invité
Mer 16 Avr - 13:19
I can leave It's not my problem
Raj n’est pas content. Pas content du tout. Il aboie tel un petit chien qui croit pouvoir vous effrayer. J’ai visé juste, il a bel et bien un secret. Si ça n’en serait pas un, pourquoi me regarderait-il de la sorte et ne me le révélerait-il pas ? Après tout, on cache que ce dont on a honte ou qui est trop personnel. Lui m’observe de son regard glacial, moi de mon impassibilité habituelle.
« Entendu quoi ? » je dis en haussant les épaules.
Ouais bon, en fait je me fiche pas mal de sa vie et je suis pas ce genre de personnes trop curieuses. De plus, même si je ne l’apprécie pas un max, je suis pas méchante au point de tenter de découvrir l’information et ensuite la transmettre dans tout le lycée. Ou bien peut-être que ce n’est que de la paresse. Shiki repousse ma main et se relève par ses propres moyens. Dire que j’essayais d’être sympa, pour une fois. Ah, il est saoul. Il pue l’alcool et sa voix l’indique clairement. Il me répond bêtement. Y a de quoi se demander si on a échangé nos rôles. Il n’a pas l’air bien. Il est peut-être ivre, mais est-ce que être dans cet état le rend… dépressif ?
Ses paroles me confirment d’ailleurs qu’il est très loin de péter la forme. Celles-ci me laissent perplexe. Pourquoi il m’accuse comme ça, sans raison ? Peut-être que l’autre guignol y est pour quelque chose. Et puis, je souris même pas. J’ai juste envie de retourner dans mon lit et de dormir en paix. Je vois pas pourquoi j’aurais le sourire aux lèvres en ce moment. Déjà que c’est assez rare que ce phénomène se produise chez moi. Il finit par déclarer qu’il a besoin de parler, mais qu’ici, tout n’est que trahison. On se croirait dans un télé-roman. Je déteste assister à ce genre de séquences émotionnelles.
Mon colocataire en rajoute une couche, s’exclamant qu’il n’y a que moi capable de trahir ici. Je le dévisage et je soupire. Ça me dérange pas qu’on me juge si on me connait un peu, mais là… c’est juste ridicule.
« Bien sûr. Tu es sûrement la personne qui me connait le mieux pour dire ça. Faudrait d’abord que j’ai une raison de le trahir, crétin… et j’en ai aucune. À moins qu’il te considère comme un pote, alors là je fouterais le camp. Mais bon, j’pense pas qu’on pourrait considérer ça comme une trahison. J’ai jamais fait de pacte de sang qui stipulait que je devais toujours me tenir à ses côtés. »
Voilà qu’il rigole maintenant. Son rire est tellement agaçant, j’aurais presque envie de le frapper. Il se moque de mon accusation et me remballe. Il s’énerve pour un rien, aucun self-control. Finalement, il me tourne le dos et va aux côtés de l’adolescent aux cheveux blancs. Il lui conseille de s’asseoir pour éviter qu’il ne retombe de nouveau. Tiens, il joue le gentil. Ah oui, il s’adresse à un mec là. Oh, c’est misérable. Après on vient dire que c’est les filles, les langues de vipère ? Si je déteste les hommes en général, c’est parce qu’ils vous prennent presque tous de haut et mettent tous les pires défauts sur le dos du sexe faible, comme ils l’appellent. Chaz… l’origine de ma haine et tous mes maux.
« Écoute-moi triple idiot, je t’ai posé une question. Contrairement à toi, je prétends pas te connaitre ! Je sais juste que t’es un emmerdeur de première classe en tant que coloc’. »
Je descends quelques marches pour me positionner de l’autre côté de l’Heckler.
« Shiki, c’est toi qui est venu vers moi, pas l’inverse. Alors si en plus tu commences à me pointer du doigt, j’te jure que j’vais pas rester longtemps. »
Par cette phrase, j’entends autant le fait de retourner dans ma chambre maintenant que ma tendance suicidaire. Non, je reste pas en vie juste pour lui faire plaisir et pour éviter qu’il veuille tomber avec moi, mais il m’a donné un petit grain de force. Et puis, je crois ressentir cet attachement que la nouvelle Dixie avait pour lui. Elle transparaît à travers mes rêves et mon subconscient. Cependant, je sais pas à quel point il est bourré et s’il pense un peu ce qu’il dit, mais je n’aime pas être accusée à tord.
Q La trahison. Voilà de quoi j'ai le plus peur après la peur de perdre ceux que j'aime. J'ai peur de donner des armes comme le courage à certains et certaines, puis au final, voir ces armes se retourner contre moi. Là est mon plus grand cauchemar depuis par exemple l'entrée de la demoiselle aux cheveux verts dans ce groupe. La guerre... Pourquoi je m'y suis pas inscrit ? Pourquoi je n'ai pas rejoins certains rangs ? Par lassitude. J'aurais pu. Certes, je n'ai pas une haine des femmes ou des mecs, pourtant, je n'ai rien fait. Le plaisir de faire chier mon monde est plus grand que le plaisir de faire chier uniquement certaines personnes. Puis à différence de ceux qui se font la guerre, je fait ça de manière ludique. Pas selon un contexte sérieux. Battre des gens, les détester, les tuer ? A quoi cela sert.. L'alcool dans le sang commence à baisser. Je ne me souviens pas exactement de quand j'ai bu, ni le temps qu'il m'a fallu pour arriver là dans cet état, mais une chose est sûre, cela se dissipe doucement. Lle brouillard épais dans ma tête commence à devenir moins épais et j'aperçois au loin la lumière. Mais avant de l'atteindre, j'ai encore des doutes et des peurs en moi.
