Le week-end. Le moment parfait pour dormir et bosser, lire et se décompresser, apprendre et se reposer. Cependant, je n'ai pas envie de suivre mon train-train quotidien. Habituellement, je fais mes devoirs, continue d'apprendre mes langues et me repose. Aujourd'hui, je suis las, j'ai envie de faire quelque chose de nouveau : partir au-delà des grilles de l'Académie. Je suis toujours restée cloîtrée entre ses murs, oubliant qu'il y a un monde extérieur. Je pense qu'aujourd'hui, en cette matinée ensoleillée, je peux me le permettre. De plus, c'est l'idéal pour pratiquer ses langues !
La décision a été faite le samedi matin à onze heure quarante deux. Je décide de jeter un coup d’œil sur les horaires des transports depuis mon portable. Il m'a fallut une bonne demi heure pour parvenir à déchiffrer et à comprendre le système d'horaire. J'ai énormément du mal avec l'écriture japonaise, j'ai beau l'apprendre, je galère toujours autant. Un bus passe près de l'Académie à midi trente-deux précisément. Je devrai me dépêcher.
Or de question de sortir sans maquillage et sans une tenue adéquate. Je prends une brève douche histoire de me sentir bien. Je n'oublie pas de m'appliquer toutes les petites choses qui me fait sentir belle comme de ma pommade à la noix de coco, du déodorant et du parfum au musc et au jasmin. J'aimerai que le parfum tienne longtemps, j'ai beau le mettre dans des endroits stratégiques mais rien à faire, les odeurs des salles, des couloirs, des gens ou même de la ville revienne toujours s'ancrer dans ma peau. Il va falloir que je songe à voir comment est-ce que certaines filles arrivent à garder leur parfum aussi longtemps. Finalement, je fini par mettre du crayon brun, du mascara et un peu de gloss. Quant à ma tenue, j'opte pour quelque chose de sobre que j'ai porter habituellement : un slim noir, une chemise blanche cachée par un petit pull beige. Je mets des talons, un collier en forme d'étoile, la bague de fiançailles de ma mère et de mon père et un bracelet à perle. Je crois que l'on a pas plus féminine comme Amazon que moi, pourtant, je n'ai pas l'impression d'en faire des tonnes non plus. Je prends ensuite mon sac à dos couleur prune où j'y mets de l'argent de poche, un ou deux livres et une cigarette et je pris finalement ma veste kaki pour m'envoler au-delà des grilles.
Quittant le pensionnat, de sentiments étranges m'envahit. Je suis là, en train d'attendre patiemment de bus, méditant sur ma présence ici, au Japon. Je suis impressionnante. Comment ai-je pu m'adapter à cette vie totalement différente de l'ancienne ? Je n'ai pas le mal du pays, je suis même heureuse d'être ici. Je crois qu'il a été vraiment temps de partir de chez moi avant de, de nouveau, faire une crise. J'ai dix huit ans et j'ai réalisé mon rêve, je suis partie au Japon. Mais pas de la façon dont j'espérai, et c'est ce que j'aime. La vie est réellement imprévisible et j'aime ça. Il y a juste un petit hic : je me fais un peu chier quand même. C'est pourquoi je sors aujourd'hui.
Le transport tant attendu arrive à destination. Je lève mes fesses, légèrement nerveuse. Je ne parle pas beaucoup Japonais vu que j'ai du mal à me faire des rencontres au sein même de l'Académie, j'espère me débrouiller. Je salue de façon courtoise le chauffeur. Est-ce qu'il faut que je m'incline un peu ? Malheureusement, c'est ce que je fais, et le concerné semble interloqué. Je crois que j'y suis allée un peu fort au niveau des présentations. Je râle intérieurement. Pourquoi les Japonais se prennent la tête avec leurs postures et leurs gestes de diplomatie ! Je suis embarrassée, mais je fais de mon mieux pour rester calme et souriante. J'arrive finalement à obtenir mon foutu ticket, à le poinçonner et à m'asseoir à côté d'un vieux monsieur. Nous prenons la route.
Je suis très mal à l'aise. Je sens les yeux du vieillard me scruter, tandis que je persiste à regarder le sol. Évidemment qu'il me regarde, je ne ressemble absolument pas à une japonaise. Mes yeux en amande et mes longues jambes trahissent mes origines. Ma façon de m'habiller aussi, probablement. Soudain, il commence à me parler. Je n'ai compris qu'un mot sur deux tellement ma surprise est grande.
« ...grande belle jeune fille ! Vous n'êtes pas d'ici ! »
Je tourne ma tête vers lui avec cette mine paniquée mais souriante. Je n'ai absolument pas envie de discuter avec un vieillard indiscret.
