Hrp : Je suis nulle en titre, comme tu le remarqueras ._. & F.A a planté, j'ai du recommencer le rp, désolé s'il parait bâclé du coup >.>

Une journée comme une autre, ou presque. Cela faisait deux jours à présent que Maya m'était tombée dessus et rien à faire, ma fierté n'arrivait pas à refaire surface. Elle avait été engloutie, piétinée, pour une gueuse au minois angélique : mais un ange jusqu’où ? Mon prénom veut dire Ange en français, il n'y a que moi qui puisse mériter d'avoir ce pseudonyme de perfection...mais je suis loin d'être parfait. Preuve en est, j'ai beau être un homme, c'est bien incapable de me défendre, face à une femme en plus, que j'en étais rendu. Alors pourquoi ?! J'avais un caractère fort, j'avais quand même une bonne carrure et j'aimais suffisamment le sport pour me muscler et ne pas être maigrelet !

La réponse résidait alors, d'après moi, du simple fait que j'étais incapable de jeter un crochet du droit ; ou même du gauche. La réalité est en fait que je suis incapable de faire quoi que ce soit sans la compagnie de mon frère et que je devrais plutôt voir un psy pour ça : mais laissez moi dans ma bulle un moment, chaque chose en son temps. Me changeant alors pour une tenue beaucoup plus décontracte, je me décidais à aller voir notre professeur de sport en privé. J'aimais bien cet enseignant, non pas parce qu'il gérait une matière qui n'était pas difficile en soit, mais parce qu'il était cool, et que physiquement, franchement, il en déchirait quand même pas mal !

C'est donc attendant que son cours soit fini, et que tous les élèves se soient barrés, que j'entrais à mon tour dans l'enceinte du gymnase. C'est me dirigeant vers la réserve, pour moi il était logique qu'après un cours mon professeur s'y trouve, que je me permettait d'entrer...je toquais bien évidement, question de principe, avant d'entrer et...de n'y trouver personne. Mais c'était tellement le dédale à l'intérieur, entre les cartons et les affaires de sport servant régulièrement, que je préférais vérifier s'il n'était pas entre deux étagères. Personne. Faisant alors demi tour, qu'elle fut ma chance de me retrouver enfermé à l'intérieur ! C'était pour ça qu'il y avait une cale tout à l'heure aussi crétin !

Soupirant, gardant mon sang froid, je me dis que ça ne pouvait pas être pire que de se retrouver dans le local de la piscine avec l'odeur du chlore qui serait remonté jusqu'au cerveau. Heureusement, je savais qu'il y aurait encore du monde à passer par ici, rien que la personne qui faisait le ménage par exemple.

« Mashiro-senseiii...?! »

Je toquais en même temps à la porte du local, sait-on jamais qu'il serait dans le coin. Vraiment, j'étais trop con. Il se passait quoi pour que ma semaine soit aussi pourrie !?!

Rien à dire, l'odeur de la réserve n'était pas à mon goût. Je ne savais pas trop si c'était l'odeur du plastique de certaines balles de sport ou celui des cartons qui s'entassaient tous les ans, voir encore de la poussière ; le mec ou la femme de ménage ne devait pas passer souvent à l'intérieur de cette pièce, quoi que je le comprenais parfaitement d'un certain point de vue ; mais vraiment, il était hors de question que je m'éternise ici. Cessant de toquer à la porte, mais appelant encore et toujours mon professeur, c'est lorsque sa voix remonta jusque mes oreilles, que je finissais par pousser un léger soupire de contentement.

« Toi non plus t'as pas de chance on dirait. »

Vu le ton qu'il employait, j'ignorais si j'avais bien fait de venir. Bon au pire, je n'étais plus à ça près, même si je savais que quelque part, il se moquait clairement de ma situation : qui ne l'aurait pas fait de toute manière, moi le premier ? Reculant alors, je le laissais m'ouvrir, bien que sa seconde phrase me fit baisser les épaules et le regarder avec un air d'ahuri. Non mais il me prenait pour qui ou quoi sérieusement ? Est-ce-que j'avais une tête à vouloir m'envoyer en l'air avec des balles de tennis peut-être ?

