FAN, MY ONLY ONE

La chaleur. Sur toutes ces choses que Riley ne supportait pas, celle-là en surplombait bien d’autres. Combien faisait-il dans leur petite chambre à quatre ? Ça il préférait ne pas le savoir, et de toute manière pour en avoir une idée il aurait dû se lever et marcher jusqu’au thermomètre contre la fenêtre, et l’idée de ce mouvement lui donnait déjà envie de se recoucher alors qu’il ne s’était même pas redressé. Lui qui s’était étalé comme une crêpe ne pouvait comprendre – ni supporter – sa colocataire qui sautillait et s’agitait sur son lit depuis tout à l’heure. Il ne la regardait pas, non enfin pas vraiment mais son mouvement attirait son attention, il pouvait le voir sans le regarder, dans le coin de l’œil. Comment était-il possible de trouver encore l’énergie de s’agiter de la sorte alors que lui ne pouvait même pas remuer le petit doigt sans sentir une chaleur intolérable l’envahir. Mais en plus son lit était bel et bien le plus éloigné du ventilateur. Injuste vie, songea-t-il.

Il ne connaissait pas vraiment ses trois colocataires, et eux ne le connaissaient pas. C’était mieux ainsi, dans un sens, car il n’appréciait pas vraiment que n’importe qui soit au courant de… ses vilains petits secrets. Il préférait ne pas trop se lier pour le moment, surtout qu’il savait maintenant tout de cette guerre des sexes et qu’il ne voulait pas s’attirer d’ennuis avant d’avoir atteint un certain niveau de stabilité dans cette école. En gros, s’attirer de la merde dès l’arrivée c’était pas super. Aux yeux de tous, il était encore une fille et tant mieux c’était son but premier. Il en était même au point d’espérer que cela dure longtemps encore, parce qu’il avait bien vite compris qu’être une fille dans la vie était plus agréable. Sauf… peut-être dans cette école ? Il avait aussi bien vite remarqué que la plupart des mecs étaient tarés, violents ou des connards purs et simples avec la gente féminine. Mais cela n’avait pas changé à son habitude de s’habiller en fille et même renforcé son envie de poursuivre la mascarade. C’était plus amusant ainsi.
Revenons à ses trois colocataires. Il y avait de l’autre côté de la pièce deux jeunes filles qui ne lui semblaient pas vraiment appartenir à cette guerre des sexes. Ou du moins, pas en apparence. Elles semblaient un peu insouciantes, simples et… gentilles. Une partie de lui – sûrement la partie féminine – désirait se faire des amis, des amies en fait. Mais son côté plus masculin le rendait un peu difficile d’approche car il n’allait pas facilement vers les autres. C’était sûrement son grand défaut, car une fois en lien avec quelqu’un il devenait bien vite très amical, autant en tant que fille que garçon.
De l’autre côté de la chambre, du même que lui en fait, plus près de la porte – car le lit de Riley se trouvait près de la fenêtre – il y avait le mec de la chambre. Oui car Riley lui-même avait du mal à se considérer comme le « mâle » de la pièce bien qu’il eut tout ce qu’il fallait avoir pour l’être. Posséder quelque chose entre les cuisses ne faisait pas vraiment de lui un homme un vrai, simplement une parodie, un dérivé de celui-ci. Bref, ce garçon ne semblait pas très bavard, pas vraiment le genre à venir faire copain copain et à jouer à la dinette avec les fifilles. Pourtant il n’était pas non plus agressif, plutôt passif. Comme l’eau qui dort et qu’il ne faut pas réveiller. Ou du moins c’est ce que Riley ressentait à son égard et ce n’était certainement pas lui qui allait aller secouer l’arbre où la bête dormait. Pas question qu’on le passe à tabac, même s’il ne savait pas à qui il avait affaire il préférait se méfier. Les hommes, disait-il souvent, sont des menteurs, fourbes et des salauds. Lui-même l’était, menteur et fourbe derrière son masque de dame.

