Dans les livres, on peut être tout ce qu'on veut
(même un chevalier super beau gosse !)  

Lire ? C'est pas vraiment mon truc. En fait, ça l'a jamais été. J'ai toujours été du genre impulsif, agité, même si parfois j'étais plus solitaire qu'autre chose, je n'ai jamais, au grand jamais, vraiment lu quelque chose de passionnant. À mes yeux, en tout cas. Pourtant, j'apprécie grandement les histoires. Historiques - genre chevaliers, princes, rois tyranniques et guerres sanglantes -, aventureux - genre agents secrets -,  et surtout, fantastiques. Les histoires fantastiques sont entraînantes, délirantes, violentes et toujours en action. Un peu comme moi. Et surtout, le meilleur, c'est que dans le fantastique, on peut être tout ce qu'on veut, ce qu'on imagine, comme un adolescent qui découvre qu'il est en fait possédé par l'âme d'un puissant dragon, ce qui lui donne le pouvoir de se métamorphoser en celui-ci... Donc, les histoires sont passionnantes, peut être que lire c'est cool, (je n'en sais rien puisque je n'ai jamais vraiment essayé) sauf que je n'ai pas une capacité de concentration suffisante pour pouvoir déchiffrer ne serait-ce qu'une seule page complète d'un ouvrage. Donc, ce jour-là, je n'allais pas faire exception à cela. Je m'ennuyais, j'avais été poursuivi par une amazone enragée sous prétexte que je l'avais bousculée sans faire exprès, alors je m'étais réfugié à la bibliothèque. J'avais pris un livre, n'importe lequel, le premier sur lequel j'étais tombé, simplement pour pouvoir me camoufler de mon mieux permis tout les lecteurs de la grande salle. De toute façon, j'avais beau ne pas lire beaucoup, j'adorais la bibliothèque. Lorsque j'étais encore en orphelinat, j'avais pour habitude de m'assoir sur le toit, lieu qui n'était pas fréquenté, et qui était en quelque sorte mon endroit secret à moi. Le seul endroit où personne ne viendrait me déranger. Mais une fois à Sei, me rendant compte que le toit était plus ou moins peuplé, j'avais décidé d'aller à la bibliothèque. Elle était certes très fréquentée, mais restait calme et agréable, parfaite. Et puis, c'était un lieu qui m'était à présent familier, reposant (je pouvais m'endormir dans la salle sans même m'en rendre compte !), et rassurant. Les jours où il pleut, on peut être sûr qu'elle sera ouverte à tout le monde. Il y a foule dans la salle, mais presque aucune bruit. À peine quelques paroles, quelques chuchotis, et le bruit des pages froissées ou tournées.
De plus, il y avait de tout, de tout les genres, tout les auteurs, des livres de poésies aux mangas. Et même si je n'ouvrais un livre que pour feuilleter, cela m'occupait et m'amusait au plus haut point.
Enfin bref. J'avais pris un livre, au hasard dans les rayons, avant d'aller m'assoir à une table. Déjà occupée, en fait. Pas grave, tant que l'autre me cherchait pas des noises, ou ne me dénonçait pas à l'amazone enragée qui était sûrement à ma recherche en ce moment, fouet à la main.  Je ne pris même pas la peine de regarder le garçon en face de moi, trop occupé à (essayer de) lire et à comprendre l'histoire, du mieux que me le pénétrait mon caractère nerveux. Ça parlait d'un adolescent du Japon médiéval dont les sens se développaient de manière surhumaine, comme dans superman, puis il se vengeait du frère de son père, ou de son père, ou de celui qui l'avait tué, un truc dans le genre.
Je ne pus m'empêcher de sursauter lorsque j'entendis une voix neutre s'élever tout près de moi.
▬ Tu connais cet auteur-là? C'est la première fois que je vois quelqu'un le lire.
Pendant quelques secondes, je fixai le garçon devant moi. Ses cheveux étaient sombres, ses yeux d'une couleur bleue, son sourire neutre, factice, mais intéressé tout de même. Je dus prendre plus d'un instant avant de comprendre qu'il s'adressait à moi. D'accord. Il avait dit quoi déjà ? Ah oui, l'auteur de mon livre. Je ne pris même pas la peine de regarder la tranche de celui-ci, ou la couverture pour y lire le nom de l'auteur. J'avais pris le livre au hasard, je n'étais pas vraiment du genre à connaître quels livres avaient été écrits par qui, où et comment, à quelle année, etc...
▬ C'est le premier livre que tu lis de lui ou pas? rajouta l'inconnu en me regardant toujours. Que devais-je lui dire ? Ah mais oui, suis-je bête. Fallait que je réponde à sa question. Et oui, ça c'est moi et mon cerveau toujours à la masse, à la bourre et à la capacité de compréhension super développée.
▬ En fait, je suis pas vraiment branché lecture, en général. Pas trop du genre à connaître les auteurs.
Bah, c'était bien vrai, non ? J'esquissai un demi-sourire, avant de finalement regarder la tranche de mon libre : Lian Hearn. Connais pas. Bah, soit il est pas connu, soit c'est moi qui ne connais rien du tout. Enfin bref. Je rajoutai, après cette légère pause :
▬ Bah, disons que c'est un peu la première fois que j'essaye de comprendre un livre dans sa totalité.
J'avais adopté un ton ironique en prononçant cette phrase, agrémentée d'un sourire désolé adressé à moi-même, comme si je voulais me moquer de ma propre personne, de manière exaspérée.