Leurs voix sont dissipées. Ils sont loin, très loin. Pourtant, je les distingue un peu. Quelques mots par-ci et quelques mots par-là. Ils disent quoi ? Ils s'engueulent ? Super... Entre moi qui suis bourré et à la limite de pleurer parce que j'ai des soucis et eux qui font des confessions, la situation n'en est que plus belle. Boaaa... J'arrête de boire quand je suis triste aussi rare cela soit-il, c'est décidé. Secouant la tête, seule une phrase parvient à atteindre mon cerveau et me fait tilter. " Tu me dégoutes ! T'es bien comme toute les autres... " Qui a dit ça ? Le jeune homme ? La jeune fille ? Quoi qu'il en soit, si c'est un cas je m'en fiche et si c'est l'autre cas, autant dire que ça va chauffer. Dans le doute, je choisis le choix le plus logique. Le mec qui dit ça à la fille. Mais sait-il à qui il s'adresse là ? Sait-il de qui il parle ? Fronçant les sourcils, je répète ces mots silencieusement alors qu'ils s'approchent de moi. Le jeune homme semble vouloir m'aider à m'asseoir et la jeune demoiselle me donner son avis. Ses dires sonnent comme un glas dans le néant. Et de ce néant, il naît quelque chose. Ecarquillant les yeux, je revient à moi lentement, très lentement. Elle ? Partir ? Que veux-t-elle dire par cela ? Veux-t-elle dire oser l'impossible ? Oser ce qu'elle a déjà tenté ? Non... Elle n'a pas ce droit. Et si elle ose, alors moi je ne ferais que la suivre car sans elle, que suis-je ? Sans des amis, sans du soutient, qui et que suis-je ? Rien. Absolument rien. Baissant les yeux, je réfléchis en douce. Même si les idées dans ma tête sont aussi claires qu'un puzzle mélangé, je fini par avoir une réaction.
" E...Excuse moi. Excusez ... moi..."
De tout ce que j'ai fait. Des mes gueulantes et de mes possibles erreurs en ce soir. Ce sont les seuls mots qui sortent de ma bouche. Une envie de colérique m'envahis quand je repense aux mots de l'autre jeune homme et c'est donc dans un ton tout aussi meurtris que je lui intime ces quelques dires.
" ... Excuse toi auprès d'elle aussi... ... Dit le... Car elle... elle n'est pas comme les autres..."
Cette demande semble sérieuse. J'ai beau être bourré à 75%, je retrouve de ma lucidité. Pas mon état normal, sans quoi, la droite serait partie toute seule. Le fixant, j'insiste via le regard. Protecteur, voilà ce que je suis. Il ne l'a pas agressé physiquement, mais à mes yeux, il l'a agressé verbalement et ça... je laisse pas passer. C'est donc gentiment que je lui demande de s'excuser pour que nous puissions éventuellement oublier cette drôle de situation.
" Dit le... s'il te plait."
De la politesse. Bordel... L'alcool me fait pas de bien. Soupirant, je me gratte la tête avant de tenter de me redresser contre le mur et murmurer de nouveau quelques paroles.
" ... Je vais retourner dans ma chambre... P... Peut-on... m'aider ?..."
La question est posée à chacun d'eux, pourtant, tant que le soucis verbal n'est pas réglé, indirectement, la question n'est posée qu'à la demoiselle, qui doit bien le sentir. Mon regard se pose sur elle au lieu de divaguer dans l'obscurité du lieu. Pfff... Quelle soirée.
Said no more counting dollars We'll be counting stars
Voilà que la situation s'envenime entre les colocataires, Raj bouillone de l'intérieur mais contrairement aux bastards il n'est pas du genre à être violent. Il sait se battre mais à quoi bon frapper une fille ? Il ne se rabaissera pas à ce niveau. Son regard se fait plus dur face à la riposte verbale de Dixie. Elle cherche sérieusement à l'énerver encore plus. Suite à ces paroles, le jeune indien soupire et réplique avec un petit sourire au coin des lèvres :
- De toutes les manières qui soit, je n'ai aucune envie de te connaitre d'avantage. Si c'est pour être déçu... Et autre chose, les femmes n'ont pas besoin de raison pour trahir ceux qui peuvent les estimés crois moi et tant mieux pour toi si tu ne penses pas être comme ça mais je ne prendrais pas de risque me concernant.
