Les jeux vidéos domineront On peut être tout ce qu'on veut dedans ! :3
feat. Eren & Nakaa ☆
La vie c'est de la merde. Voilà la pensée super sympathique qui me hantait ce matin-là. Bah oui. J'avais passé la nuit à jouer aux jeux vidéos en ligne, avec mon partenaire favori, sans m'arrêter. Et même lorsqu'il avait fini par se déconnecter, tard, j'avais continué. J'étais comme ça. Au bout d'un moment, j'en avais eu marre, ma tête s'était mise à me tourner, mais certain que je n'allai pas dormir ou que j'allai faire des cauchemars, je me suis forcé à continuer. Comme d'habitude... Je me présente, moi, et ma Vie De Merde... Mais aujourd'hui, alors que je me levais en remuant justement ces bien joyeuses pensée dans mon petit cerveau, je me souvins que sur un des nombreux forums liés aux jeux vidéos sur lesquels je passais ma vie entière, une rencontre IRL avait été organisée. Oh non... Je me souvins aussi que mon meilleur partenaire de jeu m'avait demandé d'y aller. Je n'avais pas voulu. Mais il avait insisté. Alors, j'avais accepté. J'aimais pas ça. Voir du monde, j'aimais pas ça. Parler aux gens, j'aimais pas ça. Faire connaissance, j'aimais pas ça non plus. C'est con hein ? Désolé, mais la sociabilité et moi, ça fait trois mille. C'est comme ça. Alors je crois bien que me rendre à une IRL était sûrement la dernière chose que j'aurais pensé faire dans ma vie. Si je jouais aux jeux vidéos, c'était essentiellement pour me déconnecter de la réalité, et e défouler violemment sur des gens que je ne connaissais pas, et qui ne restaient que d'insignifiants avatars virtuels pour moi. Alors franchement, les rencontrer en vrai, ces avatars virtuels, j'avais du mal à imaginer. Mais bon. Je n'étais pas totalement indifférent. S'il y en avait bien un que j'appréciais, c'était mon partenaire de jeu. Celui avec lequel je me battais, celui contre lequel je me battais. J'avoue qu'on s'était plusieurs fois bien amusé tous les deux. Dur à avouer, mais vrai. J'avais bien envie de voir à quoi il ressemblait quand même. Surtout si c'était un garçon. Allez savoir pourquoi. Je déteste les filles. Moi qui ne faisais en aucun cas attention à mon apparence, je fis comme d'habitude. J'ouvrais mon armoire, et y piochait un T-shirt au hasard, un pantalon au hasard, et un gilet au hasard. Y a pas besoin de se compliquer la vie hein. Ouais, j'suis sobre moi, c'est mieux. Bref. J'étais donc vêtu d'un simple T-shirt blanc à manches courtes, accompagné d'in pantalon noir et d'un gilet rouge. Un peu près comme d'habitude quoi. T-shirt blanc pour aller avec mon teint, pantalon noir pour aller avec mes cheveux, gilet rouge pour aller avec mes yeux. Logique. Il n'y a décidément rien de mieux que la simplicité en ce bas monde. Pourtant, vu les pensées qui m'agitent toute la journée et qui secouent dans tous les sens mon pauvre cerveau, je suis bien loin d'être simple, moi. Bref. C'est donc dans un élan d'incroyable bonne humeur que je pris mon ordinateur à une main, ma sacoche avec de quoi déjeuner dans l'autre, avant de sortir de ma chambre en faisait bien attention à ne pas réveiller Heather, soit la fille à qui je n'avais aucune envie de parler. Oui, j'avais pour habitude d'être perpétuellement accompagné de mon meilleur ami l'ordinateur. Et aussi l'habitude de prendre de quoi manger dans un sac, pour ne pas avoir à rentrer au bahut en pleine journée. Car je n'allais pas tout le temps en cours non plus. Y a que moi qui décide de comment je mène ma vie non mais. La rencontre avait lieu dans le parc, près de Sei Gakuen. J'étais presque sûr de voir des gens de là-bas. J'espérais juste que mon partenaire préféré de jeu n'était pas un de mes bourreaux, tout simplement, pas quelqu'un que je déteste ou qui me déteste. Car j'avoue quand même que j'étais assez intéressé à l'idée de le rencontrer, malgré mon appréhension quant aux IRL en général. Et je l'appréciais quand même. Arrivé