S’ennuyer était une chose que le jeune garçon détestait et c’était malheureusement ce qu’il était en train de subir depuis environ deux heures. C’était déjà bien trop long pour lui. Il avait décidé de sécher les cours et franchement, il se demandait ce qu’il y avait de plus ennuyeux entre les deux, en fait… Dormir en classe ou bien rester allonger sur le toit à fixer le ciel ? Allez savoir. Il regrettait presque d’avoir décidé de s’éclipser… Cela prouvait à quel point il pouvait s’emmerder. Pauvre de lui. Au final, peut-être qu’il allait devoir se rendre en cours… Puis une idée lui vint soudainement à l’esprit.
Pourquoi se rendre en cours alors qu’il faisait plutôt beau aujourd’hui ? En effet, le soleil était bien présent ; il ne faisait ni trop chaud, ni trop froid, une température parfaite selon lui. Une petite balade en ville ne lui ferait aucun mal. Il se leva finalement, tenant sa planche entre son avant-bras droit et son flanc droit, tout en plaçant son casque audio sur ses oreilles. Un peu de Drum and Bass et il était partit ! Un style de musique assez brutale, qui correspondait parfaitement à son côté « nerveux » et flamboyant. D’ailleurs parfois, on pourrait croire qu’il deviendra sourd à force d’écouter ce genre de son… Mais non, même pas.
Plusieurs élèves qui semblaient avoir eu fini leur journée plus tôt l’observait, se demandant sans doute ce que ce nain était en train de faire dans les environs. En fait, il se contentant simplement de traverser l’établissement pour sortir. Et comme il avait son casque sur les oreilles, il n’entendait pas ce que pouvaient dire les gens de lui et dans un sens : tant mieux. Le connaissant, il serait capable de frapper de sa planche sur la tête de chacun des élèves qui l’auraient insulté de nain. Et bon sang, qu’est-ce qu’ils pouvaient être nombreux ! Après tout, ici, personne ne se retient de dire ce qu’il pense.
Enfin dehors. Il jeta sa planche au sol, pour ensuite sauter sur cette dernière et se diriger vers la ville. Comme d’habitude, il ne faisait pas attentions aux passants et encore moins aux élèves. Il passait très proche d’eux, les bousculant presque par moment. Tout du moins, ceux qui faisaient exprès de se placer face à lui. Gamin de merde ? Lui ? Ouais, on peut dire ça. Il a toujours été du genre à n’en faire qu’à sa tête, sans réellement se soucier de ce qu’il pourrait encourir comme problème. La preuve, il ne regrettait jamais ses actes, même s’il venait à se faire exploser la tronche.
Comme toujours, il se faisait gueuler dessus par certains passants, ou encore des clochards qui restaient sur les trottoirs à faire la manche. Pour lui, c’était son quotidien se faire enguirlander, insulter, frapper. Et bien sûr, il répondait toujours à ce genre de choses par la violence. Il était comme une bombe en fait. Une bombe à mèche courte. Une simple insulte suffisait à le faire exploser. Combien de fois est-ce qu’il avait déjà pété les plombs sur d’autres humains ? Un nombre incalculable de fois, tout simplement. D’ailleurs, une fille qu’il avait déjà vue semblait vouloir lui faire un mauvais coup : frapper de son pied dans sa planche.
« Facile… »
Et sans plus attendre, il frappa de son pied sur l’arrière de la planche, tout en faisant glisser son autre pied tout le long de la planche afin qu’elle puisse se redresser dans les airs. Un simple holy, en somme. Il se trouvait donc dans les airs, à environ quarante trente centimètres du sol. Il retomba ensuite derrière la fille, lui offrant une magnifique grimace au passage après avoir tourné la tête lentement dans sa direction. Bah quoi, un peu de provocation ne pouvait pas lui faire de mal, n’est-ce pas ? Certes cela faisait un peu gamin, mais bon, il ne pouvait pas agir naturellement le gamin !
Toujours en train de faire le petit délinquant en ville, son attention fut retenue par quelque chose de bien précis : le skatepark. Plus vide que jamais, c’était tout ce dont il avait besoin ! Il adorait se défouler à cet endroit quand il n’y avait personne. Mais avant de s’y rendre, il fit un petit arrêt à une boutique où il avait décidé d’acheter une grande bouteille d’eau. Il savait d’avance qu’il allait avoir chaud, car il allait se dépenser. Et pas qu’un peu ! Une fois qu’il avait payé pour ce rafraichissement, il se dirigea définitivement vers cet endroit magnifique. Un paradis de liberté à ses yeux.
Il déposa sa bouteille prêt d’un banc non loin de lui, s’étirant longuement avant d’observer les différentes rampes qu’il allait pouvoir emprunter. Il était déjà tout… Excité. Il ne tenait quasiment plus en place, tellement impatient de pouvoir s’éclater un bon coup. Et bien évidemment, il n’attendit pas bien longtemps avant de s’élancer. Il se replaça sur sa planche, avant de donner un bon coup de pied contre le sol, pour ainsi avancer assez rapidement. Hésiter ? Non, ce n’était pas de son genre. Se retrouvant directement dans le « bowl », en quelque sorte, c’était une rampe creusée dans le sol. Uniquement du bois, fort heureusement, sinon bonjour la casse !
Il réussit plusieurs de ses flips, sans trop de souci, tous sauf le dernier en fait. Oui, il voulait faire glisser sa planche sur le bord en acier du bowl, c’était ce qu’on appelait un « grind ». Cependant, étant donné que l’équilibre est le maître mot pour réaliser un bon grind, il eut un léger déséquilibre au départ, lorsque sa planche se glissa contre ce rebord en acier. Pourquoi ? Et bien parce que les roues de sa planche avaient également frappées contre le sol qui se trouvait de l’autre côté… Alors forcément, après seulement deux, voire trois mètres, sa planche s’éclipsa sans lui. Ce qui lui était arrivé ? Et bien il était tombé, simplement, sur le dos.
« P’tain ! Fait chier ! » Oui, que de niveau de vocabulaire très varié ! Il se releva, légèrement en rogne, tout en posant une main à son dos. Il en profita pour aller récupérer sa planche tranquillement, et ensuite aller s’asseoir sur le banc où il avait laissé sa bouteille, afin de boire un coup. « Ça fait un mal de chien cette merde ! » Avait-il rajouté, en grimaçant un peu.
