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SAVE ME FUCKER ! (Pv Sae Hee Maeda)

Invité
SAVE ME FUCKER ! (Pv Sae Hee Maeda)  Icon_minitimeMar 31 Mai - 21:27


Save me FUCKER !

ft. Sae Hee Maeda


La rentrée, on est d’accord, c’est le bad pour tout le monde. Mais ça l’est d’autant plus pour ceux qui arrivent en cours d’année et particulièrement pour ceux qui se retrouvent liés à une baston dès le premier jour. Je venais de passer une journée de merde et mon expression pouvait difficilement l’exprimer d’avantage. L’arcade saignante et la mâchoire serrée et salie par un poing crade, j’avais claqué ma langue contre mon palais avant de me retourner vers elle, les sourcils froncés.

Ses longs cheveux décolorés volaient encore au-dessus de son dos, soufflés par l’impact de nos épaules.  Elle devait pas mesurer plus d’un mètre soixante-dix et ses lèvres étaient encore rieuses, probablement parce qu’elle avait l’esprit ailleurs au moment des faits. Je ne doutais pas qu’elle devait avoir des pensées passionnantes pour ne pas m’avoir vu mais...

« Regarde où tu marches bouffonne ! »

C'était le moindre de mes soucis.

Je ne m’étais pas attardé sur la couleur de ses yeux ni sur son maquillage sur lequel elle devait avoir passé des heures et encore moins sur le super-top-spécial-édition de chez magasin-pour-riches-gamines qu’elle portait. Elle avait un joli minois et sans doute qu’il devait lui sauver la mise à bien des reprises mais cette fois faisait exception car je n'y accordai guère d'attention. Ma remarque était sortie aussi brutalement qu’une menace de mort.

۞ ۞ ۞ ۞ ۞

Alors non je ne me pas souvenais d’elle. Elle représentait juste un flash de couleurs et une vague forme dans ma mémoire, rien se rapportant à un visuel humain. C’était donc selon moi la première fois que je la voyais. J’avais intégré cette école il y a deux semaines seulement alors je ne connaissais pas encore toute l’équipe de natation. Elle ne me semblait pas montée comme une nageuse mais si il s’agissait d’une amatrice c’était tout à fait plausible. Ce qui m’étonna par contre, ce fut de la voir avec toutes ses potes au bord de la piscine extérieure et loin d’être habillées pour l’occasion. N’y accordant pas plus d’intérêt, j’enfilai mes lunettes de plongée autour de mon cou, mon pantalon de natation noir et rouge déjà sur moi. Je me rendis ensuite de l’autre côté, près du thermomètre pour connaître la température. 16°, peut-être qu’elle était trop basse pour elles donc qu’elles s’étaient ravisées. Il est vrai que moi-même j’avais espéré plus au vu du temps qu’il faisait mais tant que ça se situait pas à moins de 13, c’était bon pour moi. A côté, j’entendais leurs voix prendre du volume et du caractère. Une dispute ? Accroupi en face de l’eau, je relevai les yeux vers elles. Pas parce qu'elles m’intéressaient mais parce qu'elles me saoulaient.

« Mais oui, c’est bien connue ! MADAME Sae hee est trop parfaite ! Tu sais ce qu’on en fait des petites putes dans ton genre qui se croient mieux que les autres ? » cria une voix raillée.

God dammit. Il y a des centaines d’endroits plus propices aux disputes dans cette école, pourquoi fallait-il qu’elles choisissent celui-là ? Soupirant, je me relevai et allai prendre ma douche (extérieure) pré-nage. J’avais encore la tête sous l’eau quand j’entendis un plongeon. Enfin un plongeon... juste à l’écoute, on devinait qu’il s’agissait d’un plat et d’un plat majestueux. J’éteignis l’eau et me tournai. C’est là que je les vis partir tel un girls band pseudo-badass mais une manquait à l’appel. Et pour cause, c’était elle qui avait été poussée dans l’eau. Ok.

C'est à cause de ce genre de truc que l’envie puissante d’enfouir ma tête sous l’eau pour être enfin tranquille monte en moi mais à croire qu’aujourd’hui, le monde entier s’était décidé à rendre mon moment de plaisir, pénible à souhait, je dus me raviser, interloqué par celle qui venait de se faire victimiser.
Qu’est ce qu’elle me faisait là ? C’était quoi ça ? Une nouvelle forme d’aqua-gym ? Elle secouait les bras avant de violemment les frapper dans l’eau. Est-ce qu’elle faisait semblant de se noyer ? Je plissai mes paupières, non, pas pour mieux voir, mais d’un air de dire « what the fucking fuck fucking fuck fuck ? » Elle avait l’air de se noyer mais.. c’était improbable pour moi de concevoir qu’elle ne savait pas nager. Dans cette école tout le monde me paraissait tellement suspects. Le jour d’avant j’avais vu un mec au balcon faire semblant de vouloir se suicider pour que sa copine le baise une dernière fois - Rlly Nigga ? Mais si elle faisait semblant, je devais avouer qu’elle jouait bien. Je jetai un œil sur ma montre. Ca devait faire presque une minute qu’elle y était. Je regardai autour de moi, l’espoir vif mais bâtard que quelqu’un serait là pour s’en occuper à ma place. Et c’est vrai qu’on était nombreux. Il y avait moi, moi et mon désespoir accompagné d’une tonnasse de nerfs prêts à éclater mais my bad, il y avait personne d’autre que moi premier du nom pour la sortir de là si elle en avait bel et bien besoin. Je soupirai et regardai ma montre une deuxième fois, l’expression plus saoulée qu’inquiète. 1 min 20.  Je claquai ma langue contre mon palais. T’as beau être bonne comédienne, simuler une noyade aussi longtemps, à part si t’es expert en apnée, c’est impossible.