au lieu du rendez-vous, je restai là, debout, tentant d'apercevoir quelqu'un qui pourrait me faire comprendre que j'étais au bon endroit. Le truc, c'est que je ne m'attendais pas à tomber sur lui directement. Comment je l'ai reconnu ? Son bracelet orné de clochettes à son poignet voulait tout dire. C'était mon partenaire de jeu. Grand en taille, il devait me dépasser de deux bonnes têtes. Imposant, peau bronzée, vêtu de couleurs flashy. Il n'avait pas l'air désagréable. M'approchant de lui, je réfléchis quelques secondes à la manière dont j'allais l'aborder. Ce n'était jamais moi qui lançais les discussions, d'habitude. J'étais nul pour ça, et malgré moi bien trop renfermé. Mais j'allais devoir faire un effort. Ravalant mes appréhension et ma pseudo-"timidité", je m'approchai de l'imposant pseudo-inconnu, me tordant complètement le cou pour le regarder en face. Mon dieu c'est un crime de me dépasser d'autant de centimètres. Et là, haussant un sourcil, lui indiquant du regard que je l'avais reconnu, je murmurai, de mon habituelle voix éteinte : _ Tiens, salut, cher partenaire de jeu. Puis je baissai les yeux, avant de rajouter sur un ton presque un peu trop modeste : _ Je suis le joueur de Lonely Soul, si tu vois qui c'est... Évidemment qu'il voie qui c'est, puisque c'est mon personnage, soit le personnage avec lequel il a le plus joué je crois. Faudrait que j'aille me taper la tête contre un mur. Bref. Lonely Soul, c'est bien déprimant comme pseudo. N'empêche quand je m'étais inscrit, j'avais pas prévu de me faire des "cyber-potes", alors bon... Esquissant un minuscule sourire, - vraiment minuscule hein - je le regardai de la tête aux pieds. Et ensuite, je rajoutai, toujours de ma voix qui ressemblait plus à un murmure qu'autre chose : _ Ça fait pas mal de temps que je me demande comment tu peux bien être IRL. Puis je me mets à rire. Quand je dis rire, j'entends laisser la commissure de mes lèvres se soulever encore d'un demi centimètres, ce qui est un vrai exploit pour moi. C'est pas de ma faute si depuis trois ans, je ressemble à une console de jeux en mode off. Non, c'est vraiment pas de ma faute.
HRP : Voili voilou comme quoi Eren fait des efforts o/
Je m'attendais à tout, vraiment à tout, sauf cette rencontre. Ce garçon gigantesque qui se trouvait debout juste en face de moi était alors mon partenaire de jeu. Celui avec lequel je me battais en équipe, celui avec qui je me payais de bonnes bastons amicales, disons. Genre je te défonce avec mes épées, tu me défonces encore plus avec tes guns. On faisait cela souvent, mais il nous arrivait encore plus de nous battre ensemble, en équipe. Nous nous connaissions tellement bien... Dans l'univers du MMORPG, j'entends. Sinon, que savais-je de lui en dehors de mon écran ? Rien du tout. Sans les clochettes à son poignet, je n'aurais même pas été fichu de le reconnaître. Donc, j'avais fait un effort. Et j'étais allé lui parler, simplement pour lui demander s'il voyait qui j'étais. J'suis con moi. Évidemment qu'il voie qui je suis. Je crois que je vais aller me taper la tête contre un mur... Donc, lorsque j'annonçai à mon partenaire que j'étais bien le joueur de son coéquipier favori sur le net, il parut surpris, très surpris même. Puis amusé. « Bien sur que je vois qui tu es ! T'es le meilleur partenaire que j'ai jamais eu ! J'avoue que je suis surpris, je n'aurais jamais pensé que c'était toi Lonely ! » Aïe. Un sociable. J'allais pas m'en sortir. Enfin, je n'avais rien contre lui, mais j'avais peur de ne pas savoir quoi dire ou quoi faire en réponse à ses sympathiques répliques, qui avaient apparemment été prononcées sur un ton très naturel. Il s'assit sur un banc, m'invitant à le rejoindre d'un signe de la main. Sympa. Non sérieux, cela devait faire au moins deux ans et demi que l'on ne m'avait pas fait ce genre de propositions. J'étais un pestiféré, un vrai. Genre les gens