Ce qu'il y a de bien avec les insomnies au moins, c'est qu'elles te permettent de rester éveillée pour voir le soleil se lever. Le front contre la vitre, Jill observa de ces yeux bleutés l'astre solaire s'éveiller progressivement, les nuages se teindre de couleurs rosées, la neige commencer à tomber. C'était un beau spectacle, un magnifique spectacle même. Les pupilles de notre rousse ne se laissaient pas de cette scène, jusqu'à ce que ses paupières se ferment de nouveau de fatigue, toujours sa joue contre la vitre, emmitouflée dans sa couette, un air heureux sur le visage. Une enfant, comme à la veille de Noël.

VVV VVV Le vibreur qui s'excite à côté de sa tête. Dans un grognement endormi la jeune fille tente d'attraper son téléphone et de le déverrouiller. Finalement la tâche s'est avérée beaucoup plus difficile étant donné que même à la luminosité la plus basse, son téléphone lui brulait la rétine comme jamais. Elle met bien cinq minutes avant de pouvoir ouvrir l'oeil devant la source de lumière que représente son téléphone et commence à lire avec son esprit endormi ce petit message envoyé par Amour : « Hey poussin ! J’espère que tu as pas encore manger, rendez vous pour 10h au centre commercial, j’ai envie d’un chocolat chaud et toi aussi. T’aimes ♥» La canadienne redresse sa tête de son oreiller et grogne un peu plus. Malgré sa fatigue, un bon chocolat chaud ou un café, ça lui ferait pas de mal. Surtout que vu le peu de sommeil qu'elle s'ait encore offert cette nuit... Si elle s'endort, elle allait passer sa journée au lit avec une flemme d'enfer. Non, vaut mieux se bouger le cul. S'accoudant contre son matelas, la petite pacifist s'empare à deux mains de son téléphone, et répond positivement à ce petit message d'amour. Il fallait se prendre en main aujourd'hui, surtout quand dès le matin elle allait voir son petit bébé d'amour, et rigoler toute la matinée. Dieu seul sait où leur connerie peuvent les emmener quand elles sont ensembles, donc autant voir et ne rien prévoir de plus.

Allez, on retire la couette. Jill pose ses deux petits pieds sur le sol. Elle se dirige vers la salle de bain et actionne l'eau chaude. Son esprit est embrumé... Embrumé par cette nuit agitée. Pour une fois son insomnie est justifiée ... Beaucoup de souvenirs étaient remontés en fermant les yeux, des bons comme des mauvais. Qui l'aurait cru... Monsieur Flippy a encore frappé. Elle qui pensait que cette affaire était finie- Elle secoue la tête. Non c'est hors de question d'y penser. Jill retire ses vêtements. Elle va passer un super petit dej avec amour, elle ne voit pas pourquoi elle devrait penser à cet abruti incapable, quoiqu'il lui prend la tête sans raison ! Autant profiter de la douche pour fermer les yeux et profiter de quelques minutes de plus de sommeil sous le torrent d'eau chaude. Passant un pied puis deux dans la baignoire, la jeune fille ferme les yeux et laisse son visage être massée par les gouttes du pommeau de douche. Mais vu qu'elle manque de réellement s'endormir, elle sursaute. Ah non mauvaise idée. Très mauvaise idée. On va pas se refaire une scène la destination finale ce serait cool, hein. Allez on se réveille, on se motive ! Elle se lave, prend son temps, puis sort de la douche, s'enroule dans sa serviette et va s'habiller. Elle tire le tiroir de son meuble et chope sa robe-pull à motif blanc et noir, des collants simples et des guêtres, puis ses ugg grises. Elle met ses affaires dans son sac, son bonnet, sa goose. Elle met bien dix minutes pour mettre la main sur ses clefs malgré l'énorme port clef rose qu'elle s'ait trouvé y a une dizaine de jours dans un super magasin, puis claque la porte et direction le centre commercial !