Raj aide simplement shiki à s'assoir à la suite de ça. Il semble s'être un peu apaisé mais c'est de courte durée. Lorsque le gars qu'il vient tout juste d'aider se retourne apparemment froissé par ses propos concernant la demoiselle lui demande de s'excuser. QUOI !? MOI ? mais c'est pas sérieux !? Raj recule de deux pas sous la surprise et jette un regard hargneux aux deux personnes présentes. Il est hors de question qu'il s'excuse de quoi que ce soit. Il n'a rien à se reprocher. Il siffle entre ses dents avant de commencer à remonter les premières marches de l'escaliers. Il a comprit, ils sont de mèches dans cette mascarade ? Très bien ! qu'ils restent à se dires des mots d'amour ça le dérange absolument pas tant qu'il n'en ai pas témoin. Raj leur tourne le dos puis finit par dire :
- Je ne m'excuserais pas. Tant mieux pour toi Shiki si cette fille ne t'a pas blessé si SOIT DISANT elle n'est pas comme les autres mais ça... je ne pourrais le croire que lorsque je le verrais de mes propres yeux... Et j'ai un peu de mal à le croire je l'avoue lorsque je vois un type errant dans les couloirs dans un tel état. Sur ce, Bye !
Oui il n'a aucune envie de rester une seconde de plus. Et puis quoi encore bientôt on va se prendre par la main et sautiller en cercle ? Wtf... Raj commence à regretter d'être venu aider ce type dans la détresse. Les paroles de shiki parviennent à ses oreilles. Raj soupire et fait un signe de la main signalant qu'il s'en contre fiche du moins c'est ce qu'il tente de faire croire.Il ajouta alors tout en atteignant le haut de l'escalier :
- Je pense que ta petit protégée se fera un plaisir de te ramener jusqu'à ta chambre, n'est ce pas Dixie ?
Son sourire s'élargit alors avec une pointe d'ironie. Il lui adressa un petit clin d'oeil avant de mettre ses mains dans ses poches puis il commença à se rediriger vers leurs chambres. C'est pas tout mais ça l'avait vraiment exténué de passer pour le méchant dans l'histoire. Il alla d'aillers directement s'allonger sur son lit mais il ne trouva pas le sommeil de suite, son cerveau en ébullition réfléchissait à beaucoup trop de choses. Les paroles de ces camarades lui revinrent en mémoire... Qu'est ce que cette fille a de plus que les autres ? Raj ne parvenait pas à trouver la réponse à ses yeux, Dixie, n'avait rien de spécial. Il souleva son pyjama au niveau de son bras dévoilant les marques sur son corps qui lui rappelle sans cesse pourquoi il ne faut plus qu'il s'approche d'une fille. La dernière fois... il avait bien faillit y laisser la vie...
Invité
Ven 2 Mai - 11:34
I don’t see myself When I look in the mirror
« Ah ouais ? Et sur quoi tu te bases pour affirmer ça ? Une petite fille qui t’a trahi quand t’étais enfant, peut-être ? » je réplique à Raj.
Je suis pas parfaite. Oh non, loin d’là ! J’ai pas fais que des trucs honnêtes et biens dans ma vie. Comme tout le monde, je crois. Et quand on m’accuse pour quelque chose dont je suis coupable, je m’en fous. J’assume. Mais cette fois, j’ai rien fais. R-i-e-n. Ou peut-être qu’il m’en veut à cause de ça. J’y peux rien. J’ai perdu la mémoire, il m’est tombé dans ‘face et m’a avoué qu’il était amoureux de celle qui se souvenait. Je lui ai enlevé, non ? C’est ma faute ? Pourtant, il sait que je suis lesbienne. Ça n’aurait pas pu marcher entre nous, peu importe les circonstances. Pourtant, le fait est toujours là. J’ai pris la place de son amie. Mais c’était moi ! M’enfin, je peux considérer que c’était moi ou pas ? Je sais pas trop. Encore une fois, ce noir est en train de m’envahir, de me faire sentir comme un bug dans le système.
Shiki s’excuse. À l’autre et à moi. J’dois me retenir de m’exclamer que c’est pas la peine qu’il soit désolé pour mon coloc’. J’écarquille les yeux à son rajout. Je doute fort que l’orange l’écoute ou veuille mon pardon. « Car elle… elle n’est pas comme les autres » qu’il a dit. Elle… QUI EST ELLE ? Bon sang, ça m’énerve, toutes ces questions, ce brouillard. J’ai l’impression d’être accrochée à de l’air. Pourquoi faut-il que la première et la troisième personne se confondent dans mon esprit ? Je suis fatiguée. Ma vie était déjà bien assez difficile à supporter comme ça, il fallait que cette histoire vienne tout gâcher. Comme je le pensais, Raj ne s’excusera pas. Il ne veut pas croire que je suis pas comme les autres. Je me demande… comment elles sont les autres, à ses yeux ?
Bien sûr, c’est moi qui vais devoir ramener l’Heckler à sa chambre. J’ai hâte de retourner dormir. « Je pense que ta petite protégée se fera un plaisir de te ramener jusqu’à sa chambre, n’est-ce pas Dixie ? ». Le blond sourit et me fait un clin d’œil. Puis, il part. Moi, je reste là, les dents serrés. Il a prononcé les mauvais mots. Ces mots qui résonnent si fort dans ma tête. Petite protégée. Je dois bien être l’une des seules à qui il est douloureux de les entendre. Y en marre. Est-ce qu’on me considéra toujours comme une enfant qui a besoin de protection ? Je veux pas qu’on me protège. Mais en même temps, la force de me protéger moi-même ne m’habite pas. Je ne comprends pourquoi je suis encore ici… Les humains sont tellement cons. Moi y compris. Les humains sont tellement sensibles, les humains sont tellement incompréhensibles. Moi qui ait toujours voulu des amis, avant j’étais trop timide et maintenant je rejette le monde. J’suis dégoûtée. Je roule les yeux vers Shiki. J’aimerais savoir ce qu’il ferait si je m’en allais de façon définitive.