Invité
Lun 3 Juin - 7:48
Found !
Deux ans. Cela faisait déjà deux années que j’étais dans ce pensionnat de dingues. Je peinais à y croire, mais j’avais réussi à m’intégrer parmi ces tarés. Tout en restant à l’écart de la fameuse guerre des sexes qui faisait rage. Nombreux furent celles qui avaient tenté en vain de me recruter. Et chanceuse j’avais été, de n’encore jamais m’être faite agresser par un garçon de l’un des deux groupes masculins. Pourtant, j’étais une proie facile. Moi-même je le savais. On me répétait souvent que je faisais trop vite confiance à autrui. Cependant, pourquoi ne devais-je pas donner une chance à chaque personne se présentant à moi uniquement parce qu’il était possible que cette dernière me fasse du mal ? Si je fonctionnais comme ça, alors je serais incapable de me faire des amis. Et je ne pouvais vivre dans la solitude. Puis, pour le moment, il ne m’était rien arrivé. Alors je n’avais absolument aucune raison d’altérer mon mode de fonctionnement.
Deux ans. Cela faisait également deux années que je n’avais pas revu mon père. Au final, pourquoi nous avait-il envoyés ici, mon frère et moi ? Youwei me répétait souvent qu’il avait fait ça uniquement afin de se débarrasser de nous. Toutefois, je ne désirais pas le croire. Après tout, c’était notre père. Il n’aurait jamais pu mettre sa propre chair et son propre sang de côté. La preuve était que je recevais des cadeaux de sa part, pour les fêtes et pour mon anniversaire. S’il nous avait réellement abandonnés, je ne pense pas qu’il le ferait. Si ? Enfin, en tout cas, j’étais persuadée qu’il était toujours présent pour nous. Et d’un autre côté, je commençais tout de même à avoir des doutes. Je lui enverrais une lettre à l’occasion, histoire d’être sûre.
Deux ans. Cela faisait aussi deux années que je partageais ma chambre avec des inconnus. Que des hommes, d’ailleurs. À croire que j’étais abonnée. Mes colocataires avaient souvent changé. Et, maintenant, je devais côtoyer deux Hecklers, du nom de Satô Kazuma et Tetsuo Koyama, ainsi qu’un Bastard, se nommant Nagato Yata. Ce dernier avait toujours été dans ma chambre. Et nous étions dans la même classe également. Oui, j’avais sauté une année, du coup c’était possible. Mais ce qui me semblait improbable, c’était justement le fait qu’il fasse parti des Bastards. Soit, il avait leur côté violent, mais… Il était quand même un peu petit, non ? Enfin… Pas que ce soit dérangeant. Cependant, ils étaient connus pour leur silhouette plus ou moins imposante. Et qui dit silhouette imposante, dit grande taille. Et… Et il n’était pas grand quoi. Puis. Il rougissait souvent aussi. Du coup, ça rendait le fait qu’il soit chez les Bastards d’autant plus… Incroyable. Maiiis. Lui, ça le rendait intéressant à mes yeux. Peut-être un peu trop d’ailleurs, pour la simple et bonne raison que je n’avais d’yeux que pour lui depuis quelques temps. J’avais bien tenté des approches, sauf qu’elles avaient absolument toutes été vaines. Il n’en avait rien à foutre de moi. Et c’est limite s’il avait au moins posé les yeux sur moi. Désespérant.
Il faisait beau aujourd’hui. Malheureusement, nous avions cours toute la journée. Quoi de plus déprimant que le fait de ne pas pouvoir profiter d’une magnifique journée. Se lever dès six heures du matin pour se préparer pour aller en cours… Enfin, pour regarder Nagato-kun dormir surtout. Il était si chou. Vers sept heures moins le quart, je commençai enfin à me préparer. Une douche rapide d’abord, puis j’enfilai mon uniforme et je mis un peu de maquillage. Ensuite, petit-déjeuner avec des amis et direction le premier cours. Comme par hasard, il n’était pas là. Il devait sans doute toujours dormir. Aaaah ! Quel flemmard ! Comment avait-il pu arriver jusqu’à cette classe alors qu’il glandait tout le temps ? Je n’arrivais pas à y croire ! Alors que des gens comme moi se tuaient presque à la tâche ! Enfin… Bon, je ne révisais pas tant que ça non plus. Mais je ne ratais jamais un seul cours. Même quand j’étais malade, j’y allais. Bon, sauf quand je l’étais trop… Sinon, il fallait carrément m’attacher pour m’empêcher de m’y rendre.
Midi passé, il n’avait pas encore pointé le bout de son nez. Même pas étonnant. Pendant la pause, j’étais retournée dans la chambre pour poser quelques affaires et je ne l’y avais pas vu. Il était donc sorti quelque part. Mais où ? Mgnnnh ! Quel chiant ! J’étais repartie tout aussi vite, contrariée. Il aurait quand même pu attendre la fin des cours avant de s’éclipser de la sorte ! Donc, repas du midi, puis de nouveau les cours. Et. Surprise. Un professeur absent. La journée se termina donc plus tôt que prévu. Ô JOIE. Je repassai donc une seconde fois dans les dortoirs pour déposer tous mes cours et prendre d’autres affaires, puis direction… Je ne sais pas où. Partons à sa recherche, alors !