« Désolé de vous décevoir, mais vous n'aurez pas la chance de me refermer la porte au nez. »

Je préférais rester un minimum respectable à son égard et ne pas monter sur mes grands chevaux. Il ne m'avait rien fait au final et oui, je devinais qu'il devait surement en voir tous les jours des énergumènes dans ce gymnase, entre les fumeurs de cannabis derrière le stade et...à priori des voleurs de ballons ou de maillots contenant cette légère odeur si particulière vu que...tout le monde se les prêtait ses fucking maillots de change. Mon dieu. Me faufilant alors en dehors de la pièce, c'est mettant mes mains dans les poches de mon pantalon que je détaillais Mashiro-sensei. Il n'avait pas l'air très content mais ça, je me demandais s'il l'était vraiment en dehors de ses cours...Oh et puis zut, je n'étais pas venu pour rien !

« C'est vous que je cherchais Sensei. J'aurais besoin...de votre aide. »

Dis comme ça, c'était pitoyable. Allez, écrase encore un peu ta fierté et balance ce pourquoi tu es là, sinon tu vas y passer trois heure.

« Vous savez, il y a des clans ici. Et pas plus tard qu'il y a deux jours, je suis rentré en collision avec une "Amazon" qui m'a sèchement fait comprendre mes propos déplacés à son égard. » Au moins, je finissais par l'admettre, c'était déjà pas si mal. « Mais ma fierté en a prit un coup. Pas que je désire frapper une femme, mais je sais que cela soit elle ou quelqu'un d'autre, je n'aurais pas pour autant réagit. J'aurais besoin de quelques cours de défense...ou de boxe, j'en sais trop rien, mais quelque chose qui me fasse réagir voyez !? Et il n'y a que vers vous que je puisse me tourner, je pense. »

Voila, maintenant que tu lui as raconté ta vie, tu vas pouvoir attendre qu'il rigole et qu'il te remballe. Mais au moins, j'aurais essayé. Et puis c'est un prof, pas un élève, alors je savais au moins qu'il ouvrirait pas sa grande g*eule comme un simple élève pour m'afficher en publique. Quoi que...? Non, ne pense pas à ce genre de chose...

« Méfie toi, je suis pas le genre de type à avoir besoin d'une raison valable pour faire quelque chose. »

Bizarrement, ça m'avait encore plus refroidi. Vraiment, il ne réagissait pas comme ça en temps normal...mais entre l'avoir en cours et en "tête à tête" sur que ce n'était pas le même monde. Et de toute façon, je ne le connaissais pas...peut-être que c'était un mec alcoolique et violent en dehors de l'école ! Un assassin peut-être ?! Non, là je devenais trop ridicule, mais il avait un visage très particulier aussi, c'était loin d'être de ma faute, encore plus lorsque l'on sait que je suis du genre à me gaver de série policière américaine...

Passons. Il m'avait écouté, c'était déjà ça. Et à priori, à entendre sa réponse, il ne comprenait pas tout. Et bien oui, quelque chose qui me fasse réagir ! Après tout, je n'avais pas de réflexe et il m'en fallait ! Pas forcément pour me battre à ce moment là, mais au moins pour me défendre ! C'était bien une chose dont j'étais incapable, déjà petit, quand bien même nous n'avions pas d'amis, Tatsu et moi, c'était toujours mon frère qui prenait ma défense. Je n'ai jamais été une victime, mais du peu qu'on m'embêtait, il y avait toujours mon jumeau pour répliquer avant moi. Je n'ai donc jamais pris le plis de me défendre de moi-même. Ou uniquement avec les mots : et on sait tous que les mots ne servent pas à grand chose suivant certaines situations.

Soupirant alors, je finissais par croiser les bras à mon tour. Je me demandais bien à quoi il pouvait penser pour rester stoïque. Et si j'avais su...

Anju avait fini par se faire choper par son professeur par le col, ne pouvant pas réagir. Sur le coup, il ne comprit juste rien de ce qu'il lui arrivait. Les yeux grands ouverts, c'est comme à son habitude, qu'il ne bronchait pas. La peur n'était pas dans son vocabulaire, pas par la violence, juste par ses phobies. Alors juste, là, il était surpris, désemparé, fixant son professeur comme la chose la plus étrange sur terre. Sa main eut tout de même le réflexe de se porter au poignet qui le tenait, pour essayer de le faire lâcher, mais c'était tout. Même ses jambes restaient raides, comme des piquets : paralysées presque, il n'y avait rien pour le faire réagir dans tous les cas. Ce n'était pas quelqu'un de craintif, preuve en était, juste qu'il ne savait tout bonnement pas quoi faire...

