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M'dame, rhum orange ou whisky coca ?

Invité
M'dame, rhum orange ou whisky coca ?  Icon_minitimeJeu 19 Sep - 7:27
❝ L'alcool tue lentement. On s'en fout. On n'est pas pressés. ❞ 
de Georges Courteline

Des jambes nues, croisées sur un lit. Une serviette enveloppant un corps chétif. Des cheveux humides encadrant une tête aux traits blasés. Cette même tête étant penchée sur un téléphone refusant obstinément de vibrer. Qu'avaient-ils tous à ne pas lui répondre. Cela faisait maintenant trente minutes que sa peau humide séchait sur son lit en attente de camarade de beuverie. Mais personne ne répondait, à croire qu'ils avaient tous mieux à faire. Les jeunes n'avaient plus aucun sens des priorités, franchement.

Un geste las balança son téléphone plus loin sur son lit, engin de communication inutile face à une société muette. Roxane se redressa, allant chercher des vêtements à mettre avec la motivation d'un paresseux. Non, le paresseux n'a jamais de motivation. D'abord, des sous-vêtements, puis des chaussettes, puis un pantalon en cuir noir, un t-shirt clouté noir et une veste en cuir noir. Un peu plus et elle se déguisait en cat's eyes. Il est bien entendu évident qu'on n'oublie pas les bottines à talons noir. Tant pis pour eux, elle sortirait seule. Après tout, elle n'avait besoin de personne pour boire, elle n'avait besoin de personne pour se défendre et elle rentrait toujours très bien dans son lit, même à quatre pattes ! D'accord, surtout à quatre pattes.

Rapide passage devant le miroir, maquillage, coiffure, elle était parée. Elle récupéra son téléphone gisant toujours sur le lit, se saisit de son sac à main, vérifia que tout y était. Voilà, il était vingt-et-une heure et elle sortait de sa chambre. Dois-je préciser qu'elle avait préalablement séché tous ces cours de l'après-midi pour aller enchainer joint sur joint avec un ami ? De toute façon, elle ne savait même plus quel cours elle avait cet après-midi.

La nuit était douce, fraiche, étoilée. L'obscurité enveloppa Roxie comme si elle lui appartenait. Seule la cigarette de sa bouche attirait l'attention sur sa présence dans la pénombre. Elle avança, encore et encore, passant par des endroits qui semblaient ne jamais avoir connu la lumière, marchant tout droit la tête levée vers les étoiles. Comme c'était beau. Est-ce que quelqu'un, quelque part, faisait comme elle ? Est-ce quelqu'un, quelque part, pensait comme elle ? Est-ce qu'une autre elle existait quelque part ? Elle continua jusqu'au poteau. Pas spécialement parce qu'ensuite c'était éclairé, plutôt parce que le poteau coupa net sa progression.

« Bordel de merde de sa mère la pute. » dit-elle en français.

Elle s'était fais mal. Remarquez, entre le métal du poteau et le béton du sol, il semble logique que son front et son postérieur n'aient guère appréciés. Mais, elle n'allait pas se décourager en si bon chemin, de plus l'alcool fait oublier la douleur. L'alcool fait oublier des tas de choses quand on y pense. Enfin, elle arriva dans des contrés éclairées, où l'on pouvait ainsi voir une belle bosse sur son front. Maudit poteau ! C'est donc un grand réconfort qu'amena la vision du bar au loin. Elle pressa le pas, courant presque pour rejoindre ce lieu de toutes les joies. Lieu emplit de vieux pochtrons tous plus habitués au comptoir les uns que les autres.

Ce n'était pas un lieu conseillé pour une jeune fille. D'ailleurs, aucune jeune fille ne se sentirait à sa place ici. Aucune, sauf elle. Les vieux la connaissaient, elle avait prouvé sa « valeur » et les avait plus d'une fois dépouillé au poker ou au bras de fer. Cette jeune demoiselle n'avait pas froid aux yeux et cela leur plaisait. Elle, elle aimait le côté habituer. Elle aimait que tout le monde connaisse son nom et lui dise bonjour. Elle était un petit peu la petite star du bistrot. Y'a des gens qu'on la classe, et bien ce n'est pas son cas. Elle entra, dit bonjour à tout le monde comme prévu, et s'installa sur son tabouret au bar. C'était le sien, il lui était destiné et personne ne le lui prenait jamais. Et si c'était arrivé une ou deux fois, personne n'avait jamais osé à nouveau. Et c'est avec un sourire qu'elle commença la soirée avec la même phrase qu'à chaque fois.

« La même que d'habitude. »

Et un whisky coca, un !




