Like the legend of the phoenix (PV Shinya Haikuri)
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Mar 23 Avr - 12:02
Bip Bip Biiiiiiiiiiiiiiiiiiip Asa se réveilla en sursaut. Elle était en plein cauchemar lorsque son réveil sonna. Toujours le même depuis 2 ans. Un canon de fusil entre les deux yeux, elle s’entendait réciter une prière et puis... BANG ! La détonation concordait tellement bien avec le réveil que cela relevait presque de l’art. Dommage, Asa n’avait jamais été une grande férue d’art moderne. Ce qu’elle préférait voir au musée, c’était les portraits d’époque pour spéculer sur les vies et sentiments de ces personnes immortalisées sur une toile. Bref, ca n’était pas le sujet ici. Le sujet était qu’Asa venait de se réveiller, en sueur dans son lit, son lion en peluche serré contre son absence de poitrine. Hébétée durant quelques secondes, elle se demanda ce qui l’amenait à se lever aussi tôt un samedi matin. La réponse mit quelque temps à monter au cerveau de la blondinette. Aujourd’hui, elle avait rendez vous pour la première fois avec son tout nouveau psy. Chouette ! Une rencontre sympathique en perspective ! Après s’être longuement étirée, la jeune fille fila à la douche sur la pointe des pieds pour ne pas réveiller ses colocataires. Elle aimait prendre des douches très très tièdes le matin. Certes, ce n’était pas aussi agréable qu’un jet d’eau brulant en sortant de la couette mais cela lui permettait de se réveiller. En plus c’était excellent pour la circulation du sang et la brillance des cheveux (certes, elle le faisait principalement pour la brillance de sa crinière ET ALORS ?). Après avoir appliqué moult huiles, soins et crèmes sur ses mèches blondes, son ravissant minois et son corps de gamine très bien hydraté, Asa entreprit de brosser sa chevelure tout en se dandinant plus ou moins gracieusement au son du nouveau Daft Punk : Get Lucky « We're up all night 'til the sun We're up all night to get some We're up all night for good fun We're up all night to get lucky ♪” Bien sur, la voix de la jeune fille était un tantinet moins mélodieuse que celle de Pharrell Williams mais elle s’en fichait totalement. Gardant le groove jusqu’au bout des ongles, Asa se redirigea vers sa chambre en esquissant quelques pas de danse au passage. Devant son armoire, elle laissa tomber la serviette nouée autour de son corps pour trouver sa tenue du jour. Après un instant de réflexion, elle opta pour une jolie robe blanche avec une fine ceinture tressée en cuir clair des plus juvéniles. Elle agrémenta sa tenue d’un serre-tête avec une jolie fleur bleue pour mettre en valeur ses prunelles. Satisfaite de son look de jeune fille romantique, elle jeta un coup d’œil à sa montre. Elle était pile dans les temps! Son rendez vous avait beau être à 14h, elle avait prévu une petite surprise pour son nouveau psy. Dans un tourbillon de gaité et de parfum à la rose, Asa fila vers le lieu qui l’intéressait : la cuisine. Il se trouve que parmi ses nombreux dons (ahah), la blondinette se révèle être une excellente cuisinière. Un vrai petit bout de femme à marier, vous dis-je ! Est-il vraiment nécessaire de préciser que son domaine de prédilection était la pâtisserie ? Elle adorait les cupcakes, qu’elle chargeait de chantilly, de crème ou de décoration en sucre glace qu’elle jugeait tout bonnement adorable. C’est donc avec son casque sur les oreilles qu’elle commença la préparation d’une douzaine de muffins aux parfums variés. Nature, au chocolat, à la framboise... Elle voulait être sure de faire mouche, de l’impressionner. Après deux heures de dur labeur, la cuisine s’embaumait délicieusement et les cupcakes étaient parfaits. Ravie, Blondie les plaça délicatement dans un grand panier en osier qu’elle avait dégotté spécialement pour l’occasion... Et aussi parce qu’elle ne pouvait pas résister aux accessoires un peu kitch de princesses de contes de fée. C’est d’un bon pas, son panier garni dans les mains que la demoiselle se dirigea vers le bureau du psychologue. Elle devait bien avoir 20 minutes d’avance mais se connaissant, elle allait tourner comme un lion en cage dans sa chambre si elle attendait l’heure du rendez vous là bas et elle était trop nerveuse pour aller manger quoi que ce soit à la cantine. Oui parce que mine de rien, Asa était assez mal à l’aise à l’idée de continuer une thérapie avec un nouveau médecin. Hélas, elle n’avait pas pu amener le précédent avec elle à Sei, celui avec qui elle avait fait des progrès considérables... La jeune fille aurait bien voulu continuer sa vie sans thérapie mais les cauchemars étaient de retour... Néanmoins, ce n’était pas parce qu’elle pourrait éventuellement avoir besoin de l’aide de ce nouveau psy qu’elle allait tout lui servir sur un plateau d’argent et se débarrasser de ses sombres pensées comme d’une lettre à la poste. Malgré les apparences, Asa était légèrement plus compliquée que ca. C’est en ruminant tout cela qu’elle arriva enfin devant le bureau. Une simple affiche indiquait « Shinya Haikuri : Psychologue »
« Shinya Haikuri... »
Après une grande respiration, Asa se para de son plus joli sourire, frappa à la porte puis déboula dans la salle sans attendre la réponse avant de commencer son speech sans sembler respirer.