« Sensei... »

Faible, lâche, tous ces mots pouvaient être bon me concernant, même si je savais qu'ils n'étaient pas vrai. Mais, c'est une fois de plus mon état de stupéfaction que ne me faisait pas broncher. Pire encore, c'était mon professeur, même mon cerveau se retrouvait incapable de lui jeter des injures au visage : cela aurait été quelqu'un d'autre cependant, il en aurait prit pour son grade. J'eus quand même ce léger mouvement, qui me faisait me mettre sur la pointe des pieds, pour une raison obscure, mais c'était tout.

« Il est interdit de violenter ses élèves, Mashiro-sensei ! »

Et c'était tout ce que t'avais à dire ? Finissant tout de même par serrer ma main sur son poignet, mon autre main elle...oh mais oui, j'avais une autre main ! Comme si mon cerveau l'avait complètement zappé, je la rejoignais à l'autre pour le faire me lâcher. Mais je n'avais pas sa force, quand bien même j'avais de la poigne et du muscle.

« Monsieur Mashiro ! Lâchez moi !!! »

Non, je ne m'énervais pas, je ne perdais pas patience non plus. Je flippais. Enfin. Soit il me lâchait soit il décidait autre chose, mais là...sentir ses mains moites sur ma peau me rendait complètement nerveux...

« Si vous ne voulez pas m'aider, il suffit de le dire ! Je suis loin d'être le binoclard de service, mais je suis encore plus à des kilomètres d'être celui qui cognera le plus fort ! » je marquais une pause, avant de vraiment...vraiment faire pitié...« Laissez moi s'il vous plait... »

En plus de lui dire de me lâcher, j'écoutais aussi ce qui nous entourait, dont lui. Je n'étais pas suicidaire et si vraiment toute cette histoire tournait mal, j'aurais pu essayer d'appeler à l'aide vers quiconque trainerait dans le coin. Mais là encore, je me faisais vraiment trop de film...même si mon prof avait juste l'air d'en avoir rien à faire du monde, d'après ce qu'il me disait ! Ne bronchant pas plus, lorsque je sentis sa main se desserrer, le stress que je venais d'accumuler redescendit aussitôt. Je n'en avais pas eu énormément pour m'en défaire difficilement. Pire encore lorsqu'il renchéri sur mon "cas" : j'espérais bien qu'il comprenait mon problème ! Même si...je me faisais passer pour un "looser" en fait là...clairement.

Expirant, restant adossé au mur, n'osant toujours pas bouger, de le voir se poser à coté de moi me fit lui jeter un coup d'oeil : il souriait...un peu. Se moquait-il ou... ? Ce qu'il rajoutait après me fit comprendre alors le fond de sa pensée. Sur le coup, mon cerveau n'imprimait pas la fin de sa phrase, me concentrant plus sur ce qu'il m'avait dit en premier lieu, à savoir que je ne devais pas provoquer ; mais lorsque le reste se mit en forme entre deux connexions de neurones, un rire s'échappa d'entre mes lèvres, sincère.

« Elles n'aiment ni les tampons, ni les mecs je crois. Enfin...ça reste des choses avec deux melons à la place de pectoraux alors...c'est pas intéressant. »

Afficher sa préférence sexuelle devant un prof, check. Mais c'était pas ma faute si pour le coup, il me mettait plus à l'aise qu'il y a à peine trente secondes ! Expirant, je quittais enfin le mur pour me poser devant lui, une fois de plus, et finir de lui répondre.

« Et si je ne provoque pas, alors je finirais par me faire marcher dessus. Si je ne tape pas, je me ferais marcher dessus aussi. Vous savez Sensei, je ne sais pas où vous étiez au lycée, mais ici, ce n'est comparable à aucune autre école. »

Je tirais alors un peu la gueule. Avant de porter machinalement ma main à mon cou, frottant là ou il avait plus ou moins serré. Si cela n'avait pas été le prof d'ailleurs, mais bien une situation réelle, qu'aurais-je fait ? Rien de plus, malheureusement. Je baissais alors les bras contraint, par ma simple pensée, à me dire que j'aurais surement fini blindé de bleus.