Trouvé ! C’était pourtant logique qu’il serait au skatepark ! Après tout, il adorait faire du skate. Je me cachais derrière un arbre pour le regarder. J’aurais bien aimé qu’il m’apprenne à en faire, mais vu qu’il ne daignait même pas me remarquer… Ce n’était même pas la peine d’y penser, quoi. « P’tain ! Fait chier ! » Aïe. Le pauvre. Il venait de se ramasser sur le sol. En plein sur le dos en plus. Ça devait faire atrocement mal… Il partit ensuite s’asseoir sur un banc pour se reposer un peu. « Ca fait un mal de chien cette merde ! » Bon, maintenant, il fallait trouver de quelle manière l’approcher. Mmh… Peut-être lui sauter dessus en criant « Tu n’es pas allé en cours, sale délinquant ! » ? Non, trop nul… Raaah, je n’avais pas d’idée. C’était juste horrible ! Que faire d’autre, alors ? « Hey mam’zelle ! T’sais qu’t’es pas moche ? » Mmh. Ou alors peut-être arriver de manière un peu affolée en lui demandant s’il ne s’est pas trop fait mal ? Naaan. Pas assez bien non plus ! « Hey ! J’te cause ! » Je me retournai et vis un homme m’étant inconnu derrière moi. Il me sembla assez énervé… « Euh, bonjour ? Que puis-je faire pour vous ? » Me plaquant contre l’arbre, il dirigea sa main vers ma jupe. Wait, il allait faire quoi, là ?! Écarquillant mes yeux, je me laissai tomber brusquement sur le sol, ramassant vite fait un caillou pour le lancer sur le crâne de Nagato-kun. Puis, je me mis à crier. « AU SECOURS ! UN PERVERS ! AIDEZ-MOI ! » Ça, c’est une bonne tentative d’approche, non ? Enfin…
Douleur, oui, cette magnifique chute était réellement douloureuse. C’était ce qu’il ressentait, assit sur son banc, à boire de l’eau. De la douleur, uniquement. Il se demandait pourquoi il avait eu droit à cela d’ailleurs. Pourquoi est-ce qu’en ce jour, il devait se casser la gueule aussi lamentablement sur une figure qu’il faisait habituellement si bien ? Était-ce un signe de malchance qui planait au-dessus de lui ? Mouais, en fait, il s’en foutait totalement de ça, ce qui le faisait le plus chier, c’était sans nul doute le mal qu’il avait dans le bas de son dos. Il avait l’impression qu’il allait lâcher au moindre geste.
Mais bon, la douleur n’était pas si terrible que ça, étant donné qu’il commençait à avoir de moins en moins mal, à force de se reposer. D’ailleurs, le petit bonhomme était en train de se demander ce que pouvait bien faire les autres personnes de sa classe. Après tout, ils étaient en cours, eux… Enfin, c’était ce qu’il pensait. Ils devaient s’ennuyer, les pauvres… Naaaaan ce n’est qu’une blague ! Il s’en foutait totalement des autres ! Après tout, il n’avait pas d’intérêt à penser à eux. Tout ce qu’ils faisaient, c’était de se foutre constamment de sa taille. Quoi de plus agaçant ?
Au final, il se sentait fin prêt à reprendre sa planche, et à nouveau retourner sur la piste, mais tout à coup… Il fût distrait. Oui, par le ciel. Bizarrement, ça le calmait et ça le déstressait totalement de fixer le ciel bleu de la sorte. Il y avait quelques nuages, mais rien de bien ennuyeux ; rien ne laissait penser à une possible chute de température ou un temps déplorable. C’était beau à voir, relaxant, et surtout, cela lui changeait les idées. Par contre, les rayons du soleil lui explosait presque les yeux, à force de les regarder, du coup, il préféra détourner le regard.
Et c’est alors, que subitement, il sentit quelque chose heurter son crâne. Quelque chose de dure, qui aurait pu faire très mal s’il avait été un peu plus lourd, plus gros donc. Il se frotta la tête, avant de regarder ce qui se trouvait au sol ; un vulgaire caillou. Rien que ça. On venait de lui balancer ça sur la tête. Qu’avait-il fait au juste pour mériter cela ? Et subitement, alors qu’il allait simplement se contenter d’ignorer ce fait, une voix féminine venait de crier. UN PERVERS ?! OÙ DONC ?! D’un geste rapide, le jeune garçon se releva, tournant sur lui-même avant de voir un mec juste en face d’une fille, qui était au sol.
« COMME SI J’ALLAIS TE LAISSER FAIRE ! »
Assez rapidement, Yata passa par-dessus le banc, pour ensuite courir en direction des deux jeunes gens. Bien sûr, il n’avait pas du tout l’intention de se montrer aimable ou du genre à « négocier » quoi que ce soit. Bien au contraire ! Il constata avec surprise que le pervers en question n’était pas du genre « intelligent ». ET OUI C’EST LUI QUI LE PENSE ! Hm, bref. Rester ainsi, les jambes bien écartées, c’était l’occasion parfaite pour un coup fatal. Et sans même hésité une seule seconde, il élança son pied droit entre les jambes de cet idiot, celui-ci heurtant violemment ce qui lui servait de bijoux.
Comment ça le pauvre ? Pour lui, un pervers ne méritait rien de mieux. Un simple coup suffisait à le mettre à genoux, et surtout à le calmer. Et c’était évidemment le cas. Le pauvre semblait souffrir, il ne devait certainement pas avoir apprécié cela… Et c’était compréhensible. Qui pourrait aimer ce genre de choses en même temps ? Des masochistes ? En gros des malades mentaux ? Bref, des gens pas normaux, simplement. Après ce coup, il se recula d’un pas, avant de regarder l’agresseur avancer vers un autre arbre, juste à côté de celui-ci où se trouvait la fille. Il s’y adossa, alors qu’il semblait réellement… Dans un piteux état.
Bien évidemment, étant un garçon qui n’avait pas du tout de sang-froid, il frappa violemment de son pied contre l’épaule de ce moins que rien, en souriant longuement, tout en laissant par la même occasion son pied sur son épaule. « Oï enfoiré, j’espère que t’es prêt à en prendre plein la face ! Ou alors tu préfères partir loin d’ici ? Je te laisse le choix ! » Et comme pour se montrer plus insistant, il s’appuya un peu plus contre lui avec son pied, posant son coude sur son propre genou. Lui ? Doux ? Noooooon, certainement pas ! Au final, histoire de paraître plus crédible il releva lentement son pied, se préparant à frapper à nouveau à son endroit « sensible ».
« Trois secondes. Si dans trois secondes tu es toujours devant moi je les écrase ! »
Moyen très efficace de faire peur à quelqu’un, surtout dans le cas où ce quelqu’un était quelqu’un qui pensait plus avec son entre jambe qu’avec son crâne. Et étrangement, cela semblait avoir marché. QUELLE SURPRISE ! Le petit soupira doucement, plaçant une main dans ses poches, regardant la personne partir avec soulagement. Au moins, il avait réussi à éviter un viol ou on ne sait trop quoi. Il tourna lentement le regard vers la fille qui lui avait demandé de l’aide, avant de remarquer quelque chose : sa tête lui disait quelque chose. Il l’avait déjà vu quelque part, mais où ?