« N-non, non, enfin, oui oui, je ne suis pas japonaise ! »
Je crois que ma réponse est nécessaire à son affirmation. Bien sûr que je ne suis pas d'ici, mon accent le dit même. J'espère juste qu'il me fiche la paix parce que je ne suis pas apte à avoir une conversation avec un vieil homme qui continue à balader son regard sur mon corps. Je me sens affreusement souillée mais je n'oserai bougé d'un pouce au risque de lui casser une ou deux dents. Je veux bien paraître et non pas me faire une réputation de brute, ou encore moins, donné la réputation aux franco-italiennes de violente garce.
« Aah, très très belle jeune fille ... »
Il approche son museau près de ma nuque, tel un ninja pervers. Je m'immobilise, le rictus aux lèvres. Mes poings et mes dents se serrent. Je cherche de mes yeux bruns une autre place où m'asseoir. Il a fallut que le bus soit blindé. Alors, prenant mon courage à deux mains, je décide de lui dire avec grande amabilité d'arrêter ses approches. C'est ce qu'il fait, s'excusant une fois. Je soupire de soulagement jusqu'à ce qu'il recommence quelques minutes après. Alors, soit je suis complètement parano et traumatisée par les hommes, soit il est vraiment entrain d'effleurer ma cuisse. Je frémis à ce contact malsain. Je triture mes doigts, espérant que quelqu'un aperçoit l'agression que je subis ou espérant arriver bientôt à destination.
Ça la faisait vraiment chier, que sa moto soit partie en réparation, parce qu’elle détestait les transports en commun. Ça puait le rat mort et on étouffait littéralement, sans déconner. La brune avait donc ruminé toute la matinée en se préparant pour sortir. Hika’ avait lâché son éternel soupir d’exaspération, s’en était allée la première et Lith avait sauté sous la douche en rouspétant comme un vieux con. Elle en avait ras le bol de rester dans l'appartement, à glander devant les conneries qui passaient à la TV, à bouffer comme quatre et picoler toute la journée. Alors sa coloc lui avait suggéré, enfin plutôt supplié de prendre l’air, histoire de se changer les idées et d’arrêter de broyer du noir pour des conneries de merde. Sauf qu’elle n’avait pas pris en compte que la moto de Lilith était HS et qu’elle avait dû l’envoyer chez le garagiste. M’enfin, pour lui faire plaisir et surtout bouger son gros cul, elle allait faire un effort et aller rencontrer le monde extérieur, avoir un semblant de vie sociale et revenir chez elle.
Sortant de la douche, la jeune femme séchait ses cheveux en même temps qu’elle vérifiait rapidement les horaires du bus de ses iris jade. Mis du déodorant, s’aspergea d’un parfum discret et léger et se fixait dans le miroir en rêvassant paisiblement à l’endroit où elle allait finir. A vrai dire, Lith n’avait pas vraiment de point de chute précis, de toute façon à force de vivre ici depuis des années elle connaissait la ville par cœur, donc ne risquait pas de se perdre. Sou-tif et boxer enfilés, elle passa bien une quinzaine de minutes à choisir une tenue pas dégueulasse ou qui faisait pas trop grosse pouf. Opta pour un slim noir et un top à fines bretelles de la même couleur. Un truc sobre, mais qui mettait bien ses atouts en valeurs tout de même, sans faire catin des rues. Un simple trait de khôl noir et un rouge à lèvres nude et elle était prête à conquérir le monde.
Elle vérifia que toutes les lumières de l’appart étaient éteintes ainsi que le gaz, attrapa d’une main sa veste en cuir et de l’autre son trousseau de clés. Lith ne prenait jamais de sac, n’y voyant plus l’intérêt. A l’époque, elle y fourrait des paquets de clopes et autre substances illicites mais elle ne fumait plus depuis quelques temps déjà, donc avait arrêté de prendre des sacs à main. Et elle était plutôt du genre à vagabonder de rue en rue plutôt que se la péter devant les autres avec le dernier sac à la mode sur l’épaule. Elle mis sa paire de bottes et s’engouffra dans ascenseur de son immeuble. Une fois en bas, elle marcha une dizaine de minutes avant d’atteindre son but, à savoir l’arrêt du bus qui l’amènerait au cœur de la ville. Monta rapidement dedans, saluant d’un simple signe de tête le conducteur et se dirigea vers l’arrière du bus. Aucune place pour s’asseoir, c’était bien sa veine, aujourd’hui.