« Bonjour ! Je suis votre patiente de 14h ! Je m’appelle Asa Matsuda, enchantée ! Je vous ai préparé un petit quelque chose très rapidement, c’est des muffins ! Il y en a au chocolat et à la framboise et aussi des natures au cas où ni l’un ni l’autre ne vous conviendrait. C’est ici que je m’assois ? Oh et puis excusez moi d’entrer ainsi mais j’avais de l’avance et je n’aime pas vraiment attendre, j’espère que ca ne vous dérange pas ? »
La blondinette conclut son flot ininterrompu de paroles par un air angélique au possible. Let’s the match beguin...
Invité
Sam 27 Avr - 21:17
J'étais dans le pensionnat depuis quelques mois à présent et je dois dire que je commençais à assez bien m'intégrer. Bien sûr, vous vous en doutez avec le métier que je fais, je vois plus de cas de personnes on va dire pas spécialement ouvertes que le contraire. Oh si, ça m'est arrivé qu'il y ait des exceptions mais très peu. Nous étions aujourd'hui un samedi, un samedi où je travaille d'ailleurs. Enfin, ça va ce n'est que de 13h30 à 16h, donc je peux encore relativement me détendre. J'avais d'ailleurs un rendez-vous à 14h ce samedi. Je me levais déjà vers 10h m'accordant une bonne grasse matinée. Dieu que ça fait du bien, ça faisait un peu trop longtemps à mon goût que je n'avais pas dormi aussi longtemps et aussi bien.
Me levant alors tranquillement de mon lit, je m'allumais une cigarette et encore torse nu, je venais me mettre à la fenêtre de ma chambre. Je partageais cet appartement avec une collègue professeur et nous avions chacun notre chambre, ce qui était vraiment bien. Mettant au moins un jean par la suite, je me dirigeais dans la pièce commune qui était le salon, salle à manger et la cuisine. Je me fis un café en restant le plus silencieux possible pour ne pas réveiller ma colocataire puis déjeunant rapidement, j'allais me doucher pour ensuite me préparer un peu décontracté aujourd'hui. Même si j'avais un rendez-vous, nous étions un samedi et le samedi c'est weekend donc décontracté.
Me souvenant ensuite que j'avais quelques courses à faire, je pris tout ce qu'il me faut ainsi que ma clé de voiture. Ah ma voiture chérie, ma Lotus Exige, ça fait un petit moment que je n'ai pas fais ronfler le moteur. Il faut dire que mon travail me prenant déjà beaucoup de temps, le soir je me pose sans sortir. C'est en ce moment comme ça. Mais je compte bien retourner en boite de nuit un de ces quatre ! Bref, descendant jusqu'au parking, je fus bien content de retrouver mon petit bijou. Me mettant rapidement au volant, je prenais la direction du centre commercial où j'allais souvent faire les courses. Je la garais dans un coin, fis les courses que je devais faire puis retournais à ma voiture, me fumant une cigarette avant de prendre le chemin du retour. Ma colocataire étant alors réveillée, je la saluais d'un sourire puis rangeais mes courses et finis par échanger quelques banalités avec elle.
