« BIP BIP BI-» .... Crac. Bon, plus de réveil . Quelqu'un d'intelligent venait de le détruire d'un coup de pied matinal... Une personne qui sortait lentement de son sac de couchage, caché près du pensionnat, dans la forêt. D'ailleurs cette saleté de réveil avait fait s'envoler quelques oiseaux apeurés. Les arbres de cette verdures étaient hauts, largement plus haut que le jeune asiatique qui se tenait en bas, en boxer noir et rouge. Son père n'avait pas été foutu de lui dire comment il fallait procéder pour avoir une chambre. Ou plutôt, Kazuma n'avait rien écouté, comme à son habitude. Trop d'informations peu intéressantes, trop de choses à faire, comme terminer le jeu sur lequel il jouait tranquillement en se recevant des coups par ce qu'il se fichait de ce qui l'attendait. Sauf que le jeune homme avait eut tort. Il aurait dût se méfier... Se méfier que ce pensionnat n'était pas comme les autres. Se méfier de ce qui l'attendait. Au départ, dès qu'il était arrivé au pensionnat, il n'y comprenait rien, en ne faisant même pas attention à la guerre présente autour de lui... Non non, ce n'était pas très important. C'est seulement quand certaines filles ont essayés de l'approcher avec du rouge à lèvres empoisonné qu'il a commençait à se méfier. Les gens lui demandaient son camps, et il répondait simplement par un “ hu-Uh” avant de s'en  aller. Un camp... Il était temps de le choisir, son camp. Après deux semaines aux pensionnat, le garçon avait sût exactement ce qui s'y passait. À présent, son camp était en flou total. À choisir entre ses manières de faire et son résonnèrent. Chose qui allaient ensemble, me diriez-vous. Sauf qu'entre ce qu'il fait et ce qu'il pense, y'a une grande différence. Une différence subtile que seul Kazuma savait. En effet, c'était tellement aléatoire ses manières de faire... Soit il discutait, soit il dégommait. Soit le jeune homme renvoyait les gens à coups de paroles, soit quand l'envie lui prenait avec un coup de pied ou une prise de Taekwondo. Jusque là... On pouvait comprendre. Revenons donc à nos moutons. Kazuma était quelqu'un de lunatique. Quelqu'un de réfléchi. Quelqu'un de brute. Quelqu'un sans sentiments. Bref, quelqu'un quoi. C'est ainsi que ce fameux quelqu'un se lava avec l'eau d'un étang, avant de s'habiller d'un bermuda en jean et d'un maillot sportif, avant d'enfiler des baskets noires et de mettre son sac à l'épaule. Le jeune homme cacha ses affaires sous un buisson, pour finalement se diriger vers le pensionnat, qui venait d'ouvrir ses portes. Pour l'instant, tout allait bien. 

Kazuma marchait tranquillement dans la cour, envisageant de sécher. Chose utile que d'aller en cours,  voyez-vous. Il passa ses premières heures à rêvasser sur un banc, au milieu de son monde noir et impénétrable. À la troisième sonnerie, comme un fantôme, il se dirigea vers le gymnase, pour son dernier et premier cour de la matinée : l'éducation sportive. Qu'il aimait se dépenser... C'était fou. Totalement, même. Qui aurait cru que quelqu'un assis pendant deux bonnes heures sur un banc à glander serait bon en éducation sportive ? Pas les passants qui le regardaient d'un oeil mauvais, à mon avis. Au programme : Basket. Tiens, un sport où il était plutôt désavantagé. En effet, le jeune homme était petit. Un mètre soixante cinq, pas plus. Même encore plus petit. Juste des passes permettant de gagner, voilà en quoi consistait le jeu d'après lui. Le cour terminé, Kazuma se dirigea vers les vestiaires, en reprenant son sac. Son sac noir acheté pour très peu de Yens. Bonne affaire, vu la durée du sac -pas plus de deux semaines-. C'est ainsi que quand la sonnerie retentit, ce fut le premier à sortir. Le premier à arriver au réfectoire, et le premier à être délicieusement servi de légumes, de beignet de poulpe, ainsi qu'un joli dessert chocolaté. Kazuma s'assit à une table au hasard, en commençant à manger tranquillement son repas.

