Entrer dans une nouvelle école, c'est un peu comme arriver en taule. Faut se faire connaître, respecter, craindre. Moi, j'le vois comme ça. Les p'tits pisseux qui arrivent, flippant à mort, cherchant un plan pour s'orienter, j'en bouffais trois ou quatre au petit déj à l'époque. Donc, no way. Demander son chemin, c'est encore pire. Un truc de putain de bonne femme. Moi, j'suis pas comme ça.
J'arrive, je franchis les portes, une main dans la poche, l'autre qui tient mon sac. Le menton haut. Et surtout, ne pas ciller quand on croise le regard de quelqu'un d'autre.

C'est grand. C'est le seul truc qui me vient à l'esprit. Avec lenteur et un regard blasé, je découvre les lieux. L'image de la taule me revient dans la caboche. Une école, c'est rien de plus que ça. Une saloperie de prison. Où, dès l'enfance, on bourre le crâne des gosses. En inculquant les notions d'études longues et contraignantes pour bien vivre. Je rejette pas l'éducation par flemme (enfin, si, un peu) mais par principe. Savoir résoudre un putain de problème d'écoulement de flotte dans une baignoire t'aidera en rien dans la vie. Et ces putains de profs... Ces connards de Monsieur je sais tout. Qui ont la gaule de voir une petite classe à l'écoute, qui jouissent bien des années plus tard en se disant qu'ils ont marqués certains élèves à vie avec leur leçon de merde. Gerbant.
Avoir de la répartie, savoir se défendre, avec les poings ou les mots, ça, ce sont des choses utiles. Y a pas d'école pour ça. Enfin, si. L'école de la vie. J'ai plus de respect pour le clochard du coin que pour ce putain de dirlo qui doit rouler en BMW. Qui gagne sa croûte en posant son cul sur une chaise et en filant des ordres à des pauvres cons qui ont l'impression de recevoir un susucre quand on leur dit qu'ils ont fait du bon boulot.
Je continue d'avancer sans trop savoir ce que je cherche. Ma piaule pour aller pioncer ? Un carré d'herbe pour aller pioncer ? Une salle de classe pour aller pioncer ? Au final, le but est le même. Donc, autant trouver un coin pénard . Et là, en marchant, c'est le drame. Mon sac est à moitié ouvert et en me retournant, je vois quelques unes de mes affaires au sol. Un paquet de clopes, un T-Shirt et d'autres conneries du genre. Pas des trucs auxquels je tiens vraiment mais vu que j'ai pas grand chose, ce serait con de les laisser là. Sauf que... Si je me baisse, mon cul offre une cible facile. Sans pour autant m'attendre au coup de la savonnette, ça me ferait mal de me prendre un coup de pied.
Alors, petit bug. Je reste là, comme un con, à scruter mes affaires. Au moins... Je sais pas, une bonne minute.

Et c'est là qu'un putain de connard arrive et shoote dedans. Inévitable j'ai envie de dire. Peut être la faute à pas de chance. Mais étant très con, par principe et pas nature, j'attrape le mec par l'épaule avant qu'il se tire.

- Eh mec, mis à part être con, tes parents t'ont rien appris ?

Certains regards s'attardent vers nous deux. Je vois là une chance de faire parler de moi. Suffit juste de pas s'en prendre plein la gueule et je serais assuré d'être peinard et bien installé. Pas de réponse de mon interlocuteur. C'est cool. Pas besoin de me chauffer, ce mec m'a déjà fais griller deux ou trois durits. Sale enfant de putain

- Grosse fiotte de mes deux, j'te cause. Tourne toi et ramasse ce que tu viens de saloper.

Il en foutu partout... Le sang a giclé à mort...J'ai l'air de quoi moi maint'nant...D'un coté, il saura que mieux pas m'faire chier quand j'd'mande rien...Putain... D'vait être en mode Suicide le mec ou quoi? Alors qu'j'm'essuie un peu l'front, le bruit d'une engueulade s'répercute à mes oreilles. Cette voix, inconnue au bataillon, un nouveau? J'ai pas d'urgence, la coke a été livrée...Traduction: j'ai dû m'lever vers 4 heures du mat et balancer un paquet; Connard d'Vieu, même ici pas possible d'pioncer une nuit complète...Kay là l' a été cool à sa manière, j'ai eu à m'tapper c'tte corvée qu'hier, houai, tu l'sais pas mais ça r'vient à un cadeau d'la part d'mon Padre... Mais dire merci: Nunca, Never! ...Surtout à lui.

