→ La lumière transperçait les rideaux, venant se loger dans mes yeux bleues. Les yeux bleues sont particulièrement fragile à ce genre de rayon. Je râlais, avant de me retourner pour pouvoir somnoler de nouveau. J'aime dormir. Les minutes passaient, et j'essayais de plus en plus, d'avoir la force de sortir de mon lit. Je m'étirais, puis d'un geste violent je mis mes pieds hors du lit. Le froid m'envahit automatiquement, j'ai pour l'habitude de dormir seulement avec une culotte et un débardeur. La chair de poule venait s'installer sur ma peau pâle, créant ainsi une multitude de petits boutons. Je me traînais alors jusqu'à la salle de bain, afin de me réchauffer, et partiellement, d'être propre. Mes cheveux étaient ébouriffés, et descendaient le long de mon dos. Mes mains frêles venaient heurter mes yeux, afin de les frotter copieusement. Je m'empressai d'allumer l'eau, me déshabillant le temps qu'elle chauffe. Ma culotte glissa le long mes cuisses, me servant de mes deux mains pour enlever mon débardeur. J'entrais alors dans la douche, frémissant lorsque l'eau coula sur chaque partie de mon corps. Je pris un shampoing à la cerise pour nettoyer ma tignasse dorée, il faut les entretenir mes cheveux. Puis un gel douche au même parfum. Après avoir nettoyé chaque petit endroit, je laissais l'eau faire dégouliner le savon.
Je pris une serviette pour essuyer ma chair, l'enlaça autour de moi par la suite. Il fallait que je trouve les vêtements à porter en ce jour. Avant tout, j'enfilais des sous-vêtements. J'allais me vêtir d'une jupe à carreaux bleues, d'une chemise blanche, de bas noirs et d'une veste beige. L'ensemble ressemblait à un uniforme scolaire, mais ce n'en était pas un. Je me dépêchais de les enfiler. Puis, j'attachais ma chevelure en deux couettes. Ensuite je me fis un thé, à la menthe bien sûr, allant ouvrir la fenêtre afin de fumer une cigarette en même temps. De ma main gauche je tenais le tasse, de ma main droite le clope. Je sirotais mon thé, admirant le paysage de dehors. Digne d'une peinture, un paysage enneigé. Un sourire se dessinait sur mes lèvres, j'aimais profiter de ce genre de moment banal, paisible. Certes, maintenant c'était devenu une sorte de routine, mais j'appréciais tout de même chaque seconde. Ma clope terminée, je passais un coût d'eau dessus afin de l'étendre, et de la jeter.
Je me décidais enfin à sortir, me munissant d'une sacoche avec le strict nécessaire. C'est-à-dire : du chocolat en bonne quantité, de l'argent, mon téléphone, des cigarettes. J'enfilais mes chaussures, des ranges, et avança vers la sortie. J'observais chaque parcelle du monde qui m'entourait, je n'avais encore effectué aucune visite, je n'aime pas que l'on me prenne pour une gamine. Je ne pris pas la peine de le faire, et sortie du bâtiment. Je débarquais alors dans une petite ville, situé en bord de mer. J'espère que je peux trouver de l'alcool ici. Je regardais aux alentours, bougeant ma tête de gauche à droite afin d'observer les lieux. Je tombais nez à nez avec des hommes. Shit.

« T'as quelle âge gamine, 10 ou 12 ans ? »

Dit l'un deux, en pouffant de rire. Je m'avançais alors, un petit sourire aux lèvres. Me trouvant face à face avec le malotrue. D'un geste rapide, je plaquais mes lèvres contre les siennes, glissant passionnément ma langue. Ce qui dura un bref instant. Je continuais alors ma route, je l'avais fait taire. Une petite épicerie se trouvait devant moi. Je m'empressais d'y rentrer afin de voir s'il y avait la liqueur que je désirais. Parcourant les rayons, je m'arrêtais à celui des boissons. Victoire ! Je pris alors une bouteille de gin, une bouteille de vodka et une bouteille de whisky. J'avais l'âge légal pour acheter ce genre de choses maintenant, plus besoin de draguer le vendeur. Je me dirigeais vers la caisse, un faux sourire se présenta sur mon visage. La politesse. Le vendeur, passa les articles, et en quelques secondes j'avais enfin ce que je voulais. Je les rangeais aussitôt dans ma sacoche, reprenant la route de l'internat. Je finis par recroiser l'homme, qui me regardait maintenant avec envie, c'était trop facile. L'internat était seulement à quelques pas, je profitais alors de l'air frais, pour m'allumer à nouveau une cigarette. Chaque aspiration étaient pour moi un bonheur divin. Je ne pouvais pas me passer de cette nicotine.
Me voilà devant l'internat, je terminais ma cigarette, avant de la jeter violemment au sol. Puis, j'entrais dans le hall d'entrée. Des hommes comme des femmes y étaient présents, maintenant je suis au courant de cette histoire de groupe, et je ne me laisserais pas avoir. Je me posais contre un mur, regardant le monde qui m'entoure. Un jeune homme semblait plutôt naïf, ce serait ma proie du jour. J'avançais jusqu'à lui, avec confiance, et maturité. Muni d'un magnifique sourire, je l'abordais.