me prenaient tellement pour un garçon froid et détestable que je ne pouvais même plus montrer mes qualités potentielles. Si elles existaient, ces qualités, bien entendu. Car ça, j'en étais pas sur du tout. M'asseyant donc doucement à ses côtés en soupirant silencieusement, je lui souris. Enfin, je fis bouger la commissure de mes lèvres d'un demi-centimètre, ce qui signifiait bien un gentil sourire chez moi. Dès que je fus assis, il eu l'air de remarquer notre flagrante différence de taille. Me regardant quelques secondes, il se décida à quitter le banc pour s'accroupir devant moi. Merci. Au moins tu m'éviteras un torticolis, c'est généreux comme tout. Non non, ce n'était pas de l'ironie. Je suis comme ça c'est tout. J'étais presque certain qu'en continuant sur cette lancée, il n'allait pas tarder à se présenter, puis à me poser des questions. Plutôt logique en même temps, non...? Il annonça qu'il s'appelait Nakaaki, et qu'il avait été impatient de savoir à quoi je ressemblais. J'avais tiré dans le mille. En même temps c'était plutôt logique qu'il se présente, puisque moi même j'avais du aller le voir pour lui annoncer qui j'étais. « Si j'avais su que c'était toi plutôt, je serais déjà venu te voir ! Mais c'est cool que tu sois venu, j'suis content, vraiment. T'as continué la partie de cette nuit j'suppose ? Désolé de t'avoir lâché en plein dans cette campagne, mais j'pouvais vraiment plus. » Encore une fois, je lui adressai ce que j'appelais un "sourire" léger, mais pas hypocrite. Juste comme il faut. Alors comme ça il serait venu me voir plus tôt ? Celui voulait donc dire qu'il me connaissait au moins un minimum, à Sei Gakuen, bien qu'on ne se soit jamais parlés. Comme ça il était content ? Tant mieux. Même moi, je devais avouer que cette rencontre n'était pas comme je l'avais prévu, et que ça me semblait plutôt enthousiasmant. Directement, il attaquait le sujet des jeux vidéos, et cela me plaisait pas mal, de plus. Alors, je pris la peine de réfléchir deux secondes à ce que j'allais bien lui répondre. Il avait de la chance, je prenais le temps d'actionner les rouages de mon cerveau terriblement illogique rien que pour lui, puisqu'il m'intéressait plus que de coutume. Je poussai un minuscule soupir, passant une main derrière ma tête, le regardant, lui qui était enfin à ma hauteur. Il était brun, très bronzé, très grand - mais ça je l'avais déjà remarqué - et très musclé. Genre un Bastard à coup sur, j'en étais presque certain. Évidemment, j'avais déjà regardé son visage avant, mais à présent je pouvais l'observer un peu mieux. « Tant mieux si ça te fais plaisir alors. Ouais, j'ai continué hier. Ça a fini à cinq heures du matin, c'est pas grave si tu t'es déconnecté avant. » Je disais vrai. Ça ne m'avait pas gêné qu'ils s'en aille, je comprenais tout de même que les gens n'étaient pas tous comme moi, à faire des nuits blanches et à faire du mal à leur propre santé pour s'évader. Pour eux, le jeu était simplement un plaisir, il n'était pas indispensable. Pour moi, c'était un peu différent. Mais bon. Passons. Il fallait bien qu'on lance un sujet de discussion. Bon, les jeux vidéos, ce n'était pas une mauvaise idée. Mais bon. Étrangement, très étrangement, j'étais intéressé par ce garçon. Cela devait faire plus de deux ans que je n'avais pas manifesté le moindre intérêt pour mon entourage. Mais lui il n'était pas pareil, puisqu'il venait de l'univers que je préférais, et que c'était aussi grâce à lui que j'avais pu me défouler dans le jeu. Et apparemment, il savait déjà qui j'étais. Et je savais qu'il brûlait d'envie de me poser des questions. Alors, pour une fois, pour la première fois depuis des mois, j'allais faire un effort, et tenter d'avancer d'un petit pas dans le monde de la sociabilité. «Tu es à Sei Gakuen n'est-ce-pas ? J'en suis sûr. De quel groupe es-tu ? » Voilà. J'avais fait de mon mieux. À lui de s'occuper du reste.