Bon, s'passe quoi alors? J'm'approche, état des lieux: un P'tit Bourge l'genre Artisto ou Heckler, si j'm' plante dans les noms au passage...Un grand brun vach'ment canon l'tient par le col, des affaires à terre, d'ce qu'j' capte, l'Friqué a shooté dans ce qu'est tombé...Forcément l'autre l'a mauvaise, j'comprends...Un sourire sadique sur les lèvres j'espère voir du sang, qu'il le cogne, lui fracasse la tête contre l'mur comme j'ai fait avec la Blondasse dans la chambre qui a commis l'Erreur s'dévoiler...Quelle Naze, disant rien elle aurait été la première Chose officielle qui risquait rien avec moi dans les parages...Mais faut croire qu’l'honnêté...garde des adeptes toujours...Haha... Bad Game, try Again...

L'Con, son cerveau s'allume pas à tout les étages, l'v'là qui provoque ouvertement l'nouveau...Hop, un coup en pleine face! Bien cherché, encore un qu'a jamais appris à s'taire... Caché par un élément d'la déco j'observe, ça va finir à l'infirmerie...Voire à l'hosto...Ou la Morgue?! J'sors un mouchoir pour m'l'passer sur l'reste du visage, le sang quand ça sèche, ça colle...J'aime pas c'tt sensation...J'l'préfère frais. L'ton monte, j'lèche un peu du liquide rouge sur mes doigts, l'goût d'fer déroute un peu, puis après, ça passe...Kay, j'évite d'en abuser, sinon vive les infections et tout l'bordel...No, Gracias, j'ai donné, Chico...

Tiens... L'Con vient d'finir à terre, ho mais quelle surprise! Veut rien entendre...Va prendre cher, j'sens que les Choses vont plus l'r'garder autant qu'avant...Pas d'Chance...Comme j'le plains...PAS! L'spectacle m'éclate, voir c'pauvre type s'faire démonter la gueule m'rappelle pas mal de souv'nirs, un des rares trucs qui m'a toujours plu à la Maison...'fin Maison, Close oui, au moins là bas, casser un bras, fracasser une jambe avait pas d'conséquences...En fonction d'la Cible et d'éviter les Civils, au risque qu'ton Enfer d'vienne encore plus Glauque, houai, c'tait possible...

Fin du combat, ho déjà? Faut dire, l'Artisto (Heckler) a dégusté, qu'j'irai bien lui planter ma lame dans l'dos: quoi, la Lâch'té, m'en tape moi, si j'ai envie d'évacuer ma Haine, rien à foutre d'ces considérations! A terre, la gueule r'faite, l'Nouveau a l'air un peu calmé après lui avoir offert quelques coups. Lui donner un coup d'main? Au mec canon, hein pas au Machin qui bouffe l'carr'lage! J'f'rais p'être mieux d'aller plus loin moi...Déclip du portable pour vérifier l'heure. Houai, c'est genre, mais t'façons, l'a dû r'marquer ma présence, l'blond platine c's'pas discret, ça détonne dans l'grand hall majoritair'ment sombre. Tant pis, s'il montre son coté ROUGE j'm'casse, en vitesse.

*(ROUGE = nom donné à l'aspect le plus violent et meurtrier de Xi Wang, pour toi = si la colère n'est pas encore passée)

(j'espère que ça ira, j'ai pris quelques libertés, n'hésite à dire si elles sont mal venues, MP ou chatbox, comme cela te convient le mieux. J'espère que ça te va)

Il ne me réponds toujours pas. Et la seule impression que j'ai, c'est de voir un sourire flotter sur son visage. Comme si le fait de m'ignorer était hilarant. Ça doit l'être pour lui. Et là, c'est le déclic. Enfin, l'oubli de soi je dirais. Avant même que je prenne conscience de quoi que ce soit, mon front s'avance vers son nez. Ça en deviendrait presque beau cette façon de faire. Le sang gicle, le type tombe à terre. Je m'essuie le front et le regarde en penchant la tête.