HRP:

Qui est cette charmante jeune fille qui vient m'embêter...? ♥

Regardant fixement la tranche de mon livre, j'annonçais que je n'étais pas vraiment très doué pour la lecture et la compréhension des textes. Et là, le livre que je parcourais en ce moment me semblait peut être un peu compliqué, même si j'avais compris que cela se passait dans le Japon féodal, et que le héros faisait partie d'une Tribu invisible, un truc comme ça. Il avait des pouvoirs surnaturels... Je n'eu pas le temps de me remémorer la suite que je sursautai, surpris en entendant la voix de mon voisin de table, le même qui m'avait demandé si je connaissais l'auteur.
▬ Je te déconseille ce bouquin alors... si tu cherches à «comprendre» un livre. L'auteur de ce livre s'amuse à mélanger des différents styles d'écritures. Un peu de seconde personne, un peu de troisième personne pour présenter son héros et ensuite, il fait la même chose pour les autres personnages. Même si l'histoire est toujours simple, tu risques d'avoir un peu de mal.
Holà. Il paraissait bien calé sur le sujet, ce jeune homme. Bien plus que moi, plus intelligent, aussi. Enfin, ça, c'était toujours à vérifier. Je relevais légèrement le regard de mon livre, pour observer l'inconnu se lever et aller farfouiller dans un rayon qu'il avait l'air de connaître, en m'annonçant qu'il me trouverait quelque chose de plus facile à comprendre. Il avait bien insisté sur le "moins compliqué à comprendre". Il me prenait pour un débile profond, à coup sûr. J'esquissais un sourire poli derrière mon livre, regardant toujours la réincarnation d'Einstein dans le domaine de la librairie fouiller dans les piles de livres à la recherche d'un ouvrage qui serait plus adapté à mon niveau. Puis je sursautai en entendant un hurlement féroce retentir. Je ne m'en inquiétais pas, et continuais à attendre tranquillement le mec dont je ne connaissais toujours pas le nom. Il revint enfin, l'air très calme, avant de me tendre un livre plus petit et plus fin que celui que j'avais essayé de lire juste avant.
Il m'expliqua en même temps que le livre qu'il avait sélectionné me serait plus agréable à lire. J'hochais la tête comme un débile, avant de voir une fille débouler brusquement aux côtés de ma nouvelle rencontre. Le sang se glaça dans mes veines. Pas elle... Elle avait l'air furieuse, et complètement primitive, à vrai dire. Elle se mît à hurler d'un coup, furibonde.
▬ HEY PETIT CON!? TU CONNAIS PAS LA POLITESSE? QUAND ON BOUSCULE QUELQU'UN, ON S'EXCUSE AVANT DE PARTIR COMME UN BÂTARD COMME TOI! DONC MAINTENANT, TU T'EXCUSES AVANT QUE J'TE FOUTE MON POING DANS LA GUEULE, OK?
Elle avait oublié où elle était ? Dans une bibliothèque. Où tout était si calme avant qu'elle arrive. Apparemment, elle avait vraiment décidé de faire chier de le monde, cette fille.
Je tentait de me camoufler et de me faire encore plus petit que d'habitude, tandis qu'elle hurlait toujours sur le jeune homme qui restait la main tendant vers moi le livre qu'il m'avait conseillé. Lentement, j'attrapai l'ouvrage et le saisit. C'était pas parce que ce gars avait des problèmes quelconques avec cette Amazone que j'allais le laisser poireauter, la main tendue pour que je prenne son livre. Oui je sais, manière idiote de voir les choses. Malheureusement, la fille tourna lentement la tête vers moi, tandis qu'une lueur de sadisme passait dans son regard d'attardée. Elle m'avait reconnu. Merde. Tentant de cacher mon visage avec l'ouvrage, je m'efforçais d'éviter son regard. Elle était peut être idiote, mais pas aveugle, et c'était trop tard, maintenant qu'elle m'avait vu... Tandis qu'un sourire sadique s'étirait sur ses lèvres, elle marmonnais des insultes et des menaces. À la base, je m'étais excusé de l'avoir bousculée, comme avec n'importe qui, mais elle m'avait rapidement gueulé dessus, et maintenant, j'avais plutôt envie de lui cracher au visage. Mais j'allais devoir me retenir, apparemment. Et faire autre chose. Juste faire comme si je ne la connaissais pas, ce serait sûrement plus pratique et plus facile. Sauf si elle était têtue comme une mule. Là, j'aurais sûrement du mal à la faire sortir de la bibliothèque. Et aussi de la faire taire. Soupirant, j'adoptai un air surpris, déboussolé, comme si je ne comprenais même pas pourquoi je me faisais insulter, tout d'un coup. L'amazone s'approcha de moi à grandes enjambées, l'air furieux. Si on aurait été dans un manga, il y aurait eu des flammes autour d'elle, et un fouet dans sa main... Enfin bref. Elle était donc juste devant moi.
- ESPÈCE DE SALAUD TU VAS T'EXCUSER TOUT DE SUITE AU LIEU DE FUIR COMME UN LÂCHE ! DE TOUTE FAÇON VOUS ETES TOUS DES LÂCHES, VOUS !
D'accord. Si ça l'amuse de se passer les nerfs en insultant la race masculine, moi je n'en ai rien à faire. Par contre, vous ai-je déjà dit que je suis très impulsif et facilement irritable ? J'ai (énormément) de mal à me contrôler, parfois... Me mordant doucement la lèvre, j'essayais de contenir ma rage, et de m'empêcher de lui mettre mon poing quelque part où ça pourrait faire mal. Je me contentai de la regarder comme si elle m'était totalement inconnue, avant de lui murmurer que je ne savais pas de quoi elle parlait. Elle me fixais toujours d'un regard furibond. Je lui souris innocemment. Elle me rendit mon sourire. Quelle stupidité. Puis elle s'en alla, l'air persuadé, tout à coup, que ce n'étais plus moi sa proie. Soupirant de soulagement, je me rassis à ma place et me mît à lire l'ouvrage conseillé par l'autre garçon, comme si rien ne s'était passé, et que cette fille n'était jamais venu. Moi-même, je ne comprenais pas très bien comment ça avait pu se passer. Soit l'amazone était vraiment crédule et stupide, soit mon sourire était incroyablement persuasif (ce dont je doutais...), soit j'avais bien joué mon rôle. Sinon, je ne voyais pas vraiment ce qui avait pu dissuader si vite la jeune fille (ou plutôt le monstre enragé) de me poursuivre et de me massacrer. Mais bon. Je n'allais pas m'en plaindre tout de même. C'était plutôt cool, à vrai dire. Je ne m'étais jamais rendu compte avant, lorsque quelqu'un me faisait chier, qu'il était possible de ravaler sa colère et de jouer un peu la comédie, au lieu de s'énerver devant un mec qui fait trois têtes et trente kilos de plus, et de finir légèrement endommagé. Je souris à mon voisin comme si de rien n'était, le sourire que j'utilisais pour faire bonne impression devant quelqu'un.
- Au fait, c'est quoi ton nom ?