« Vous n'avez aucune raison "valable" de m'aider, et vous vous fichez des droits que l'on vous accorde alors...on s'en fiche aussi de la déontologie professorale quand à être seul à seul avec un élève ? Donc... »

Donc rien. La suite ne dépendait pas de moi, mais bien de lui. Cependant, d'être toujours là et de ne pas m'avoir clairement répondu avant, voulait dire qu'il acceptait presque de bien vouloir m'aider. Finissant par mettre mes mains dans les poches de mon pantalon, je finissais par lui faire dos.

« J'vous imagine bien Bastard, quand vous étiez plus jeune. Pas que vous êtes vieux hein ! » me reprenais-je avant de lui faire à nouveau face « Mais j'vous vois pas vous faire marcher dessus, loiiiin de là. Vous faisiez de la muscu ? De la boxe ? Du Kendo peut-être ? »

Je me permettais alors de venir lui toucher le haut du bras pour "tâter" de la bête, sans paraitre spécialement impoli -quoi que je l'étais déjà- avant d'afficher un air intéressé. Bah ouais ! C'était pas tous les jours qu'on croisait un mec comme ça ! Y'avait que des androgynes dans le coin alors...

« Le jour ou j'arriverais à vous battre au bras de fer, j'serais bien heureux tiens ! »

Allez, non mais Anju...pourquoi tu racontes de la merde déjà ?! Ah oui, tu sais plus quoi dire, alors...tu enrobes.

Ne pas parler de ce que je ne connaissais pas. Mouais, c'était bien beau tout ça, mais à vrai dire, j'aimais bien faire des suppositions. Quand bien même j'aurais déjà du être mort, d'après ses dires. Mais monsieur, moi l'école, j'ai jamais connu ça comme une jungle, j'ai toujours été la jungle avec mon frère, mais depuis qu'on est ici, tout à radicalement changé. Sauf que moi, je n'ai juste pas changé comme il se le devrait. J'aurais du être un Pacifist en réalité, mais j'ai toujours eu la langue trop bien pendu pour me contenter de ne pas prendre de partie. J'aurais pu être Hecklers à ce moment là mais...cela revenait au même : il fallait que je l'ouvre et que je crache à la gueule de ceux et celles qui m'emmerdaient. Alors oui, même si physiquement je ne vaux rien et que j'aurais du être un rat crevé sur le bord d'une route si j'avais du être dans son lycée...il fallait tout de même qu'aujourd'hui je change, dans mon lycée, pour éviter que ce dernier devienne un lieu de vie insupportable. M'enfin, je monologue tout seul...en oubliant que j'aime bien le voir rire, même s'il se moque, c'est pas tous les jours que je peux avoir le plaisir de voir ça.

« Pourquoi je reste ? Parce qu'avec mon jumeau on c'est dit qu'être dans un lycée banal, se serait juste chiantissime. Et que de toute façon, nos parents sont bien trop contents qu'on soit ici : et si on se plaint, ils nous prendraient encore pour des gosses pourris gâtés. »

Je marquais une pause, avant de capter ce qu'il me disait par la suite. Moi ? Faire des conneries une fois que je saurais taper ? MOI ? Non mais il m'avait bien regardé ? Et puis je ne lui demandais pas vraiment de m'apprendre à me battre, mais plus à avoir un réflexe défensif, au fond. En fait, je crois que j'allais laisser tomber. Monsieur Mashiro ne m'aiderait pas. Cependant, discuter avec lui n'était pas désagréable, encore moins après le rire qu'il venait de décocher après mon geste. Ne pas compter la dessus ? J'en souriais, puis en riais alors à mon tour, vu sa carrure, bien sur que non...mais c'était beau de rêver non !?

M'attardant alors sur sa silhouette lorsqu'il se décolla du mur pour s'étirer, un soupire s'échappa d'entre mes lèvres. Non, jamais je ne ferais le poids. Décidément, je me demandais bien ce qu'il avait pu endurer pour en arriver là, je doutais que l'on devienne ainsi du jour au lendemain...Mais c'est là que ma curiosité fut piquée. Le combat de rue ? Donc, au lycée, il habitait des coins...pas très reluisant ? Tout ce que je connaissais de ce genre de lieu, je les avais lu dans des bouquins, j'étais un p'tit aristo, un vrai pour tout dire, alors forcément...Mais je tirais encore des conclusions hâtives, pourquoi est-ce-que j'étais entrain de m'inventer la vie de mon prof !!?