Le trajet semblait carrément interminable. Les gens appuyaient sur le bouton à chaque arrêt, même si personne ne descendait du bus. Soit c’était des saloperies de gamins qui s’amusaient à faire chier leur monde, soit les personnes présentes se trompaient et n’avait même pas la décence de s’excuser. En plus l’autocar était blindé, c’était à peine si on pouvait respirer normalement. Ses yeux se baladaient un peu partout quand elle remarqua un truc putain de bizarre, non-loin devant elle. Une main plutôt caressante sur une cuisse recouverte d’un slim. En remontant sur le bras décharné et blanc comme un cul, puis le visage aux rides de M. j’ai la main baladeuse, elle vit qu’il devait avoir au moins la soixantaine. Et cette cuisse qui se faisait palper sans vergogne, à Manon, une pote Amazon avec qui Lith accrochait bien.
Alors. Soit elle kiffait les vieux porcs qui pourraient être son père, ce qui serait une véritable surprise et un choc mental, soit elle était victime d’attouchement par ce mec. A en juger par ses doigts nerveux qui bougeaient sans cesse et son faciès qui semblait désespérement crier à l’aide, c’est le deuxième choix. Et Lith, ça la foutait en rogne tout ces pervers qui se pensaient tout permis. Elle s’approcha tel un serpent devant sa proie et choppa d’une poigne de fer la main du vieux sénile. Murmura entre ses dents à son encontre, vraiment énervée. « Dis-donc monsieur, on peut savoir ce que vous faites ? » Il fut visiblement surpris de se faire pincer et lui répondit qu’il ne faisait absolument rien en dégageant son bras en remuant. En plus d’être un pervers, il était aussi un mytho, l’enculé.
Lilith haussa le ton cette fois, histoire que tout le monde entendre clairement la conversation. « Je vous ai vu en train de caresser cette fille. Vous avez pas honte, vous pourriez être son père, monsieur. » Les murmures commencèrent donc à se répandre dans le bus et tout le monde le regardait de travers, à tel point qu’il décida de descendre au prochain arrêt. Bien fait pour toi, sale con, pensait Lith en lui tirant la langue tandis qu’il quittait le car sous les regards méprisants des gens. La brune se tourna vers Manon et lui offrit un sourire amical en lui adressant la parole. « Salut Manon. Tu fais quoi dans le coin ? Ca se passe au bahut avec les filles ? Si t’as le temps, on peut discuter un peu. » Lith était toujours contente de voir des Amazones, même si elle était plus la Queen ou même élève de Sei. Elle restait proche de son clan, prête à défoncer des gueules s’il le fallait pour protéger ses sœurs de cœur.
Invité
Mar 19 Jan - 11:34
Je grimace. Je me crispe. On dirait que je suis constipée c'est incroyable. Autant j'ai énormément de respect envers les vieilles personnes mais lui, il mérite que je lui arrache les boules avec mes dents. Je n'ai jamais été aussi patiente de toute ma vie, pas même la fois où j'ai pu faire l'assistante maternelle à mon école primaire. Ah les gosses. Ah les vieux. Tous détestables ! Comme si j'ai besoin que l'on me pourrit ma journée. Et après on va me reprocher de m'habiller comme une putain ? Pas cette fois-ci non. Non non non. Je ne veux plus entendre ce genre de commentaire dédramatisant mes traumatismes, j'en ai assez. Et puis il y a tous ces jaunes bridés qui font comme si de rien n'est. Elle est belle la France. Non. Il est beau ce monde ! Tous les pays se ressemblent, mais avec un niveau d'hypocrisie différent. Je comprends pourquoi j'ai intégré les Amazons. Je les emmerde tous. Tous ces hommes et mes quelques femmes soumises.
Puis vient mon ange gardien, ma sauveuse, mon messie. La voilà, attrapant le poignet flétri de ce vieux croûton. Lilith. Il n'y a que elle pour avoir un timing parfait. Je la vois, humilier comme il se doit cette vieille peau devant tous ces moutons paresseux qui se contentent tous de regarder béat la scène. Lilith, je compte sur toi pour faire ton devoir de citoyenne.
Après avoir menti, sa voix s'élève d'avantage pour faire finalement réagir les zombies, bourdonnant avec leurs messes basses. Quant à moi, esquissant le sourire narquois, je me vautre sur mon fauteuil les bras et les jambes croisés, regardant de haut cet imposteur. Profondément honteux ou simplement dérangé par le bruit, il tente de se frayer un chemin à travers mes jambes pour demander l'arrêt. A peine arrive-t-il à se dégager de mes gambettes que ma cheville vient heurter la sienne, le manquant pas de se rétamer. Malheureusement pour moi, cela n'a pas fini dans l'ambulance : il s'est rattrapé et ne sait donc rien cassé. Tsk. J'aurai essayé, l'humiliation est plus convaincante que de la provocation physique. Le voilà donc parti, j'espère qui l'aura comprit la leçon. Je regrette tellement de ma passivité, j'aurai vraiment du lui foutre un poing histoire de défouler ma rage et mon dégoût. Les passagers oublient très vite l'incident et retourne à leurs occupations. Je lâche un soupir de soulagement qui me détend. Ma connaissance se tourne vers moi, je n'ai pu m'empêcher de lui donner mon attention par des étoiles dans les yeux et un large sourire reconnaissant.
