Le vent, le vent était quelque chose d'apaisant pour Shizuka, elle aimait sentir le vent contre sa peau, qu'il face virevolter ses cheveux dans les airs. Et puis comment tout objet ou être vivant de ce monde, cela était une source d'inspiration pour elle. Le vent peut être une petite brise rafraîchissante pendant un été chaleureux, tout comme se transformer en une tempête et tout ravager sur son passage. Le vent est simple, il est aussi faible que puissant, et surtout, on ne le voit pas. Enfin on peut faire ce qu'il laisse derrière lui, les signes de sa présence, sa puissance. Les feuilles, qui virevoltent gracieusement, comme un arbre qui tombe violemment.

Aujourd'hui cela était une petite brise, ses petits cheveux virevoltaient quand même, il n'en fallait pas trop vu qu'il sont court, mais bref. Shizuka était tranquillement au pied d'un arbre entrain de pratiquer sa passion, le dessin. Elle laissait glisser harmonieusement la mine de son crayon sur le papier. Le vent l'inspirait à nouveau, il était une valeur sûre pour elle. Cela faisait déjà un moment qu'elle était là, au moins une vingtaine de minute. Sans prêter attention aux gens autour d'elle. Pour pouvoir se consacrer correctement à son dessin. Il lui arrive d'imaginer qu'elle a des pouvoirs, pour elle, les dessins qu'elle réalise s'animent dans sa tête. Si elle dessinerai un chien, se chien se mouvrai dans son esprit.

Pour elle, elle est comme une petite fée, et son crayon et sa baguette magique, lui laissant ainsi créer une espèce de mon parallèle, son monde. Un paysage, des villes, des gens, des animaux, des créatures fantastiques. L'esprit de Shizuka est si vaste qu'il pourrait donner le vertige. Et qui sait, cela a peut-être le même effet chez d'autres personnes ? Peut-être que certaine chose qu'elle dessine s'animent dans l'esprit de ceux qui regardent ses dessins.

En parlant d'autres personnes, en voici une qui s'approche d'elle. Une fille, aux longs cheveux noirs. Elle souriait en regardant son dessin. Elle se dit que peut-être son œuvre, pour l'instant incomplète, la titillait. Mais comme d'habitude, elle feignit l'indifférence, tout en reprenant, mais cela ne l'empêchait pas d'observer de temps en temps du coin de l'œil la jeune fille discrètement, mais à force, elle eut une expression différente qui s'était développée. Shizuka se dit que cela avait peut-être animé son esprit. Alors elle examina son expression pour détailler ses impressions. Mais rien ne venait, elle était plutôt étrange. Alors très intriguée, elle sorti un bout de papier et y inscrivit "Qu'est ce qu'il y a ?" et elle le tendit vers la jeune fille pour qu'elle puisse lire.

Levée de bonne heure, je suis partie faire un footing dans la fraiche température de la matinée. J’avais encore fait ce cauchemar, ce fameux cauchemar où je me vois tabasser ce type, un sourire effrayant aux lèvres. Je ne comprends pas ce que tout ça signifie, je ne peux pas être comme ça, comme cette Alix qui hante la plupart de mes nuits. Je m’arrête brusquement, reprenant mon souffle, me réhydratant. Mes mains resserrent un peu trop l’étreinte sur ma bouteille, l’eau finie par dégringoler le long de mon coup, trempant alors mon haut. Pourquoi suis-je tant énervée ? Je ne veux plus de ce vide, non, je n’en veux plus.

Laissant l’eau glacée de la douche couler sur tout mon corps, je ferme les yeux, essayant de creuser dans ma mémoire pour retrouver une quelconque bribe de mes souvenirs. Rien, toujours rien, peu importe ce que j’essaye, ils ne reviennent pas. Combien de temps vais-je encore attendre ? Reviendront-ils un jour ? Je soupire longuement, sortant de la douche et attrapant une serviette de bain. Je me regarde dans la glace attentivement. Qui es-tu, toi que j’observe à l’instant ?