Le silence – si lourd comme cette maudite chaleur – fut finalement brisé. La jeune fille qui faisait elle aussi la crêpe sur son lit venait de s’éveiller en quelques sortes et exigeait vaguement un peu d’action dans la chambre. À son intervention Riley fit la sourde oreille. Il avait envie de fraterniser et de se faire des copines, mais en même temps cette chaleur l’assommait à un tel point qu’il en devenait limite irritable. Lui qui, dès le départ, n’était pas très commode de par son caractère trop émotif et ses réactions sur le vif. Là c’était comme s’il était éteint, ou en mode veille. Non… Plutôt en mode économiseur d’écran, vous savez quand le fond devient tout noir avec des formes qui s’agitent pour montrer signe de vie, mais que c’est simplement pour faire genre et qu’en fait y’a pas de lumière au balcon ? Exactement comme ça. Il respirait, avait les yeux ouverts mais son cerveau avait pris des vacances dans le grand nord. De la fraîcheur… Dieu pitié un peu de fraîcheur…

Bon… L’intervention avait fait s’allumer une petite lumière dans la tête de l’autre jeune fille. Elle se mit donc de la partie, comme pour les secouer encore un peu. À cette intervention Riley se rendit bien compte qu’il ne pourrait pas faire la sourde oreille à tout jamais et que jamais il ne se ferait d’amis s’il ne bougeait pas. Il se redressa donc enfin, la crêpe en mouvement attention son corps semblait à la fois fluide et en même temps si lourd. Quelle drôle d’image. Heureusement qu’il était fin, ainsi il pouvait se mouvoir même sans énergie. Une fois assit il replaça son short en jeans, et son t-shirt sans manches un peu grand pour lui. Il regarda à tour de rôle les deux filles, puis un vif regard vers le garçon sur le lit adjacent le sien. C’était pas une mauvaise idée, finalement, de faire connaissance.

« Moi j’suis nouvelle. Enfin, ça fait pas tout à fait un mois alors disons… Que je suis habituée aux diverses… spécialités de l’école. »

Il cherchait les mots, de sa voix douce. Il avait toujours gardé cette voix fluette, féminine et espérait qu’elle ne s’en aille jamais. Il ne pouvait s’imaginer avec une grosse voix, c’était comme d’entendre un enfant parler d’une voix d’adulte ou même un homme très grand parler comme une fille. Ça lui semblait absurde.
Bref, il fit enfin un sourire, et semblait vaguement s’éveiller. Mais cette chaleur ô salope de chaleur le faisait tanguer vers le mode veille encore. Il fallait réagir.

« Bon, vous m’excuserez mais moi, j’en peux plus. »

Il se redressa, effort surhumain, et se dirigea vers le ventilo, se laissant tomber en tailleur juste devant ce dernier, qui tournait sur un 180° et venait le couvrir de son vent salvateur sur le un tiers de son parcours. Plaisir intense, et totalement égoïste mais un rire s’échappa de ses lèvres fines.

« Ahhh ! Il nous faut plus de ventilos dans cette pièce c’est injuste il ne peut pas nous ventiler tous les qua- »

Il s’arrêta, au beau milieu de son mot, réalisant qu’il parlait devant le ventilo et que sa voix était déformée. Où avais-je dit que son cerveau se trouvait déjà ? Ah oui, dans le grand nord. Alors il ne lui fallut pas grand-chose pour qu’il n’éclate d’un petit rire cristallin, se cachant le visage de ses mains.

« Damn it… C'est trop pas sérieux ! »

AFTER READING

Coucou ! Je m'excuse pour l'attente, j'étais un peu occupée avec l'event des piques à lancer et entre autre le début des cours >_< Enfin au moins ma réponse est pas trop mal =w= Anyway ! Je promet de faire plus vite la prochaine fois et maintenant... Moi et mon lit avons des choses très intenses à faire ensembles (dormir XD)

WHO ARE YOU ?