« Salut Manon. Tu fais quoi dans le coin ? Ça se passe au bahut avec les filles ? Si t’as le temps, on peut discuter un peu. »
L'ancienne Reine de mon groupe favori veut prendre du temps pour moi ! Bien sûr que j'accepte, je devrai lui annoncer quelques nouvelles à propos des Amazons, et je suis toujours apte à sympathiser avec ce genre de personne absolument admirable. Impossible que je lui refuse après son acte de bravoure. Je me glisse vers la fenêtre pour lui laisser la place. Je peux sentir le siège chaud et imaginer les fesses du vieillard y être encore assis. Je grimace à cette idée, je suis vraiment dérangée pour penser encore à cette personne. Pour oublier cela et passer à autre chose -malgré ma frustration de ne pas avoir d'avantage agit ou quoique ce soit-, je réponds aimablement et aisément à ma collègue. Chose étrange vu comment j'ai galéré comme jamais avec le conducteur. Mais, avec les personnes que je connais un minimum et envers qui j'éprouve un minimum de sentiment, j'y arrive plus facilement.
« Eh bieeen, je comptais faire un tour en ville, ça fait un moment que je devrai la visiter un peu. Je devrai repérer quelques coins. Sinon, nous sommes de plus en plus nombreuses et ça fait plaisir à voir ! Je ne suis pas particulièrement proche de toutes les filles, mais je pense que l'ambiance est assez bonne. Nous essayons de reprendre du poil de la bête et nous réimposer un peu plus ahah. Je serai bien sûr ravie de prendre du temps avec toi, on a jamais vraiment eu l'occasion de se parler. »
Je ne connais que très peu Lilith à vrai dire. Je l'ai connu peu de temps avant qu'elle ne se fasse remplacer par Hikari. J'ai eu quelques rares occasions de discuter un peu avec elle, histoire de développer une certaine sympathie et approche. La demoiselle me met plutôt à l'aise, les japonaises me mettent, de toute façon, à l'aise. Pratiquer une langue différente que le français change vraiment tout au niveau de la communication. Je n'ai pas cette pseudo barrière et je n'ai plus à me soucier à être diplomate ou non. Les langues, c'est la clé de tout.
Pour revenir à Lilith, je ne connais finalement rien d'elle, et je ne pense pas en vouloir savoir d'avantage. Tout dépendra de notre relation, mais je pense qu'elle restera superficielle, je suis la messagère des Amazons si on veut, et cette distance me convient. Sauf si le destin en décide autrement.
Ouais, c’est vrai, elle la connaissait pas tant que ça Manon, mais juste assez pour du temps avec elle en cette journée de samedi. Manon était une de ces personnes qu’on admirait de loin, de peur de la froisser un peu trop et de s’en prendre une, violence oblige. Lith ne comprenait pas vraiment pourquoi elle s’était pas défendue, après tout elle était dans le groupe des nanas qui tabassaient les mecs, que ce soit des vieux ou non. Mais peut-être que c’était parce qu’elle était pas d’ici, c’était une étrangère. Ça se voyait comme le nez au milieu de la figure, qu’elle était née ailleurs que sur les terres nippones. Et quand bien même elle aurait eu la tronche d’une asiat, son accent étranger la trahissait totalement. Mais elle l’aimait bien, la p’tite Manon. Elle avait une bonne gueule et l’âme d’une violente amazone. Puis elle était pas conne, chose primordiale aux yeux de la brune. Elle essaya même de faire tomber l’autre connard d’un croche-pied mais il se rattrappa de justesse sur l’une des barres tranversales de l’autobus. Dommage, une prochaine fois, pensa Lith tandis qu’elle observait les traits fins de Manon qui s’écrasait au fond du siège pour lui donner une place, lui répondant tranquillement, sans se presser, avec cet accent qui lui était propre. Yep, étrangère jusqu’au bout des ongles.
▬ Eh bieeen, je comptais faire un tour en ville, ça fait un moment que je devrai la visiter un peu. Je devrai repérer quelques coins. Sinon, nous sommes de plus en plus nombreuses et ça fait plaisir à voir ! Je ne suis pas particulièrement proche de toutes les filles, mais je pense que l'ambiance est assez bonne. Nous essayons de reprendre du poil de la bête et nous réimposer un peu plus ahah. Je serai bien sûr ravie de prendre du temps avec toi, on a jamais vraiment eu l'occasion de se parler.