« Vous êtes entrain de me dire que...vous acceptez de m'aider là ? »

Ouais, j'avais quand même pigé ce qu'il venait de me dire, outre mes idées mal placés sur sa vie d'avant. Un sourire s'étira alors sur mes lèvres, j'étais quand même ravi de savoir que je pouvais compter sur quelqu'un ! Mais avant...à qui avais-je affaire réellement ?

« Et du combat de rue ? Mais...vous faisiez quoi avant Sensei ? Vous étiez genre...un flic infiltré ? Un mec "gros bras" pour des mafieux ?! »

J'en avais de l'imagination à revendre, c'est moi qui vous l'dit. Mais en même temps, lui demander s'il faisait partie de ses gamins du type des Favelas brésilien, c'était déplacé, enfin pour moi ça l'était. M'étirant alors à mon tour, je reprenais un pas vers lui, avant de croiser les bras.

« J'vous aurais bien proposé une partie de basket, mais j'suis pas venue pour ça donc...vous m'dites bien vouloir m'apprendre un truc alors...j'aimerais surtout savoir me "protéger". Voyez, pas me battre, mais au moins avoir des notions pour parer les coups ! Je sais que si j'apprends, je pourrais au moins avoir le déclic de bouger. Je crois que c'est ça qui me fait défaut, quand vous m'avez pris par la gorge il y a cinq minutes...je ne savais juste pas que faire ! »

Je retouchais alors ma gorge machinalement. Avant de tirer une moue indécise et observer les mains de mon professeur. Combien de gens avait-il mis à terre avec elles ? Le respect...on a beau dire, mais le respect passe toujours et avant tout, par la force. Plus que par les mots, j'en étais convaincu.

« Et j'vous imagine pas vous faire cogner dessus, voyez. Vous êtes grand, plutôt bien foutu, et puis sincèrement Sensei...vous faites un peu peur...alors j'vois pas qui serait assez con pour venir vous emmerder. »

Mais il y avait des cons partout. Et quand j'y repensais, il n'avait pas du être toujours comme ça, j'veux dire, le visage renfermé, tout ça, tout ça...

« Bref. Vous me montrez ? J'suis prêt ! »

J'étais prêt ça oui ! Mais pas prêt à recevoir ses deux autres questions. Enfin, c'était des choses qui arrivaient, autant moi que mon jumeau, nous passions plutôt inaperçu en sport, pas de vague, on écoute, on se mêle au bordel...bref, on joue les messieurs tout le monde.

« Mon frère est dans le cours du vendredi après-midi. Nos parents ont demandés à nous séparer pour le sport pour "travailler en équipe" et pas que tous les deux. Je pense que vous n'avez juste pas fait attention que vous me voyiez deux fois dans la semaine, simplement, on reste plutôt discret dans les disciplines sportives. Et moi c'est Anju, Anju Soejima. »

Je m'inclinais pour me présenter, avant de me retenir de présenter mon frère. Il s'en rendrait bien compte lui même au prochain cours pour savoir lequel de nous deux serait...moi. Il regarderait surement ses fiches à deux fois ! Surtout que pour nous reconnaitre physiquement, c'était un peu au feeling, sauf si nous avions le malheur d'ouvrir la bouche : ma voix était beaucoup plus légère que celle de mon ainé...raaah ainé, que j'aimais pas ce mot, de quelques putains de minutes en plus ! Me renfrognant tout seul, je finissais alors d'écouter mon "supérieur", avant d'ouvrir légèrement la bouche. Il parlait bien de...du directeur adjoint là?

« Sérieusement ? » Je pivotais alors la tête sur le coté, me parlant à moi-même. « Remarque quand j'y pense il a la tête de l'emploi...»

Je n'avais fais que le croiser dans les couloirs, pas plus d'une ou deux fois, mais ouais...ouais. Enfin fait carrément ! J'le voyais trop se bastonner lui en fait ! Mais...je savais pas trop si c'était vraiment cool ou...carrément l'inverse. Si les parents d'élèves apprenaient ça...Quoi que c'était pas mon problème après tout.