Courant sur le carrelage mouillé, mes pieds claquant le sol à chaque pas, je m’élançai dans le bassin, mettant assez de puissance dans mon plongeon pour l’atteindre presque aussitôt. Sous l’eau, je vis que son nez n’était même plus hors de l’eau. Je  poussai puissamment sur mes jambes et l’attrapa par la taille avant de la remonter à la surface. Je nageai en la portant sur mon épaule jusqu’au rebord le plus proche, la soulevant de mes bras pour la faire atterrir sur le pavé. God dammit, elle était pas grosse mais sortir un corps de l’eau n’était pas chose aisée. Je m’extirpai ensuite à mon tour, précipitant une main sur son cou pour entendre son poux. Lent.

« Tu faisais pas semblant.. » avais-je chuchoté à moi-même sans m’en rendre compte, les gouttes de mes cheveux mouillés tombant sur son visage.

Puis alors que je me rappelais mes gestes de premiers secours, elle se réveilla brusquement, crachant l’eau qui avait tenté de s’infiltrer dans ses poumons. Les yeux ronds, les traits tirés par la surprise et la peur, elle tenta de retrouver son souffle en inspirant plus fort qu’un aspirateur, ses mèches vertes plaquées sur le devant de son visage comme de vieilles algues. Sexy.

«Doucement. » lui fis-je en la lâchant, la voix trahissant très légèrement ma culpabilité. « Il faut respirer doucement. »

J'aurais pu la tuer.

« Je vais appeler l’infirmière, reste ici. » poursuivis-je en me redressant.

A ce moment-là, j'aurais jamais pensé qu'elle m'avait eu.
Invité
SAVE ME FUCKER ! (Pv Sae Hee Maeda)  Icon_minitimeMer 1 Juin - 5:41



SAVE ME FUCKER

Kenta - Sae-hee

Les bons menteurs lèvent la tête. Ils ne craignent rien. Les mauvais détournent les yeux. Comme pour se protéger.








« OH MON DIEU LES ABDOS DE JUNGKOOK ONT ÉTÉ RÉVÉLÉ, DOUX JESUS » me mis-je à beugler dans les couloirs, faisant se retourner quelques têtes curieuses devant mon si grand enthousiasme.

J'avais encore le magazine collé à mon nez alors que je virais dans le couloir de droite, ne prêtant nullement attention aux personnes face à moi. C'était malheureusement vrai, une fois que quelque chose concernait mon Kookie adoré, le monde semblait dépeuplé de toutes autres vies terrestres. Il n'y avait que moi et ce magazine, plus personne d'autres. Je relevai vivement ma tête du magazine après avoir lu l'anecdote accompagnant la petite photo surprise des abdos du plus jeune membre du groupe BTS, inspirant profondément avant de me prendre une épaule large contre la mienne, me décochant un petit cri mêlé à de ma bonne humeur dû au magazine. Mais ce rire se fana aussi vite que mon sourire lorsque la personne que j'avais bousculé me lâcha, impitoyable et méchamment :

« Regarde où tu marches bouffonne ! »

Oh Jesus, Lord of Mercy and Son of God, dites-moi que je rêve ? Mon teint passa violemment au rouge cramoisi de colère lorsque les mots vinrent à la rencontre de mes oreilles. Les mots étaient aussi tranchants que des lames de rasoirs, et même si j'avais eu l'idée saugrenue de m'excuser, il ne m'aurait certainement pas prêté attention. Crétin doublé d'un esprit de connard. Mon regard s'assombrit, ma bonne humeur disparu aussi vite qu'elle n'était apparue, et je tournai ma tête vivement vers une Saturn, cette dernière me dévisageant intriguée.

« Quel est le nom de ce connard » lui demandai-je, furieuse.
« Ah, c'est un nouveau au lycée. Je crois que son nom est Sasaki Kenta... »
« Sasaki Kenta » répétai-je, regardant sa silhouette furibonde disparaître du bout du couloir.

Eh bien, Sasaki Kenta, à partir d'aujourd'hui, je te ferai regretter amèrement tes mots indélicats. C'était une promesse.

***

Ok. Les pieds évitant tout contact avec l'eau froide, je dévisageai à travers mes lunettes de soleil le dénommé Sasaki. J'étais en tenue de sport, le regard fixant désormais l'eau pour remonter à nouveau vers le rouquin. Ok. Mes amies Saturn me regardèrent un petit moment avant de lâcher l'affaire. Non, c'était pas que je n'avais plus envie de lui faire payer quoi que ce soit, bien au contraire... Mais force était de constater que la photo de Jungkook faisait pâle figure à côté de ce connard de nouveau malpoli et grossier. Quelle tablette de chocolat, wow... Enfin, stop.

Si j'étais dans le groupe des Saturns, ce n'était pas pour rien. J'étais assez fêlée pour user de moyens drastiques pour attirer l'attention d'un mec ; j'allais simuler une noyade, alors que je n'avais nagé que deux ou trois fois dans ma vie. J'avais des bases, mais je faisais partie de ces élèves qui avaient régulièrement leurs règles dans le mois pour éviter de nager. J'inspirai profondément, avant de prendre la parole :

« Bon, l'une d'entre vous crie bien fort. L'autre, elle me pousse dans l'eau. Et... Toi, garde mes lunettes. Peut-être que d'ici quelques minutes elles vaudront plus chères que leur prix d'origine. ... Bon. C'est parti. »
« Mais oui, c’est bien connue ! MADAME Sae hee est trop parfaite ! Tu sais ce qu’on en fait des petites putes dans ton genre qui se croient mieux que les autres ? »
« Waw, ça venait du coeur ou qu- » commençai-je tout bas avant de me faire pousser violemment dans l'eau, m'arrachant un petit cri apeuré.