Au midi, je me préparais un repas assez léger et simple. Je n'avais pas spécialement faim à vrai dire. Puis après la vaisselle, la préparation de mes affaires, je décidais de me rendre dans mon bureau. J'y étais en avance et alors ? Cela me permettrait de me renseigner un peu plus sur la personne que je dois voir tout à l'heure. J'avais encore une bonne heure devant moi à présent. M'installant à mon bureau, je regardais dans le dossier scolaire de ma nouvelle patiente. Car oui, c'était bien une fille – Asa Matsuda. Je lisais voyant que ça avait l'air d'être une bonne élève, attentive etc... et vis alors qu'elle avait eu quelques antécédents qui lui ont valu une thérapie de 2 ans. Bien sûr la raison et qui est vaguement expliquée dans le dossier m'a bien surpris. Ce n'est pas tout les jours que vous rencontrez une personne soupçonnée de fusillade. Enfin bon, je suis là pour faire mon métier et essayer de le faire bien d'ailleurs.
J'étais plongée dans ma lecture que la porte fut frappée. Je regardais l'heure vite fait, ah il était déjà pratiquement 14h. Et avant que je n'eus le temps de dire quelque chose, je vis une jeune demoiselle arriver dans la salle avec un sourire.
« Bonjour ! Je suis votre patiente de 14h ! Je m’appelle Asa Matsuda, enchantée ! Je vous ai préparé un petit quelque chose très rapidement, c’est des muffins ! Il y en a au chocolat et à la framboise et aussi des natures au cas où ni l’un ni l’autre ne vous conviendrait. C’est ici que je m’assois ? Oh et puis excusez moi d’entrer ainsi mais j’avais de l’avance et je n’aime pas vraiment attendre, j’espère que ça ne vous dérange pas ? »
J'écoutais Asa qui semblait parler sans respirer mais cela me fit sourire. Première fois que je vois une patiente qui parle déjà bien et en plus, elle a fait des muffins. Hm, c'est me prendre par les sentiments ça... Enfin, je lui offrais un sourire assez amusé de cette situation, il faut le dire et pris la parole.
« Cela ne me dérange absolument pas ! Au contraire, cela nous permettra de finir plus tôt. »
Je lui faisais un petit clin d’œil en l'invitant à s’asseoir sur la chaise en face de moi et mon bureau puis n'ayant pas oublié de fermer le dossier scolaire et mis de côté, je la regardais.
« Enchanté Asa, donc bah moi c'est Shinya. Pas besoin de vraiment me présenter si tu as vu la pancarte au dessus de la porte. En tout cas, c'est très gentil pour les muffins. »
Lui chuchotant ensuite que c'était mon petit pêché mignon en riant un peu puis sortis mon carnet et mon stylo que je laissais pour le moment soigneusement sur le bureau sans le toucher pour autant. Je me suis ensuite dis qu'il serait temps de commencer la séance et forcément de rentrer dans le vif du sujet.
« Alors, et bien, tu sais quoi ? C'est toi qui va faire la séance. Parle moi de tout ce qui te vient à l'esprit ; l'école, le passé, le présent. Cela me permettra de mieux te comprendre. »
Je fonctionnais très souvent de cette manière pour justement inciter mes patients à parler sans les contraindre.
Invité
Sam 4 Mai - 0:12
L’arrivée typiquement bulldozer de la jeune fille s’était passée à merveille. C’était déjà un bon point pour son nouvel analyste. Sans être une rebelle de la société remplie d’orgueil, elle n’appréciait pas beaucoup la rigidité de certains adultes qui s’estimaient un peu trop supérieurs à son gout. Certes elle n’était encore qu’un petit bout de femme, minuscule pour son âge et au caractère bien trop insouciant mais la blondinette n’était pas une gamine frivole pour autant. Elle savait très bien se comporter en société, se plier aux règles quand elles étaient logiques. Son seul problème, en fait, c’était qu’elle ne tenait pas en place ! Une hyperactivité sans doute naturelle pour une fille élevée à l’air vivifiant de la campagne et qu’on cloitrait du jour au lendemain entre quatre murs. Ses grands yeux bleus, dont la couleur était aussi authentique que la poitrine de Nabila, étincelaient pourtant constamment d’une lueur malicieuse. Elle était tout le temps curieuse de tout, parfois même un peu fouineuse sans s’apercevoir qu’elle dépassait les bornes. C’était aussi ca, le charme d’Asa : une « rafraichissante » brusquerie dissimulée par un charmant sourire
« Cela ne me dérange absolument pas ! Au contraire, cela nous permettra de finir plus tôt. »
*Finir plus tôt ? Ca ne serait pas plutôt à moi de dire ça ?*