« Ceci dit, si tu m'emmerde pas, t'as pas à avoir peur. »

Je fis alors une moue peu rassurée. Pas que j'étais du genre chiant mais, ne connaissant pas vraiment le genre de personne qu'il pouvait apprécier, je me demandais si je ne rentrais pas dans sa catégorie de p'tit con prétentieux. Roulant presque des yeux, je ne vis alors pas venir sa manœuvre, que de me recoller contre le mur. Bien évidement, il ne serrait pas du tout cette fois ci, alors je compris vite : je me retrouvais alors à l'écoute et donc, dans une totale compréhension de mon propre corps.

« Donc je suis un paresseux stupide ? » parce que je ne bougeais toujours pas. « Enfin si, je peux me servir de mes jambes pour répliquer c'est ça ? Et comme vous n'avez qu'une main de libre, je la bloque si elle vient me cogner pour se "venger" ? »

Je le voyais alors mettre ses mains dans ses poches, avant de moi, baisser le regard au plancher. Ouais, c'était logique, mais fallait-il encore que mon corps veuille réagir. Mais c'était déjà ça !

« Mais si je me retrouve dans une situation plus complexe...face au mur et avec les mains bloquées...mes jambes ne serviront à rien ! » Comment ça je compliquais l'exercice ? « Face à quelqu'un d'une force équivalente à la mienne je pourrais essayer de me dégager, mais par exemple face à quelqu'un comme vous...c'est loin d'être gagné ! »

Je me mis alors face au mur. En fait non, te tourne pas comme ça, tu sais pas de quoi il est capable ton prof', imbécile ! Je me re-retournais alors, avant de réfléchir à la chose, imaginant monsieur Mashiro me bloquer. Ouais non, c'était carrément impossible en fait...

« Au final, faire du basket c'était p'tete pas si mal que ça... »

Et là, tu te défiles. Sale gosse. Pourquoi pas allez boire un verre pendant qu'on y était non ?!

« Et vous vous battiez souvent avec monsieur Takeda ? Vous gagniez ? »

Changez de sujet...ah bah bravo ! Fais-toi passer pour une girouette mon pauvre ami !

Oui, il n'avait pas fait attention...mais comme je lui avais dit, c'était dur de faire attention à nous deux, surtout séparément et en plus de ça, en sport. Parce que le sport, on aimait ça, quoi qu'on en dise : peu importe lequel, sauf la natation pour ma part, alors forcément, on était plus des élèves modèles et sages qu'autre chose. Mais passons, il me parla d'un coup de genou bien placé...hein ?! Non mais j'allais quand même pas le frapper pour de vrai si ?! Me grattant alors un peu l'oreille, gêné, lorsqu'il répliqua un " On s'en fiche de Monsieur Takeda..." je sentis que le ton n'était plus le même. Je commençais à l'énerver ou ?

« Oui, on s'en fiche... » Enfin non, mais je ne me comprenais. « Et ce n'est pas au directeur adjoint que je demande des conseils, mais bien à vous ! »

Même si lui en riait, moi j'étais sérieux. Complètement. J'avais plus confiance en monsieur Mashiro qu'en Monsieur Takeda. Surement parce que les gens des hautes sphères, du genre bagarreur ou pas, ça me rappelait plus le coté faux-cul du monde aristo et tout ce qui va avec. Donc ouais, on la refaisait. Me retrouvant à nouveau au mur, cette sensation désagréable de me retrouver emprisonné me prit une fois de plus.

« Donc là, je fais une erreur que beaucoup font : je n'ai pas de garde, donc toi qu'est-ce que tu fais? Doucement s'il te plais, je tiens à mes bijoux de famille. »

Un peu qu'il y tenait à ses bijoux de famille ! Moi aussi je tenais au mienne d'ailleurs, imaginez que je les lui casse, à mon avis il réduisait aussi les miennes le jour ou il me rattrapait. Coincé donc, avec cette proximité qui me déroutait, c'est donc prenant mon inspiration que je mimais un mouvement du genou pour venir le placer entre ses jambes. Oui, je "mimais", pas question que je frappe pour de vrai ! Et puis c'était gênant il fallait le dire, je n'avais jamais été très doué en théâtre...

« Comme ça ? En plus rapide c'est sur... »

Je lui prenais alors le poignet qui me tenait la gorge, avant de re-mimer le geste de façon plus prononcé, mais en m'arrêtant juste avant de bien frapper ou il fallait pas.