Invité
M'dame, rhum orange ou whisky coca ?  Icon_minitimeJeu 19 Sep - 11:15

    ♦ M'dame, rhum orange ou whisky coca ?
    Je n’ai pas pour habitude de me saouler la gueule seule ou encore de m’amuser seul, mais il y a des soirs comme ça où l’on a envie de rien d’autre, des soir où toute la nuit est devant nous, où nos colocataires nous saoulent et où l’on a envie de profiter de l’air ambiant de la nuit, la guitare à la main et une clope à la bouche, alors on sort pour s’aérer et on bois pour oublier que la vie ne réserve pas que de bonne surprises.  
    « Feat. Roxane»


    Un grognement furieux sortit des lèvres fines et closes de la prof de musique. Elle ne semblait pas particulièrement aimer ce qu’elle lisait. D’une main rapide son stylo rouge s’écrasait sur la feuille… Dans un soupire de haine elle raya toute une phrase puis laissa un commentaire en grande lettre. « NON Kurt Cobain n’était pas le chanteur des Pink Floyd… » Elle était en débardeur et en simple boxer. Depuis longtemps ces compagnons de chambres avaient pris l’habitude de la voir ainsi. Elle n’était pas exhibitionniste mais la pudeur ne faisait pas partie de son langage, il n’était pas rare qu’elle sorte de la douce à moitié nue et totalement trempé alors qu’il y avait quelqu’un dans la chambre. Ses cheveux tombaient en cascades dorée et totalement désordonnée sur ses épaules chétives  elle finit par poser le stylo et laisser le paquet de feuille sur place puis se leva rapidement. Elle n’en pouvait plus de toute cette médiocrité… Que ses élève sèchent elle s’en fichait totalement, de toute façon elle n’avait jamais voulu être professeur de musique, mais que l’on bafouille son art, cela la mettait dans une colère sans merci… Ouvrant la porte de la salle de bain, elle laissa tomber ce qu’elle avait de vêtements pour aller prendre sa douche. La nuit serait longue et elle ne comptait pas rester dans ce placard à balais.

    U
    n instant plus tard elle sortit trempée de la salle de bain enfila des sous vêtement noirs et ouvrit ce qui lui servait plus ou moins d’armoire et aussi de planque à joints. Sans vraiment prendre le temps de se sécher elle enfila un maillot long et large blanc ainsi qu’un short court en jean plutôt déchirer. Une paire de rangers et le tour était joué, son téléphone dans une poche, son paquet de cigarette dans celle de sa veste en jean et elle partait, musique à fond dans le écouteur pour une longue promenade. Les ruelles s’enchaînaient sous ses pieds, une main dans la poche, l’autre s’occupant de sa cigarette, elle arpentait la ville dans la nuit. Quelle heure était-il ? Elle ne le savait pas, mais il faisait nuit simplement. La lune était croissante dans le ciel noir, par moment recouvert par un voile de nuage qui obstruait sa lumière maladive. Les étoiles quant à elles tentaient de lui voler la vedette en débordant de luminosité. C’est la lumière du bar au loin qui l’interpela. Elle y allait souvent. Pourtant, l’itinéraire qu’elle avait emprunté n’avait pas pour but de la mener ici, mais elle y était arrivée, comme si ce lieu était une évidence pour elle, surement l’habitude d’y aller.  

    En entrant dans le bar elle en découvrit l’allure qu’il avait le soir. D’habitude c’est en journée qu’elle s’y rend, elle passe ses soirées chez des amis à boire plus que de raison et à fumer tout ce qui lui passe sous la main tant que ce n’est pas du tabac. Il y faisait chaud et régnait une forte odeur de tabac froid et d’alcool en tous genre, cela sentait aussi l’homme, le vrai le dur, celui qui bois ! Cet homme qui travail toute la journée et bois toute la nuit pour oublier, qui paye la première prostituée qu’il croise pour oublier qu’il ne touche plus sa femme. Ces hommes recommandables pour une femme !! On sent bien l’ironie dans ces derniers mots non ? Tout ce qui se trouvait ici montrait qu’une femme n’avait rien à faire d’autre que de se faire payer ou regarder en chien de fusil et, comme Taomi n’était pas du genre à se laisser effrayer ou influencer elle ne se montrait jamais vraiment agressive et n’avait donc pas forgé sa réputation dans ce lieu. La grande blonde ne manqua d’ailleurs pas de passer inaperçu… Un homme s’approcha rapidement d’elle, il était totalement saoul et souhaitait certainement qu’elle s’occupe de la fin de sa soirée, ce qu’elle fit à l’aide d’un coup de boule bien placé qui l’assomma au sol. Sans perdre sa nonchalance et sous quelques regards étonnés elle s’assit près d’une demoiselle au bar. Elle ne la regarda pas vraiment, tout ce qu’elle vit fut du noir… Ses cheveux étaient encore humides de sa douche et elle n’était pas maquillée, de toute façon elle n’aimait pas cela… Le barman arriva rapidement.


      « Une vodka s’il vous plaît »

      « Vodka quoi ? »


    Les mots du barman la firent à lever les yeux vers lui, elle ne l’avait pas encore regardé, pas qu’elle avait peur de croiser les regards, au contraire, mais elle se fichait totalement du monde autour d’elle… Tout ce qu’elle voulait était boire. De ses écouteurs pendants à son cou l’on pouvait encore entendre un son de batterie, elle n’avait pas coupé la musique et n’en avait pas l’intention.