 Vint alors deux grands gars, bien baraqués, faisant plus d'un mètre quatre-vingt dix, assez bronzés avec de beaux biceps. Jusque là, le jeune homme ne s'en souciait pas plus que ça. Un de ces deux cas tapa du poing sur la table, manquant de renverser le verre de l'asiatique. Indiférent, il leva la tête ers eux, en les fixant de son air froid. Le premier prit la parole : 
« File ton dessert.  
-Ouais, file lui ton dessert, sinon tu seras défiguré, crevette. » piailla le deuxième, avec un rictus sur les lèvres, avec une voix rauque. Ça devenait intéressant pour le petit gars, qui ne captait même pas la moindre parole de ces deux idiots. Il commença à croquer dans son dessert, sans lever les yeux sur eux. 
« T'as entendu quand je te parle !!?  
-Hum... Krch, Cruch, crfh. » répondit simplement le concerné, en pleine dégustation. Les deux brutes avaient préparé leurs poings... Mais en passant totalement inaperçu par l'asiatique qui venait de se lever pour aller chercher de l'eau. Il tourna le robinet, avant de regarder couler l'eau sans grande compassion. Kazuma ferma donc le robinet après avoir rempli sa carafe, et se rassit sur sa chaise. 
« T'es mort !  
- Hu-Uh... Tu sais, t'aurais pût aller sur la table d'avoir côté... Je vois pleins de jolies nanas sans défenses, avec de belles robes roses ... Elles ont des desserts très appétissants hu-Uh... Enfin plus que le miens, déjà entamé. Enfin bon, si tu veux le miens, je peux toujours te le donner... »  
Les deux espèces de Cretinus tournèrent la tête vers la dîte table, avec un énorme sourire maussade sur le visage. Sans attendre autre chose, ils partirent. Kazuma n'avait même pas remarqué la forme humaine présente à quelques pas de sa table... À croire qu'il ne l'avait toujours pas remarqué, vu la lenteur avec laquelle il buvait son verre d'eau... Et regardait un insecte voler dans la salle.

La la la la la. Totalement ailleurs, le petit lapin terminait tranquillement son verre, rempli d'eau, en observant d'un œil curieux les six filles en robes courtes ; en effet, ces crétins de brutes n'avaient pas que fait leur enlever leurs desserts, ils leur avaient aussi enlevé leur vêtement simple. Kazuma se fichait royalement de ce qui leur arrivaient, à présent ; ce n'était pas son problème. Le problème présent dans sa vie à cet instant était bel et bien si il allait commencer par lécher le glaçage à la noix de coco ou bien alors croquer la pâtisserie en premier. Dilemme peu instructif, voyez-vous, car Kazuma ne se prenait pas la tête. Mais alors vraiment pas. C'est ainsi qu'après cinq bonnes minutes de réflexion, le jeune homme finit par commencer à lécher le glaçage... Un goût sucré et acidulé à la fois, doux et piquant... Tout à fait comme il les aimaient. Sauf que quelqu'un -sûrement un appel de pub, car son répertoire ne contenait absolument personne- d'abruti vint l'interrompre dans son précieux dessert. Ce quelqu'un d'abruti devait sûrement lui signaler que son crédit avait expiré, ou encore était venu lui demander si il était proprio' de quelque chose du genre maison, pour y installer des panneaux solaires. Cette même personne venait aussi de supprimer toute sa partie en cour, oui il n'y a pas de sauvegarde sur certains jeux Nokia, à se demander si les créateurs étaient doté d'un quelconque cerveau. Sauf que ce n'était pas vraiment le quelqu'un qu'il s'était imaginé... Kazuma sortit donc le téléphone de sa poche, décrochant à l'individu qui avait osé le couper dans son repas. 

«  Bonjour Kazuma .. Ne raccroche pas, ceci n'est pas une blague... »

Jusque là, ça ressemblait à un pauvre gars de pubs qui te faisait acheter quelque chose avec des sommes astronomiques par moi, en te disant que t'as gagné une voiture... Oui oui, c'est ça, si faut c'était même un numéro surtaxé. Le jeune homme resta silencieux, en attendant la suite. L'interlocuteur parlait d'une voix assez grave, mais il ne fallut pas longtemps à l'élève pour comprendre qu'il masquait sa voix. Ce que pensait Kazuma ? Il regardait son dessert, songeur, en attendant que cet homme finisse sa stupide pub... Par la même occasion, si il apprenait autre chose, ça pouvait devenir intéressant. 