Ah les sales putes, maudis-je, ouvrant mes yeux dans l'eau chlorée. Un premier bras se fraya un chemin jusqu'à la surface, mes côtes me faisant un peu mal à cause du plat pathétique que j'avais fait. Je crachai maladroitement, battant irrégulièrement mes deux bras à la surface et évitant de trop respirer. Ca me parut beaucoup trop long, mais qu'est-ce qu'il foutait ce connard ? La vision un peu trouble à cause de l'eau, j'avais beaucoup trop de mal à le discerner, mais il était au loin, je le devinais à sa silhouette. Putain mais est-ce qu'il est entrain de prendre ses deux couilles et de se les frapper entre elles ? Parce que j'ai fortement l'impression qu'il s'en bat les couilles pestiférai-je, remuant comme une idiote.

J'eus un instant de doute. Un moment d'hésitation. Puis je ne réfléchis plus et croisai les doigts. J'avalai de travers, me laissant couler - bien qu'avec énormément de mal, mon  instinct de survie voulant à tout prix regagner la surface. Au bout de quelques secondes, mes mouvements se firent plus mous, ce qui m'effraya. Putain, allez, bouge enculé ! Ma tête me semblait plus lourde qu'à l'accoutumée, et je me doutais bien que ce n'était pas bon signe du tout. À ce même instant, je crus discerner le bruit d'un plongeon. Les sons s'étendaient, devenant incompréhensibles, et je me sentis tomber das les vapes.

Une pression contre ma poitrine me fit soudainement recracher de l'eau engouffrée dans mes poumons, et le son que je produisis quand j'eu voulu récupérer de l'air fut tout simplement... Pitoyable. Tout comme ma gueule actuelle, sûrement. J'étais choquée.

Bordel, j'ai failli mourir.

« Doucement. Il faut respirer doucement. »

Comble de l'ironie, il vient vraiment de me sauver la vie. Il m'a sauvé de mes conneries ce... Ce... Merde.

« Je vais appeler l’infirmière, reste ici. » termina-t-il en se levant.

Je suis vraiment cinglée.

« N... Non, il faut pas » bafouillai-je, ramenant mes cheveux en arrière, « s'il te plaît ... Je ne veux pas qu'elle me demande pourquoi je suis tombée dans l'eau... »

Je regardai le sol, un point près de mes pieds, des larmes d'angoisse mêlées à des larmes de crocodile m'obstruant la vue.

« Vraiment... Ce n'est pas nécessaire, je t'assure. »
« Comme tu le sens. »

Putain. Il haussa des épaules et poursuivit sa route, ne se sentant pas plus concerné que cela... il fallait que je fasse quelque chose, et vite.
Bordel. Je me redressai maladroitement sur mes jambes et vins lui agripper le poignet. OhLordofMercyJesusSonofGodGoodnessGracious. J'entrouvris mes lèvres et lâchai :

« Merci... Vraiment, merci beau-tchiiiouuu ... ! »

Flûte non, pas un rhume. Répétant ce même son trois quatre fois simultanément, lâchant le poignet du rouquin, mon corps fut pris d'un soubresaut, tandis que la chair de poule apparaissait sur mon épiderme. J'exprimai un petit râle las, dépitée que mon corps n'ait pas apprécié le choc des températures et entrepris d'essorer mon tee-shirt de sport, les gouttes de chlore tombant à mes pieds. Un froissement de tissu, et je reçus une serviette sur la tête. Touchant, décidément. Je frottai avec énergie mes mèches colorés et le visage, dévisageant Kenta.

« Merci » lui dis-je en lui tendant la serviette, « je... Hum. J'ai vraiment cru que... je ne sortirai jamais de l'eau. »

Je passai ma main dans mes cheveux emmêlés et égouttés, étirant un petit sourire timide. Je devais être aussi immonde qu'un chat mouillé, franchement... Ce qu'il faut pas faire pour obtenir ce que l'on veut.

« Je m'appelle Sae-hee... Quel est ton nom ? »

Bien que je le sache déjà, songeai-je, contrôlant de justesse un rictus narquois.




CSS par Gaelle
Invité
SAVE ME FUCKER ! (Pv Sae Hee Maeda)  Icon_minitimeMer 1 Juin - 7:04


Save me FUCKER !

ft. Sae Hee Maeda


« N... Non, il faut pas, » me retint-elle en bafouillant, la voix un brin fébrile sous la panique « S'il te plaît… je ne veux pas qu'elle me demande pourquoi je suis tombée dans l'eau... »


C’est là qu’elle ramena ses cheveux en arrière et que j’aperçus les larmes aux bords de ses yeux. Waw, tu pouvais difficilement avoir l’air plus pitoyable alors pendant une seconde je me tâtai. C’etait à mon avis pas la décision la plus intelligente du monde mais c’était son choix et j’avais déjà accompli mon devoir de citoyen alors rien ne m’obligeait à quoi que ce soit. Tant que je ne me faisais pas poursuivre pour manque d’assistance à personne en danger, c’était pas mon affaire. Alors quand elle insista une fois de plus, ayant peut-être perçu ma courte hésitation, j’acquiesçai et me relevai.