HRP : 1096 mots ~
Non non ça me convient xD j'espère que mon post te va également.

Peut être devrais je faire du théâtre...  

La jeune fille - ou plutôt le babouin enragé que l'on aurait pu prendre pour une fille - me regardait comme si j'étais une merde et un hamburger à la fois. Un hamburger parce qu'elle souriait d'un air sadique, comme si elle se demandait ce qu'elle allait bien pouvoir me faire, avec plaisir. Une merde, parce qu'elle me toisait de manière tellement hautaine que j'avais envie de lui vomir dessus. Enfin bref. Je restais impassible, faisant comme si je ne l'avais jamais vue, souriant légèrement et posant mes yeux bleus au regard innocent dans les siens, furibonds. Elle paraissait tellement énervée que je crus pendant une seconde qu'elle n'allait pas lâcher l'affaire. Mais sa stupidité la rattrapa, apparemment. Elle haussa les épaules avant de s'en aller en se proférant des menaces à elle même, comme pour se répéter ce qu'elle dirait si elle trouvait celui qui on avait vraiment bousculé (sans savoir que ce n'était que moi). Plutôt soulagé, je l'observe s'en aller, et dès qu'elle claque la porte de la bibliothèque, je me tourne vers le garçon qui m'avait conseillé le livre que je tenais à présent entre les mains. Sans bouger, je lui servir un sourire éclatant et lui demanda son prénom. Il sursauta légèrement, avant de se retourner vers moi et de me répondre.
▬ Moi c'est Iwan. Iwan Baumann et toi ?, demanda-t-il sur un ton pas chaleureux, mais pas froid non plus. [/color=orange]Tu t'en es pas mal sorti avec cette amazone... c'est à cause d'elle que tu es venu dans la bibliothèque?[/color]
Je pris quelques secondes à réfléchir à ces questions. Je lui avais demandé son prénom, il m'avait répondu, tout en me posant d'autres questions. À croire qu'il avait sauté sur l'occasion de me parler. À croire qu'il avait pas mal de choses à me demander. Il ne paraissait pas particulièrement souriant en comparaison de moi et mon sourire made in dentiste, mais je pouvais comprendre à sa façon de me parler qu'il ne me snobait pas, et qu'il n'était pas non plus on ne peut plus sérieux.
Je lui plantai mes yeux bleus dans les siens bien plus sombres, comme pour le sonder et découvrir ses véritables intentions. Le problème, c'est qu'il n'y a que dans les films que ça marche. Ou dans les livres. Voila pourquoi c'est pas mal, les livres, parfois.  
▬ Keel. Keel Blaze. lui dis-je, pour répondre à sa première question, avant de continuer :
▬ J'avais juste bousculée cette pétasse, mais elle l'a pris super mal.
Oui, je lui répondais moi aussi de manière plutôt neutre, gardant tout de même un léger sourire affiché sur mon visage, pour ne pas paraître agacé de la discussion, puisque j'étais vraiment tout, sauf agacé. Le garçon, non, pardon, Iwan, semblait intéressé et amusé en même temps par l'échange que j'avais eu avec l'amazone.
▬ Dit-moi, tu as l'habitude de faire fuir tes ennemis avec ton joli minois ou c'était la première fois? rajouta-t-il, l'air plus amusé cette fois-ci. Mon joli minois. Je détestais que l'on qualifie mon visage de cette manière, d'habitude. Peut être étais-je mignon,  mais je ne l'avais pas choisi. Mon look gothique le montrait bien. Et mon caractère qui était tout sauf mignon. Plus insupportable qu'autre chose, à vrai dire. Mais là, Iwan avait tout de même raison. Cette amazone complètement attardée était partie simplement parce que j'avais un peu joué la comédie, et que je m'étais servi de mon visage pour donner une expression innocente et mignonne, justement. Iwan me souriait légèrement. Je lui rendis son sourire. Je ne savais pas ce qu'il voulait, mais bon, il avait pas l'air bien méchant.
▬ Je vais te le dire franchement, c'est la première fois ! m'exclamais-je en riant. Mais apparemment ça marche plutôt bien.
Maintenant que nous nous étions plus ou moins présentés, une question me vint à l'esprit. Une question qui, depuis que j'étais à Sei Gakuen, me semblait absolument obligatoire, lorsque je rencontrais quelqu'un, sauf si la rencontre elle même n'était pas sympathique. De quel groupe était Iwan ? Tout simplement. Lorsque j'étais arrivé dans le pensionnat, je n'étais au courant de rien, avant que Ran ne m'explique tout. Et directement, je lui avais demandé de quel groupe elle faisait partie. Par curiosité, mais aussi pour savoir à quoi je pouvais m'en tenir, même si je déteste les préjuges stupides. Croisant les bras sur la table devant moi, je sortis une tablette de chocolat encore emballée de ma poche. En ce moment, j'étais souvent préoccupé, donc je n'avais plus trop le temps ou l'humeur de me régaler de ma friandise préférée. Pourtant, j'en étais totalement adicte, mais il m'arrivait de ne pas avoir la temps. Déballant rapidement l'aluminium qui emballait le paquet, j'avalai un petit bout de chocolat, mordant la tablette au coin. C'était bon. Mon truc préféré, à vrai dire.
▬ T'es de quel groupe ? demandais-je enfin.