« Pas la peine de me poser des questions, je pose les questions et tu réponds... »

Alors là, il fallait rêver. Cet homme venait de vexer le petit lapin. Mais alors à un tel point qu'il ne pouvait même pas l'imaginer... Non pas du tout. Personne ne le connaissait encore dans cet établissement. Personne sur Terre ne le connaîtra jamais par cœur. Tout simplement par ce qu'il ne sait jamais à l'avance ses choix. Personne ne pouvait prévoir ce qu'il ferait. C'est aussi pour ça que dans son collège, on le craignait. Toujours ailleurs, il arrivait parfois que le jeune homme retourne dans le présent pour dégommer les gens sur son passage. Juste par ce que ces gens le traitaient de petit. Pourtant, ils devraient se méfier... Toute personne l'ayant rencontré auparavant le savait. Pourquoi n'avait-il pas d'amis, à votre avis ? Par ce qu'il ne parlait pas ? Que pour ça, et bien non. Kazuma etait ce type de personne dirigeante, qui ne savait pas obéir sagement. Fallait faire le contraire, c'était dans sa nature. Donc si il ne voulait pas que monsieur pose des questions, soit il raccrocherait, soit il en poserait. Si il devait répondre, il ne le ferait qu'a moitié. 

« Aimerais tu de l'action dans cette guerre ? Jouer un rôle ? Être quelqu'un et non simple dommage collatéral ? »

L'action dans cette guerre... Hum... Ça y'est, cette phrase il n'y avait même pas fait attention, pensant juste à ces 98 niveaux effacés par un appel téléphonique d'un type bizarre. De l'action dans la guerre, pourquoi pas, tant qu'elle se finit vite, cette foutue de bataille ne servant à rien. Enfin pour Kazuma, personne ne lui avait encore rien fait, donc chez lui la bataille n'avait pas encore commencé. Un rôle à jouer... Chacun choisit son propre rôle dans l'histoire. Pour le petit lapin, il ne faisait même pas parti de l'histoire. Il n'était que spectateur, comme au cinéma. Sauf qu'en tant que spectateur, il ne faisait rien. Il dormait puis se réveillait, baillait et se rendormait. C'était tout. Ça n'allait pas plus loin. Et un gars fada lui donnait des ordres alors qu'ils ne se connaissaient pas. C'est comme si un personnage du film, te demander d'entrer dedans. Tout enfant aurait répondu oui. Sauf que le problème, c'est qu'Iresawa-Kun n'avait même pas entendu la question. Le garçon s'était déjà concentré sur autre chose. Dommage collatéral hein... On va voir si l'Asiatique était un dommage collatéral. C'est ce que ce petit homme qui osait lui donner des ordres allait voir. Et de près. D'une voix calme, indifférente et glaciale, il répondit à cet interlocuteur qui paraissait sanguinaire. “ Il ne l'est pas, pensa le jeune homme, car un Pique n'appellerait pas les nouveaux membres, ils viendraient vers eux pour tester leur force. Donc c'est forcément un misérable Carreau qui ne se montre pas en face. Comment il avait eut mon numéro ? Alors ça, je me le demande encore... ” 

« Hu-Uh... Où es tu...? »  

Bon, aucune réponse, l'inverse de ce qu'il demandait. Peut être que la prochaine fois, le petit lapin se mettra à mordre, voir à donner des ordres, juste pour voir ce que ferai cet inconnu. C'est ainsi qu'il posa son téléphone près de lui, en haut parleur, juste assez fort pour que ça parvienne à ses oreilles. Pendant ce temps, le petit bonhomme dégustait son dessert, le plus lentement possible.

«  Tiens tu à ce que je réponde la vanne classique qui est ' dans ton cul ' ? 
- Donc tu es dans les toilettes, hu-Uh... Quoi que, tu ne vas pas tarder à en sortir. »  

Kazuma esquissa un sourire en coin, en terminant son dessert. Toujours à l'écoute de l'individu qui l'avait franchement énervé, il se demandait comment le faire souffrir... Le jeune homme savait déjà beaucoup de choses sur ce minuscule dialogue. Pauvre petit Carreau, il allait payer l'infortune d'avoir osé lui donner des ordres... C'est tellement nul... Pauvre petit... C'est donc d'un air plus sérieux que Kazuma attendait la suite des événements. Le petit lapin allait réellement s'énerver. Ou pas. Son cerveau, à ce moment même, ressemblait à un océan où nageait des poissons de toutes les couleurs, de toutes les formes. Quel exemple que celui-ci définirait  mieux Kazuma ? À l'écoute sans l'être, endormi en étant réveillé, concentré mais distrait... Tant de personnalités contradictoires pour une si petite personne. Les gens qui l'avaient appelaient crevette en ayant la même taille que lui s'en étaient rappeler. Non ce n'était pas un Ninja super entraîné, mais ça y ressemblait. 