« Comme tu le sens. »


Il y avait aucune ambiguïté dans ma voix, aucun sous-entendu du genre « c’est claaair des amies comme les tiennes tu devrais les protéger de l’exclusion » ou de « t’sais ce que tu risques si t’as encore de l’eau dans les poumons mongolienne ? ». C’était vraiment comme elle voulait, ça me regardait pas -et dieu en soit loué-, j’étais plus concerné.


Une fois debout, je soupirai. Pas un soupire exagéré pour montrer à quelqu’un qu’on est saoulé, juste un micro soupire en regardant l’eau. J’avais un level de je-m’en-foutisme assez puissant mais je me voyais mal faire un plongeon avec une meuf pathétique (dans le sens qui inspire la pitié) qui venait de manquer de se noyer juste à côté. C’était peut-être un peu trop. Quand quelqu’un a un cancer des poumons parce qu’il a trop fumé, t’évites de te faire une roulée pépère devant lui. Putain. Toutes ces affaires auxquelles je finissais mêlé sans rien avoir demandé allaient finir par me rendre définitivement émo. Je commençais à penser avec trop de sérieux des choses comme « Aah putain, si seulement les autres n’existaient pas... »


Mais elle me réveilla de mon tombeau mental quand elle me saisit le poignet. Un brin surpris, je me retournai vers elle, l’air intrigué. Quoi ?


« Merci... Vraiment, » Ah oui c’est vrai. J’imagine qu’en ces circonstances on évite aussi d’oublier les formules de politesse. Elle se serait sans doute sentie encore plus mal si elle ne l’avait pas dit.


J’acquiesçai donc une nouvelle fois, pinçant mes lèvres dans ce que je voulais être un sourire de politesse mais qui ressemblait plus à de l’empressement « Pas de quoi. ». Je commençai à me défaire de son emprise mais elle resserra son étreinte un peu plus avant de la lâcher soudainement. « Merci beau-tchiiiouuu ... ! »


C’est en la regardant lutter contre la série de spasmes nasales qui suivit que je relativisai ma vie. Sa journée était définitivement pire que la mienne. Mais je finis par détourner le regard, gêné, avant de me rendre sur le banc près de l’entrée. Une fois là bas, je pris ma serviette et me tournai, pour constater, blasé, qu’elle n’avait pas bougé.


« T’attends quoi là ? Que je te l’emmène sur un plateau ? » lui demandai-je un peu revêche avant de finir par lui balancer et m’asseoir.  


Écartant les jambes et posant mes coudes sur mes genoux, je penchai ma tête en avant et me secouai les cheveux pour faire tomber le trop-plein d’eau. Pourquoi est-ce qu’elles étaient venues à la piscine sans serviette, hein ? C’était un lieu plus dramatique pour les bagarres ? Arrêtant d’y songer, j’entendis le bruit de ses pas sur le sol humide se rapprocher. Une fois tout près, elle me tendit la serviette, s’asseyant à côté mais à bonne distance tout de même. Enfin, finalement c’était la distance moyenne que les gens instauraient entre eux et moi.


« Merci. » me répéta-t-elle en bonne et due forme. « Je... Hum. J'ai vraiment cru que... je ne sortirai jamais de l'eau. »


Ouais, moi aussi, pensai-je sarcastique en soufflant doucement du nez. Mais en gardant ma position donc sans la regarder, je lui répondis plutôt, :


« Garde la serviette, je vais vite sécher » Il faisait beau, j’allais certainement être sec avant elle.
« Oh, merci alors. » me répondit-elle en souriant. Un sourire que je devinais seulement, sans le voir, juste en l’entendant prononcer.


C’est là que je me redressai pour coller nonchalamment mon dos à celui du banc. Normalement, ça donne toujours une sensation de froid mais l’eau sur mon corps était à 16° alors honnêtement la fraîcheur du banc me paraissait un peu pédé.  Je fermai mes paupières, appréciant mieux la chaleur des rayons du soleil. C’était agréable, il y avait au moins ça.


« Et.. tu devrais l’enrouler. Autour de toi. » finis-je par ajouter, ouvrant les yeux mais seulement pour regarder la piscine en face.


Elle portait un haut blanc. Et elle était trempée. Besoin d'un des(seins) ?
J’avais espéré qu’elle s’en rende compte par elle-même après qu’elle ait éternué et pour avoir viser son buste lors de mon formidable lancé de serviette mais il fallait croire que ses yeux humides lui obstruaient la vue.


Certainement gênée, je l’entendis et vis sa silhouette s’agiter. Je détournai le regard un peu plus, cachant le léger sourire qu’on pouvait uniquement lire sur mes yeux.


Quand elle en eut fini, et probablement pour changer de sujet -à moins qu’elle cherchait véritablement à discuter- elle se présenta, attirant mes yeux sur elle :


« Je m'appelle Sae-hee... »


« C’est ce que j’ai cru comprendre quand ta pote hurlait » Tu sais, juste avant qu’elle ne te pousse dans la piscine, manque de te tuer et nike mon après-midi, pensai-je assez fort pour que l’idée se manifeste sur mon visage.  