Ça faisait plutôt plaisir à entendre, ce genre de choses, par contre. En quittant le groupe et laissant Hikari s’en charger, Lilith appréhendait fortement leur survie. Pas qu’elle ne fasse pas confiance à Hika ou sa capacité de leader, mais plutôt sa jeunesse qui allait sans doute rebuter les plus anciennes du bahut. Après tout, elle était encore toute jeune et porter cette couronne sur la tête n’était pas une mince affaire. Lilith l’avait fait pendant des années, jusqu’à ce qu’elle se rende compte que sa vie ne lui permettait plus de le faire. Sans prendre la fuite, elle avait tout simplement déléguer la charge à une autre en qui elle avait entièrement confiance. Fallait pas non-plus oublier Maya, qui était présente depuis le début et qui était devenue Bras-Droit de la Queen et qui aidait beaucoup les nouvelles recrues. Donc savoir que le clan se portait bien, c’était du baume au cœur pour la jeune femme au teint hâlé. S’installant à ses côtés en souriant de toutes ses dents, Lith croisa une jambe par-dessus l’autre, comme une parfaite lady.
▬ Si tu veux vraiment connaitre les bons coins, je devrais t’emmener boire un verre là où je bosse. C’est un pub plutôt sympa si on exclue le nombre de mecs lourdingues là-bas. Et mon patron qui fait souvent des avances vaseuses.
Elle riait un peu, repensant à son boss qui s’était pris maintes fois des claques de la part des serveuses et même des clientes. Un vrai dragueur, celui-là. ▬ L’alcool y est bon et la musique… Elle marqua une petite pause en relevant la tête doucement. ▬ C’est moi qui chante là-bas et je commence à avoir mon petit succès en fait ! Elle rougissait un peu, n’arrivant toujours pas à accepter cette soudaine popularité. Avant, elle était tout simplement connue sous le nom de « Queen » et parce qu’elle avait défoncé plus de la moitié du lycée. Maintenant, c’était parce qu’elle avait une voix plutôt sympa à écouter qu’elle était reconnue. Ça la changeait du tout au tout, à vrai dire.
Redevenant sérieuse, elle scrutait minutieusement les arrêts qui défilaient sur l’affichage du bus, un à un, lui répondit sur un ton plutôt réfléchi. ▬ Je sais bien que ce n’est pas simple pour vous, depuis que je suis partie. Hikari est jeune et je pense que la plupart d’entre-vous ont du mal à accepter qu’une gamine de son âge les commande. Mais je lui fais confiance et je vous fais confiance aussi pour remonter le groupe au top. Et tu fais partie du groupe, n’hésite pas à aller au QG du grenier, je suis sûre et certaine que tu rencontreras du monde. Petit sourire en coin, ses yeux s’illuminèrent quand elle vit l’arrêt qu’elle attendait. ▬ On est enfin arrivé à destination, ça te dit d’aller faire un tour dans les boutiques ? Je sais que ça peut paraître bizarre mais j’adore m’acheter des fringues. Peut-être que j’ai un côté mermaid au fond. Elle se leva d’un bond et se dirigeait vers la sortie, faisant signe à Manon de rappliquer avant que le bus ne reparte.
Invité
Jeu 28 Jan - 2:51
Elle accepte ma proposition avec le sourire, s'asseyant avec une ardeur adorable. Quelle belle japonaise. Je les assimile plutôt à des personnes mignonnes que belles et gracieuses, mais Lilith, elle, combine un peu les deux. Et parfaitement bien. Cela contraste tellement sur la mentalité brute et grossière des Neptunes, je suis contente de ne pas être la seule à assumer ma féminité tout en faisant partie de la bande. Diantre, je n'arrive pas à me débarrasser des petites étoiles dans mes yeux.
L'ex-reine me propose quelque chose qui me rend encore plus pétillante : un pub sympa en sa compagnie. Cette dernière pouffe de rire et je fais exactement la même chose ne comprenant pas pourquoi. En fait, je songe au fait de pouvoir m'y détendre en lattant les bijoux de famille de quelques chiens. Et puis, en riant, j'ai l'impression de partager un bon moment avec la civile. Alors je ricane. Lilith continue à me narguer, m'assurant qu'il y a de l'alcool et de la musique. Oh, et elle semble même y chanter ! Celle-ci rougit alors que je m'extase.