« Je l'ai dit... JE pose les questions... Tu réponds... 
- N'y compte pas, hu-uh...» répondit le concerné, d'un air plus froid qu'avant. Deux fois qu'il donnait des ordres... Deux bleus, donc. Le jeune homme commençait par être plus rude, plus rigide. Le petit lapin, s'était transformé en aigle, voir en faucon. Comme un vent glacial d'hiver, sa voix était assez aiguë pour un jeune de quinze ans, en étant mystérieuse, dotée d'un accent assez bizarre... C'était quelqu'un de tellement étrange... Partagé entre l'envie de tabasser ou de discuter... Ce carreau, si il était un carreau, un vrai, il serait plutôt petit, aimant travailler avec sa tête. Ce jeune homme ne se montrait pas, et faussait sa voix pour paraître plus vieux. Tout cela pour passer inaperçu... 

« Rassure toi, je ne suis pas loin... Du moins un envoyé... Il ne devrait pas tarder. Du moins si tu acceptes de jouer un peu. Mais outre mon bras supplémentaire, moi-même je ne suis pas loin... Rassure toi, j'ai pu t'observer, te voir, toi qui est habillé d'un maillot sportif en guise de bas et d'un bermuda fait en jean. Jolie façon de détourner l'attention des deux macaques... Bien que ce soit des adversaires simples... »

Des compliments ? Kazuma détestait les compliments. Même si il n'en avait rien à faire, en fait. Tout cela ne l'importait plus. Il aurait pût exposer son dos pleins de cicatrices finement dessinées en plein milieu de Tokyo, ça ne l'aurait pas affecté. Il aurait pût sortir déguisé en fille dans les rues, il s'en tapait. Tant qu'on le respectait assez pour ne pas le frapper... Tout allait. Tout n'était qu'un film, une pièce de théâtre où il n'était ni spectateur, ni acteur. Le jeune homme ne se considérer dans aucun des deux groupes. Trop endormi et trop distrait pour être acteur, et pareil pour être spectateur. Kazuma se contenta d'écouter la suite, espérant que ce fada lui dise vite où il est. Son acolyte ne devait être pas plus grand que le chef, et sa guise peu aiguisée. En effet, rien qu'au téléphone, il avait bel et bien indiqué qu'il était près de lui. Les toilettes, pour planquer un portable, semblaient le mieux. En plus, vu ces répliques à la noix... 

«  Tu as le choix... Je t'offre des possibilités sur un plateau... être un acteur ou une victime. Libre à toi de choisir. Mais si tu préfère être une brute sans cervelle alors tant pis...
- Sache que tu es peu informé sur moi... hu-Uh... Mais vous, vous vous servez seulement de votre cerveau. Cerveau qui ne marche pas des masses, apparemment...  Ou bien es-ce une simple présentation de votre incapacité ? ... Sachez que mon camps, je l'ai déjà choisi. Peut être es-ce celui des grosses brutes sans cervelles, peut-être es-ce le votre, camp étant plein de gros cerveaux que personne ne sait correctement utiliser... »  

Chose que le jeune homme avait pût observer, du haut de son banc. Peut être semblait-il toujours perdu dans le plus profond de nulle part, peut être n'était-il pas totalement perdu... Peut être Kazuma était un Geek, mais peut être que ses jeux vidéos ne sont pas ses seules occupations...  Enfin, personne ne savait ce qui se passait dans sa tête, personne ne savait ce qu'il faisait, ce qu'il avait fait ou ce qu'il avait vécu... Du moins jusqu'à ce que cet inconnu ait accès à son numéro et ait perdu sa partie... 