J'avais bien compris qu'elle voulait que je donne mon nom, elle avait prolongé les voyelles et je l'avais très certainement coupé avant qu'elle ne finisse. Mais je ne voulais pas le lui dire. C’était comme officialiser le fait que j’étais mêlé à cette histoire ou à sa vie, d'ailleurs sûrement remplie d’autres histoires de ce genre. Ca se ressentit car je ne répondis pas tout de suite. Il y eut comme un blanc, probablement gênant pour elle mais indifférent pour moi car j’étais occupé à penser. Néanmoins, car il y a un putain de néanmoins, j’étais persuadé que j’aurais pu tuer cette fille par simple méfiance alors quelque part en moi, dans un infime endroit mais bien réel, je ressentais de la culpabilité ou une sorte de besoin de rédemption alors..-


« Kenta. », finis-je par lui dire, hochant la tête, plus pour retenir un soupire qu’acquiescer. « C’est dommage, tu devais être l’unique élève de cette école à ne pas le connaître. Tu perds ce grand privilège. » lui dis-je, avec ironie mais sans grande amitié.


Mais pas ironie dans le sens « non je plaisante, personne ne me connaît en fait lol jsuis seul », ça, c’était faux à mon grand regret. Les élèves ici semblaient avoir un grand intérêt pour les nouveaux et j’en avais subi les frais. Ironique dans le sens qu’il s’agissait d’un privilège.


Ca ressemblait à une tentative de conversation, comme quoi, même à 18 ans on peut encore faire des progrès. Non pas que je souhaitais connaître sa vie ni qu’elle s’intéresse à la mienne, holaaa où tu vas toi ? Mais de toute évidence, on allait rester sur ce banc jusqu’à ce que l’un de nous soit sec et puisse partir -certainement moi donc- et je voulais savoir quelque chose. Ce n’était pas de la manipulation, car je n’y avais pas réfléchi dans ce but mais j’avais un petit espoir, inconscient et je ne sais pas pourquoi, qu’elle comprenne ce que je voulais dire et fasse allusion aux clans. Je voulais savoir si elle était l’une des partisanes de ces planètes d’aliens et si oui j’allais pas me fatiguer plus longtemps. Après tout, ses potes avaient pas l’air d’être des anges. Et si même Tobias me disait de me méfier de ces " putes de mort " alors il devait y avoir de bonnes raisons pour le faire.
Invité
SAVE ME FUCKER ! (Pv Sae Hee Maeda)  Icon_minitimeMer 1 Juin - 9:54



SAVE ME FUCKER

Kenta - Sae-hee

Les bons menteurs lèvent la tête. Ils ne craignent rien. Les mauvais détournent les yeux. Comme pour se protéger.








« Et.. tu devrais l’enrouler. Autour de toi. »

Hein ?

« Oh merde ! »

En effet. Utilisant la serviette tout d'abord pour tamponner mon visage, mes cheveux et finalement mes yeux, je m'enveloppai autour, cachant mon désarroi par une expression de gêne. Cela dit, je ne l'avais pas vu s'attarder sur la vision. Encore heureux. A un périmètre raisonnable car je n'avais vraiment pas envie de m'approcher d'un garçon à moitié nu, je le vis regarder droit devant lui, le corps étendu de sorte à profiter des rayons de soleil. Un je m'enfoutiste de première, c'était formidable, j'avais eu la bonne pioche. Je lui dis mon prénom, et alors que je m'apprêtai à lui demander le sien, je fus coupée dans mon élan. Si je n'avais pas été si bonne menteuse, j'aurais eu bien du mal à cacher mon agacement. Il me coupa, donc, stoppant sa phrase plutôt qu'il ne le souhaitait. Cela se voyait comme le nez sur le bout de la figure, c'était comme s'il me disait «  t'sais tes potes qui ont voulu te noyer y a dix minutes ? » de vive voix. Je rattrapai de justesse mon sourire, se transformant rapidement en rictus nerveux. Il ne dit  plus rien, laissant un petit silence entre nous deux. Je me mis à fixer les reflets des rayons de soleil sur l'eau, avant qu'il ne dise enfin son prénom... Suivit d'une petite phrase cachant un certain intérêt. Ahh... Je sais de quoi il parle. Un sourire en coin se traça de lui-même sur mes lèvres, et je lâchai, recroquevillant mes jambes contre mon buste :

« J'ai connu ça aussi, mais ça passe en moins d'une semaine. Les premiers jours sont vraiment surprenants, tu n'es inconnu de personne. Des filles qui se battent, des filles qui jouent, des garçons qui frappent et des garçons qui mentent... » je serrai mon poing en voyant l'image de Min-soo à la fin de ma phrase avant de me détendre, poursuivant tranquillement « tant que tu ne choisis pas de camp, ça devrait aller je pense. »

Je calai mon dos contre le mur, fermant les paupières après ma petite phrase. Il allait soit cogiter silencieusement en ce qui me concerne, peut-être me demander ce qu'il en était pour moi... Ou alors se demander ce qu'il allait bien pouvoir faire. Quoi que, étant donné le genre de personne qu'il était, il y avait peut-être moyen pour qu'il s'en foute complètement. Voyant ce qu'il restait de ses blessures de la fois dernière, sur son visage, j'en profitai pour poursuivre la discussion en faisant mine de me soucier de son état.

« Ce sont des Mercury qui t'ont fait ça » lui lançai-je, le fixant.

Vu la tête des bleus, ils devaient être plusieurs à s'y être mis, enfin je disais cela, mais je n'y connaissais rien en baston. Par chance je n'avais été embêté que psychologiquement, mais finalement, quel genre de bizutage était le plus douloureux sur le long terme ?

« Ils sont allés forts » dis-je, plus pour moi-même.