Il s’accroupit donc en face d’elle, la fixant longuement en fronçant les sourcils, semblant se concentrer. Et finalement ! Il se rappela de qui elle était ! « AH ! Mais t’es ma colocataire non ?! Qu’est-ce que tu fiches ici ? T’es pas en cours ?! » Oui, c’était bien lui qui disait cela… Ironique n’est-ce pas ? « Tu devrais avoir honte… euh… C’est quoi ton nom déjà ? » Même pas foutu de retenir un nom, plutôt débile, mais on parle bien de Yata, là. Certainement considéré comme le roi des cons. Même si elle était dans sa classe et en prime dans sa chambre depuis deux ans, il n’avait jamais eu la moindre discussion avec elle.
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Mar 13 Aoû - 10:16
Déceptionnage complet.
Je ne ressentais absolument aucune crainte. Au contraire, cette situation me faisait littéralement jubiler. Je m’amusais à déjà imaginer la suite. Nagato-kun allait venir me sauver tel un prince charmant, puis il m’aiderait gentiment à me relever et me demanderait d’une voix se voulant douce et rassurante si je n’étais pas blessée. Ensuite, on irait s’asseoir sur un banc et on discuterait pendant des heures. On ferait connaissance. Puis, on se verrait le lendemain et les jours suivants. Et on tomberait amoureux l’un de l’autre. On sortirait ensemble et plusieurs années plus tard, il me demanderait en mariage. Je ferais sans doute un malaise ce jour-là, vu comme je suis timide. Toutefois, j’accepterais de lui donner ma main et on deviendrait mari et femme. Après ça, viendrait la nuit de noce… Et je tomberais enceinte. On aurait trois enfants. Un garçon et des jumelles. Le garçon s’appellerait Brandon et les filles Alyssa et Alessa. On vivrait heureux tous les quatre. Et… « COMME SI J’ALLAIS TE LAISSER FAIRE ! » La voix de Nagato-kun stoppa mon flot de pensées. Sautant par-dessus le banc sur lequel il était auparavant, il vint rapidement jusqu’à nous et s’arrêta, laissant au passage son pied saluer l’entrejambe de l’inconnu. Il n’y était vraiment pas allé de main morte. Et ça me plaisait. Le voir ainsi me protéger m’aurait presque fait tremper ma petite culotte. Le jeune homme s’éloigna un peu de nous afin de se mettre contre un arbre à proximité de celui où j’étais. Il était plié en deux, une grimace persistante sur son visage. Nagato-kun, ne voulant pas le laisser partir sans demander son reste, se mit face à lui et lui écrasa violemment l’épaule avec son pied, continuant de le presser dessus. « Oï enfoiré, j’espère que t’es prêt à en prendre plein la face ! Ou alors tu préfères partir loin d’ici ? Je te laisse le choix ! » Afin d’appuyer ses baver, il fit mine de se préparer à le frapper de nouveau au même endroit, proclamant en même temps. « Trois secondes. Si dans trois secondes, tu es toujours devant moi, je les écrase ! » L’homme partit rapidement, ne se retournant même pas derrière lui.
Trop la claaaasse ! J’étais en admiration devant lui. J’en avais eu plein les yeux. Et j’avais surtout hâte que la suite ▬ que j’avais auparavant imaginé ▬ se déroule. J’entrais complètement en mode fangirl. On aurait limite pu voir des étoiles dans mes yeux. IL M’AVAIT SAUVÉE QUOI. Et c’était juste absolument jouissif. Notamment vu la manière dont il s’y était prise. Le mec ne s’y était pas le moins du monde attendu. Et il s’était fait castrer en beauté. Nagato-kun baissa lentement son regard vers moi, ce qui suffit amplement à accélérer mon rythme cardiaque. C’était la première fois qu’il me regardait moi, et non juste dans ma direction. Mes joues rougirent très légèrement tandis que je me noyais dans ses pupilles brunes. Il se plaça alors accroupi juste devant moi et se mit à longuement me fixer en fronçant les sourcils. C’était assez embarrassant de le voir me regarder ainsi avec insistance. Cela me mettait même mal à l’aise. Cependant, je le laissais faire en silence. J’attendais de savoir ce qu’il allait me baver. Enfin, je savais ce qu’il allait me baver. Si je n’avais rien. Si je n’étais pas blessée. Si j’allais bien. Cela allait de soi, bien sûr. « AH ! Mais t’es ma colocataire non ?! Qu’est-ce que tu fiches ici ? T’es pas en cours ?! » Je pris une mine étonnée. En fait, j’avais même retenu un petit « HEIIIIIIIIN ?! » qui aurait pu montrer à quel point j’étais ▬ négativement ▬ impressionnée par son absence d’intérêt pour mon état actuel. Surtout après un pareil évènement. J’étais outrée. Totalement outrée. « Tu devrais avoir honte… euh… C’est quoi ton nom déjà ? » La cerise sur le gâteau. Il ne savait même pas qui j’étais exactement. Bon, à baver vrai, ce point-là ne m’étonnait pas plus que ça en fait. Après tout, il n’avait sans doute jamais fait attention à moi. Mais ! Il fallait être positive ! Il se rappelait au moins qu’on était dans la même chambre. En tout cas, après tout ça, je restais comme figée. Même si j’essayais de voir le bon côté de la chose, le mauvais côté était beaucoup trop imposant. Puis, surtout… ÇA NE SE PASSAIT PAS DU TOUT COMME JE L’AVAIS PRÉVU. Et ça, on n’aime pas ça. Pas du tout même. À un moment donné, tu te dis là, c’est pas bon du tout. Mais vraiment pas.