La blondinette faillit se vexer de cette remarque. Il ne tenait pas plus que ca à la rencontrer ? Alors qu’elle était merveilleuse ! Non je plaisante, Asa ne se prendrait jamais la tête pour une broutille pareille. Une fois assise, la jeune fille prit enfin le temps de faire une pause, de respirer calmement et d’observer plus attentivement son environnement. C’était un bureau assez simple, aussi bien dans ses modestes proportions que par sa décoration assez discrète. La première chose qui frappa Asa était la bibliothèque, accolée au mur du fond. Elle croulait sous les livres, ce qui plu beaucoup à Blondie. La plupart traitaient de psychologie mais il y avait malgré tout quelques bons classiques et même un peu de littérature contemporaine. (j’invente totalement donc si ca cadre pas avec Shinya, je changerai :p). Un amateur de lecture ? Encore un bon point à ajouter au bon docteur Haikuri. Même si elle se gavait principalement de séries télé et de films, Asa appréciait se plonger dans un roman. Après tout, c’était de là que venaient les meilleurs scénarios. En ce moment d’ailleurs, elle était en train de dévorer Fahrenheit 451, du Ray Bradbury. Une nation futuriste ou tout semble parfait mais ou l’humanité se pose toujours la même question : qu’est ce que le bonheur ? Asa, du haut de ses 15 ans et de la masse de troubles qu’elle devait gérer, était bien incapable d’y répondre. En revanche, elle savait très bien jouer le bonheur. C’était bien plus facile que de l’être réellement. Comme il était bien plus facile de vivre ici qu’a l’institut. La jeune fille aperçu ce qu’elle devina étre son dossier sur le bureau... L’hôpital Psychiatrique. Ou elle avait passé presque 2 ans, à s’arracher les cheveux, à s’affamer, à ressasser en boucle de sinistres pensées. Malgré les sombres moments passés dans sa chambre d’hôpital, Asa avait pu se reconstruire là bas. Se recréer un cocon dans lequel elle avait évolué pour doucement revenir à la vie normale. Elle n’a jamais été une psychotique avide de sang ou ce genre de choses. Si elle avait été internée, c’est parce que ses parents craignaient qu’elle ne se fasse du mal à elle même. Chaque jour, elle dépérissait d’avantage, ayant perdu le gout de la vie, écrasée qu’elle était par le poids de la culpabilité. Et heureusement pour la jeune fille, quelqu’un l’avait aidé à supporter ce poids, lui avait appris, à défaut de l’exterminer, à vivre avec sans se laisser submerger. Cette personne, c’était son ancien psychologue. Il l’avait aidé quand elle en avait le plus besoin et c’était un homme qu’Asa admirait profondément. C’était sur ses conseils qu’elle s’était résolue à quitter son cocon et s’installer à Sei. Et c’était par égard pour lui qu’elle se présentait maintenant devant le docteur Haikuri. Bien qu’elle ait la désagréable impression de trahir son plus fidèle confident. Comme je le disais, la demoiselle admirait vraiment énormément cet homme là.
« Enchanté Asa, donc bah moi c'est Shinya. Pas besoin de vraiment me présenter si tu as vu la pancarte au dessus de la porte. En tout cas, c'est très gentil pour les muffins. »
Après l’avoir détaillé silencieusement de bas en haut, Blondie lui adressa un grand sourire. Il était plutôt agréable à regarder, bien que ce n’était pas vraiment ce qu’elle attendait de lui. Il avait l’air sympathique mais peut être même un peu trop lisse au gout de la demoiselle. Elle se méfiait de son amabilité car elle ne savait que trop bien que c’était un masque pour l’inciter à se dévoiler. Et c’était trop tôt. Elle ne lui accordait pas encore suffisamment de crédit pour se mettre à nue.
« Alors, et bien, tu sais quoi ? C'est toi qui va faire la séance. Parle moi de tout ce qui te vient à l'esprit ; l'école, le passé, le présent. Cela me permettra de mieux te comprendre. »
Cette fois ci, Asa lui lança un sourire un brin moqueur. Décidément beaucoup trop détendu pour être honnête, ce jeune homme. Elle connaissait la technique du gentil docteur qui faisait semblant de se soucier de son patient, alors que tout ce qui l’intéressait était la corrélation entre le temps qu’il devait passer avec lui et l’argent qu’il pouvait lui soutirer. Si ca pouvait lui faire se sentir bien dans sa peau de médecin, Asa était toute disposée à lui servir une quantité de banalités sur un plateau qu’il pourrait, si l’envie le prenait, décortiquer à loisir. Elle se pencha en avant et se mit à tripoter un stylo qui trainait sur le bureau, s’amusant à le faire virevolter entre ses doigts agiles.