Posée sur un petit muret près du jardin de l’école, je relâche calmement la fumée de nicotine qui pollue mes poumons. La clope m’apaise moi et mon esprit, c’est la seule à combler pendant un court moment le manque en moi. Une fois ma dose de tabac terminée, mon regard est attiré par cette jeune fille adossée contre l’arbre en face de moi. Je m’approche lentement d’elle, laissant ma curiosité prendre le dessus sur mon côté solitaire. Je souris en voyant cette fille s’appliquer autant à son œuvre. Je détaille chaque recoin de son dessin, examinant la moindre petite chose. Une sensation étrange m’envahit, mon sourire s’efface peu à peu laissant place à ce visage sans émotions.

Concentrée sur l’art de l’étudiante, des bouts d’images me reviennent en tête. Le paysage qu’elle dessine ne m’est pas inconnu. Je vois des ombres dans celui-ci, impossible de distinguer nettement de qui il s’agit. Ma tête me fait mal. Avec qui étais-je là, à quel moment et pourquoi ? Si j’arrivais à me souvenir des visages, si je pouvais voir cette image clairement dans ma tête. Encore cette douleur…toujours cette douleur…je… Un bout de papier me fait sortir de mes pensées. Je lis les quelques mots présents dessus avant de plonger mon regard bleuté dans celui de l’inconnu.

-Rien.

Un ton froid comme la plupart du temps d’ailleurs. Pourquoi raconter ma vie à cette inconnue, mes problèmes ne concernent que moi. Pourtant, je veux savoir d’où provient se paysage, je veux me rappeler de ce moment où j’étais là-bas, et avec qui j’y étais. Je fixe le dessin avec un peu plus d’intensité, essayant de faire rejaillir en moi ce fragment manquant.

La fille qui était venue observer son œuvre répondit avec une certaine froideur. Bien sûr, Shizuka ne le pris pas mal, tout le monde n'est pas la joie incarnée non plus, et puis elle avait rencontré tout types de personne durant son enfance et encore aujourd'hui, alors elle sait bien les reconnaître. Mais la jeune fille avait l'air perturbée, son dessin lui de déplaisait-il ? Elle ne le pense pas, sinon elle aurait eu cette tête depuis le début. Mais alors pourquoi ? Oui pourquoi avait-t-elle eu une certaine tête désemparée pendant un petit moment ? Elle se le demandait bien. Mais elle continua en silence son cher dessin. Elle dessinait au millieu du paysage des personnes, enfin plus des croquis de personnes, mais elle n'avait pas d'inspiration. Alors elle décida de dessiner certaine personne avec qui elle avait croisé leur regard. Donc elle en dessina, sans réellement savoir qui ils sont. Les formes, dû visages, les vêtements, les sentiments qu'ils laissaient apparaître en vu de leur expression. Tout cela comment à naître sous son crayon. Elle était tellement dans son esprit qu'à nouveau elle oublia l'existence de la fille à côté d'elle.

Cela faisait maintenant quelques minutes qu'elle faisait les finitions de son dessin, le paysage, les personnages, ils étaient très bien fait, on pourrait même le confondre avec une photo. Et dans cette photo, l'un des personnages, l'un d'eux s'agit de la fille à côté d'elle. Car avant qu'elle n'oublie qu'elle est à côté d'elle, en clignant à peine des yeux, elle en a fait une photo dans son esprit. Et cette photo, elle est maintenant ancrée dans sa mémoire, et c'est celle-ci qu'elle a utiliser pour dessiner la jeune fille. Elle se dit qu'elle n'allait pas réellement le garder, il lui plait oui, mais elle aurait voulu mettre des personnes qu'elle connaissait. Alors ce qu'elle fit, c'est qu'elle signa "Shizuka" au bas de sa feuille, puis inscrivi quelques chose au dos du dessins, elle inscrivi "Cela te dit quelque chose ? Oh et c'est cadeau" Puis elle tendit le dessin à la fille, la fixant de ses yeux noirs.