Je pris une longue et profonde inspiration. Il fallait à tout prix que je reste calme. Quand bien même, là tout de suite, j’avais envie de lui péter un scandale pour ça. Mais ça ne servirait à rien, vu qu’il ne pourrait pas comprendre. Puis, il me prendrait pour une folle. Assurément, même. Clignant plusieurs fois des yeux, j’entrouvris mes lèvres pour enfin rompre le silence qui nous entourait. « 我叫白雪花。» Du chinois. J’avais involontairement répondu en chinois. Saleté de stresse. Et le pire, c’est que je ne m’en étais même pas rendue compte. C’est juste que je n’avais pas encore bien l’habitude de parler uniquement en japonais. Après tout, c’était le Japon ici. Non pas la Chine. Mon pays me manquait. C’est en voyant sa tête devenir vraiment bizarre que je tiltais. Je devins alors rouge de honte. J’avais fauté. « Euh ! Je… Je ! Bái Xuěhuā. C’est ainsi que je me nomme. » La rougeur ne quittait pas mon visage. D’autant plus à cause de mon fort accent chinois. Continuant de le fixer, je n’arrêtais pas de penser à ce qui [i]aurait dû|/i] se passer. Plus je le regardais et plus je sentais une légère colère m’envahir. Puis, je craquai. Fronçant les sourcils, je le mis à terre et m’installai à cheval sur lui. Sans violence, bien entendu. « Ça ne devait pas se passer comme ça ! POURQUOI NE ME RECONNAIS-TU PAS ?! ON SE VOIT PRESQUE TOUT LE TEMPS. Bon, pas forcément en cours, mais dans la chambre ! Et j’ai même déjà plusieurs fois tenté de te parler ! Mais je suppose que ça non plus tu ne le sais pas, hein ?! Tu fais attention à RIEN ! Et pourquoi tu me demandes ce que je fous ici ? Si je ne suis pas en cours ? Mais y a un professeur absent ! Si tu avais été là, tu le saurais ! MAIS NON, MONSIEUR PRÉFÈRE LARGEMENT SÉCHER ET S’AMUSER. Et ton avenir ? T’y penses à ton avenir ? Tu crois qu’avec tes mauvaises notes, tu PEUX oser ne pas y penser ? TU CROIS QU’AVEC DE TELS RÉSULTATS TU POURRAS AVOIR UN JOB QUI APPORTERA ASSEZ D’ARGENT POUR QU’ON PUISSE ÉLEVER NOS TROIS ENFANTS ?! BEN NON. ON POURRA PAS S’EN SORTIR COMME CA. ALORS ARRÊTE DE FAIRE TON ÉGOÏSTE ET BOSSE. PIS. PIS…. » Les larmes me vinrent. Je m’étais complètement emportée. Il devait sans doute me prendre pour une folle. Et j’avais encore plus honte de moi. Comment avais-je pu baver tout ça…
Je posais mon visage contre son torse. Pour l’instant, je ne lui avais pas laissé placer un seul mot. En fait, je ne voulais pas qu’il bave quoi que ce soit. Et là, je pleurais comme une madeleine. Non, pire même. Et je n’arrivais même pas à m’arrêter. Et les passants qui passaient par là ▬ oui oui, un passant, ça passe ▬ nous regardaient bizarrement. Je mis mes mains contre ses flancs, mes doigts se crispant légèrement contre lui. Je mouillais littéralement son haut de mes larmes qui coulaient à flot. Mon cœur battait la chamade. Et ma respiration était saccadée. Faut baver, j’avais carrément crié. Et fort en plus de ça. Pleurnichant comme une fillette, je me mis à répéter « 对不起 ! » entre chaque sanglot, d’une petite voix aiguë. Pourquoi avait-il fallu que je craque comme ça ? Surtout devant lui… Quelle idiote…
C’était rare qu’il s’interpose dans une dispute entre plusieurs personnes, mais ici, c’était bien différent. Il s’agissait d’une agression sexuelle, presque. Rien qu’à ces mots il avait accouru, tel un héros. Bon il n’avait rien d’un prince ni quoi que ce soit, surtout vu la façon dont il avait déboulé. Aucune élégance, tout était dans le style bourrin, rien de plus, rien de moins. Il avait montré les crocs, pour ensuite bien rapidement mettre au tapis cet idiot qui voulait visiblement tremper son biscuit. Certes si elle était consentante, il s’en foutait, mais bon, vu que cela ne semblait pas être le cas, hors de question.
Bref, après l’avoir agressé à sa façon, il était finalement parti la queue entre les jambes. Pas étonnant en même temps. Vu les menaces qu’il avait balancé à son égard, c’était plus que logique il faut dire. Il faisait ensuite craquer sa nuque de gauche à droite, avant de se diriger vers sa coloc’, qui semblait… Contente ? Oui, sans doute contente d’avoir été sauvée. Mais par un idiot comme lui, il n’y avait rien de bien extraordinaire, surtout qu’il ne se rappelait même plus de son nom, en fait. En même temps, il avait toujours eu du mal avec le nom de ses colocataires. Il ne parlait jamais avec eux et ne se cassait pas la tête non plus.
Soudainement, alors qu’il attendait d’avoir une réponse de sa colocataire. Qu’allait-elle dire au juste ? Et bien c’était simple : un truc qu’il n’avait pas pigé. Elle venait de lui adresser la parole dans une langue qu’il ne connaissait pas et forcément, sa réaction était plus que simple : WHAT THE FUCK ?! Il avait un regard à la fois surpris, et à la fois… D’incompréhension. Que dire face à ça, au juste ? Il n’en avait pas la moindre fichue idée, mais au final, elle lui avait fait comprendre en parlant dans la même langue que lui. Elle s’était donc présentée, en fait ? Il se frotta ensuite la nuque, assez lentement.
« Je vois. Donc c’est Xuehua… Enchanté ! Moi c’est Yata Nagato. Bien que tu sembles avoir sans doute déjà entendu mon nom. »
Elle semblait d’ailleurs rougir. Pourquoi exactement ? Avait-elle dit quelque chose qu’il ne fallait pas ? Il ne savait pas très bien. Ou bien est-ce qu’elle était encore sous le choc de ce qu’il s’était passé quelques secondes avant ? Allez savoir. Mais il n’allait pas l’embêter à ce sujet, il savait très bien ce que cela pouvait faire de rougir devant quelqu’un d’autre, étant donné que cela lui arrivait très souvent. Surtout quand les filles l’ennuyaient, en fait. Embêtant, comme handicap tout de même. Quoi qu’il en soit, il avait bien l’intention de la laisser tranquille. Ce serait plutôt « abusif » de sa part de profiter de cette situation.
Mais elle, de son côté, ne semblait pas très contente, au contraire en fait. Elle le plaqua sans violence au sol, se mettant à cheval sur lui, ce qui l’avait forcément surpris, mais aussi gêné, légèrement. Elle commença à parler à voix haute, criant presque par moment. Ca le surprenait d’autant plus, lui qui avait l’habitude de la voir calme et ne rien dire, là, c’était totalement l’inverse ! C’était à la fois amusant, mais aussi stressant. Il ne dit rien, le temps de l’écouter vider son sac. Puisque visiblement, c’était ce qu’elle avait besoin de faire, en réalité. Bien que cela restait assez flippant, en fait.