« Mais pour ma part, j'ai toujours penser que le camp des vainqueur était le meilleur choix. Mais bon, certains aiment perdre... à toi de choisir... 
- Oh, hu-Uh... J'ai face à un mauvais perdant. À un être confiant digne d'un chef ou d'un bras droit qui ne sait pas ce qu'est la politesse... Perspicace à moitié... Sûrement pas avec deux mètres et des biceps d'acier... Hu-Uh...  
- Si tu veux poser des questions et avoir de vrais réponses... Va à l'intérieur... Il devrait y avoir un homme qui peux te renseigner... N'oublie pas une chose.. Le cuicui sonne toujours à l'heure du dîner... »

Kazuma souriait intérieurement, enfin il allait pouvoir rencontrer ce fameux individu. Poser des questions ? Inutile. Tant qu'il sait le prénom et le nom de son opposant... Le jeune homme termina son verre d'eau, avant de se lever, mettant le téléphone dans sa poche. Il alla remettre son plateau au dépôt, avant de se diriger vers le comptoir... Quel idiotie... Sûrement l'homme ce n'était pas celui qu'il cherchait... Mais il souffrira aussi... Un sourire en coin sur le visage, le jeune homme s'approcha d'un homme dans le coin. S'appuyant dos sur le comptoir, l'asiatique lança de sa voix frêle : 

« Le cuicui sonne toujours à l'heure du dîner... Hu-Uh... »  

Le jeune homme détourna le regard avers le couloir, voyant un papillon voler. Il le suivait du regard bêtement, confiant de pouvoir battre facilement ces deux idiots. Voler. Voilà ce que l'aigle faisait, depuis des lustres. Rien ne l'arrêtait, maintenant. Aucun obstacle ne lui barrait le passage, à présent. Et ceux qui s'y osaient... Seraient sévèrement puni. Mais qui savait ? Qui savait son existence ? Dans ce pensionnat, encore personne n'était passé à l'infirmerie à part deux petites barbies. Sauf qu'elles, c'était bien une simple claque qu'elles avaient reçues. Ici, sa violence n'avait pas encore frappé. Du moins sur les gens qu'il craignait... Les Piques. Mais s'allier à ce qu'on craint, ça permet une meilleure protection, non ? Dans tout le cas, l'option des carreaux venait de tomber à l'eau, par le simple fait de son impatience et de l'impertinence de son interlocuteur. Aujourd'hui, le jeu commençait, le film se terminait. Aujourd'hui, quelqu'un allait goûter à ce qu'on goute quand on énerve le lapin...

HRPs:

“ Enchanté, hein ? Ouais, ouais, tu vas voir petite chose si je tolère une erreur sur le prénom. Une erreur que tu n'aurais pas dû commettre, en jouant tes petites recrues sans défense... Tu ne m'aura pas. ” Voilà les pensées retournées à son cap, Kazuma de nouveau concentré. Taito Natsume ? Bientôt ça sera "Zaizo Zatzuze" que T'arrivera à prononcer. Petit carreau. Essaie encore de t'en sortir du pétrin ou tu viens de te fourrer. Il me serra la main, main que j'enleva de suite, en lui envoyant un regard froid. Un regard presque glacial, même. Aller vite ? C'est ce que Kazuma ferait, aller vite et faire en sorte que son rendez-vous soit fait arc un oeil au beurre noir, au moins. Enfin la c'est une colère et un grand agacement qui montait en lui, sur lequel il avait déjà fixé sa cible. 

«  Allons vers le billard... On sera plus tranquille pour discuter... Après tout, on sait jamais si un pique, un coeur ou un trèfle est dans le coin... brrr rien que d'y penser ça me fait froid dans le dos... surtout les piques... Il paraît qu'ils sont pas commode, m'enfin... Si le boss tient ses promesses... Ils devraient tomber sous peu... 
- Ce sont de humains comme nous, j'ai pas encore de camps, je me tape totalement de savoir si un pique, un trèfle, ou un cœur est dans les parages, hu-Uh... Tout ce que je veux savoir, c'est le nom de celui que j'avais au téléphone. Éventuellement le nom du boss aussi, hu-Uh... Ne réponds pas de mensonges ou un je ne sais pas habituel... »  