« J’veux bien t’aider… mais j’aimerais savoir ce qui t’arrive avant. C’est ma faute ? Te gêne pas si c'est le cas. J'ai l'habitude d'être à l'origine des problèmes. »
Q Aimer, ça fait mal. Ne pas pouvoir être totalement aimé, c'est pire. Ajoutons à cela le fait que le destin se joue de vous souvent... Et au final, on obtient la douleur que j'ai en ce moment même. L'alcool disparait doucement, je retrouve lentement, mais sûrement mes esprits. Je me dois d'aller au lit. Mais avant, j'essaie de régler quelques soucis. Dixie, Raj... Ces deux là semblent s'apprécier autant que le feu apprécie l'eau. Ah... Sûrement que même avec toute la bonne volonté du monde, je ne pourrais jamais changer cela. Jamais je ne pourrais faire retrouver la mémoire à Dixie. Jamais je ne pourrais temriner une quelconque histoire avec quelqu'un. J'ai mal et quand je suis bourré, je me pose la question : et si je mourrais ? Est-ce que cela serait la fin de tout ? Mon mal, mes questions et le tout ? Pourquoi je me demande cela moi ? Idiot...
Doucement, je laisse le jeune homme fuir. Il ne s'est pas excusé et j'ai plus l'envie de le frapper pour ça. Aussi insultant soit-il, il ne peut pas vraiment comprendre mon histoire. Ce qui me lie à Dixie à sens unique. Ma vie... Soupirant, j'écoute alors la verte qui semble d'accord pour m'aider, mais avant, elle veut savoir des choses. Et elle dans tout ça, que ressent-elle ? Qu'est-ce qu'elle ressent du fait de ne plus être celle qu'elle est ? Elle est Dixie, sans être Dixie. Elle est une fille qui en cache une autre. Une nouvelle sans avoir changé de l'ancienne. Est-ce que je lui en veux d'avoir pris la place d'une amie ? ... Je ne sais pas. Je suis divisé. Y aller franchement ? Je n'ai pas de pitié pour elle, pourtant, l'accuser d'une quelconque faute, je ne peux pas. je ne lui trouve pas d'erreur quelconque. Juste le destin qui se joue de nous. Ce que j'ai ? C'est simple. Je peux me confier à elle, alors autant le faire. Aussi douloureux cela soit-il.
" J'ai mal... Mal de tout ça. Ta faute ? Oui... et non. Tu n'as jamais rien demandé. Tu n'as pas demandé à ce que j'accroche à toi tant en tant qu'ancienne Dixie, que maintenant. Pourtant... Je continu de m'accrocher. A défaut de pouvoir être proche de toi sentimentalement, je veux t'aider, te protéger comme avant. Mais au fond de moi, j'ai comme cette sensation d'être inutile dans l'histoire. Je suis incapable de te protéger... Quand j'y repense, je me demande des fois si j'ai vraiment une raison de vivre... Ce qui se passe ? Je doute... Mais malgré toute l'envie de disparaitre du jour au lendemain, je n'y arrive pas. J'ai pas cette force. "
Je l'ai dit... J'en ais assez, je veux trouver une raison de vivre car je trouve que je suis une erreur inutile. Je me l'avoue, j'en ai honte. Je me mordille la lèvre avant de redresser un peu les yeux.
" Pourtant, malgré ce raisonnement... je ne sais pas. Je dit cela, mais je ne le pense pas. Jje me contredit, je suis perdu. Et finalement, il y a aussi le fait qu'intérieurement... je m'en veuille. Je m'en veux de ce soir où j'ai osé t'embrasser. Car cet acte a été un ... j'ai goûté à un véritable poison que je ne peux pas oublier et je m'en veux..."
Je détourne les yeux honteux. J'aime son regard mais au fond, je le craint aussi. Je craint l'ultime peur que je garde en moi. La voir disparaitre ou moins pire, mais quand même douloureux... La voir me tourner le dos elle aussi.
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Les paroles de Dixie était de trop, pour qui elle se prend cette petite peste ! Raj serre les poings et les mâchoires aussi. Ses paroles sortent alors sans aucune retenue comme un reflex incontrôlé brisant le silence du couloir et résonnant de sa voix grave :
- LA FERME !
Tu ne connais rien de moi se mit-il à penser en fixant la jeune femme dans les yeux. Qui était-elle pour donner des leçons et faire tout et son contraire la phrase d'après ? Pour lui c'était bien une preuve qu'il ne se trompait pas. Il siffla entre ses dents et remonta l'escalier en bougonnant :
- Et ça fait la morale après ? ... laisse moi rire.