« Que dire ? Je suis arrivée depuis 3 jours et je n’ai pas encore eu l’occasion de rencontrer beaucoup de gens mais j’imagine que c’est normal pour une nouvelle venue. Je viens d’avoir 15 ans. J’adore cuisiner. Mon dentiste dit que j’ai une bonne dentition. Aujourd’hui j’ai rendez vous avec un nouveau psychiatre et je me demande bien comment il est... »
L’adolescente interrompit la danse du stylo entre ses menottes et braqua son regard (revooolver) sur Shinya en demandant d'un air ingénu:
« Vous le connaissez, ce docteur Haikuri ? »
Invité
Lun 13 Mai - 0:09
Tout en regardant Asa qui venait de prendre l'un des stylos présents sur mon bureau, je repassais en vitesse sur son dossier scolaire puis la regardais de nouveau car elle me parlait à présent.
*Finir plus tôt ? Ca ne serait pas plutôt à moi de dire ça ?*
Hm, j'ai peut-être dû l'iriter un peu avec ma phrase, voire la vexer car ça aurait pu faire genre, je ne veux pas la rencontrer mais ce n'est pas du tout cela. C'est comme si mon instinct de psy un peu hors normes dans les habitudes et la gestuelle me disait qu'il fallait que je termine plus tôt pour avoir mon weekend. Quelque chose comme ça on va dire. Bon après je vais avouer que ce n'était pas si malin de ma part de lui demander de tout me raconter, enfin ce qu'elle voulait et comme ça, la mettre un peu à nue. Mais que voulez-vous, ce sont mes méthodes.
Je sais bien qu'elles peuvent paraître un peu subjectes, voires plus que détendues mais jusqu'à maintenant, ça a assez bien fonctionné. Je suis psy certes mais je ne suis pas là pour obliger les élèves à me parler de leurs problèmes dès la première séance. Je ne les juge pas non plus, j'essaie juste de les connaître, enfin apprendre à les connaître et là faire mon psy à chercher les petites failles qui pourraient faire que je peux éventuellement aider mes patients.
« Que dire ? Je suis arrivée depuis 3 jours et je n’ai pas encore eu l’occasion de rencontrer beaucoup de gens mais j’imagine que c’est normal pour une nouvelle venue. Je viens d’avoir 15 ans. J’adore cuisiner. Mon dentiste dit que j’ai une bonne dentition. Aujourd’hui j’ai rendez vous avec un nouveau psychiatre et je me demande bien comment il est... »
Et là, je ne m'y attendais pas du tout à ce qu'elle commence à me regarder avec un regard plutôt révolver avant d'ajouter, interrompant alors sa danse avec le stylo.
« Vous le connaissez, ce docteur Haikuri ? »
J'ai l'impression de retomber quelques années plus tôt. Les années où je m'étais perdu moi-même et enfouis dans la délinquance pendant un temps pour échapper à toute réalité. Elle avait réussi à me faire repenser à tous ces souvenirs datant de mes 16-18 ans. Je passais une main dans mes cheveux en soupirant, regardant quelques secondes le plafond avant de me reconcentrer sur la jeune fille. Que pouvais-je bien lui dire à propos de moi, vu comment la question et ses paroles étaient tournées. Autant dire que j'allais aussi dévoiler un peu de moi, et je n'aimais pas vraiment cela. Dévoiler de ma propre personne...
« C'est drôle que tu me parles de ce docteur Haikuri parce que je le connais très bien même. Certain qu'il a ses méthodes à lui, et préfère que les élèves parlent d'eux mêmes pour qu'ils se sentent en confiance et qu'ils ne se disent pas que ce cher docteur les a intimés de répondre à ses questions. »
Je marquais alors une légère pause avant de reprendre dans ma réflexion. Parler de moi-même ; le sujet le plus difficile à accomplir pour moi.
« Mais... comme tout le monde, il a une part de secret et de ténèbres... Enfin, au lieu de parler de moi hein ! C'est toi qui est venue me voir donc je préfère t'écouter. Puis, ne t'inquiète pas, tu auras tout le temps de recontrer des personnes. J'étais comme toi quand je suis arrivé, je dois dire mais c'est tout à fait normal. Il faut un temps pour se fondre dans la masse comme on dit. »
Lui adressant alors un sourire.