« Hey, salut beau gosse ! ♥ »

Spoiler:

→ Un géant, comme toute leur lignée de toute façon. Lignée, d'être puérile. Ceci me rappelle un conte, de mon cher pays, le Japon. Un géant qui se présente sous le nom de Shoki. L'histoire est plutôt simple : le géant vivait il y a une centaine d'années, sous le règne de l'empereur Koso. Il s'est suicidé en se fracassant le crâne contre un rocher pour avoir désobéi à son empereur: par deux fois, il ne s'est pas présenté au poste officiel que lui destinait Koso. Ému par son geste de désespoir, l'empereur lui accorde des funérailles nationales avec tous les honneurs dû à un ministre d'État. Rempli de gratitude, l'âme du bon géant décide d'assurer désormais la protection des descendants de Koso. Le conte ne lui-même se prénomme Genso-kotei. Le garçon avait le teint livide, pourtant je décelais en lui une âme japonaise. Il devait être comme moi, avoir un parent qui était d'origine étrangère. Avez-vous déjà vu une japonaise blonde aux yeux bleues ? Moi non plus, mais maintenant oui. Je ne pu m'empêcher d'observer chaque petit détail qui créait ainsi son physique. Ses yeux, ses cheveux, la plus petite impureté de son visage, la manière dont il avait de se vêtir. Tout. C'est ainsi que je peux cerner la véritable identité des personnes, et donc c'est de cette manière que je peux savourer les délices de la manipulation. Ceux-ci sont d'autant plus présent lorsqu'ils se déroulent avec un homme.
Le jeune homme m'avait répondu. Ses mots puaient le mensonge à des kilomètres. Et niveau, hypocrisie, je peux me vanter que je m'y connais. Il avait marqué une hésitation en milieu de phrase, ce qui indiquait qu'il ne s'y attendait pas. C'est le but, j'aime bien perturber les personnes que j'accoste. C'est une sensation absolument incroyable. Je ne suis pas folle, loin de là. On peut même dire que je suis très intelligente. Je réfléchis à la manière de cerner cet homme. Une main vint caresser l'une de mes couettes avec douceur. Son regard était plongé dans le mien, dans une sorte d'océan qui recelait un nombre innombrable de souvenirs, plus ou moins agréables. Je le regardais avec cette espèce de sourire mielleux, dont je m'adoptais pour paraître aimable. Deux phrases s'enchaînaient dans cette bouche fine, laissant une voix grave s'échapper. J'observais ses lèvres qui de temps à autres ce heurtèrent selon les différents mots que le jeune homme employait, j'étais en quelque sorte hypnotisée. Je ne l'écoutais même pas, je devinais ses mots à la façon dont il bougeait ses deux morceaux rosés. Replongeant mon regard dans le sien, je lui répondis distinctement. Mais avant cela un rire fluide jaillit de mes deux fragments de chaires qui encerclaient ma bouche suite à sa première phrase.

« Tu as de la chance, tu es tombé en bonne compagnie. »

Je ne me vante pas, c'est la stricte vérité. Je suis de bonne compagnie comparée aux Amazons. Je tendis ma main chétive vers le garçon. L'auriculaire, l'annulaire, le majeur ainsi que l'index étaient collés, le seul qui s'en séparait était le petit grassouillet, je veux bien sûr parler du pouce.

« Enchantée Rai' ! Quant à moi, je me nomme Akie. »

Et oui, il fallait tout de même les bases. C'était une étape importante de la manipulation de se présenter dignement. Je l'approchais doucement, telle une prédatrice. Je gardais bien sûr une distance raisonnable. Je voulais sentir cette odeur que tous les hommes avaient. Une odeur entre la sueur et la mousse à raser, qui n'était pas détestable pour autant. Je réfléchissais quelques instants à une action à faire. Oui, il fallait bien que je réussisse à l'avoir entre mes pattes. Soudain, je repensais à mes achats effectués quelques instants plus tôt. Mes mains vinrent ouvrir ma sacoche, écoutant le bruit du verre qui se bousculait doucement. Je choisis au hasard une première bouteille, du gin. J'essayais de retirer le bouchon, après quelques efforts de ma part, il finit par se retirer. Je portais la bouteille à mes lèvres, laissant alors rentrer le liquide translucide dans ma gorge. Après quelques secondes, je sentis une once de chaleur se développer dans ma chair. Après un soupire d'aise, je regardais Raito, essuyant de ma main libre le reste de liqueur qu'il restait sur mes lèvres. Je pointais la bouteille dans sa direction.

« Une gorgée, Rai' ? »

Je priais pour qu'il aime bien l'alcool, sinon je faisais un flop. Mais qui n'aime pas l'alcool ? Ou peut-être bien qu'il n'aimait pas le Gin, dans ce cas, j'avais deux autres alcools à lui proposer. La vodka, et le whisky. Par contre ils seront secs. Je n'aime pas les mélanger avec d'autres substances, comme le whisky coca, ou la vodka orange. Je déposais ma sacoche à terre, je n'aimais pas vraiment rester encombrée, entendant une nouvelle fois la cacophonie du verre. Je souriais toujours, il ne fallait pas que je perde la main. Soudain, ma langue se glissa le long de mes lèvres afin de ramasser les quelques gouttes de gin qui y étaient entreposées. Je n'aime pas le gâchis. J'ajoutais après un instant de pause.

« Si tu veux, j'ai de la vodka et de Wiksy ! »