… Mais ça aurait pu être pire. Peut-être que tu ne peux pas t'empêcher de rendre les coups ? Un bad boy ça fait toujours son effet sur les midinettes, après tout, pensai-je, jugeant trop hâtivement, comme à ma grande habitude.

La serviette se réchauffait sur mes épaules, j'étais bien. Mes cheveux avaient une forme immonde, on aurait dit des algues colorées au sirop, ou des dreadlocks loupés. En passant mes doigts dedans, ça empira leur apparence, ils ressemblaient à des cheveux frisés de poupées Barbie. Une bonne douche serait la bienvenue, juste pour eux. J'étais vraiment prête à tout pour réussir un challenge, même à réduire à néant deux mois de soins capillaires intensifs. Peut-être que ce soir je ferai poser mon masque trois heures.

J'avais failli mourir pour ce défi que je m'étais imposée. Quelle mort complètement conne « Elle simule une noyade pour séduire un lycéen et finit finalement par réellement se noyer ». Et le pire, c'est que je savais que si c'était à refaire, je le referai sans aucun doute. J'espérai que je n'allais pas finir comme ce con de Moon qui avait simulé une tentative de suicide pour qu'une Saturn revienne dans ses bras.

Je n'étais pas si bête que ça, il n'y aurait pas de retournement de situation, je sais ce que je fais.
J'étais moins trempée que toute à l'heure, pas encore toute à fait sèche, mais ça allait me permettre de partir très bientôt. Il fallait juste que je m'assure qu'il ne m'ignorerait pas les jours suivants... Gardant une expression soucieuse sur le visage, j'attendis qu'il me rembarre ou quelque chose d'autre. Soit j'allais le saouler ou soit il allait me répondre normalement afin de tenter une sociabilisation. Ce n'est que mon avis, mais j'avais l'impression que le monde entier lui était indifférent. Comme si tout le monde était trop ennuyant pour lui.
Ou il est juste émo.

« Apprends-moi à nager » lui demandai-je, et je poursuivis, de sorte à ce qu'il ne proteste pas « tu sais très bien nager, ça se voit » oui ça tu l'as dit, Jungkook pleure dans les bras de Jimin en ce moment-même « je te paierai tu veux, ou je t'aiderai pour d'autres cours ! Je fais partie des meilleurs élèves de ma... »

J'appelai ça la technique Min-soo : en faire trop, pour qu'on cède afin de faire taire la pipelette qui piailler sans s'arrêter.
Ça se voyait qu'il aimait pas ça, mais quelque chose me disait qu'il ne me refuserait pas « son aide ».




CSS par Gaelle
Invité
SAVE ME FUCKER ! (Pv Sae Hee Maeda)  Icon_minitimeJeu 2 Juin - 1:34


Save me FUCKER !

ft. Sae Hee Maeda


« J'ai connu ça aussi, mais ça passe en moins d'une semaine. Les premiers jours sont vraiment surprenants, tu n'es inconnu de personne. Des filles qui se battent, des filles qui jouent, des garçons qui frappent et des garçons qui mentent... » me raconta-t-elle après avoir ramené ses jambes vers son buste. Puis elle rajouta, comme un conseil mais avec plus de légèreté « Tant que tu ne choisis pas de camp, ça devrait aller je pense. »


« Ouais » soufflai-je sans conviction, plus à ce à quoi j’étais en train de penser qu’aux propos qu’elle tenait.


C’était surprenant qu’elle arrivait encore à croire à ce genre d’idéal pacifique et assez """drôle""" qu’elle m’en fasse part à moi. Moi qui depuis la nuit des temps (enfin le collège mais mes plus vieux souvenirs remontaient pas beaucoup plus loin), me retrouvais mêlé à des histoires contre mon gré sans pourtant prendre le moindre parti. Puis c’était pas elle qui venait d’être embrouillée par ce que je devinais être des Neptunes ? Sauf si elle en faisait partie -chose dont je doutais étant donné sa carrure-, c’était franchement ironique ou peut-être que se faire jeter dans une piscine sans savoir nager, c’est ce qu’elle entendait par « aller ». A moins qu’elle était une Saturne, mais après réflexion, c’était pas comme si les combats moraux qu’elle avait décidé de mener m’intéressaient vraiment. Dans moins de dix minutes, elle et moi on allait redevenir de purs inconnus. C'était le putain de plan.


Elle finit par se caler elle aussi sur le dos du banc. Mes paupières étaient clauses mais je l’avais senti faire. Le vent était léger mais tout ce qui a de plus agréable. Il séchait mon visage tandis que le soleil le réchauffer. J’étais tellement bien calé que j’aurais pu m’endormir ainsi mais après un silence qui me parut long, elle me sortit de ma torpeur  :


« Ce sont des Mercury qui t'ont fait ça ? »


J’ouvris mes yeux lentement, me rappelant la cicatrice sur le côté de mon nez et la marque devenue légère sur ma mâchoire. Pour voir celle-là, elle avait dû me scruter un moment. Je tournai ma tête un brin penchée dans sa direction, posant mes yeux dans les siens. Maintenant que je la regardais droit dans les yeux, on me semblait plus près que ce que j’avais imaginé.


« Ils y sont allés forts », rajouta-t-elle un peu plus bas et avec une sorte d’intérêt tout en continuant de fixer ma mâchoire. Après ça, elle remonta ses yeux dans les miens et on se vit pour la première fois « vraiment ». C’était comme si je réalisais tout d'un coup sa présence. La présence d’une personne, d’une fille, à côté de moi et en train de me parler comme si c'était tout à fait commun.