Dès qu'elle sort, elle sent le froid sur le peu de peau nue qu'elle a (c'est celle sous son collant sans les guêtres). La température est glaciale, mais ... de la neige ! Dès qu'elle est dehors, la jeune fille a un grand sourire et s'amuse à sautiller dans la poudreuse au rythme de sa musique qui bousille ses oreilles, à fond dans ses écouteurs. Il lui en faut tellement peu pour être heureuse : un beau paysage, une heure très tôt, et .... de la neige. Encore cette vision de l'enfant le jour de Noël qui revient au galop : tout le monde la regardait avec un oeil surpris ou tout simplement contemplatif. Finalement, Le car arrive rapidement au grand désarroi de la rousse qui comptait s'éclater dans la neige encore un petit moment, et la voila enfin en direction du centre commercial. Il est 9h58. Elle allait avoir un peu de retard. C'est pas grave, Amour est habituée qu'elle soit toujours en retard. D'ailleurs, allait-elle lui parler de ce qu'il lui est arrivé il y a quelques jours ? Ou allait-elle garder ça pour elle ? Après tout, ce n'est le genre de chose que l'on cache à sa meilleure amie, mais ... Ce n'était pas quelque chose dont elle était fière non plus. Elle secoue la tête. Bon elle verra bien quand elle sera face à elle, si elle pense à lui en parler parce que oui, les deux ensembles, elles oublient tout les sujets importants et ne parlent que de n'importe quoi ! Non, mais deux enfants, je vous promet.

Le bus arrive finalement au centre commercial, juste devant. Décoré par milles et unes illuminations, le bâtiment est le parfait exemple de ce que représente l'hiver pour Jill : du pur bonheur. La demoiselle descend du bus et pose ses ugg dans la neige. Elle a tellement envie de fumer une clope c'est dingue. Elle pourrait mais elle est déjà en retard. Elle fronce les sourcils. Bon très bien, elle la fumera après le café, soit. Finalement elle s'engouffre dans le mole à la recherche de ce petit café si exquis. Elles ont un endroit de prédilection, un endroit où elles se regroupent tout le temps pour les cafés ou les chocolats chaud. C'est le meilleur café de tout le Japon et du monde entier. Jill se souvient de toutes les fois où elle commandait quelque chose de différent et qu'elle ne pouvait s'empêcher d'avoir cet orgasme culinaire si caractéristique en cet endroit. Finalement, après un escalator, la voila qui rentre dans le café cité. Elle voit cette tignasse blonde au fond, tout au fond, cachée derrière cette énorme carte qu'elles aiment tant consulter. La rousse retire son bonnet, le range dans son sac, s'approche doucement de amour puis lui retire la carte plastifiée avec un grand sourire : « Coucou, toi !!! » Elle la prend dans ses bras et la sert fort, comme on sert une amie qu'on a pas vu depuis des décennies, sauf que là ça faisait une dizaine d'heure.

Elle sert fort cette petite Alaska, son double maléfique, son amour, son bébé, tout ce que tu veux... Sa soeur presque autant que sa meilleure amie. Ces deux là sont devenues inséparables, et la présence de l'une était finalement le calmant de l'autre. La danoise a un véritable don pour savoir quand proposer les trucs, parce qu'aujourd'hui Jill ne se voit pas ressasser les évènements passés, mais plutôt se changer les idées. Après cette douce étreinte, pas si douce que ça, à la limite de l'étranglement, la canadienne s'installe dans son siège et retire son manteau. Elle s'empare de la carte sur la table d'à côté et sourit doucement, avant de se mordre la lèvre. « Comment est-ce que tu vas ? » Elle fait les gros yeux. « J'ai trop de truuuucs à te raconter je te promet, mais avant toi ? » Le serveur vient alors prendre leur commande. Pour Jill se sera un café au lait avec leur délicate mousse de crème de lait saupoudrée de copeaux de cacao. Une merveille si vous voulez mon avis. Et puis, un café, c'est la vie. Là Jill est déjà fatiguée, qu'est-ce que ce sera dans une heure... Elle doit être en forme, surtout en sachant qu'avec Alaska, il est prévu une heure, ça se finit en trois. Faîtes le reste du calcul selon la base.... Oui vous avez compris, à chaque fois elle s'enjaille très longtemps ensemble, le triple de ce qu'elles sont censée faire de base. Finalement, la canadienne s'allonge sur la table, s'affale dessus, sa tête dans ses bras, et mèches roses tombant sur ce carré de bois qui allait leur servir de repose tasse. « Je suis trop crevéeeee... Toi t'as fait quoi hier soir ? Ou avant-hier soir ? Je sais plus quand on s'est vue ... » La demoiselle la regarde de son seul oeil sortant de sa cage de bras qui lui sert d'oreiller. Alaska, tu es tellement la meilleure amie parfaite : tu sais que grâce à toi, elle est sorti de son lit et elle est... Vive pour un matin !! Allez, vite les cafés et racontez vous vos vies, comme des soeurs ou des meilleures amies normales, dans une vie normale... Ah mais oui, même à Sei de la normalité peut survenir !



HRP : PARDON POUR CETTE ATTENTE, ET CETTE QUALITÉ ;; J'espère que ça te vaaa !