Nous sommes entourés maintenant. J'entends un léger bruit de fond, comme un bourdonnement. Ou alors, c'est peut être juste l'excitation, la peur, l'inconscience qui fait battre mon cœur tellement vite que je l'entends. Alors, je continue. Oui. Je donne des coups de pieds. Quelques un seulement. Il n'y a pas assez de contact dans cette façon de faire. Et j'ai besoin de me sentir partir pour oublier que ce mec a juste shooté mes affaires (dont je n'ai strictement rien à foutre). J'ai besoin d'avoir du sang sur les mains pour oublier qu'il a sûrement une famille, des amis et que je le cogne pour rien. 'Fin. Moi, ça me fait du bien de le cogner. Alors, va savoir si ça compte. Je sais que comme ça, on m'oubliera pas tout de suite. Et lui se rappellera de moi toute sa putain de vie. Je lève mon verre pour qu'elle soit longue !

Agenouillé sur son corps, je cogne, je cogne, je cogne. Quelque chose me mouille le bras mais je n'y prête pas attention. Un petit goût de sang se loge dans ma bouche. Je crois que je me suis mordu et ça m'enrage encore plus. Comme un clebs qui vient de comprendre que c'est l'heure de la pâté. Je frise la perte de contrôle totale. J'essaie de reprendre pied alors je tourne le visage vers la foule. Une foule de visage inconnu, c'est tout ce que je vois. Sauf... Là. Je vois un mec qui sourit. Qui se sent bien devant ce carnage. Un petit blond.

Mon dernier coup de poing dérape sur le sol. Et là, je vois de la flotte sur ma main. Je sais que je suis en train de chialer. En y réfléchissant un peu, je saurais même pourquoi. Mais je le fais pas. Pas plus que je n'essuie les larmes qui coulent. Je me contente de regarder les visages qui m'entourent avec écœurement. Certains se barrent rapidement. Ils doivent probablement se demander qui est ce psychopathe qui chiale alors qu'il vient de rouer de coups un mec. J'avoue que des fois, je me le demande aussi.

Je ramasse mes affaires que je fourre dans mon sac sans un regard pour le pauvre mec au sol. Je me sens mitigé. Je ne sais pas si je dois chercher une pauvre victime supplémentaire pour me détendre ou m'écrouler tant je me sens épuisé. Alors, je me lève et m'approche du blondinet en question. J'essuie le sang qui me coule de la bouche (j'ai du me mordre plus fort que je ne le pensais). Mais je ne pense pas que ce geste soit utile. Je laisse probablement une marque rougeâtre à la commissure de mes lèvres. Un peu plus ou un peu moins...

Je me poste devant le gars et me contente de le scruter sans un mot. Il est plus petit que moi. Blond. Et a l'air complètement taré. Ça m'effraie pendant quelques secondes. Le temps de me rappeler que je fais partie de ces gens là maintenant. Pourtant, un petit rien de ce que j'étais avant me pousse à dire :

 - Merci.

C'est à n'y rien comprendre. Surtout pour lui. Mais moi, ça me fait du bien. Je remercie un inconnu, complètement allumé probablement, pour m'avoir permis de revenir.

* (Mon Espagnol et mon Anglais peuvent être incorrects, car scolaires)

(Je prends une nouvelle liberté, comme je n'en pas l'habitude, il se peut que je fasse du Master Rp, dans ce cas, dis le et je supprimerais le paragraphe concerné, celui avec la Demoiselle)

Peu à peu, la foule décide d'aller ailleurs, tant mieux, dev'naient lourds, pourtant ici les bastons s'déclenchent plus vite qu'ailleurs, dans une boite de strip elle s'annonce avant, par des gestes, des attitudes, dans un bar, les insultes pleuvent avant et pour finir les bordels: moins évident, une histoire d'climat, ça s'détecte avec l'habitude, là RIEN, nada, nothing. 'lors pourraient aller bouger leurs culs plus loin et lui foutre la paix: ha message subliminal intercepté, s'taillent, pas trop tôt! J'm'enfonce les ongles dans les paumes à mort pour m'ret'nir, j'veux l'prendre dans mes bras...l'câliner. Attention, confondez pas avec d'la pitié, aucune ressemblance! Lui parler? J'ose pas, son état m'ramène en arrière, du temps où j'accorchais la jupe d'cette Chose qu'j'app'lais encore Maman... Quand j'pensais naïv'ment qu'elle m'sortirait d'c't taule: un jour...Gamin stupide!
Kay, go r'tour dans l'Présent, l' Memory Train n'amène jamais rien d' bon...Nouveau sourire, j'ai pas plus con à l'esprit, nan.