L'autre gars reste de glace, il ne réagit visiblement pas. Tant mieux, il avait pas envie de se battre. Oui se battre, car visiblement il prend sa défense. Ne se sentant pas à son avantage, le jeune indien tire sa révérence. Il est épuisé... moralement surtout. Cette fille avait surement toucher un point sensible et ça il ne pouvait se l'avouer. Il tira sa révérence affichant son inlassable sourire d'idiot qui cherche la merde avant de lancer une dernière provocation à sa colocataire. Puis, il se dirigea vers sa chambre. Il y entra et s'allongea sur son lit. Au calme... enfin...
(Raj quitte la partie o/)
Invité
Lun 12 Mai - 12:50
Nobody can protect me Against myself
J’ai touché un point sensible, car mon colocataire s’énerve aussitôt. Je me doute bien que sa haine envers les filles doit être due à un évènement survenu pendant son enfance. Mais j’en fiche carrément. Moi, je hais mon cousin Chaz, et pourtant je fais pas chier les mecs en leur disant qu’ils sont tous les mêmes. C’est le seul qui m’a blessé, celui qui a volé ma place. L’orange ne perd pas de temps et quitte les lieux, son sourire si agaçant disparaissant de mon champ de vision. Quant à moi, je reste là, aux côtés de cet ami oublié. Il s’exclame que c’est plus ou moins ma faute, puisque je n’ai jamais demandé à ce qu’il s’accroche à moi. Il dit vouloir m’aider, me protéger, mais qu’il n’a pas l’impression d’y parvenir. Ce qui l’amène à se demander s’il a une raison de vivre, à vouloir disparaître, toutefois il ne parvient pas à s’y résoudre.
Je le dévisage. Je peux juste pas m’en empêcher. Il vient quand même de me révéler qu’il a des pensées suicidaires. Lui qui m’a tant engueulé sur le toit à cause de mon envie meurtrière… Lui qui a tenté de me convaincre que je n’étais pas seule, que vouloir mourir était une idée idiote. Lui qui désirait m’aider, on dirait que c’est moi qui vais devoir l’aider maintenant. Il est complètement chamboulé, perdu. Il ne veut pas passer de l’autre côté. De plus, il s’en veut de m’avoir embrassé. Pour lui, ça a eu l’effet d’un poison. Je le savais bien. S’il est dans cet état, c’est en grande partie de ma faute. Mais en même temps… pas vraiment ? Pourquoi l’autre Dixie ne lui a pas confié son homosexualité ? Pourquoi ai-je été si stupide ? Shiki ne me regarde plus. Il fixe le vide, comme il m’arrive souvent de le faire.
« Pardon. Je sais pas pourquoi je t’ai pas dit que j’étais lesbienne… peut-être que je pensais que ça servait à rien que tu le saches. Sinon, t’as pas besoin de me protéger. Ça vaut pas la peine. La seule personne qui me veut du mal, c’est moi. Et mon connard de cousin. Mais même lui, je crois pas qu’il irait jusqu’à me tuer ! Il me méprise, mais je suis plus son petit jouet qu'autre chose. De toute manière, il a qu’à laisser le temps faire son travail, je le ferai par moi-même. C’est ce qu’il doit se dire. Il a vu presque toutes mes cicatrices. Il sait que c'est sérieux. Mais bon, d’un autre côté, il s’en fout un peu que je sois morte ou vivante. Il m’a tout pris, et je n’ai pas les moyens de le surpasser. Tout ce qu’il me reste, c’est ma musique. Tellement apaisante et destructrice à la fois… Mais c’est pas ma raison de vivre. Si j’y pense bien, ma raison de vivre, c’est de mourir. Même si on voit tous la lumière au bout du tunnel un jour, la plupart des gens sont effrayés par cette perspective. Alors ils se trouvent un but, un rêve à réaliser. Moi, j’attends juste ce moment. Ce moment où je serai enfin libérée, et où je pourrai voir ce qu’il y a vraiment là-haut. Peut-être que c’est plus beau qu’ici. Qui sait ? J’ai pas peur de mourir. J’ai juste peur d’être une lâche. Qu’on dise de moi que j’étais quelqu’un qui aurait dû être protégé. Je veux pas ça. C’est pour ça que je suis encore là… jusqu’à présent. Toi, tu veux rester. Mais tu souffres. Ah, qu’elle est chiante la vie. »
Je me lève doucement et empoigne le bras du jeune homme pour l’aider à se relever. Il s’appuie sur moi et j’emprunte le couloir qu’il m’indique pour se rendre à sa chambre.
« Sérieusement, tu dois avoir quelqu’un d’autre que moi ? Parce que pour te réconforter, je risque pas d’exceller. Surtout si c’est à cause de moi, ou d’elle, m’enfin tu vois… Faudrait vraiment que tu te trouves des amis, autrement. Tu vois, le genre happy ? »
Je ne lui en voudrais pas s’il m’abandonnerait. C’est ce qui serait le mieux pour lui. En plus, il est peu probable que ma présence lui apporte joie de vivre et confiance. Même si la sienne m’en donnait un peu à moi, mais là ça risque de pas le faire. La seule chose que deux dépressifs peuvent accomplir ensemble, c’est un suicide collectif.