« Whow whow whow… WHOW ! Calmes-toi ! Pourquoi tu m’adresses comme ça, subitement ? J’y peux rien si j’ai une très mauvaise mémoire et qu’en prime on s’est jamais adressé la parole… Puis en cours je suis jamais présent quasiment… Je retiens même pas le nom des profs avec qui j’ai cours en général et puis… » Il s’arrêta subitement, avant d’avoir compris un morceau de ce qu’elle venait de dire. « COMMENT CA NOS TROIS ENFANTS ?! MAIS DE QUOI TU PARLES ?! » Il était juste surpris. Il ne pouvait rien dire d’autre si ce n’était cela.
Mais finalement, elle ne lui répondit rien, elle posa sa tête contre son torse, comme pour essayer de se cacher. Il constata cependant qu’elle pleurait. Pourquoi ? Il n’en savait rien, mais cela le surprenait énormément, du coup, il ne pouvait pas s’empêcher de se frotter la nuque et de la laisser faire, silencieusement. Elle parla encore une fois dans une autre langue, ce qui l’empêchait de comprendre ce qu’elle voulait réellement dire, mais en tout cas, une chose était sûre, il ne pouvait pas du tout la laisser dans cet état. Une fille qui pleure, en général, ce n’est pas ce qu’il y a de plus beau à voir.
En plus, les passants qui les regardaient d’une façon assez étrange le dérangeait d’autant plus. Finalement, il glissa sa main dans la nuque de Xue’, avant de soupirer longuement. « Ça va, calmes-toi et arrêtes donc de pleurer un peu… » Il n’était pas doué pour consoler les gens ni même pour les calmer, en fait. Son talent résidait dans le dessin, le skate, et la violence. Mais certainement pas dans le reste ! Mais quoi qu’il en soit, il voulait vraiment qu’il se calme. « Et puis pourquoi tu pleures exactement… ? Tout va bien dans le meilleur des mondes, nan ? Enfin… Je crois. » Il se redressa un peu, avant de la faire s’asseoir lentement, tout comme lui. Il sortit ensuite de sa poche un mouchoir, pour ensuite le lui tendre. « Allez, tiens, sèche tes larmes. » Il n’aimait réellement pas la voir ainsi.
codes par shyvana
Invité
Lun 19 Aoû - 10:22
I’m so sorry.
Lors de mon emportement, je n’avais même pas fait attention à ses réactions et à ce qu’il avait bien pu me baver entre chacune de mes paroles. Je suppose qu’il s’était sans doute montré très surpris face à mes propos quelque peu incohérents. Il faut baver, il ne savait pas tout ce que je m’étais imaginé il y a de ça quelques instants à peine. Donc c’était tout à fait normal. Puis, n’importe quelle personne normalement constituée serait extrêmement surprise par ce flot de paroles insensées. À croire qu’à force de le regarder chaque jour, j’avais fini par ne plus pouvoir détacher mon attention de sa personne. Pour le moment, mon univers tournait autour de lui. Toutefois, cela changerait certainement plus tard. Mon corps continuait toujours de se vider de toutes ses larmes. Difficile était pour moi de m’arrêter. Et qui plus est, les passants nous fixaient tous deux avec forte insistance. Ce qui m’était particulièrement déplaisant. Ne pouvaient-ils donc pas jeter leur regard plein d’amertume ailleurs ? Ce n’était pas un spectacle, nom de Dieu ! Je sentis la main de Nagato-kun se glisser contre ma nuque. L’entendant longuement soupirer, je revenais peu à peu à moi. Mes pleurs s’estompaient lentement, tandis qu’il m’adressait de nouveau la parole. « Ça va, calmes-toi et arrêtes donc de pleurer un peu… » Je l’importunais avec mes sanglots. C’était tout simplement évident. Quelle idiote je faisais, à pleurer comme ça. Puis, le pire avait été de me comporter de la sorte. C’est vrai quoi… Lui, il ne me connaissait même pas. Ca n’était pas comme s’il m’avait déjà remarqué au moins une fois. Non, rien. Que dalle. Nothings. Nichts. Nada. Et c’était bien ça le plus triste.
Je reniflais légèrement. Ouais, ça n’était pas très esthétique de pleurer. Loin d’être comme dans les films. Après tout, en plus que d’avoir les larmes en train de couler, il y avait aussi le nez. Ben oui, quand on chiale, on morve également. Or, dans les films, les filles n’ont que des larmes. Et, le pire, c’est que leur maquillage ne coule MÊME PAS. C’est baver à quel point c’est irréaliste. Je crie au fake, ouais. Parce que, là, j’étais juste horrible à morver de la sorte. Ses doigts glissaient doucement contre la peau de ma nuque. Sans doute essayait-il de me consoler. Mais il n’avait pas l’air très doué pour ça. «Et puis pourquoi tu pleures exactement… ? Tout va bien dans le meilleur des mondes, nan ? Enfin… Je crois. » Il se redressa tout d’un coup, me forçant à me mettre en position assise sur lui. Il venait de me demander la raison de mes larmes… Que pouvais-je donc lui rétorquer ? Que j’avais eu extrêmement honte de péter un fusible pour la simple raison que j’avais été déçue par ce qui était une chimère ? De quoi me prendre encore plus pour une folle. Ce que je ne désirais pas. Déjà que je venais de faire ▬ sans aucun doute ▬ très mauvaise impression… « Allez, tiens, sèche tes larmes. » Bava-t-il en me tendant un mouchoir ▬ en tissu ? Après quelques secondes d’hésitation, je le pris et fis ce qu’il venait de me demander. Puis je le lui rendis, trempé par mes larmes. Pour me moucher, je préférais prendre l’un des miens. Ce que je fis d’ailleurs, vidant mes narines dans la foulée et le rangeant ensuite dans une de mes poches arrières. C’que ça faisait du bien…
J’osais de nouveau le regarder dans les yeux, maintenant que j’étais une nouvelle fois regardable. Nos corps étaient pratiquement collés l’un contre l’autre. Enfin, mon postérieur était sur lui, mais le reste n’était pas loin de sa personne. Puis, nos deux visages étaient si proches également… Je ne pouvais m’empêcher de rougir à cause de la gêne occasionnée par cette si faible distance entre nous. Sans m’en rendre trop compte, j’avançai ma main vers sa tête, la déposant doucement contre sa joue. Un léger sourire sur les lèvres, j’osai enfin parler. « Au fait, tu ne t’es pas fait trop mal ? » Je penchais ma tête sur le côté, le fixant gentiment. Je n’avais même pas répondu à sa question. En réalité, je l’avais complètement oublié. Le fait d’avoir remarqué notre position l’avait totalement élidé de mes pensées. « Tout à l’heure, tu es tombé en voulant faire une figure de skate… Et c’était quand même une sacrée chute quoi ! » Je détournai légèrement mon regard tout en me grattant nerveusement la joue, lâchant un petit « Et je m’inquiétais… » presque chuchoté. Je déposais une seconde fois mes yeux sur lui. Il avait l’air tout aussi gêné que moi de par notre position. Toutefois, je ne pouvais pas le prendre pour moi, sachant qu’il était timide avec toutes les filles. Et j’avoue que ça me rendait assez jalouse… Quand bien même je n’avais absolument aucune raison de l’être. Ce que je pouvais être bête.