« Oooh, je ne savais pas que tu chantais ! Je voudrai vraiment t'entendre ! »
Malheureusement pour moi, mon interlocutrice semble perdue dans ses pensées, alors je m'abstiens, préférant poser mon coude contre la vitre pour contempler les dehors. Le Japon est vraiment jolie, ou c'est aujourd'hui qui est jolie. J'esquisse un petit sourire paisible en regardant quelques piétons amoureux ou de bonne humeur et quelques cyclistes pressés ou admiratif du décor. Cela doit être moi, mais le monde à l'air heureux. J'oublie vite le vieil enculé de tout à l'heure. Lilith me revient subitement. Je tourne mon regard vers elle pour l'écouter attentivement. Elle me parle de notre nouvelle meneuse, Hikari.
Il est vrai que certains membres du groupe digère un peu mal la succession d'Hikari, probablement trop attachée à Lilith. Pour ma part, je n'ai jamais vraiment prêté attention aux ressentis du groupe malgré moi. Honnêtement, je m’investi très peu au groupe, probablement parce que je n'ai pas ce sang chaud et ce sadisme inné. Il n'empêche que je les aime et les admire, je devrai peut-être faire un effort. Peu importe, je prends en compte chaque mot de l'ancienne Queen. Je souris.
« Et tu fais partie du groupe, n’hésite pas à aller au QG du grenier, je suis sûre et certaine que tu rencontreras du monde. »
Je hoche de la tête en lui faisant signe d'avoir noté. Je devrai y aller un peu plus fréquemment, histoire de leur montrer que je ne les oublie pas et que je veux m'appliquer.
Le bus s'arrête et Lilith m'annonce être arrivée. Une sortie shopping entre Neptune ? Est-ce possible ? Je glousse un peu, ravie de sa proposition. Je n'ai pas eu le temps de répliquer jusqu'à ce que ma coéquipière se lève et sort du bus. Elle me fait signe avant pour que je la rejoigne, ce que je fais, vérifiant que mon sac est au complet.
Quel soulagement de pouvoir quitter cette caravane là ! J'aime les japonais mais être dans un bus plein à craquer n'est pas ma tasse de thé. J'inspire à pleins poumons pour savourer le doux parfum des cerisiers. Et surtout de la ville. J'étire un peu mes jambes, prêtent à suivre Lilith n'importe où tel un chien fidèle. Je me tourne vers elle, pétillante.
« Tout ce que tu m'as proposé me ravie ! Le pub, les magasins … Je suis prête à te suivre partout maintenant, bien que je vais quand même faire attention à mon porte-monnaie. »
Il est clair que je n'ai pas grand chose, mais il faut bien me détendre et puis, faire du shopping avec l'ancienne reine des Neptunes ce n'est pas commun. Un petit soufflement enjoué sort de mes narines.
« Je crois moi aussi avoir une âme de Saturn, et puis merde, les Neptunes ont le droit d'être féminine. »
Enfin une qui se prenait pas la tête, pensa Lilith en entrainant sa camarade hors du bus. Une longue inspiration d’air frais vint emplir ses poumons et elle observa un instant le mouvement des gens pressés autour des deux jeunes femmes sur le bas-côté. Lith, elle n’avait pas spécialement envie de courir les rues donc elle esquissa seulement quelques pas sur la chaussée timidement, se tournant vers sa camarade Neptune, l’air enjoué. Ça lui manquait un peu, le groupe. Pas forcément son statut envié de tous (ou craint) mais plus le fait de faire parti d’un clan. De savoir que des personnes comptaient sur elle pour faire des crasses aux mecs un peu lourdingues. Que ça lui manquait, les réunions au beau milieu de la nuit au grenier aménagé en loft ! Ce sofa où elle avait passé des journées à imaginer des plans tordus pour faire souffrir autrui. A somnoler quand elle était crevée par les cours. A recruter des filles un peu paumées. Fallait qu’elle se fasse une raison, tout ça, c’était bien loin derrière elle.
« Si tu passes au bar, je chanterais volontiers. »
Elle avait presque murmuré, de peur que quelqu’un l’entende. Continua sur sa lancée, sans laisser le temps à son amie de répondre quoique ce soit.
« On commence par là-bas Manon. J’adore faire les magasins mais je ne suis pas pétée de thunes comme les Saturn à mon grand regret. Tu ne seras donc pas la seule à faire attention à ton porte-monnaie aujourd’hui, crois-moi. »
Répliqua la brune en souriant de toutes ses dents et désignant de la tête un immense centre commercial pas très loin. Le building de verre s’étendait bien sur 4 ou 5 étages et chaque fois que Natsume y mettait les pieds, elle ressortait avec pas moins de dix sacs de fringues et cinq paires de chaussures. Du moins quand elle avait sa paie ou quand elle menaçait quelqu’un de le frapper jusqu’au sang si elle/lui achetait pas ceci ou cela. Sans plus attendre, elle se dirigeait vers l’immeuble en compagnie de Manon.