HRP : Post court >.<"

Pourquoi j'suis resté ? Je sais pas.

Ce jour-là, je venais sûrement de rencontrer la personne la plus idiote que je n'en rencontrerais de semblable pendant toute ma brève et modeste existence. Cette fille était pire que stupide, en fait. Elle était conne, et surtout naïve et crédule à souhait. Je n'avais pas pour habitude de mépriser les femmes, mais celle-ci était vraiment tout sauf futée. Je restais immobile, mon sourire éclatant aux lèvres, jusqu'à qu'elle daigne enfin quitter les lieux en claquant la porte comme une malade, d'insultant elle même en marmonnant. D'accord... Cela me fit doucement sourire. Le plus drôle était qu'à part moi et mon camarade, personne ne savait que je n'étais qu'un simple menteur en cet instant même. D'ailleurs, ce fameux camarade, il me dit s'appeler Iwan, sur un ton plus chaleureux que lors de ses phrases précédentes. Je lui réponds simplement que moi, je m'appelais Keel. Keel Blaze. Logique, non ? S'il avait été à la place de cette amazone, je ne lui aurais pas dit, mais comme il m'avait aidé et qu'il s'était montré tout sauf agressif, je n'avais rien à lui cacher pour l'instant. Tout en me mettant à rire, je m'exclamais que c'était bien la première fois que mon sourire faisait fuir une femme enragée. Une question me vint alors à l'esprit. De quel groupe faisait partie mon interlocuteur ? Je lui demandai alors, en lui souriant une nouvelle fois.
Apparemment cette question surprit Iwan. Il me regardait toujours d'un air impassible et sévère, mais j'arrivais à deviner que c'était l'expression qui devait apparaître tout le temps sur son visage, qu'il soit heureux ou non. C'était simplement ses traits durs qui induisaient en erreur. Il sourit doucement, l'air ravi de mon intérêt pour son appartenance à un groupe quelconque, comme s'il avait voulu m'en parler depuis le début. Bah, de toute façon, cette question était devenue un rituel dans mes habitudes, depuis le jour où Ran m'avait expliqué comment marchait le pensionnat. À chaque rencontre, je demandais cela, non pas pour avoir des préjugés ou par méfiance, mais pour savoir, car les groupes avaient tout de même une place plus qu'importante dans l'établissement. Iwan me regarda quelques secondes, l'air de réfléchir à ce qu'il allait dire, avant de s'exclamer :
[color=orange] ▬ Question bien directe pour une première rencontre., il avait l'air amusé. Je suis un aristocrate, et toi?, demanda-t-il à son tour.
Alors il était des Aristocrats. C'était la première fois que j'en rencontrais un autre qu'Akiro. Mais Akiro était une exception, à mes yeux. Celui-là, il ressemblait vraiment à un orange. Disons que je voyais mal Iwan chez les Bastards, avec son ton poli, son air au début impassible, et sa manière de m'aborder. Il aurait en revanche pu être des Hecklers, comme moi. Je n'en savais rien à vrai dire, j'étais loin de connaître sa psychologie et sa mentalité.
▬ J'imagine que tu n'es pas nouveau dans l'établissement, si tu as eu le réflexe de me demander mon groupe... est-ce que tu connais tous les groupes de l'école?
Je haussai les épaules en abordant une moue presque boudeuse, blasée et sans expression. Oui, j'étais à Sei depuis pas mal de temps. Mais pas non plus des siècles. Même pas un an, en fait. Je me contentai donc de lui murmurer :
▬ Ça fait six mois.
Six mois que j'avais décidé de rentrer en Amérique. Six mois depuis mon accident en taxi. Six mois depuis mon séjour à l'hôpital, et ma décision de rester au Japon le temps de me rétablir complètement, et d'avoir l'argent nécessaire pour voyager. J'en avais gardé une cicatrice, de cet accident. Moi qui pensais que j'allais rester à Sei Gakuen juste le temps d'aller mieux, je m'étais trompé. Six mois, c'est long. J'aurais aisément pu décider de rentrer en Amérique plus tôt. Mais je m'étais habitué à la vie en cet endroit, et malgré la guerre de l'établissement, j'avais mes amis, mon amour, mes emmerdes. Et j'étais resté à Sei, en tant qu'Heckler, mais pas en Pacifist. Je ne voulais pas me dresser contre la guerre, mais j'avais des amis de différents groupes, et je n'avais aucune envie de les voir se faire du mal entre eux. Alors j'étais tout de même resté. Oui, je connaissais bien tout les groupes, étant donné que je tenais très à cœur mon rôle d'informateur. J'aidais mes amis en leur donnant des informations, en leur communiquant ce que je savais, et en me liant d'amitié avec d'autre gens, d'autres groupes. Non, je ne me qualifierai pas de manipulateur. Plutôt de joueur, ou de perturbateur. C'était pour cela que Roxane me détestait.
Esquissant un faible sourire, je sortis de mes pensées et murmura de nouveau :
▬ Bien sûr que je connais les groupes. Les Bastards, les Aristos, les Amazons, les Mermaids, et aussi les Hecklers et les Pacifists.
Que pouvais je ajouter d'autre ? Rien. J'attendais simplement qu'Iwan me réponde, ou qu'il me pose d'autres questions dont je ne comprenais pas l'importance, pour l'instant du moins. Moi aussi, j'avais des questions à me poser. Par exemple, pourquoi Iwan avait-il intégré les Aristocrats ? Que pensait-il de la guerre et des autres groupes ? Rien que ces trois réponses en apporteraient d'autres multitudes sur la psychologie du jeune homme, de mon point de vue.

HRP : Post court >.<" je sais je sais. Et sorry du retard.

J'ai comme l'impression qu'on me veut chez les oranges...