Je détournai les yeux après pas plus de trois secondes, profitant de l’occasion pour me redresser, ma tête s’étant presque laissé tombée en arrière pendant que je profitais du soleil. Je lui répondis en fixant l’eau, plissant légèrement les paupières à cause de la lumière.


« Il y est allé fort*, » la corrigeai-je en me remémorant la scène, une précision qui était plus importante pour moi que pour elle « les autres ne m’ont pas touché. » Ce qui ne signifiait pas qu’ils n’avaient pas essayé mais il n'y avait aucune importance à ce qu'elle le sache.


Je tournai ma tête vers elle quelques secondes tout en repensant à ce con de Tobias. Ce bâtard m’avait frappé alors que je m’étais arrêté dans mon élan, surpris de voir sa tronche de merdeux ici.

Puis je vis que ses yeux étaient posés sur mes poings, poings que je regardai à mon tour, curieux de savoir à quel point « ça » se voyait. Et « ça » se voyait suffisamment pour comprendre. J’entremêlai mes doigts ensemble, posant ensuite mes poings liés juste en dessous de mon entre-jambes. Je n’avais pas tenté de les cacher, qu’elle comprenne que je rendais les coups ne me contrariait aucunement, même plus, je ne voyais pas en quoi ça pouvait poser le moindre problème ou confusion -puis je m’en battais les couilles. Cependant je me sentais scruté à la loupe alors j’avais inconsciemment changé de position pour lui faire détourner les yeux. Mais tout ça s’était passé très vite. Je relevai mes yeux vers elle.


« Puis c’pas pire que de se faire noyer  »


Elle arrêta de se toucher les cheveux pour me regarder et je crois qu’elle eut un moment de doute sur comment interpréter ma phrase. Il pouvait s’agir d’un reproche ou d‘une attaque, mais elle le comprit bien, il s’agissait d’une tentative « d’humour », quand bien même mon ton et mon regard restaient toujours aussi las et durs.


Pas de quoi en faire toute une histoire non plus, j’avais dit ça comme ça, sans bonne ou mauvaise intention. C’est là que la tournure des élèvements me fila entre les doigts. A croire qu’elle avait pris cette toute petite et légère ouverture à la socialisation comme une invitation à devenir amis. Fait chié. Elle me sortit l’improbable, faisant revenir mon visage sur elle aussi vite qu’il était parti.


« Apprends-moi à nager.
- Quoi ?, répondis-je la voix grave, presque agressive après un instant que j’avais utilisé pour me demander si j’avais bien entendu ce que j’avais cru entendre.
- Tu sais très bien nager, ça se voit, et-


God damn j’avais bien entendu.


Je te paierai tu veux, ou je t'aiderai pour d'autres cours ! Je fais partie des meilleurs élèves de ma classe et-... » A partir de là, j’avais arrêté d’écouter, d’avantage concentré sur ce qui se passait dans ma tête.


Elle venait de se noyer et elle me demandait ça maintenant ? Je comprends que quand on chute d’un cheval, il vaut mieux le remonter aussitôt pour ne pas se laisser envahir par la peur mais, … Vraiment ? Après s’être noyé ? J’étais pas dupe, le « maintenant » qu’elle avait prononcé, c’était le « maintenant » qui signifiait « maintenant maintenant. », je connaissais ce « maintenant » là, c’était le « maintenant » de mon père quand il me demandait un service avec une politesse étrangère aux habitudes.


« Apprendre à nager ? répétai-je, elle acquiesçant. Là tout de suite ? » poursuivis-je complètement éberlué, un sourcil arqué et la mine froncé par l’incompréhension et le « Mais t'as cru quoi toi ? »


Elle commença à ouvrir la bouche mais je compris tout de suite sa réponse dans ses yeux. Ça allait être un « oui mais ne me prends pas pour une tarée blablabla », j’en étais presque certain. Bien sûr, je disais pas qu’il aurait été forcément formulé comme ça mais… c’était l’idée.


« Il en est hors de question », la coupai-je aussitôt, levant un bras avant qu’il ne revienne sur ma cuisse. J’avais répondu comme on répond à un type qui demande à un autre si il aime les burgers. Bien sûr que j’aime les burgers et bien sûr que je ne vais pas passer des après midis à te regarder agiter tes pieds et tes bras dans l’eau alors que je pourrais profiter de tout ce temps pour nager tranquillement comme j’adore si bien le faire.

Elle ré-ouvrit sa bouche aussitôt mais je la coupai de nouveau, souhaitant pas particulièrement qu’il y ait un débat. C’était non, c’était non. Il y avait pas matière à discuter.


« Pas la peine d’y penser. Si t’as vraiment envie d’apprendre à nager, t’as qu’à t’inscrire dans un club ou demander au délégué de celui du lycée de te donner des cours, ça doit faire partie de sa fonction ou un truc du genre mais je. ne. te donnerai pas de cours. C’est pas mon job et puis j’en ai putain pas d’envie. »


Je finis ma phrase en me levant, la mine un brin contrariée. Ce qui ne manquait pas d’ironie, c’était que pour lui dire non, j’avais utilisé autant de mots que j’en avais prononcé depuis le début de notre conversation. En soi, ça faisait pas tant de mots mais venant de moi, c’était un sacré pas vers la communication.


Mais ce qui était le plus vexant n’était pas tant que je refuse, c’était que je le fasse aussi vite, que je fuyais l’idée même et l’exprime de surcroît avec des expressions aussi fortes sans me soucier de savoir -ou sans me soucier tout court- de la blesser. « Pas la peine d’y penser », « hors de question », et putain et surtout « pas envie ».  