Tout cela, il savait. Kazuma avait déjà prévu l'eventualité que ce morveux soit en même temps le gars au téléphone, le boss et ce qu'il était. Sauf que quand ce garçon l'emmena vers le billard, le jeune homme rit intérieurement : Au billard, y'a des bâtons de billard... Comment ça fait quand on se le reçoit dans le ventre et sur la tête ? Plus Kazuma avançait, plus il se disait que l'ordre qu'il avait bêtement exécuter serait payé durement, sachant que depuis son départ, il s'était promis de ne plus en recevoir... Sans qu'ils payent. Qu'ils payent pour avoir ressembler à son père. Qu'ils payent pour avoir imiter son idole. Quoi ? Oui, il avait admiré son père, autrefois. Bercé par l'idolâtrie d'un démon sans cœur. Son père était quelqu'un de ponctuel, de froid, et d'autoritaire avec Kazuma. Cet homme n'hésitait jamais à lui dessiner des choses sur le dos avec son couteau de boucher, ou encore d'autres choses, pour qu'il arrête. On lui avait dit que, petit, le jeune homme s'était cogner contre un coin métallique, mais il était le seul à savoir... Que c'était bel et bien une tentation de meurtre à son égard. Tout ça par ce qu'il n'avait pas de mère, pas de personne à qui faire des câlins, à téter. Tout ça par ce qu'il n'y avait pas d'autres présences féminines que les demoiselles qui se faisaient abusées par son père. En effet, il avait été spectateur de nombreuses folies, sans vraiment y porter attention. Son regard était toujours perdu dans le vide, à regarder ailleurs... Heureusement que dans ces moments, il s'occupait juste de savoir ce qu'il allait pouvoir acheter comme jeux vidéos. C'était tellement simple, de détourner l'attention d'un enfant... Tellement simple d'en abuser et de se faire écouter... C'était plus dur pour un adulte. 

«... Hu-Uh... Car j'ai déjà prévu quelques éventualités... Quand j'en aurais fini, je pourrais aussi retourner aux occupations chères que ce coup de téléphone déplacé et inutile m'a effacée... »  

En effet, ce qui l'avait le plus contrarié, dans l'histoire, c'était le fait de devoir recommencer son jeu du début... Chose à la quelle il portait plus d'importance que ce petit aux yeux violets en face de lui. D'ailleurs ce personnage ne paierait rien pour attendre, qu'il soit simple nouvelle recrue, servant suivant les ordres comme un petit chien, ou encore un boss déguisé qui essayait de mettre en marche son plan pour récurer la recrue parfaite dans son équipe... À savoir l'asiatique Geek sans cœur, qui savait user de sa tête en sachant user de ses poings - chose qui ne tarderait pas à arriver-. 

Déjà, son attention avait été détournée par un bâton de billard accroché au mur. Il s'approcha de la table de billard, en regardant les boules... Personne n'était là à part lui et ce fameux Taito. Aucune autre âme qui vive. Dommage, un Pique aurait pût être là, juste pour assister à ses projets futurs. Trop brute ? Peut être. Mais c'était une belle solution. Une solution que seul Kazuma aurait pût user. Sauf que maintenant, il pensait aux fleurs. Les fleurs avaient tant de couleurs, tant de parfums, tant de choses différentes... Une rose noire, un objet de rêve ... Sauf que ça correspondait bien au jeune homme. D'ailleurs celui-ci se demandait si les yeux violets de la personne en face de lui étaient bien superficiels ou non. Il avait les mêmes cheveux noirs que lui, mais pas question de faire ami-ami avec ce petit lambin sans cervelle. Kazuma ne tarderait pas à avoir ses réponses, en espérant qu'il ne mente pas, ce brun aux yeux étranges.

 « Pour ce qui est du boss.. On ne sait pas qui il est... Il tire les ficelles on obéit... Puis s'il tient pas ses promesses on gueulera, mais jusqu'à présent, ses plans semblent tenir la route... Bref... Désolé de pas pouvoir répondre... »

Ne pas pouvoir répondre. Ah ouais. Et bien, celui qui n'allait pas pouvoir répondre par la suite, c'était le môme en face de lui. Le jeune homme prit un bâton de billard, mais n'ayant pas grande passion pour, il se contenta de jouer avec, le faisant valser en l'air, toucher le plafond, le reprendre dans sa main, puis finalement afficher un sourire satisfait de son arme provisoire. Ce lambin avait sûrement aussi prévu que Kazuma pouvait le dégommer. Sûrement. C'est en soupirant, qu'il attendit la suite, prêt à l'attaque. Toutes les autres phrases, le jeune homme ne les avaient même pas écouté. Non non. Pas de réponses à ses questions, juste une information capitale, juste ce qu'il fallait. Le reste était à enlever. D'un air glacial, il fixa ce partenaire de jeux, riant d'avance. Bon, d'accord, avant il observait une mouche voler, analysant chaque détail et chaque seconde de sa misérable vie d'insecte. Cet insolent de pauvre âne l'agacait. De trop même. Rien ne serait plus comme avant, pour le brun aux yeux violets. Du moins si il ne réalisait pas vite qu'il fallait s'enfuir.... 