Une fois à l’intérieur de la prison de luxure elle ne put s’empêcher de s’extasier par un « oohh » sonore, comme à d’habitude. Elle avait beau avoir vu cet endroit des centaines – voir des milliers – de fois, l’effet restait toujours le même. C’était beau, c’était branché, ça puait le high-tech et les liasses de billets dans les portefeuilles. Ça grouillait de kogals blondes peroxydés et de mecs aux allures d’idoles de j-pop. La jeunesse nipponne s’amassait dans ce lieu comme des abeilles dans une ruche.
Y avait bien quelques parents avec les enfants en bas-âge, mais ça restait rare. Y avait aussi pas mal de vieux cochons cinquantenaires accompagnés de trentenaires au décolleté vertigineux et aux talons hauts. Enfin bref, il faut de tout pour faire un monde, comme on dit si bien.
Se tournant vers la demoiselle en haussant légèrement un sourcil, elle lui lâcha un « Au fait, c’est vrai ce qu’on raconte ? Paraît qu’une nana t’as agressée, voir presque violée récemment. » random. Ben ouais, Lith et le tact, ça faisait pas bon ménage, que voulez-vous. Puis fallait bien qu'elle entame une conversation intéressant pendant qu'elle chercherait pendant trois plombes le top de ses rêves.
C'est nuuuul. ;w; Pardon pour cette si longue attente, j'espère que cela te va. MP si jamais ça ne va pas. Je modifierais !
Invité
Mar 5 Avr - 2:48
Je note dans un coin de la tête : allez voir Lilith Natsume au bar. L'idée me plaît, cela serait une idée de sortie agréable à faire avec une copine ou même seule, histoire de pouvoir me rapprocher un peu plus de Lilith. Je doute qu'elle puisse m'accorder du temps vu qu'elle chante et doit avoir de nombreux fans la harcelant. C'est l'image que j'ai : Lilith est une jeune femme admirée de tous. Elle doit avoir beaucoup de fan comme elle en a eu au lycée.
Sans transition, cette dernière me pointe du doigt un immense bâtiment moderne. A ce moment même, quelques étincelles dans mon regard trahit mon excitation. Ça va être compliqué de ne pas faire chauffer la carte bleue, le building annonce déjà la couleur. Heureusement que nous sommes deux à faire attention histoire qu'on ne fasse pas de dépassement. Je me laisse alors joyeusement guidée par ma partenaire de shopping.
La ville n'est pas vraiment comme je l'ai pensé. En effet, je l'ai pensé plus rustique et arriéré, mais elle est plutôt moderne. Le bâtiment vers lequel nous nous dirigeons n'est pas le seul à gratter le ciel : c'est presque un champ de d'immeuble d'affaire. J'imagine que nous nous trouvons dans les plus quartiers huppés, cela se distingue vite vu l'allure des japonais qui portent des habits hautes coutures à trois milles balles. J'espère que mon parfum Channel se sent.
Une fois rentrée dans le centre commercial, Lilith s'ébahit comme une enfant allant pour la première fois à DisneyLand. C'est assez marrant et mignon de la voir s'extasier ainsi pour un bâtiment qu'elle a sûrement du déjà visité plusieurs fois. Mais, en contemplant les alentours, j'ai l'impression d'être dans une autre ère, un autre univers. C'est typiquement japonais : des affiches d'animes et de stars sont accrochés un peu partout, l'high-tech coule à flot, des petits bars et restaurant fidèles au pays et j'en passe. J'ai pensé que j'aurai été aussi enthousiaste que ma partenaire mais finalement, je suis un brin mélancolique. Les centres commerciaux français, avec ses marques et sa langue me manque terriblement. Je grimace un instant lorsque je me remémore des charmes de l'Hexagone, quelque chose vient encore plus troubler mon esprit : la soudaine remarque de Lilith. Une remarque à laquelle je ne m'y est pas préparée.
« Au fait, c’est vrai ce qu’on raconte ? Paraît qu’une nana t’as agressée, voir presque violée récemment. »
Une vague d'angoisse vient immobiliser l'intégralité de mon corps. Et a bien failli me causer une crise cardiaque. Alors que Lilith me regarde d'un air perplexe, je me tourne aussi vers elle les yeux gros et le sourire moqueur. Sérieusement. C'est quoi ça ? Il y a vraiment des rumeurs sur moi ? Des rumeurs aussi humiliantes ? Bon, encore heureux qu'il n'y ait pas ce genre de rumeur comme quoi je couche avec les Mercury, les Jupiter ou encore avec l'administration, mais ce genre de rumeur est inacceptable. Je tiens à ma posture de crainte, il n'y a que mon intimidation et ma réputation qui fait de moi une véritable Neptune.