Je secouais vivement ma tête de gauche à droite, essayant de stopper mon embarras. Puis, je me retirai ▬ enfin ▬ brusquement de sur lui, me mettant à genoux par terre à côté de lui. « Excuses-moi de m’être comportée de la sorte et de m’être mise sur toi ! » Je fis assez violemment tomber mon front contre le sol, mains posées également contre l’herbe. C’était la manière dont les japonais demandaient pardon, non ? Enfin, je crois… J’avais du mal avec leur façon de vivre et leurs coutumes. Même si ça faisait deux ans que j’étais à Sei…Je fermai mes paupières, restant dans cette position qui devait sans doute l’incommoder… Surtout parce que les gens autour s’arrêtaient pour mieux assister à la scène. Que de gaffes de ma part.
Calmer quelqu’un en larme n’était pas son fort. Il avait toujours eu l’habitude de faire peur aux gens, ou bien de tout simplement les frapper. Mais cette fois-ci, c’était bien différent. Il ne lui avait rien fait, mais elle pleurait. Il ne comprenait rien à la situation, et ça le mettait réellement mal à l’aise. Comment pourrait-il lui changer les idées et lui faire comprendre qu’elle devait rester calme ? Il n’en savait rien, strictement rien. Il n’avait qu’à essayer des techniques simples pour la convaincre d’arrêter de verser ses larmes. Puis en plus, mine de rien, ça la rendait moins belle quand elle pleurait…
Il l’avait aidé à s’asseoir, après s’être lui-même relever. Il lui avait également tendu un mouchoir avec lequel elle avait seulement sécher ses larmes. Pour ce qui était de la morve, elle se contenta d’utiliser l’un des siens. Dans un sens, ce n’était pas plus mal, surtout s’il avait l’intention de se moucher lui aussi, plus tard… M’enfin soit. Ce qu’il n’avait pas remarqué, c’était le fait qu’elle était simplement assise sur lui, et très proche de lui. Beaucoup trop proche en fait… Ce qui avait forcément pour effet de le faire rougir, et de le mettre un peu mal à l’aise, lui aussi.
Soudainement, alors qu’il pensait un peu à autre chose, il sentit sa main se poser sur sa joue. Assez surpris, forcément, il tourna son regard vers cette main, la regardant ensuite en rougissant un peu plus. Elle l’avait vu tomber un peu plus tôt, et lui demandait s’il ne s’était pas fait trop mal. Maintenant qu’il y repensait, c’est vrai qu’avec l’adrénaline, il n’avait plus fait trop attention à la douleur. Mais le simple fait de mentionner cette chute, lui rappelait qu’il s’était fait mal et forcément, la douleur revenait petit à petit. Bon, il avait l’habitude de tomber, mais cela n’en restait pas moins douloureux. Il n’était pas un robot non plus !
« Bah en fait, l’adrénaline a fait en sorte que j’oublie la douleur un instant, le temps de tabasser l’autre idiot… » Il glissa ensuite une main dans le bas de son dos, le massant légèrement. « Mais je dois dire que le simple fait d’y repenser me fait mal. Même si je suis habitué. » Avait-il répondu. Pourtant, même s’il savait qu’elle était toujours gentille, il y avait bien quelque chose qui le laissait toujours aussi timide et gêner ; c’était la proximité de leur deux corps. Forcément. Yata avait décidé de rester silencieux, très silencieux même. Il ne savait pas trop comment arrêter de rougir ni même comment se calmer. C’était difficile.
Ensuite, alors qu’il allait lui demander de se retirer, elle s’était écartée assez brusquement. Ce qui l’avait fortement surprit. Et soudainement, elle commençait à s’excuser, il ne voyait pas l’intérêt dans faire tout un film, mais ce qui l’avait le plus étonné, c’était la façon dont elle s’inclina. Elle frappa assez violemment son crâne contre le sol, comme pour implorer son pardon. Ça ressemblait à la tradition qu’il y avait dans les vieux films japonais… Oui parce qu’en réalité, ce n’était plus vraiment comme ça qu’ils se comportaient. Bref, plutôt que de réfléchir à ce genre de conneries, il regarda les alentours, constatant que des gens les observaient.
« OÏ ! DEGAGEZ BANDE DE CONS ! Y A RIEN À VOIR ICI ! » Oui, il était gêné, mais il n’aimait pas qu’on observe ainsi quelqu’un qui n’était visiblement pas habitué avec les « bonnes manières » du Japon. Il s’approcha ensuite un peu plus d’elle avant de lui relever la tête, regardant son front. Bien que gêné, il était malgré tout inquiet. « Hey ! Tu ne t’es pas fait mal j’espère ?! Ça va pas de t’excuser comme ça ? Il suffisait juste de dire excuses-moi ! Pas besoin de te fracasser le crâne ! » Oui, mine de rien, il savait être gentil. Il ne pouvait pas s’empêcher de s’inquiéter, surtout quand ça partait à la base d’une bonne intention.
Il constata avec stupéfaction qu’elle s’était blessée. Ce n’était pas très grave, mais pour lui ça l’était. Il se sentait en quelque sorte… Responsable. Assez rapidement, il se releva pour s’écarter d’elle. « Attends ! Ne bouge pas ! » Il se dirigea vers le banc où il avait laissé ses affaires, revenant ainsi avec son sac, son skate, et sa bouteille d’eau, avant de lentement retirer son bonnet. Rares étaient les gens qui avaient eu l’occasion de le voir sans bonnet d’ailleurs. Étant donné qu’il n’avait pas de compresse, il allait faire avec les moyens du bord ! Il ouvrit sa bouteille d’eau, avant de finalement verser un peu de son contenu sur son bonnet, s’approchant de nouveau d’elle.