Invité
Lun 20 Mai - 23:33
Alors qu'elle ne lui posait la question que pour le taquiner gentiment, Blondie ne s'attendait pas premièrement à ce qu'il lui réponde aussi facilement. Le fait qu'il la suive dans son jeu plut assez à la demoiselle. Peut être qu'il disait la vérité et qu'il n'était effectivement comme la plupart des psychologues... Ou alors il lui disait juste ce qu'elle avait envie d'entendre parce qu'il était légèrement plus malin que la moyenne. Les deux explications se valaient pour l'instant. Mais la deuxième chose qui surprit Asa, c'était le voile qui obscurcit le regard du médecin à l'idée de devoir en dire plus sur lui même. D'un coup, il sembla à des années lumières du petit bureau ou ils se trouvaient tous les deux. Plongé loin, très loin dans ses souvenirs. C'était étrange d’assister à cela pour la blondinette car elle n'avait jamais pensé qu'il pouvait lui aussi avoir à se battre avec de vieux démons. Réaliser cela le rendait... Étonnement plus abordable... Plus humain même. Étrange...
« C'est drôle que tu me parles de ce docteur Haikuri parce que je le connais très bien même. Certain qu'il a ses méthodes à lui, et préfère que les élèves parlent d'eux mêmes pour qu'ils se sentent en confiance et qu'ils ne se disent pas que ce cher docteur les a intimés de répondre à ses questions. »
Cette déclaration arracha de nouveau un sourire amusé à la jeune fille. C'était intéressant de le voir se décrire lui-même. Évidemment, il brossait un tableau de lui quelque peu élogieux mais c'était normal étant donné qu'il jouait encore le rôle du parfait petit docteur, du moins aux yeux de la blondinette.
« Mais... comme tout le monde, il a une part de secret et de ténèbres... "
Autant pour moi, il était sans doute moins préoccupé par l'image du parfait petit docteur qu'Asa le pensait à la base. Une part de secret, tout le monde ou presque en avait une. Il fallait savoir cultiver son jardin comme disait ce bon vieux Voltaire. Tandis qu'une part de ténèbres... Il pouvait y avoir une quantité phénoménale de raisons pour avoir utilisé ce terme là. Est ce que lui aussi regrettait son passé? Avait-il traversé des épreuves durant sa relativement courte vie? Une curiosité mal placée piqua instantanément la jeune fille, malheureusement, il changea rapidement de sujet
"Enfin, au lieu de parler de moi hein ! C'est toi qui est venue me voir donc je préfère t'écouter. Puis, ne t'inquiète pas, tu auras tout le temps de rencontrer des personnes. J'étais comme toi quand je suis arrivé, je dois dire mais c'est tout à fait normal. Il faut un temps pour se fondre dans la masse comme on dit. »
Blondie afficha une moue déçue tandis qu'il recentrait rapidement la conversation sur elle. Sa diversion n'avait pas marché très longtemps, c'était un peu frustrant. Néanmoins, la dernière phrase du Dr Haikuri fit froncer les sourcils de la demoiselle.
"C'est donc ce que vous conseilliez à vos patients? De se "fondre dans la masse"... C'est étrange, j'avais toujours entendu auparavant qu'il fallait se montrer original, ne pas suivre le troupeau, se montrer tel qu'on est réellement..."
La voix d'Asa devenait de plus en plus sèche et dure au fur et à mesure qu'elle parlait. Mais elle n'était pas venue dans cette optique là. Il était important pour la suite que cet entretien se passe bien, elle n'était pas là pour s'attarder sur des détails aussi négligeables. C'est donc en une fraction de seconde que son visage passa d'une irritation maitrisée à un énième sourire candide et radieux. Cependant, elle ne pu s’empêcher de déclarer d'une voix presque enjouée
"Mais peut-être certaines personnes ne devraient jamais se montrer telles qu'elles sont réellement... Vous ne trouvez pas, Docteur Haikuri?"
Elle avait délibérément choisi d'ignorer l'autorisation qu'il lui avait donné d'utiliser son prénom. Elle voulait que la barrière qui les séparaient, elle la pauvre patiente et lui, le gentil docteur, soit bien délimitée. Ils pouvaient tout deux feindre le copinage et la complicité mais ça n'irait jamais plus loin. C'était tout ce qu'Asa avait à offrir de toute manière. Elle s'étira nonchalament et quitta enfin des yeux le psychologue pour reprendre sa danse avec le stylo.
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Mar 23 Avr - 12:02