J’avale ma salive, apercevant son crayon tracer des personnes sur le papier. Les visages prennent forment, des émotions les animent, et je vois une personne dessinée me ressemblant. Mes cheveux, mes yeux bleus, je me reconnais sur cette œuvre. Qu’est-ce que ça veut dire ? Pourquoi me dessine-t-elle ? Très vite, le dessin devient de plus en plus réaliste. Ces images reviennent dans mon esprit, rendant les visages de ce souvenir un peu plus clair à chaque trait de crayon de sa part. Qui sont ces personnes présentes dans mon esprit ? Quel est leur nom ? Quel lien avais-je avec elles ? Tant de questions pour un dessin.

Je reste silencieuse, me concentrant sur le dessin mais aussi sur les fragments de ma mémoire qui se recollent à vue d’œil. Je la vois soulever son outil de dessin pour écrire un nom sur un coin de la feuille. Elle s’appellerait donc Shizuka ? Je regarde attentivement les mots qu’elle écrit ensuit au dos de l’œuvre. Une question et un présent, à quoi-t-elle ? Et comment a-t-elle fait pour lire si facilement en moi ? Je saisie doucement le dessin qu’elle me tend, comme pour lui montrer que je l’accepte. Je regarde une dernière fois cette question puis retournant la feuille, je fixe longuement l’œuvre terminée.

-J’en sais rien…

Le regard vide d’émotion, le ton s’accordant parfaitement à lui, je ne quitte pas des yeux ce dessin. Pourquoi je sens ce poids au fond de ma poitrine ? Pourquoi je sens une émotion remonter ? Pourquoi… Je sens un liquide rouler le long de mes joues. Est-ce des larmes ? Pourquoi est-ce que je pleure ?

-J’ai l’impression de connaitre cet endroit… Mais je n’arrive pas à m’en souvenir nettement. Je n’arrive à me souvenir que de détails qui ne font absolument pas avancer ma recherche sur moi-même.

Mes larmes coulent s’en vouloir s’arrêter. Je me sens pitoyable, tellement. L’image d’une femme apparait devant moi, accompagnée de celle d’un homme. Mes parents ? Oui, je reconnais leur visage, ma cousine m’avait montré des photos d’eux. Est-ce que par hasard, j’étais à cet endroit avec ma famille ? Je ne sais pas, je ne sais rien, je ne suis même pas capable de me rappeler de qui je suis ! Ma tête recommence à me faire mal.

Je suis vraiment pathétique, me mettre à pleurer comme ça devant quelqu’un. D’habitude je reste de marbre face à toute situation mais là, c’est différent. Je n’arrive pas à stopper mes larmes, j’ai mal au fond de ma poitrine, et je n’arrive pas à le cacher. Malgré mes yeux embrumés par mes pleures, je lis silencieusement les nouveaux mots écrits par cette fille sur le papier. Pourquoi veut-elle me venir en aide ? Je ne la connais pas, elle ne me connait pas, alors pourquoi ? Me trouve-t-elle si pitoyable ? Est-ce de la pitié ? Je ne veux pas de la pitié des gens. Elle me tend un mouchoir que je saisie pour essuyer mes larmes. Peut-être est-ce juste de la gentillesse ? Mes larmes cessent finalement alors que je découvre une nouvelle question de la part de l’étudiante. D’un ton calme, je lui réponds.

-Alix.

Je sèche les dernières larmes présentes sur mes joues avant de ranger le mouchoir dans ma poche. Je souffle un bon coup, remettant mes idées en place.