« Ça fait très réaction de meuf en fait...mais c'est cool ! »

Comment est-ce-que j'arrivais à dire ça alors que j'étais plaqué contre un mur ?! Bref, il fallait que je le frappe sérieusement si je voulais réussir à le faire lâcher. C'est donc me concentrant, que je lui redonnais alors un coup, un vrai, mais pas dans ses parties bien évidement, mais à coté, dans l'entre-cuisse, avant de lui virer enfin sa main et me dégager. Je finissais alors mon mouvement en partant à petite foulée comme si je fuyais, avant de juste revenir vers lui...

« Alors...j'ai bon ?! Et...j'vous ai pas fait mal j'espère ? »

T'en avais d'autre dès comme ça ? Souriant alors, ouais j'étais content ; même carrément excité en fait ! ; je revenais vers lui à nouveau à petite foulée, avant de lui poser un regard pétillant. Vraiment, c'était rien, mais moi, ça me suffisait déjà beaucoup ! Parce que c'était ce que je voulais et qu'il prenait la peine de se prendre des bleus pour m'aider : du moins j'avais pas frappé aussi fort quand même.

« Bon, si j'vous mets au tapis, j"vous paye un verre, ça marche ? »

Je le disais alors tout en rigolant, je savais très bien que ça n'arriverait jamais de toute manière, mais...ça me rendait de bonne humeur : ouais, c'était le meilleur moment de ma semaine, mon petit rayon de soleil !

Rire, sourire, et voir mon prof en faire de même, cela me donnait suffisamment d'énergie pour le moment. Après tout, les petits instants de bonheur ne se font que par petite touche, alors juste là, je profitais. Je ne pouvais pas profiter de mon jumeau pour rire avec lui, alors autant en profiter pour me dérider avec quelqu'un d'autre : surtout que vraiment, j'étais amusé. Ce n'était pas tous les jours que je pouvais apprendre ce genre de chose...

Monsieur Mashiro m'expliquait alors que je pouvais viser d'autres endroits, comme le ventre ou les genoux...c'était vrai, mais fallait-il encore que j'y pense. Enfin, avec ça déjà, c'était pas trop mal, j'me demandais bien si j'aurais le culot de le faire en temps réel : quoi que je n'étais pas si pressé que la théorie se jette dans le gouffre de la pratique. Même si comme il disait, si on me fait mal, il est logique d'en rendre la pareille.

« Ça marche, j'ai hâte de voir ça. »

Je souriais alors encore, plutôt sagement cette fois-ci, après tout, je savais que je n'arriverais jamais à le foutre à terre...sauf si je le cognais suffisamment fort entre les jambes pour le paralyser...mais c'était loin d'être mon intention ! Je fis alors un bon lorsque la porte des lieux s'ouvra, fixant alors la personne qui venait de pénétrer les lieux. Miss...Tampax et sa mère ? Je clignais alors des yeux en essayant de comprendre le flot de paroles destinés à monsieur Mashiro...Wouah. Je savais pas vraiment de quoi il s'agissait, mais "piscine" plus "tampon" me fit retourner le cerveau.

Techniquement, si j'avais été une meuf, moi aussi j'aurais utilisé l'excuse des règles pour ne pas aller nager...mais bon, moi c'était pas parce que je ne voulais pas montrer mon corps, ni faire du sport, mais bien parce que j'avais une peur monstrueuse de l'eau. D'ailleurs, je trouvais bizarre que mon Sensei n'ait pas remarqué que je me planquais dans les vestiaires pendant le cours...remarque, Tatsumi lui nageait, s'il m'avait prit pour lui jusque présent, cela ne m'étonnait pas.

« Oui, on se voit plus tard Mashiro-sensei. »

Je m'inclinais alors, avant de mouver mes lèvres en un "Ganbare" souriant à mon professeur, face à cette chère madame qui avait décidé de surement, lui donner du fil à retordre. Je jetais alors un regard en coin à la fille en question, devinant qu'en prime ; c'était une nana de ma classe de l'an dernier ; qu'elle ferait tout pour faire chier son monde. Partant alors à petite foulée de la salle de sport, c'est me retournant au dernier moment, que je me mettais alors à rire de la situation : en fait, même si je savais qu'il ne se laisserait pas faire, je trouvais ça comique de me dire que quelqu'un comme cette mère de famille, pourrait le foutre au tapis sans même avoir à le toucher. Comme quoi...j'avais peut-être tort : la force ne faisait peut-être pas tout.