      « On ne coupe pas la vodka, hérétique ! »

    L’on aurait pu croire qu’elle allait s’énerver, suite au regard qu’elle lui avait lancé, mais en réalité c’est avec un sourire en coin et une voix amusée qu’elle lui avait dit ces derniers mots. Sa vodka arriva bien vite et, c’est après l’avoir bus qu’elle leva les yeux pour regarder autour d’elle. La demoiselle en noir lui rappelais étrangement quelqu’un, mais qui ?


    HRP:
Invité
M'dame, rhum orange ou whisky coca ?  Icon_minitimeVen 20 Sep - 4:49
❝ Un alcoolique, c'est quelqu'un que vous n'aimez pas et qui boit autant que vous. ❞ 
de Coluche

Une gorgée de whisky, un verre, un autre, encore une gorgée. Qu'est-ce que le temps passe vite quand on s'évertue à l'oublier. Elle discutait de tout et de rien avec le barman : des dernières bagarres, des derniers potins de comptoirs, des derniers faits divers de la ville. Une conversation tout ce qu'il y a de plus banal. Jusqu'à ce qu'une deuxième fille entre dans le bar. Et là, c'est le drame. Autant, tous les pochtrons nocturnes étaient habitués à Roxie et ne venait pas si frotter, autant celle-ci n'avait pas l'air d'être une habituée de la nuit. Mais vu le coup de tête, elle aurait pu. Le mouvement fut salué d'un éclat de rire de la petite Roxane, elle adorait la vision d'un homme se faisait remettre à sa place. C'était presque jouissif. Mais compte tenu qu'elle ne savait pas ce que c'était de jouir, elle ne pouvait pas émettre comparaison.

La nouvelle arrivante arriva à côté d'elle et commanda une vodka. Boisson de gonzesse, selon Roxane. Mais ce n'était que son avis. Elle, de son côté, elle prit encore un whisky, tout en observant sa voisine. C'était étrange, mais celle-ci lui rappelait quelqu'un. Elle continua à l'observer, beaucoup, longtemps. Cherchant désespérément qui cela pouvait être. Une femme de ménage ? Une surveillante ? Une professeure ? Oui !

« Putain ! Mais vous êtes la prof de musique ?! »

Elégant, polie, respectueux, du grand Roxane. Non mais, comprenez sa surprise, on ne croise pas souvent une prof dans un vieux troqués emplis d'alcoolique. Ce n'était pas le genre de vision logique de la vie de tous les jours. Mais bon, cela pouvait être un divertissement comme un autre. Vidant son verre cul-sec, elle renvoya le verre vide au barman dans un mouvement très classe bien que peu approprié pour une jeune demoiselle de dix-huit ans. Oui, pour ceux d'entre vous sachant compter, elle en est à son quatrième verre en une demi-heure. On est motivé à prendre une cuite, ou on l'est pas !

« La même ! Et tu mets ce qu'elle veut à la demoiselle. »

Ouais, comme ça, directe. Parce que c'est la classe de payer un verre à sa prof. Son seul souci présentement venait du fait qu'elle ne se souvenait en aucun cas de son nom. Ni de son prénom. Ni de rien d'ailleurs. Seulement qu'elle avait dû l'avoir une ou deux fois en cours. Roxane ne trouvait pas que les cours de musiques étaient primordiale pour sa vie future. C'était donc des heures de sommeils ou de défonces pour sa personne. Ce n'était pas pour autant qu'elle ne s'y connaissait pas en musique. Sa culture musicale était irréprochable, certes très occidental, mais irréprochable. D'un autre côté, pour une danseuse, ça aide.

Elle s'alluma une cigarette, douce Malboro nocturne. Le barman lui amena un cendrier avec un sourire. Ainsi que son quatrième verre. On sentait dans ses gestes qu'il la connaissait bien. C'est d'ailleurs avec un ton taquin qu'il lui dit :

« J'imagine que c'est le moment où tu veux mettre de la musique ? »
« Parfaitement ! »


Elle sauta au-dessus du bar, avec l'aisance d'une jeunesse amazone, et disparu derrière celui-ci. En réalité, elle était assise par terre, face à une centaine de disques et du lecteur qui va avec. Quand enfin, elle tomba sur ce qu'elle voulait. Une soirée n'était pas une soirée sans Nirvana. Elle commença donc par ce CD, par Nevermind plus précisément. Puis commença une sélection de disque : Red Hot Chili Peppers, Foo Fighters, AC/DC, The whites stripes, etc.

« Tu les mets, après, hein ? »
« Comme d'hab. »


Un bisou sur la joue, un sourire et elle retourna s'asseoir près de sa prof de musique à qui elle venait de payer un verre et qu'elle ne comptait pas lâcher de la soirée. Non, parce qu'une soirée seule c'est bien. Mais à deux, c'est mieux.





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