Apparemment, c’était l’heure des présentations. Au début, Riley n’avait pas vraiment eu envie de se prêter au jeu mais maintenant qu’il y était, il se rendait compte que cela l’avait fait sortir de son mode veille. Malgré la chaleur qui l’accablait, il s’était remis en mouvement et le refroidissement que lui procurait le ventilo juste devant lui réveillait ses sens et sa vivacité naturelle. Comme si son cerveau revenait des vacances dans le grand nord. Oubliant le jeune homme dans son coin qui ne disait rien, Riley appréciait bien l’ambiance de la chambre, avec les deux jeunes filles aussi rayonnantes que le soleil et… Seigneur ne parlez pas de Soleil lui et sa chaleur et… non, ne parlons pas de malheurs.

Celle qui avait le lit en face du sien, Maya, semblait déjà de nature plus calme que l’autre jeune fille. Elle venait de s’étaler sur son lit comme Riley l’était quelques minutes auparavant, puis une nouvelle question. Elle était le maître du jeu questionnaire du jour apparemment. D’où venaient-ils ? Bonne question, quand on apprend à se connaître pas faux. Riley s’était tourné dos au ventilo, pour que sa voix cesse d’être déformée déjà et pour rafraîchir sa nuque dégagée car il avait relevé ses longs cheveux en toque – défaite en grande partie à coup de cette chaleur pas étonnant.

Riley laissa la petite agitée – qui ne s’agitait plus depuis quelques minutes – répondre à la question en premier. Hiroshima. Il ne se souvenait pas avoir déjà visité cette ville, mais on lui avait dit qu’elle était belle. Le sujet du moins semblait avoir créé chez les deux jeunes filles des remontées de souvenirs d’enfance. Pour sa part, Riley n’était pas si attaché à toutes ces choses, son passé l’ayant plus fait souffrir qu’autre chose. Son enfance n’était qu’un ramassis de mauvais souvenirs, mais tout de même certaines choses de chez lui lui manquaient, comme sa mère. Sa mère qui venait le soir jouer dans ses cheveux, et le rassurer pour le lendemain. Sa mère qui lui donnait le courage de retourner à l’école même s’il savait qu’il allait s’y faire frapper et humilier. Un court soupir traversa ses lèvres, et il releva les yeux vers, à tour de rôle, Maya et Ran.

« J’viens de Kyoto… Mais ça ne me manque pas. J’suis bien ici, elle est sympa cette ville. C’est plus petit, mais ça me plaît. J’suis née au Japon, hein, mais mes parents sont Américains. »

Un sourire apparut sur ses lèvres. Riley était assez content de ses traits occidentaux, même si ses longs cheveux noirs et raides, tout comme sa silhouette fine et petite, faisaient plutôt penser à un corps d’asiatique. Sa peau était tout de même très blanche, son visage fin faisant l’envie de bien des japonaises, et ses yeux… En occident, ils n’auraient rien eu d’exceptionnel, car le bleu de ceux-ci était tout de même grisonnant et pas très éclatant. Pourtant, ici c’était une caractéristique enviée.

« Ah ! Mais Ran, tu dis que tu tournais des annonces ? Genre des publicités, pour la télé et tout ça ? »

Son sourire était revenu, changer de sujet était la meilleure façon de ne plus penser à son passé, à sa ville natale et toutes ces conneries. En plus il était vraiment intéressé par cette information. Ce genre de choses, au Japon, c’était bien rare. Pouvoir faire carrière dans le public, devant des caméras, comme image en vérité c’était quelque chose de bien singulier. À bien regarder la jeune fille, Riley dut tout de même avouer qu’elle était très mignonne. N’empêche, elle avait beaucoup de chance. Son côté féminin avait pris le dessus, c’était bien vrai.

AFTER READING

Voilà voilà j'ai retrouvé le pc et je finis les cours dans une semaine alors... je vais enfin pouvoir jouir de mes rps TwT (oui oui jouir pour une fois que j'utilise ce mot dans un contexte soft xD) Bref ! J'espère que ça vous plait et bon j'ai encore répondu même si Noctis n'y est pas owo