Q Se confier, cela fait du bien. On a l'impression de se vider d'un poids, on oublie certaines choses et on peut parfois s'ouvrir aux autres. Actuellement, je délivrais une certaine honte. Des idées suicidaires ? Moi ? Moi qui il y a quelques jours de cela, j'engueulais la miss en lui faisant la morale ? N'est-ce pas ironique ? J'avais eu des idées, mais je ne me résigne pas à tomber maintenant. Non, je ne veux pas. Cependant, devant le danger, devant certaines choses, sans doute que je le ferais. La pire situation quand je dit ça étant le fait d'imaginer la belle qui elle l'aurait fait. Si elle passe l'arme à gauche, alors sans doute que pour moi, il n'y aura pas de retour possible. A moins de me convaincre de l'inverse... Mais même moi je me demande si je suis capable de changer de cap désormais. Non... L'abandonner est impossible. Je ne suis pas ce genre de lâche.
Je cherche la lumière au bout du tunnel et je vois une silhouette à son bout. Revenant à la miss, je regarde devant moi. La miss laisse sa voix s'élever doucement. Parlons comme il se doit. En premier lieu, elle ose s'excuser. De quoi ? La suite était sombre à entendre. Pourtant, il y avait de la vérité au fond de ces exemples. Ses dires auraient fait fuir un homme heureux. Mais heureusement, je ne suis pas ce type de gars. Je suis plus quelqu'un qui écoute et encaisse. Me mordant la lèvre, je vins alors à lui confier dans un souffle presque inaudible.
" Et moi... J'ai peur de te voir mourir..."
Cette pensée peut sembler égoiste. Je veux qu'elle reste, qu'elle vive. Je veux la protéger. Ppourquoi d'ailleurs ? Car je l'aime ? Pourquoi m'attacher alors qu'elle me l'a dit clairement. C'est impossible entre nous. A moins de changer magiquement de sexe, il n'y aura rien de sérieux entre nous. Alors pourquoi agir en bon protecteur ? Après tout, les possibles " intérêts " que j'ai ne peuvent pas être réalité. Alors pourquoi ? La réponse est simple. Car il y a autre chose que l'amour. Ses craintes, je les aient comprises et j'avoue la comprendre. Fuir, mourir lâchement... Cela fait peur pas de mourir, mais de devoir écouter les autres d'en haut sans pouvoir riposter. Voir les gens nous cracher dessus en étant impuissant puisqu'on est mort. Quelle vérité morbide. La miss me prend par le bras et moi, je manque de lui tomber dessus. Mappuyant à elle, je me laisse guider jusu'à ce qu'elle parle de nouveau.
Trouver d'autres amis ? Ne s'en rend-t-elle pas compte ?
" ... A défaut de pouvoir t'aimer sentimentalement parlant... Tu es une amie pour moi. Pas une simple amie. Une vraie. Le genre qu'on ne veut pas laisser tomber parce que justement, on peut lui faire confiance. Et toi, je te fait confiance. Au point que si je devais imager de manière forte cette confiance alors hm... Si je devais confier mon coeur à quelqu'un pour le garder... je le donnerais à toi. "
Cela pouvait sembler étrange. Elle est en partie source de mon mal, mais malgré tout, je continu de l'aimer aveuglement. Mon sentiment est bien là, je ne veux pas lui tourner le dos et ça, cela sera ainsi à jamais.
" D'autres amis ? J'ai toi. Une vraie amie et cela me suffit. Si trouver d'autre personnes dites happy, si c'est pour rigoler comme un con avec des gens qui sont des connards en réalité, des menteurs et des profiteurs et indirectement te tourner le dos... Alors je préfère être malheureux, mais... en ta présence. "
Le message était clair. Ma peur de plonger n'était plus. Quant à sa présence, jamais je ne la laisserais tomber. Depuis le temps, à force des rencontres, peut-être se rendait-elle compte à quel point j'étais sincère. Les paroles " je t'aime, je tient à toi, je serais toujours là et tu peux compter sur moi ", ce n'était guère du vent. Lui donnant donc ces preuves, j'arrivais donc face à ma porte. Le silence étant retombé, je me demandais si on allait encore parler, ou si cela signait la fin de cette soirée au goût étrange.
" ... M'en voudrais-tu si... je te rejoignais là-haut si tu oses faire le pas ? "
Une question ouverte. La regardant dans les yeux, je me demandais où cela allait nous mener. Est-ce qu'au fond, l'établissement ne connaitrait-il pas un jour une double mort ? Le même jour ? Qui sait. Mais en attendant, j'étais prêt à continuer ce combat que je lui ais promis. Son sourire... je le lui rendrais. Voilà la promesse que je me faisais.
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Je sais pas trop quoi penser. Je sais pas quel chemin je devrais emprunter. Je sais pas ce qu’est vraiment Shiki à mes yeux. Un ami ? Peut-être en partie, mais il m’apparait aussi comme un boulet. Un boulet accroché à mon pied par une chaîne. Et alors, mes pensées sont encore plus confuses qu’elles ne l’étaient avant. J’ai sa vie entre les mains. Depuis mon retour à Sei Gakuen, je n’ai pas tenté une seule fois de me suicider. Si je passerais à l’acte, en plus de passer pour une victime, sa mort serait de ma faute. Je veux pas entraîner personne dans mon foutu bordel. Mais si tout ça, c’était que du vent ? Peut-être que comme maintenant, il n’aurait pas la force de mettre fin à ses jours.