Ah, ça faisait du bien de pouvoir s'assoir sur un banc, et, enfin, de regarder mon partenaire de jeu dans les yeux, sans avoir besoin de me tordre le cou. Faut dire, c'est pas lui qui est trop grand, c'est moi qui suis trop petit. Ou bien les deux ? C'est juste objectif non ? Il y a des pays où les hommes sont plus grands, et ça dépend aussi des préférences et des habitudes... Oh la, je réfléchis trop. À quoi servent ce genre de pensée ? Je me suis toujours demandé. Genre je vois une mouche. Ça se trouve la mouche elle a une famille, un boulot, des gosses. Ça se trouve cette mouche elle est pas assez payée pour nourrir ses gamins alors elle va partir annoncer sa démission à son patron, avant de se tirer une balle dans la tête. Ouais. Bon, c'est qu'une mouche. Et c'est inutile. Stop. Stop Eren. Calme toi. Tu t'embrouilles tout seul. Arrête tout de suite. Ah, voilà, ça va mieux. Concentre toi sur ce dénommé Nakaaki... Qui est enfin à ta hauteur, et qui te sourit comme si t'étais son pote. Quoique ce serait cool. Enfin bref. Vous l'aurez compris, je suis un malade mental, je sais. Il avait eu raison d'engager la conversation avec le sujet des jeux vidéos. De une, parce que ce n'est pas à moi d'engager les conversations. De deux, parce que les jeux vidéos, c'est le bien. Je lui annonçai que la partie de la veille avait fini vers cinq heures du matin, avant de soupirer, en rajoutant une question. Était il à Sei Gakuen ? Cela faisait presque deux ans que j'étais pensionnaire là bas, et je voulais savoir. Il me répondit avec un ton qui me semblait un peu trop enthousiaste : « Oui je suis à Sei ! Ça fait 5 ans maintenant...Et je suis un Bastard, mais toi aussi non ? Enfin c'est ce que j'ai cru comprendre, même si...excuse moi mais...je ne sais pas trop ce que tu fais dans ce groupe. Ou alors, tu caches vachement bien ton jeu ! Ceci dit, t'es un bon tacticien, c'est non négligeable ! » Moi ? Quoi ? Il a dit quoi ? Excusez moi d'être con, j'ai pas bien compris. Il sait que je suis Bastard, il l'est aussi, d'accord. Jusque là, c'est simple. Il comprend pas ce que je fais chez les bleus, c'est ça ? Je ne sais pas. Je hais les femmes. Elles sont horribles, manipulatrices, séductrices, dominées par la luxure, incapables d'assumer leurs pêchés capitaux. Et les Bastards sont à l'opposé de ces femmes là. Ensuite, il avait rajouté que j'étais bon tacticien, c'est ça ? Comment il aurait pu savoir ? Ah oui. J'suis con. Ça fait deux ans que je passe mes nuits à élaborer des plans de bataille avec lui sur le jeu. Réfléchis un peu, Eren. Alors... Il pensait que je cachais ma vraie personnalité et mes vraies intentions, tout ça parce que j'étais un bon tacticien qui voulait se faire passer pour un faible ? Pas mal comme idée. Mais c'est pas ça. En vrai, j'étais juste un pauvre mec qui ne vivait plus vraiment, ne prenant plus la peine de changer ce qui lui pourrissait l'existence, j'étais complètement paumé dans mon propre esprit, accro aux jeux vidéos et à la caféine simplement pour ne pas sombrer dans le sommeil et faire des cauchemars. Je sais, je suis un malade mental, je l'ai déjà dit. Et ce qu'il disait ne me vexait pas du tout, il avait raison. Et encore. Nakaaki rajouta alors, l'air de vouloir se justifier, que même sans muscles, je faisais sûrement mal, lorsque je le voulais. Mais va savoir que je ne tente pas de me défendre, et c'est cela qui fait de moi un être faible. Voilà tout. Oui, je pourrais défoncer toutes les femmes qui me répugnent si j'en avais envie. Mais je ne le fais pas. À quoi ça sert, après tout ? À satisfaire mon insignifiante personne ? Nakaaki soupira, passant les bras derrière la tête. Il reprit alors, l'air moins gêné, cette fois ci. « Arrête moi si ça te gêne, mais...'fin...pourquoi tu te laisses faire ? J'veux dire, les autres...tout