-J’aimerai les retrouver tu sais…Seulement, tout est si flou dans mon esprit. Je ne distingue que des visages plus ou moins nets… Je ne les reconnais pas pour la plupart…

Je serre les poings. Pourquoi suis-je si énervée tout d’un coup ? Ils tremblent, j’ai l’impression de voir cette Alix que je hais tant dans mes cauchemars. Je ferme les yeux, essayant de me calmer comme je peux. Puis, d’une petite voix je sors.

-Pourquoi ? Pourquoi veux-tu m’aider ?

Ce problème ne la concerne pas, c’est le mien.

Shizuka la regarda , ne disant rien, juste l'observant. Elle avait saisit le mouchoir qu'elle lui avait tendu précédemment et essuyais ses larmes avec. Mais avec l'expression inexistante sur le visage de Shizuka on pourrait croire que cela la laisse indifférente mais bon. Elle s'occupa juste de retenir ce qu'elle disait, se fichant de ce qu'elle faisait ressortir. Alix donc ? Cela était noté dans sa mémoire. Puis elle dit son problèmes avec les visages, le fait qu'ils sont flou. Cela n'était pas grave pour Shizuka, cela n'était que de simples détails, elle pouvait les combler en suivant son instinct tout simplement. Elle s'apprêtait alors à écrire quand elle lui posa une question. Elle se stoppa net. Pourquoi l'aider ? Oui pourquoi, au fond, elle se posait en partie cette question, car elle ne gagner rien derrière, et d'habitude elle se contre fiche des autres et de leur petits problèmes, enfin même si elle a une sauvage envie de les aider, elle fera comme si elle s'en fichait royalement. Enfin sauf quand il s'agit de problèmes de compréhension aux études, mais bref. Là elle pourrait très bien la laisser comme tel et continuer ses dessins tout en s'en fichant de son existence. Mais, sa situation, elle était spécial. Après tout, ce n'est pas tout les jours que l'on perd la mémoire, et puis elle ressentait quelque chose, ce quelque chose qui voulait faire qu'elle veuille l'aider, ce n'était pas de la pitié, ou même de la gentillesse. Non, non cela était l'espoir, l'envie qu'elle a de vouloir retrouver la mémoire, ce faible espoir qui l'anime, cela animait la faible poussière d'espoir qui vivait en Shizuka, cet espoir auparavant grand comme une montagne brisé avec le temps. Oui c'était cela. Alors elle se remit à écrire sur son cahier et le montra à Alix. Toujours avec aucune expression sur son visage.

"Enchanté Alix. Et pourquoi vouloir t'aider ? Et bien disons tout simplement que ton espoir de retrouver tes souvenirs m'a donné aussi espoir, l'espoir de pouvoir t'aider, alors maintenant je veux que tu me dises comment son ses visages, même si tu ne t'en rappelles pas correctement, même si cela est flou, fais moi confiance, après tout tu veux retrouver tes souvenirs oui ou non ?"

Puis après qu'elle ait eu le temps de finir de lire, elle tourna la page, tailla son crayon, et la re regarda, sauf que cette fois son regard voulait bien dire quelque chose, ce quelque chose était "Bon dit moi maintenant ces détails, j'ai de la patience mais il n'en faut pas abuser." mais cela dit de façon gentille. Puis finalement la fille en question s'assit à ses côtés et commença à décrire les visages. Et bien sûr Shizuka s'exécutait, en silence. Les parties flou qu'elle avait cité, elle ne les comblait pas tout de suite, elle s'appartenai d'abord aux détails dont elle se rappelait, et ensuite seulement elle comblait avec son instinct. Et c'est ainsi que les visages prirent formes. Des visages, réalisent, et qui firent un déclenchement chez la jeune fille à ses côtés. Elle ne dit rien, elle ne fit que l'observer, tendant les différents dessins vers elle pour qu'elle les prennent, puis elle marqua sur une nouvelle page.

"Tu n'as qu'à avoir ses dessins avec toi, et chercher si par exemple des élèves son comme les dessins. Ainsi, tu pourras leur demander certain détails qui pourront peut-être t'aider à retrouver doucement ta mémoire."