Ouais, mon premier réflexe, après le nom et le prénom d'Iwan, c'était de lui avoir demandé son groupe. À Sei Gakuen, on prenait vite ces habitudes là. La question de "Tu es dans quel groupe ?" Était au même degré d'importance que celle de "Tu t'appelles comment ?" ou encore "Tu as quel âge ?"
Dès que l'on rencontrerait quelqu'un, la question se posait. Et les gens, le plus souvent, ne cachaient pas leur appartenance à un groupe, aussi manipulateurs puissent-ils être.
Bref. J'étais donc en face d'un Arisocrat, d'après ce qu'il prétendait en tout cas. Il esquissa un sourire qui me semblait être de façade, avant de me poser une deuxième question. Il voulait savoir ce que je savais sur les quatre groupes principaux. Bizarre ce mec. Même pas il me demande mon groupe. Direct il veut savoir si je sais beaucoup de choses sur ceux-ci. Il avait adopté un ton neutre pour formuler sa question, mais je m'étais rendu compte que ça avait l'air de l'intéresser. Pourquoi ce détail serait-il important pour lui ? La phrase qu'il prononça dans la seconde qui suivit mît fin à tous mes doutes. Il voulait savoir ce que je pensais de son groupe. Réagissons avec un minimum de logique. Il était des oranges, et voulait absolument savoir ce que je pensais d'eux. Il semblait intéressé par ce détail. Voulait-il m'enrôler, que j'entre à mon tour dans son groupe ? Moi, en Aristocrat ? Cela me paraissait improbable. Mais pas impossible. Étonnant, mais pas si farfelu. Le problème, c'est que je n'étais pas sûr de vouloir vraiment entrer dans un groupe. Rien qu'en tant qu'Heckler, j'avais des montagnes de problèmes. Des rumeurs qui couraient sur moi. Une amazone enragée qui voulait tout le temps me frapper. Un mec que je détestais. Bref, c'était pas énorme, mais si j'entrais chez les oranges, n'y aurait-il pas plus de gens qui me verraient mal, des gens de groupes opposés ? Malgré tout ces doutes, je souris à Iwan, avant de lui dire :
- Bah, les Mermaids et les Aristos sont les soi-disant manipulateurs. Les Bastards et les Amazons les violents. Après ça c'est les généralités que tout le monde fait, pour ma part je ne pense que que ce soir forcément comme ça, loin de là même.
Je haussai les épaules à la dernière phrase. C'était vrai, j'avais peut être l'air con, mais je savais quand même que les préjugés étaient commencement absurdes. J'avais aussi bien des amis Bastards qu'Aristos, Mermaids qu'Amazones. Donc je ne voyais pas où était le problème. Chaque personne a son propre caractère. Ça, c'est ce que je pense. La preuve, il faut bien se l'avouer, lorsque je suis entré à Sei Gakuen, j'étais violent, mais ni suffisamment fort, ni suffisamment enclin à faire parler mes poings tout le temps pour être un Bastard. J'étais intelligent, plutôt stratège, mais pas suffisamment réfléchi et maître de mes émotions pour être un Aristocrat. Et être Pacifist ne m'intéressait pas. Je ne pouvais lutter contre la Guerre, j'avais des amis dans les différents groupes. Et cela pouvait m'aider, en tant qu'Heckler, pour leur rendre service et protéger de plus près ceux que j'aimais. Tout simplement. Et puis, on est d'accord, foutre la merde, c'est mon truc.
- Enfin, moi j'pense que les préjugés ça sert à rien, il faut ensuite apprendre à les connaître, les groupes.
Je souris à Iwan. J'espérais qu'il me voyait pas comme un imbécile, puisque je n'en étais pas spécialement un. J'avais juste un comportement parfois un peu simpliste. J'ai le droit non ? Et puis, cette histoire de préjugés, je trouvais que oui, c'était totalement idiot. Ran, ma petite amie, m'avait avouée qu'elle était une Mermaid, je n'avais pas changé ma façon de la voir néanmoins. Pourquoi ? Parce qu'elle a son propre caractère. Voilà tout. Je rajoutai donc, regardant Iwan avec attention, lui souriant d'un air presque amusé, comme si j'avais compris quelque chose qu'il n'avait pas voulu exprimer clairement, ce qui était un peu ça en fait :