Shiki a peur pour moi. Je le savais bien, même avant qu’il ne le mentionne. Il a raison. Ce n’est pas comme si ma tendance suicidaire était une hypothèse. Je ne lui ai pas caché. Dès le début, je lui ai dit. Mais j’étais loin de me douter que ce type me connaissait et était autant attaché à moi. Et par-dessus tout qu’au final je me soucierais de son sort. C’est que jamais personne n’a tenté de me comprendre. Lui, oui. Même s’il n’y a rien à comprendre, au fond. Ma tête est remplie de n’importe quoi. Mon cœur, quant à lui, a mal. Il me considère comme une vraie amie, je devrais être contente, non ? Non. Je crois pas mériter sa confiance. Et je ne comprends pas pourquoi il a confiance. Je suis une fille froide et sans personnalité. Je n’apprécie pas vraiment la compagnie des autres. Tous des cons.
Il déclare que s’il devait confier son cœur à quelqu’un, ce serait à moi. Un petit soupir m’échappe. Quelle mauvais idée. Je risque de le déchiqueter en morceaux sans le vouloir. Il n’a pas l’air de se rendre compte à quel point je suis maladroite. Il ne veut pas d’autres amis. Il préfère être malheureux avec moi qu’heureux avec des idiots qui profitent d’autrui. Peu importe la direction empruntée, il y a toujours un risque de perdre le bonheur de vue. Mais quand on traine avec quelqu’un qui ne le voit tout simplement pas, alors là il est gigantesque. Je suis carrément en train de contaminer l’Heckler. Si ça continue, il va devenir un mort-vivant, comme moi. Quelqu’un qui vit, mais qui en réalité s’imagine déjà mort. Nous voilà en face de la porte de sa chambre.
C’est là qu’il me pose une question à laquelle la réponse me parait des plus évidentes. Je serre les dents. J’ignore si je vais lui répondre. J’y réfléchis. Je pourrais le laisser là et partir sans un mot. Mais je bouillonne à l’intérieur.
« BIEN SÛR QUE JE T’EN VOUDRAIS ! TU SERAIS LE PIRE DES IMBÉCILES ! Tu ne peux pas vouloir mourir juste à cause de moi… On se connait à peine ! Je suis pas celle qui a été ta fidèle amie. Je suis rien du tout. Des amis, c’est censé s’entraider, mais moi je ne pourrais jamais te venir en aide. Je ne peux que te faire tomber encore plus bas. Si c’est que tu veux, alors je te hais. Ça n’a aucun sens de se faire auto-souffrir ! Ce que j’aimerais que tu fasses, c’est t’éloigner… non ! Non… Reste. Tu es mon seul espoir. Qu’est-ce que je dis..? Il… il faut vraiment qu’on arrête de se parler. Ça ne va que dégénérer de plus en plus. C’est la meilleure solution. Tu me suivras pas. Ok ? Je te l’interdis » je m’exclame, confuse par mes propres paroles.
Peut-être que si j’abandonnais l’idée de mourir, je pourrais être heureuse à ses côtés. Là, je ne voudrais plus partir, et lui non plus. Ça ne fonctionnera pas. Qu’il te donne de la force n’est pas suffisant. Tu es une erreur, tu ne pourras jamais vivre comme tout le monde. C’est ainsi.
Q Pourquoi réagir ainsi ? Jusqu'où je suis prêt à aller pour elle ? Mes mots, pensées et paroles ont-elles un sens ? Dans ma tête, c'est un vrai foutoir, tout comme elle sans doute. Silencieux comme pas deux, je me demande quelle sera sa réaction. Question idiote de ma part. Si je me suicidais pour la suivre, je doute qu'elle comme n'importe qui sauterait de joie. " Youhou... Tu m'es fidèle ". Tu parles... Même quelqu'un de bourré ne dirait pas ça. Pourquoi mon esprit est si pervertis ? Pourquoi la miss agit comme un poison duquel je me délecte ? Au final, peut-être que j'aime ça ? Mais qu'est-ce que je raconte moi. N'importe quoi...
Elle me répond. En colère, outrée, qu'importe, seul ses mots restent encrés en moi. Me haïr ? Non... Tout mais pas ça. Durant un bref instant, j'étais prêt à dire que j'abandonnais mes idées. Mais au final, mon envie de la secourir, rester proche d'elle quoi qu'il arrive revient à l'assaut et ne me fait plus douter. Hors de question de partir. C'est impossible. Malgré ses paroles, certaines sont fausses. Je ne les acceptent pas toutes. Et au passage, je note le fait qu'elle se contredit. Durant un bref instant, j'ai cru voir ce regard... L'autre Dixie ? Non... Il n'y a pas d'ancienne et nouvelle. Voilà l'évidence qui me sautais aux yeux. Telle une révélation, j'écarquille les yeux et revient à cet instant.
" ... Tu es Dixie... Et tu le resteras. Avec ou sans mémoire..."