« Ton camps ne m'interesse donc pas. Je ne serais pas dans un groupe pour être une marionnette qui obéit sagement à un boss sans visage. Penses-y. Si je me souviens bien, j'avais deux questions... Je peux les reposer avec plus de force, si tu veux... Hu-Uh... Si tu n'as pas la réponse, reviens donc dans ton petit nid de marionnette en cage. Les ficelles, soit je les tiens, soit je les coupent. En l'occurence, le rôle que j'ai ne se résume pas qu'à obéir... Car obéir sagement, c'est avec une cicatrice en plus sur le visage du demandeur ...  »  

Le jeune homme s'appuya sur le rebord de la porte, regardant passer les gens, se demandant dans quels camps ils étaient. Kazuma savait qu'en ne faisant parti de rien, personne ne l'embêterait. Non personne, à part des imbéciles. Sachez chers amis que l'asiatique ne se laisse pas avoir facilement, vu le peu d'attention qu'il possède envers les personnes. En effet, là déjà, ce pauvre élève ne l'intéressait plus. Pas le moins du monde. Oh ça non. Son esprit était tourné vers un grand mec baraqué boitant dans le couloir, avec une cicatrice sur le bras. À peine l'avait-t-il analyser avec un " Pique " que le jeune homme était passé à autre chose. À une demoiselle brune, marchant mains dans les poches, sans regarder autour d'elle. " Trèfle " pensa le spectateur, en passant à un Pique, puis à une Cœur. Raaaw. C'était trop simple. Un blond avec des lunettes passa, semblant regarder autour de lui, en constante observation avec les autres, devinant chaque pensée de ses congénères, prévoyant sûrement un plan quelconque envers la rousse en mini-jupe devant lui. "Carreau" pensa-t-il, en continuant ses amusements. Voilà que l'autre parlait encore, ce qui lui déplut fort. D'ailleurs c'est d'un geste qu'il se retourna, écrasant le pied du joueur de billard. 

« Parle autant que tu veux, fillette... Sache que je ne t'écoute pas le moins du monde, sachant que tu ne m'intéresse que pour ce que j'ai envie de savoir... Tout ton baratin, j'en ai rien a branler, hu-Uh... »  

Son téléphone vibra, le laissant donc retourner à ses occupation de Geek. Il alluma son téléphone, avant d'accéder au menu. Ça y'est, son jeu était lancé, Bownce recommençait. C'est parti. 

“ Niveau 1 : C'etait il y a fort longtemps, dans une ville lointaine... [...] Et Bownce dût s'aventurer en terre ostile pour enfin mettre la main sur ce Crash... ”

C'est ainsi qu'un coup sur la flèche de droite, un coup sur le bouton du milieu, un "Merde", un coup sur le bouton de gauche, celui du haut, pour enchaîner avec celui du bas, durant cinq bonnes minutes, Kazuma arriva au niveau 8. Facile, quand ça fait la troisième fois qu'on le recommence... À vrai dire, son téléphone servait qu'à ça. C'est pour ça aussi qu'il avait envie d'égorger le gars qu'il avait eut au téléphone... Au bout d'un bon quart d'heure, il releva la tête, pour voir si le visage de cette minable petite marionnette était enfin parti... Si non, Kazuma allait s'en aller, laissant un message souvenir pour le boss. Trop réfléchi pour être pique ? Trop violent et distrait pour être carreau ? À voir.

«  Tu as raisons... Un pantin libre sans intérêt * tac * c'est plus facile à être qu'un pion qui a un rôle précis * tac *. Bien sûr... C'est mieux d'avoir un roi visible * tac * qui dirige avec pour seul ordre... Taper taper taper... * tac * M'enfin... C'est la vie... On a pas tous la chance de faire les bons choix... * tac *. Être un électron libre sans but si ce n'est taper comme un concon * tac *, c'est plus plaisant pour certains qu'être un électron moins libre mais qui a un réel objectif... * tac * 
- Tu essaie de me traiter de pantin, alors que toi même tu exécute les ordres sans mot à dire ? ... Hu-Uh... Sache qu'importe le camp que je choisirais, j'userai des deux. Je ne tape pas pour rien, et debilement comme le font si bien les piques. Je n'utilise pas que mes neurones, si je ne me fais pas entendre, si on essaie de me donner des ordres comme l'a si bien fait le gars dans les toilettes, on se prépare... Je ne fais que me défendre, me défendre pour ne pas terminer comme un pion sur un échequier... Un pantin se faisant mener au bout de simples ficelles. »  