J'exclame un « Quoi ? » un peu trop bruyant -ma gorge a déconné au moment même ça va me porter préjudice- avant d'avoir un éclat de rire circonspect. C'est n'importe quoi. Il n'y a que moi pour agresser et ''presque'' violer une fille. L'inverse est trop absurde. Des millions de questions fusent dans ma tête et je meurs d'envie de perdre mon sang froid et lui convaincre que tout ceci est du pipeau. Mais je suis une lady. Une lady sait garder son sang froid et sait comment réagir face à ce genre de situation. Puis en me disant cela, je me rend compte que je n'en suis pas vraiment une. Souvent je m'enfonce encore et me victimise à vie. Je vais laisser ça à l'adrénaline et sortir les premières choses qui me viennent à l'esprit.
Après mon rire avec un ton légèrement inquiet, mon visage se crispe et mon sourire trahit mon embarras immense. Je lui répond enfin.
« C'est n'iiiimp' ! J'suis pas une victime moi, mais qui peut être aussi con pour sortir des conneries pareilles … D'où tu tiens ça ? »
Je me remémore ensuite toutes les choses compromettantes que j'ai pu faire, ce qui me rend d'autant plus nerveuse. Je réfléchis à l'origine de ce bobard et à quoi il peut bien faire référence. Honnêtement, je n'ai vraiment aucune idée, bien que j'admets ne pas vouloir chercher trop loin si c'est histoire de me faire d'avantage paniquer. Je reprends discrètement mon souffle en me convaincant que c'est absolument n'importe quoi. C'est vrai ça, ce n'est pas moi qui me fait victimiser, c'est moi qui victimise les gens !
Sourire un peu forcé, les yeux cherchant la vérité au fond des siens. Manon tique dès l’instant où Lith pose la question fatidique. C’est une Neptune, donc forcément, ses réactions sont un peu irréfléchies. Cependant c’est assez perturbant de la voir rire alors que l’instant présent ne s’y prête pas spécialement. Elle devrait plutôt être en colère, serrer les poings et les dents et s’égosiller sur le fait que personne ne viole Mademoiselle. L’inverse serait peut-être plus approprié ? Lilith bouillait d’interrogations, de questions laissées sans réponses. Les rumeurs vont bon train sur Manon Del Moro la Neptune. Certaines glorieuses vantant sa réputation de Neptune au tempérament sadique, d’autres moins, comme celle-ci. Rumeur étrange que Lilith avait entendue lorsqu’elle trainait dans les couloirs du bahut, il y a quelques temps déjà. Au départ, la brune n’y avait pas cru, mais à force de l’entendre encore et encore, les soupçons s’étaient installés. Donc le mieux était de foncer dans le tas, cash, sans palabrer pendant des heures. La réponse ne se fait pas prier. Comme prévu.
« C'est n'iiiimp' ! J'suis pas une victime moi, mais qui peut être aussi con pour sortir des conneries pareilles … D'où tu tiens ça ? »
Haussement d’épaules nonchalant, coup d’œil rapide aux alentours. Histoire de vérifier si aucunes oreilles indiscrètes ne trainent dans le coin. « Je ne peux pas te donner de noms, mais ça fait plusieurs fois que j’entends ce genre de conneries. Je voulais juste être sûre que personne ne te fais des misères. T’as pas à t’en faire, je n’y crois pas une seconde. » Sourire amical qui se forme sur les lippes. « Mais fallait quand même que je pose la question ! » Réponds Lith en l’entrainant à l’intérieur d’une boutique de vêtements sans lui demander son avis.
Rien de tel qu’une bonne séance de shopping pour passer une bonne journée ! Lith furète, zieute et empile ce qui lui plait au creux de son avant-bras. Entraine Manon sans qu’elle puisse répliquer. Il n’y a pas de temps à perdre.
« Direction les cabines maintenant ! A défaut de pouvoir tout acheter pour le moment, je peux au moins essayer tous ces vêtements, personne ne viendra ne me le reprocher. Pour revenir sur cette histoire de viol, il me semble que c’était des Sun qui en discutaient. Mais faut pas leur en vouloir, c’est dans leur nature de foutre la merde entre les groupes de Sei. Dans tout les cas, vu que tu m’as confirmé que c’était un tissu de mensonges, je te crois. » Ses grands yeux verts foncés plongent un instant dans ceux de sa copine Neptun.
« Et je doute que tu sois du genre à mentir à l’ex-Queen des Neptuns. » Et elle la plante là, s’engouffrant dans la cabine. Elle peut toujours l’entendre parler, mais ne la voit pas.
coucou voilà je réponds enfin. pas terrible le post.
Accueil 
Dim 17 Jan - 22:46