D'un coup, sur un coup de tête, je l'enlace. Mes bras l'entourent et j'essaie de la garder contre moi. Pourquoi ? L'embrasser ? L'inviter à entrer ? La garder simplement contre moi ? Non... Rien de tout ça. Ce geste sans réel sens est juste là pour... pourquoi j'ai agis ainsi ? C'est comme si ce n'était plus mon corps le maître de mes mouvements. Ni mon esprit. Qui es-ce alors hein ? Oh bien sûr, je sais qu'elle ne se laissera pas faire, ainsi donc, après ce geste pouvant être considéré de déplacé, je la fixe dans ses yeux. Ce moment doit se terminer, ou alors, il nous ménera sur des chemins peu appréciables. Il faut ne plus se voir oui, mais que ce soir.
" ... Tu es et restera pour moi la Dixie que j'ai toujours connu. Car je sais que tu es ici. Qu'importe la mémoire. Qu'importe le corps. Que je te connaisse ou non, je compte bien rester proche de toi. Aussi chiant cela soit-il, tu auras beau gueuler, hurler de partir, me haïr... Moi, je n'abandonnerais pas. Car tu es pas n'importe qui à mes yeux. Et... Je... JE NE VEUX PLUS RIEN PERDRE..."
Elle est importante et je ne la laisserais pas fuir, pas partir. Hors de question. Un boulet ? Sans doute actuellement. Mais ce que je voulais devenir, s'était ce petit truc, cette chose qui a pour but d'alléger la peine qu'on ressent. Être quelqu'un pour réconforter, un confident, être là pour l'aider et ça, je me battrais pour.
" ... Tue moi, détruit moi, haïs moi, aime moi, oublie moi, ignore moi, fait moi souffrir... Tout ceci n'est que routine. Quoi qu'il advienne, je prendrais mes responsabilités.... Dixie."
La regardant dans les yeux, j'avance une main vers sa joue, mais au final, le mouvement ne se termine pas. Je n'ai pas le droit. Ce soir là, cela avait été une erreur, un cadeau auquel aucun homme n'aurait avoir dû droit. Un privilège que je dois oublier. Je dois rester à ma place, et en conquérir une autre. Une adaptée à ma personne.
" .... Merci Dixie..."
Doucement, je tourne la poignée de ma porte, et je m'apprête à lui tourner le dos pour aller éventuellement dormir. Je n'attends rien d'elle. Qu'elle m'engueule ou non. Qu'elle me retienne ou non. Tout ça n'a pas d'importance ce soir. Elle et moi... Nous sommes liés sans l'être vraiment. Seulement, elle est comme une amie chère et je ne voudrais pas la perdre comme j'ai perdu le reste de ma famille.
Said no more counting dollars We'll be counting stars
Je suis comme clouée sur place et je le regarde avec de grands yeux. Je repense à ses mots. Je suis Dixie, avec ou sans mémoire. C’est bien ce qu’il a dit ? Peut-être est-ce vrai. Mais n’empêche que je ne suis plus une amie pour lui. Je me souvenais juste de son nom lorsqu’on s’est rencontrés. Et pas de tout ce que nous avons vécu ensemble contrairement à lui. Je suis sûre qu’il pense que le lien qui nous unissait peut se reconstruire. Pourtant, c’est peu probable. Les circonstances sont beaucoup trop différentes. Je me demande s’il réalise à quel point la situation est étrange pour moi. Un inconnu tient à moi sans que je sache pourquoi. On m’a privé des explications en effaçant un passé si proche et si loin à la fois.
Il me prend dans ses bras. Je suis pas habituée aux manifestations de ce genre. Ça me fait sentir toute bizarre. J’ai du mal à accepter que quelqu’un m’aime telle que je suis maintenant. J’imagine que la nouvelle Dixie était beaucoup trop attrayante… Il doit croire qu’il y a un peu d’elle en moi. Mais j’ignore ce qui m’a emmené à tant changer ! Le temps, me répond une voix dans ma tête. Shiki continue sur sa lancée. Il n’abandonnera pas. Il s’en fout de ma mémoire et de me connaître. Même si je me mettais à le haïr, il resterait à mes côtés. Peu importe ce que je lui ferai subir, il sera là. Je ne comprends vraiment pas ce type. Tout ce que ça va lui apporter, c’est de souffrir. Cela semble lui être égal s’il peut me retenir ici. Merde, je sais pas quoi faire. Nous sommes deux âmes perdues sans but et sans avenir. Peu importe la direction que nous prendrons, nous nous retrouverons dans une impasse.
« Tu n’as pas de responsabilités vis-à-vis de moi… »
Je vois sa main levée, près de ma joue. Je le dévisage. Finalement, il la redescend. Que s’apprêtait-il à faire à l’instant ? Je soupire alors qu’il ouvre la porte de sa chambre. Il n’entre pas dans l’immédiat, attendant une réaction de ma part. Je lui tourne le dos et avance de deux pas.
« Dis pas merci. J’ai rien fait. »
Puis, je m’en vais. J'ai besoin de sommeil. De beaucoup de sommeil. Mais pour l'instant, je me contente de huit heures par jour.
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Jeu 10 Avr - 3:38