« Fais plus attention la prochaine fois, d’accord ? J’ai pas envie que tu te blesses aussi souvent ! » Et en disant cela, il utilisait son bonnet –assez propre il faut dire- pour nettoyer la petite blessure qu’elle s’était faite avec cette connerie.
HRP : Moi aussi je t'aime ! ♥
codes par shyvana
Invité
Dim 22 Sep - 0:31
I’m such an idiot.
Je n’osais plus bouger. Je restais là, à genoux, front contre le sol, yeux fermés. Je ressentais d’ailleurs comme une douleur à la tête. Y avais-je été si violemment ? Mon coeur battait la chamade. Je n’en pouvais plus. Je devais sûrement l’insupporter à agir de la sorte. Une étrangère comme moi. Il ne me connaissait même pas. Enfin, il savait comment je me nommais à présent, mais c’était tout. Je me sentais si nulle… Raaaaah ! Pourquoi fallait-il que la situation soit ainsi ?! Mon corps tremblait légèrement à cause de la gêne occasionnée par ce qu’il se passait. Et à cause de la position que j’avais actuellement aussi. Faut dire, elle n’était pas très ▬ voire même pas du tout ▬ confortable. « OÏ ! DÉGAGEZ BANDE DE CONS ! Y A RIEN À VOIR ICI ! » Nagato-kun…? À qui s’adressait-il donc ? Je rouvrai mes paupières, mais, mis à part le sol, je ne pouvais rien voir. J’hésitais à relever la tête. Combien de temps fallait-il rester comme ceci ? Jusqu’à ce que l’autre personne pardonne ? C’est ça ? Ou alors fallait-il… Il releva mon visage. Mes joues se tintèrent de rouge. « Hey ! Tu ne t’es pas faite mal j’espère ?! Ça va pas de t’excuser comme ça ? Il suffisait juste de dire excuses-moi ! Pas besoin de te fracasser le crâne ! » Hein ? Ce n’était pas comme ça qu’il fallait faire ? Ma grand-mère m’avait donc menti ?! Aaaah….. La honte….. Il faudrait que je lui en touche deux mots à cette vieille peau ! Huuuu…..
Je ne pouvais m’empêcher de le dévisager. Même s’il avait dit ça en me gueulant littéralement dessus, j’étais juste aux anges de voir qu’il s’était inquiété pour moi. Mais bon, il n’y avait rien d’étonnant en fait. Nagato-kun était quelqu’un de bien ! De très bien, même. Et de si gentil. J’avais du mal à croire qu’il était présentement un Bastard. Je l’aurais très mal vu en train de tabasser une fille. Oui, parce qu’un Bastard, pour moi, était quelqu’un qui n’en avait que faire du sexe opposé. Et lui… Il n’était pas comme ça. N’est-ce-pas ? Tout à coup, il se releva brusquement et mit une certaine distance entre nous. « Attends ! Ne bouge pas ! » Dit-il tout en s’éloignant de moi. Que faisait-il ? Pourquoi partait-il ? Je le suivis du regard. Il revint assez rapidement avec ses affaires, puis enleva son bonnet. Mes yeux s’écarquillèrent. C’était la première fois que je le voyais sans son bonnet. Il était si… Beau ? Mon cœur se remit à battre assez fortement et je baissais légèrement la tête, sentant mes joues se tinter de nouveau d’une couleur bordeaux. « Fais plus attention la prochaine fois, d’accord ? J’ai pas envie que tu te blesses aussi souvent ! » Hein ? Pourquoi ça ?
Que venait-il de faire exactement ? Je rêve où il avait mouillé son bonnet pour m’essuyer le front avec ? Des frissons se mirent à parcourir mon corps. Il souillait son bonnet pour moi. Je fermais mes paupières, quelques gouttes d’eau s’écoulant le long de ma figure. Prenant une grande respiration, je posais ma main sur la sienne, sur le bonnet, afin de l’enlever de mon visage. Puis je me mis à le fixer. Ou plutôt, à l’admirer. Dire qu’il était juste là. Devant moi. Qu’il me regardait. Qu’il s’occupait de moi. Qu’il ne faisait attention qu’à moi. J’étais tout simplement aux anges. Mes pupilles croisèrent les siennes. Je plongeais mon regard dans le sien. Je me noyais complètement dans ses yeux. Tellement que j’en oubliais le fait qu’on bloquais sans doute un peu, au milieu du chemin. Et on y était depuis un sacré moment en plus. Repensant à lui en train de me nettoyer ma légère blessure, je devins rouge vive. Afin de cacher ça, je me levai assez vivement et lui pris la main pour le tirer avec moi, l’amenant de nouveau vers ce banc où se trouvaient ses affaires auparavant. « On gênait ! Puis… On sera mieux que par terre, non ? » Dis-je en fixant le banc, toujours aussi rouge. Je me tournais vers lui, posant ma main sur mon front. Mmh, je saignais un peu. Mais ça n’était que trois fois rien. Pas de quoi s’alarmer. Et pas de quoi bousiller un bonnet, non plus…
J’essayais toujours autant de garder mon calme. Ce qui n’était pas très facile, surtout en sa présence. Je me mis sur le banc, lui faisant faire de même sans vraiment m’en rendre compte, et… Je remarquais que j’avais de nouveau gaffé. Sa main ! Je l’avais toujours dans la mienne ! Je la lâchai d’un seul coup, le fixant avec un regard quelque peu suppliant. « Aaah ! D-Désoléééée ! J-Je… Haaanw… J’avais oublié… » Merde quoi ! Pourquoi fallait-il que je sois aussi troublée avec lui jusqu’à en élider des choses comme celle-là ?! J’en avais maaarre…. Pourquoi devais-je être aussi maladroite avec lui… Je me relevai et me mis face à lui. « Je suis tellement désolée, je… » Quelqu’un me bouscula. Sous le choc, j’avais fermé les yeux. Et quand je les rouvris…. Je le vis de près. De très près… Nous étions en train de nous embrasser. Finalement, c’était peut-être une bonne chose, toutes ces gaffes…?
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