le monde n'est pas cool avec toi, j'trouve ça dégueulasse, tu leur as rien fais ! » Hum.. Je pris quelques secondes, de longues secondes, à réfléchir à ce que j'allais répondre. Non, je ne leur ai rien fait. Oui, je me laisse faire. Je savais déjà pertinemment ce qu'il en était de tout cela, mais il fallait que je le formule de manière à ce qu'il comprenne, sans pour autant le plonger dans ma passionnante existence. Le jeune homme en face de moi fronçait les sourcils, comme s'il était réellement préoccupé de mon sort. C'était gentil, je devais l'avouer. Oula. Ça fait longtemps qu'on n'a pas été gentil avec moi, je crois. « Hum... À quoi cela servirait-il de se défendre ? Je suis trop petit, trop faible. Et puis, qu'y-a-t'il de mal à laisser les autres me faire souffrir ? C'est peut être injuste, mais la vie elle même est injuste, non ? » Okay... Il avait du me prendre pour un débile profond, à débattre tout seul sans même paraître sur de ce que j'avance. Je me raclai donc légèrement la gorge, avant de reprendre : « Ils sont comme ça avec moi parce qu'ils savent que je ne fais rien, ça les amuse. » HRP : Voili voilou post de merde XD
Wow ! Il m'a fait RIRE ! Décernons lui une médaille !
feat. Eren & Nakaa ☆
Tandis que j'expliquais à mon partenaire de jeu que je me faisais souvent martyriser, simplement parce que je ne savais pas vraiment me défendre, celui-ci parut profondément outré par le fait en question. Bah quoi...? Je suis petit, faible, et de toute façon, je ne fais jamais rien pour essayer de résister. Avant, je me débattais. En vain. Alors à quoi bon se fatiguer et se blesser encore plus, quand il suffit de s'immobiliser et d'attendre la fin des coups ? Je ne voyais pas trop l'intérêt. Il se releva d'un bond lorsque j'annonçai que les gens s'amusaient à me persécuter. Il avait l'air furieux. Bizarre non ? Comment pouvait il s'énerver pour quelque chose qui ne me concernait que moi, et qui n'avait aucune incidence sur son existence ? Je ne voyais pas trop. Comment pouvait il s'en inquiéter ? À vrai dire, je le savais. C'est ce qu'on appelle la compassion et la solidarité, aussi. Mais cela faisait bien longtemps que je ne me rappelais pas avoir été l'objet de ces valeurs là. Même ma petite copine m'avait trahi, à l'époque. Ah... Rien que de penser à elle... Je serrai les poings. « Raaah ça m'énerve ! Personne n'a le droit de martyriser quelqu'un qui n'a rien fait ! Il faut être stupide ou avoir la bite à la place du cerveau pour se sentir puissant en tabassant plus faible ! Si je chope les enfoirés qui te martyrise j'leur défonce la gueule ! Le premier qui te touche même à partir de maintenant, j'lui fais avaler ses boules de force ! » Malgré moi, je souris. Vraiment malgré moi. Il m'avait fait rire. Pour de vrai, cette fois ci, je ne m'étais pas du tout forcé. À vrai dire, j'avais souri sans faire exprès. Sa vulgarité et sa colère face à mon insignifiant problème de mon insignifiante vie me faisait rire. Non pas que je le trouvais ridicule, loin de là, mais sa manière de s'exprimer en cet instant était amusante. Bon, c'est pas non plus comme si j'étais beaucoup mieux. D'accord je suis plus sobre, mais je suis pas non plus un exemple de politesse et de bon utilisation d'un bon vocabulaire. Mon interlocuteur serra les vents, et se tourna vers un tronc d'arbre, qu'il saisit et jeta a l'eau dans un élan de rage concentrée. Pendant une fraction de seconde, je restai perplexe face à ce geste idiot d'énervement, quand tout à coup, la voix d'une petite vieille s'éleva, me faisait sourire de nouveau : « HEY PETIT GARNEMENT ! » Honteux, Nakaaki se rassît donc devant moi. Lol, voilà ce que j'avais envie de dire, pour une fois. L'air penaud, il murmura, comme s'il ne savait pas trop comment manifester ce qu'il pensait, après ses gestes de