Je commençai à marcher vers les vestiaires quand bien même je n’étais pas tout à fait sec.


« Mardi ! me lança-t-elle alors que je retirai mes lunettes de plongée d’autour de mon cou, à quelques pas de sortir de son champ de vision, Mardi même heure, je serai là ! »


Je ne lui répondis rien mais je levai les yeux en l’air et claquai ma langue contre mon palais. Si elle avait envie de venir, elle n’avait qu’à le faire mais il était plus plausible que je lui donne des claques que des putains de cours de natation.
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SAVE ME FUCKER ! (Pv Sae Hee Maeda)  Icon_minitimeJeu 2 Juin - 6:24



SAVE ME FUCKER

Kenta - Sae-hee

Les bons menteurs lèvent la tête. Ils ne craignent rien. Les mauvais détournent les yeux. Comme pour se protéger.










« Puis c’pas pire que de se faire noyer » asséna-t-il soudainement, me faisant arrêter tout mouvement dans mes cheveux.

Je ne sus pas trop comment réagir pour le coup, mon visage partagé entre l'amusement et l'incompréhension... Pour rester sur le visage amusé. Ca se sentait qu'il n'avait pas l'occasion d'être souvent drôle, je ne pouvais que l'excuser. Avec sa tête et son attitude plus que réservées, il faisait plus penser à Shadowlord qu'à Gad Elmaleh. Puis, je me figeai, le regardant fixement pendant que lui était ailleurs.

C'est comme s'il m'avait donné la permission de le détruire en me tendant cette perche. Totalement inconscient de ce qui allait se passer. C'est avec énergie que je lui demandai, déterminée :

« Apprends-moi à nager.
- Quoi, éructa-t-il, choqué. »

Ah non mais là trop tard, je t'ai hameçonné mon poto, ricanai-je dans ma tête.

« Tu sais très bien nager » enchaînai-je, sûre de moi.

Vous connaissez l'expression du « non je veux pas faire ça » ? Elle se lit actuellement sur son visage, décomposé.

« Je te paierai tu veux, ou je t'aiderai pour d'autres cours ! »

Ma victime semblait ne plus me voir pendant mon discours. His body is here, his soul is near. C'était juste exceptionnel, si j'avais eu la possibilité de rire je l'aurais fait depuis bien longtemps !

« Je fais partie des meilleurs élèves de ma classe et-... »

Je pouvais même lire ses pensées, actuellement tel un médium entendrait distinctement ses songes : non je veux pas faire ça, putain elle casse les couilles cette meuf merde non c'est mort.

« Apprendre à nager ? Là tout de suite ? »

Non, penses-tu ! L'année prochaine après avoir éclaté toute ta fierté, en signe de paix et d'amitié ! J'hochai de la tête pour lui répondre, évitant une réponse orale très cinglante qui n'allait pas du tout avec l'attitude simple que je lui montrai. On aurait dit qu'il était torturé comme les protagonistes dans les films Saw. Ne manquant pas de cran, j'allais poursuivre mon plaidoyer lorsqu'il me prit de court, décidé et sûr de lui :

« Il en est hors de question. »

Ça c'est ce que tu penses, me retins-je de lui lancer, fière. Sa réponse avait sonné comme une évidence, comme si le contraire était inconcevable – pour lui c'est plus qu'inconcevable. À première vue, il semblait tout sauf sociable, alors pas sûr qu'il ait eu une queue monstrueuse derrière lui lui demandant de lui apprendre les rudiments du crawl. J'allais poursuivre mais, décidément, il ne me laissait aucune occasion pour en placer une. Enfoiré.

« Pas la peine d’y penser. Si t’as vraiment envie d’apprendre à nager, t’as qu’à t’inscrire dans un club ou demander au délégué de celui du lycée de te donner des cours, ça doit faire partie de sa fonction ou un truc du genre mais je. ne. te donnerai pas de cours. C’est pas mon job et puis j’en ai putain pas d’envie. »

Mais il parle, songeai-je surprise. Il sait formuler plus de six ou sept mots par phrase, incroyable ! Le regardant avec de gros yeux plus par la surprise qu'il puisse placer autant de mots dans une phrase que de sa réponse plus que désintéressée de ma proposition. Etirant un sourire très amusé – et sincère surtout, je n'avais pas fait attention – je le vis se redresser, encore plus saoulé par l'univers que toute à l'heure. J'en profitai pour me redresser également, le regardant se diriger avec motivation et détermination surtout à l'intérieur, puis après l'avoir assez regardé de dos, je lui lançai, encore plus chiante qu'il ne semblait le deviner déjà :

« Mardi ! Mardi même heure, je serai là ! »

Les poings sur les hanches, sa silhouette disparut de ma vision, et j'inspirai profondément. J'attendis quelques minutes,histoire de profiter des rayons de soleil encore un peu... avant de me diriger vers mon casier, à l'intérieur, pour prendre mes affaires sèches et de me rhabiller dans une cabine. À l'entrée de la piscine, il y avait les deux Saturn de toute à l'heure qui m'attendaient, curieuses et avides de détails.

« C'est bon, j'ai ferré le poisson » leur lançai-je, mon sac contre mon épaule.

J'éternuai juste après ma phrase, râlant du bruit sourd que j'avais provoqué et les suivis jusque dans les dortoirs du pensionnat. J'étais curieuse du déroulement de cette aventure, j'avais hâte !




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