Tout ça en terminant le niveau 37, comme si de rien était. Ce Kazuma était décidément prêt à tout pour ne pas revivre son enfer de maison. Prêt à tout pour éviter de se recevoir des ordres, prêt à tout pour ne pas voir son père quand il lèverait les yeux. Tout ce qu'il voyait, c'etait un humain, comme lui, qui s'amusait à jouer au marionnettiste, en le cherchant. Chose qui avait marché. Lui ? La grosse tête ? Peut être un peu, mais surtout pas assez présent dans la vie réelle pour pouvoir jouer un rôle. Avoir un but à atteindre... Non, rien de cela ne serait possible. Il le savait. Sa différence était trop prononcée, preuve que chaque personne qui essayait de s'accrocher, s'eloignait finalement de lui... Un long soupir suivit sa phrase. Un soupir qui n'exprimait ni lassitude, ni tristesse, ni colère. Juste un soupir comme on en lance jamais, jamais quand il fallait... Un soupir sans signification, qu'on prenait comme on voulait. Kazuma, au fond, était triste de ne pas avoir des centaines d'amis ou d'esclaves à ses pieds par la manipulation ou la torture. En effet, depuis petit, tout ce qu'il attendait... Était inimaginable aujourd'hui. Personne ne pourrait lui offrir, avait-il décrété, sans grande impression. Le pantin percuta son épaule, trop tard. Le jeune pion avait rattrapé son téléphone avec le pied, se relevant en quelques secondes. Boum. Kazuma venait de lancer un coup de genoux dans le ventre du carreau, l'attrapant de ses deux mains, pour que cette fois, il ne raté pas sa cible. Cible qui l'avait un peu trop tenu au bout. Le jeune homme le poussa, ramassant son téléphone. D'un ton plus glacial que les autres, il lança une simple phrase... Une phrase qui exprimait parfaitement ce qu'il ressentait. Ou pas... Car il était impossible de s'y retrouver dans ses yeux noirs profonds. 

« Sache qu'ici, je ne revivrai pas ce que j'ai vécu dehors... Ici, je comptais me refaire une autre vie, pour oublier... Hu-Uh... Mais certains morveux dans ton genre n'attirent pas de respect. Certains morveux comme toi, essaient de me traiter comme un enfant qui obéit bêtement, pour ne pas se recevoir la fessée... En l'occurence, on a essayé de nombreuses fois de me tuer... Sans résultat. Alors n'essaie pas de m'amadouer avec des mots qui ne servent à rien... Hu-Uh...  »  

Le jeune homme releva sa mèche de cheveux, laissant entrevoir une longue et grosse cicatrice sur sa tempe, assez laide, faut dire. Une cicatrice encore visible après plus de 13 ans... Une cicatrice que personne n'était censé connaître. Un tour dans sa manche, un tour de magie, comme si il venait de sortir un monstre de son chapeau... Ce coup aurait dût le tuer. Ce coup ne l'a pas tué. C'était bête, si son père aurait taper plus fort il serait déjà mort, déjà plus là, sans aucun souvenir à la clef. Sauf qu'autrefois, son père était un modèle, un exemple. Il avait vécu comme un robot, et c'est seulement vers ses treize ans qu'il le réalisait. Maintenant, deux années avaient passé, et il était heureux... Heureux de pouvoir Fonder une autre vie et ne pas revenir au passé. Sauf que voilà, des idiots jouaient au plus fort. Ces idiots-là, Kazuma voulait leur faire prendre conscience de pleins de choses. De pleins d'horreurs humaines. Il voulait leur faire goûter aux imprudences de son père. Même si le jeune homme devrait souffrir un peu plus... C'est ainsi que mains dans les poches, il s'enfuiyait. Kazuma reprenait sa marche tranquille dans le couloir, les yeux dans le vide. Il alla s'asseoir près d'une fenêtre, en attendant la sonnerie. Il sortit son téléphone, reprenant le jeu à zéro.