- Tu veux m'enrôler chez les oranges.
J'avais dit cela comme une constatation. Comment allait-il voir cette déclaration de ma part ? Allait-il réagir de façon neutre et me dire que c'était vrai, tout simplement ? Allait-il le nier ? Allait-il se moquer de moi ? De toute façon, c'est quoi cette manie d'essayer d'anticiper les actions des autres... J'en ai rien à faire, on verra bien ce qu'il me répondra. Comme quoi je suis pas si idiot que ça, même si je sais pas lire un livre correctement.

HRP : RP DE MERDE-POWAAAA !

Pourquoi je suis chez les rouges moi ?

Purée. Me recruter chez les Aristocrats. J'avais du mal à l'imaginer. Non pas que ça me déplaisait, mais étrangement, même après avoir vu mes amis entrer dans des groupes, je n'avais jamais réfléchi à si j'en faisais partie, moi aussi. Pour moi, la guerre était absurde, et je restais dans les Hecklers pour récolter des informations et aider mes nombreuses connaissances des différents groupes. Et là, le dénommé Iwan me parlait des groupes, me demandait si j'en savais plus que les autres. Les préjugés, ce n'était pas vraiment mon truc. Alors, je lui avais répondu, sans vraiment savoir quoi dire de pertinent, mais apparemment, ma réponse lui avait suffit, puisqu'il ne répondit rien. Il me regardait, semblait me jauger et réfléchir. D'accord. Comment quelqu'un peut il me trouver intéressant, moi, le gars petit, pas doué, loin d'être réfléchi en général ? Bon, pour une fois on peut dire que je l'avais été. Mais sinon ?
Alors, lorsque je me décidai enfin à demander, ou plutôt à affirmer à Iwan qu'il voulait m'enrôler chez les oranges, il parut surpris. Comme s'il ne s'attendait pas à ce que je devine tout de suite. J'ai beau être "intelligent", d'après les quelques examens médicaux et de QI dont j'avais été sujet durant mon enfance, je n'était pas non plus un vif d'esprit, et je ne trouvais pas ça extraordinaire d'avoir deviné cela. Après, peut être étais-je juste dans un bon jour, avec les idées bien triées dans mon petit cerveau. En général, je réagissais à deux à l'heure, et me comportait comme un débile profond, disons.
L'aristocrat me répondit enfin, sur un ton posé, qui me paraissait toujours neutre :
- Ton affirmation me semble un peu précipiter, même si c'est vrai: quand je t'ai vu faire avec la petite chienne d'amazone, je me suis dis que tu avais du potentielle pour entrer dans mon groupe. Cette idée m'a frôlé le cerveau l'espace d'un instant...
Ah. Il faisait exprès d'éveiller mes soupçons ou bien était-il en train de nier ma constatation, tant bien que mal ? Je n'en savais rien, je ne savais pas ce qu'il attendait de moi, ni ce qu'il voulait exactement. Ça me rendait fou... Bon, Iwan ne m'avait pas l'air bien méchant non plus. Alors ça allait encore. En tout cas, j'allais devoir réfléchir si c'était vraiment sa proposition. Entrer dans un groupe... Cette décision pouvait entraîner de nombreuses choses derrière. Comme la perte de certains de mes amis. Ou mon implication dans des histoires ou des bagarres auxquelles je n'avais aucune envie d'être mêlé. De plus, on avait beau dire que les Aristocrats étaient des garçons qui n'utilisaient que les mots et la manipulation, je savais bien que certains savaient très bien se battre, aussi. Ce serait trop facile si tous les combattants seraient chez les Bastards, et tous les manipulateurs chez les Aristos. Justement, si les oranges voulaient réussir à manipuler les autres, il fallait aussi savoir les surprendre. Enfin bref. Donc soi disant, ma violence naturelle pourrait tout de même passer, même chez les oranges.

