Les moments où Daiki a faim sont les pires moments de la journée. Il devient une sorte de schtroumpf grognon insupportable qui répète inlassablement « j’ai la dalle putain » s’il ne nourrit pas ce brave petit estomac. De plus, il faut prendre en compte que la bête bleue mange des quantités gargantuesques de nourritures. Combien de fois a-t-il fait des concours de bouffe à la cafet’ ou bien dans les fast food ? Bien trop de fois. Mais ce qui est certainement le plus impressionnant, c’est qu’il a toujours gagné. Enfin bref, tout ça pour dire que son ventre est un gouffre sans fond.
C’est donc après avoir fait part de sa soudaine faim que Kyra n’y vit aucun inconvénient si ce n’est d’abord aller se changer. Daiki haussa les épaules. Il s’en foutait du programme à faire avant tant qu’il finissait par bouffer et dans pas longtemps surtout, avant que ça ne devienne insupportable pour lui, mais surtout pour les autres.

Sur le chemin vers leur chambre, le renard se tâtait encore entre le KFC et le McDo. A vrai dire, le poulet lui faisait de l’œil, mais il avait également envie de prendre cette montagne de hamburgers sur son plateau et de les dévorer. Après une longue réflexion, il choisit le McDo.
La piaule puait. Cela aurait pu être une puanteur agréable si seulement ça n’avait été que de l’alcool, de la clope et des joints. Or il y avait aussi une odeur de femmes qui lui foutait la nausée. Bref, il se rua vers les fenêtres pour les ouvrir et ainsi aérer sa grotte, pour ensuite se changer en deux secondes avant de grogner un :


Ils finirent donc par sortir de l’enceinte de l’établissement et parcourir une ou deux petites rues avant d’atterrir devant le fameux fast food. Comme à son habitude, Daiki commanda une quantité monstrueuse de hamburgers qui avaient même du mal à s’entasser sur la plateau ainsi qu’un Sprite. Et parce que ce qu’il demandait était important niveau quantité, cela mettait forcément du temps à arriver. Déjà qu’on lui demande de se mettre sur le côté pour que tout arrive le faisait chier et râler, alors attendre, avec la bouffe devant soi et en ayant les crocs ça donne un regard bestial et affamé, qui agresse les serveurs d’une lueur meurtrière dans les yeux si ça n’arrive pas plus vite. En général, les gens ont peur, mais ses potes finissent toujours en fou rire parce que c’est con.

En moins de dix minutes, le compte est là. Le merci de Daiki se résume à un : « Ah bah enfin putain. », avant d’aller s’affaler sur SA table, c’est-à-dire celle à côté de la vitre contre le mur touuuut au fond de la pièce. Kyra l’attendait déjà là-bas. Le renard déposa son plateau lourdement sur la table en grommelant, tirant la chaise sèchement pour ensuite s’écraser dessus. Dans un rituel sacré, il enleva l’emballage du premier hamburger, pour ensuite le fourrer dans sa bouche et affiche un air serein sur la face.