colère : « Euh...'fin...en gros si t'as besoin d'aide...tu dis quoi. » Je lui adressai un minuscule sourire. Il y avait le droit, il avait réussi à me faire rire, c'est l'exploit du siècle, sans rire. J'aurais du lui donner une médaille ornée de pierres précieuses, avec gravé dessus : "Grand prix de l'humour le plus merdique du Japon". Enfin, je dis pas ça pour me foutre de sa gueule, la preuve, inconsciemment, il avait fait quelque chose que j'avais trouvé drôle. Bah oui, j'aurais pas ri sinon. Enfin, c'était surtout l'absurdité de la scène qui m'avait donné envie de sourire. Nakaaki semblait toujours honteux, et tentait de planter son regard bien dans le mien, comme s'il avait peur que je détourne les yeux et parte en courant et en hurlant que je me faisais agresser par un malade mental. « J'ai pas envie que tu te fasses maltraiter...après c'est moi que tu niques en jeu... » Pendant quelques secondes, je ne réagis pas. Je regardai le vide, en proie à une réflexion intense. Enfin, quand je dis intense... Limite quand je vois une mouche je suis déjà en réflexion "intense", puisque je me fais tout un film sur la vie de cette foutue mouche. Donc bon. Mais là, je réfléchissais quant à mon partenaire de jeu, ici présent devant moi. Il s'inquiétait pour moi. Il s'était énervé rien que parce que je me faisais frapper. Il disait qu'il m'aiderait si j'avais besoin d'aide. Était il sincère ? Apparemment oui, sinon il ne se serait pas abandonné à la colère. Mais alors m'appréciait il tant que ça ? Honnêtement, je passais beaucoup de temps à jouer avec lui sur l'ordinateur, mais pouvais-je le qualifier d'"ami" ? Je n'en savais rien. Je n'étais même plus certain de savoir exactement ce que signifiait le mot ami pour moi. « Si tu devais tabasser tout ceux qui m'ont déjà frappé, tu te ferais défoncer. » annonçais-je d'un ton posé, volontairement, le regardant comme si j'étais très sérieux. Bon en même temps je disais la vérité. Il avait beau être très musclé, et très grand - trop grand même -, il y avait bien trop de gens qui m'avaient persécuté. Au collège, dans la rue, dans tous les groupes du pensionnat, et même en primaire et en maternelle. Je voulus rajouter qu'il serait surement obligé de frapper ses amis aussi, mais je me retins. Peut être allait il mal prendre le fait que je dise que ses amis faisaient partie des salauds qui profitaient de mes faiblesses. Néanmoins, j'étais sûr que c'était vrai. Mais bon, je gardai ma pensée pour moi, car je n'avais pas vraiment envie de me faire un ennemi de plus. Il voulait me protéger, je préférais tout même ça plutôt qu'il se mette à me frapper aussi. Pour continuer sur le sujet du jeu vidéo dans lequel il nous avait relancé, je murmurai en soupirant : « Ouais bah je peux nettement moins me défouler en te niquant en jeu, maintenant que t'as ton nouvel équipement. Ça améliore vachement tes capacités de combat. » Puis je lui souris. Un tout petit petit sourire. Comme quelques secondes plus tôt. Une sorte d'ombre à peine visible qui glissait pendant un peu plus d'une seconde sur mes lèvres. Et je rajoutai, tout doucement, sans le regarder : « C'est... Ce serait sympa de m'aider, ouais... » Évidemment, je ne parlais plus des jeux vidéos, mais de la discussion par rapport aux gens qui me faisaient chier et me frappaient. Il m'avait proposé son aide. Et je devais avouer que malgré mon manque de motivation pour me défendre et ma soumission absolue, je ne pouvais pas m'empêcher d'espérer une vie normale, sans avoir constamment des hématomes partout sur le corps, des bleus et sans se prendre des coups de pieds tous les jours. Alors je devais bien m'avouer que si Nakaaki se mettait dans la tête l'idée de me protéger, je ne pouvais que l'approuver.
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Jeu 24 Oct - 7:19