Mais avant de t'emballer parce qu'un aristocrate t'a repéré, comment ça se fait que tu sois dans le groupe des hecklers ? C'est long six mois quand même, quand on parle de groupe.
Il avait raison. Six mois, c'était long. Vraiment long, surtout pour quelqu'un comme moi, qui était arrivé à Sei dans ces conditions. Au départ, les deux premiers mois, je ne pensais qu'à partir, je me demandais ce qui allait se passer par la suite. À présent, je savais que je ne m'en irai pas. J'allai rester à Sei Gakuen, c'était certain. Il y avait Ran. Et tous mes amis, même mes ennemis, mes emmerdes.... Et puis, pourquoi étais-je dans les Hecklers tiens ? Une chose à laquelle je n'avais jamais réfléchi. Jamais. Tout d'un coup, je me sentis bête. Très bête. Qu'allais-je répondre ?
Au départ, j'étais dans les Hecklers tout simplement parce que cette guerre me mettait en rogne, et que je n'y voyais aucun intérêt. Mais je n'étais pas suffisamment "gentil" pour m'engager chez les Pacifists. Ensuite, j'étais resté chez les rouges pour la simple et bonne raison que je m'y plaisais, car j'avais des amis d'un peu chacun des groupes, et que de ma position, je pouvais leur communiquer des informations, et être libre de mes mouvements et de mes actes, sans avoir besoin de lutter contre la guerre. En gros, ce conflit entre les différents groupes m'arrangeait, finalement, sans que j'y sois mêlé pour autant.
- T'as raison... Six mois c'est long. murmurai-je en fixant le vide. Au départ, j'étais chez les Hecklers, mais c'était juste parce que je m'en battait complètement les couilles de cette guerre. Puis, finalement, j'suis resté parce... C'était amusant.
Je pensais qu'il allait comprendre que ma dernière explication avait été simplifiée, et qu'il y avait tout de même une raison un peu plus détaillée et moins niaise derrière ces paroles. J'avais juste la flemme de tout expliquer, et je ne pensais pas qu'une séance de je-raconte-ma-vie-mes-amis-mes-amours-mes-emmerdes allait l'intéresser plus que ça. Je haussai donc les épaules, lui souriant au passage.
- Voilà tout. C'est assez simple en fait, j'y ai pas trop réfléchi.
Lorsque je remarquai qu'il était sur son portable, ça me fit penser qu'il fallait que j'envoie un message à Ran, pour lui répondre au sms qu'elle m'avait envoyé le matin même. Elle me demandait si j'allais bien, et si nous avions un cours en commun ce jour-là. Jetant un coup d'œil à mon emploi du temps, je lui répondis, tout sourire :
_ Coucou Ran ♡
On a cours de natation ensembles, tout à l'heure :)
Bisous, je t'aime ♡
Que l'amour peut me rendre tendre dis donc... Ça ne me ressemblait tellement pas. Et maintenant, j'étais là, tout sourire rien qu'en pensant à ma petite amie. Peut être que mon intégration au groupe des Aristocrats allait tout changer. En proie à un grand doute, je murmurai à l'adresse d'Iwan :
- De toute façon, si j'entre chez les oranges, ça ne risque pas de dégrader les relations que j'entretiens avec mes potes d'autres groupes ?
Je n'avais pas demandé cela dans l'espoir qu'il me dise "Non, ne t'inquiète pas", car cela ne servirait à rien et serait complètement idiot. Mais en tant que manipulateur, il était censé être capable de me trouver de bons arguments non ?

HRP : ♡ ♡ ♡

Comment la confiture de fraise devint de la confiture d'orange :3

Tandis que j'expliquais tranquillement à l'Aristocrat ce que la plupart des gens disaient sur les principaux groupes, celui ci semblait très attentif, m'écoutant sans rien dire. Apparemment, je devais l'amuser, puisqu'il affichait un petit sourire en coin dont je ne comprenais pas la signification. En fait, notre discussion me semblait très naturelle, tandis que nous échangions nos noms, nos avis respectifs sur les groupes et la guerre... Alors qu'il me posait des questions sur un ton neutre, je lui répondais sans réfléchir, avec la véritable franchise qui me caractérisait. Pas besoin de trop se prendre la tête après tout. Il suffisait de répondre ce que je pensais, non ? Non, je n'étais pas niais ou naïf. Je savais lorsqu'il fallait me méfier, mais donner ces informations n'était pas censé me faire courir un risque important, et ce n'était pas de cette manière qu'Iwan aurait pu me manipuler, de toute manière. Et puis, je n'en avais rien à battre au fait. Je voulais juste vivre ma vie tranquille, sans problèmes, sans emmerdes, avec mes amis, mes camarades de chambres, Ran, Maya, Jill, Heather, Akiro... Et même peut être Andy, même si je n'arrêtais pas de me chamailler pour un rien avec lui, je devais avouer que sans lui, je me sentirais un peu vide. Il occupait une petite place dans mon cœur, comme toutes les personnes avec qui j'avais tissé des liens, ou presque. Je n'avais que de rares ennemis. Et en l'occurrence, cette salope de Roxane en faisait partie. Et j'étais bien décidé à la faire payer dès que je le pourrais. Alors malgré mon tempérament orgueilleux, et mon dégoût à mêler les autres à mes affaires, je devais bien avouer qu'être Aristocrat allait sûrement m'aider pour cela.
« Il est vrai que cette guerre est amusante pour les personnes qui la prennent à la légère. Mas fait attention, tu risques de froisser certaines personnes en disant cela. », dit Iwan sur un ton calme et posé.
"Ouais, bah moi je suis Keel Blaze, et je dis mon avis. Si je "froisse" certaines personnes avec mon avis, et bah tant pis pour elle, et puis je ferais pas d'effort, je reste moi, alors FUCK."
Ce fut ce que je me mis à penser, tandis que l'orange continuait de son air neutre, me déclarant que ce n'était pas lui qui pourrait me garantir que les amis resteraient bien mes amis, si j'entrais dans son groupe. Bonne réponse. Il ne pouvait rien y faire, et il n'avait pas essayé de le nier. J'étais certain que dans l'art de la manipulation, il fallait aussi savoir jouer de la franchise. Et de mon côté, j'étais on ne peut plus franc. Et j'avais un côté sadique, aussi. Celui ci ne s'était plus vraiment affirmé depuis que j'avais rencontré Ran. Néanmoins, il existant bel et bien. Certes, j'étais violent, par moments. Mais je commençais à me dire que me vouloir chez les Aristos n'était peut être pas si absurde, en fin de compte. Moi qui pensais il y avait quelques secondes que je disais mon avis, et que personne n'allait pouvoir me faire d'objection, je commençais à m'imaginer jouant un autre rôle, changeant de caractère, pour pouvoir manipuler Roxane et lui rendre la monnaie de la pièce, mais en pire. Cela serait possible, si j'entrais chez les Aristocrats.
« Après, si tu veux une excuse « potable » pour entrer dans le groupe sans avoir de remord, tu peux te dire que c'est une promotion à saisir pour pouvoir s'amuser de cette guerre. Au lieu de la voir de l'extérieur, à te demander comment ça se déroule dans un groupe, … tu peux venir chez nous et voir par toi-même. De plus, tu pourras même participer aux missions avec des personnes que tu connais dans le groupe, si tu veux te venger d'une fille ou tout simplement pour t'amuser à foutre la merde. »
M'amuser ? Mhh... J'hésitais tout de même. Je me rappelais parfaitement m'être énervé au point de me mordre la lèvre jusqu'à que celle ci saigne, le jour où Ran m'avait expliqué le principe de la guerre. J'avais trouvé cela profondément injuste, que des personnes comme elle qui voulaient juste vivre leurs vies tranquillement, soient contraires de se battre parfois, et de se mêler à tout ça simplement pour pouvoir se protéger. Je lui avais promis de rester neutre, et de la protéger de mon mieux. Et bien, je le ferai. En entrant chez les oranges, ce serait une façon de m'amuser bien à moi. Pouvoir profiter de ma situation pour faire des choses que je n'avais pas pu faire avant. Pour pouvoir foutre encore plus la merde dans cette guerre sans fondement, encore plus puérile que les gens même qui la faisaient.
Soupirant donc, je refermai le livre qu'il m'avait conseillé. Je l'avais presque oublié, celui là. Puis je lui souris, de mon sourire tout droit sorti d'une pub pour dentifrice, avant de lui demander d'une voix presque innocente :
« Tu es pressé, je me trompe ? »
Je haussai les épaules, voyant bien qu'il allait effectivement devoir me fausser compagnie. Au moins, il avait apporté un peu d'action à ma journée, ainsi qu'une touche de suspens pour la suite de ma vie dans l'établissement. Je fis comme si je réfléchissais, alors qu'en vérité j'avais déjà fixé mon choix. Puis je lui tendis la main, avec une moue faussement suffisante sur le visage, déclarant sur un ton d'homme d'affaire :
« Alors marché conclu ? »
Je savais qu'il allait me serrer la main, répondant à mon geste presque amical. Tout ça parce que c'était lui qui m'avait remarqué pour que j'entre dans son groupe, il y avait seulement un petit quart d'heure. Et voilà que j'étais engagé.

HRP : RP terminé ! :DDD