Chut, écoute. Tu n'entends rien ? C'est étrange, moi non plus... Pas un seul grésillement, rien. Si étouffant, assourdissant, ce silence me narguait alors que je pouvais le briser à tout moment ; si l'envie m'en prenait. Or cette petite flamme qui m'animait comme à son habitude semblait s'être volatilisée. Je ne sentais plus sa chaleur rassurante me réchauffer les entrailles. A vrai dire en cet instant, je ne percevais plus rien. Si ce n'est ce bourdonnement meurtrier qui m'assaillait les oreilles pour venir sans vergogne prendre possession de ma tête tout entière. Un frissonnement me parcouru l'échine. Moi qui pensais être lâchement immunisée contre toutes sensations.... Pour ne rien vous cacher, je me retrouvais dans un de ces sales moments, où l'on est tellement désespéré que l'on en vient à prier pour que la douleur ne soit qu'un état d'esprit. Souffrance, démon omniprésent qui se réveille lorsqu'on lui apporte de l'importance. Voilà pourquoi ; chut. Je n'entends rien, je ne sens rien. Le mental se bat avec acharnement pour prendre le dessus sur le corps qui réclame son droit d'expression.C'est ainsi qu'au moindre battement de cil, ce démon réfréné refait surface qu'avec encore plus d'ardeur et de passion. Passion dévorante qui me courait le long de mes phalanges abîmées, étirant son pouvoir jusqu'à mon avant bras. Je pouvais sentir les battements de mon cœur redoubler d'intensité dans ma main droite dont le poing était encore serré. Mes veines, elles allaient exploser... Mais bordel qu'elles explosent donc ! Qu'on en finisse ! Rester dans cet état intermédiaire de brûlure et de tiraillement est une vraie torture pour mon esprit perturbé. A croire que celui-ci se trouve être beaucoup plus faible que je ne le crois, sinon mon corps ne prendrait pas le dessus. Fock.

Un pas, puis un autre, étrangement je ne les entendais pas raisonner. A croire que je me refusais toujours à accepter le fait que j'avais la main droite définitivement morte. Défoncée. Ouverte et ensanglantée. Une main teintée de pourpre, dieu que c'est laid. Mais je ne pouvais m'en prendre qu'à moi-même. Une fois de plus. Céder à mes pulsions les plus violentes, une idée géniale. J'ai tout de même un bon argument pour justifier mon comportement si.... Merveilleusement imprévisible. Le mur m'avait cherché. Hey, c'était quoi ce regard, vous croyez que je ne vous ai pas vu ? Bon d'accord, à vrai-dire c'était plutôt ce qu'il y était fièrement affiché qui m'avait provoqué. C'était quelque chose de... Mmh, je préfère ne pas me le remémorer. Ne sait-on jamais. En proie à mes sauts d'humeurs je serais capable de recommencer l'expérience. Sauf que : je suis folle, mais pas tarée, ma gentille petite main droite ne supporterait pas une nouvelle confrontation. Il me semblait percevoir un certain liquide chaud qui s'écoulait lentement de celle-ci en un cri d'agonie. Quant à mon poing il ne se desserrait toujours pas, rien à faire. Il s'était figé, paralysé par le feu brûlant qui le dévorait. S'il ne se décidait pas à bouger incessamment sous peu mes ongles allaient me transpercer la paume pour ressortir à l'arrière de ma main. Bon appétit !

"Nom d'un...!!"

Quand soudain, la douleur atteint un pic d'intensité que je n'avais même pas soupçonné. Rah ça suffit, je craque ! Il me fallait quelque chose et vite ! N'importe quoi, quitte à me shooter, tant qu'au final la douleur disparait. A patte de velours la pénombre vint à prendre possession des lieux lorsque je commençai à m'agiter dans tous les sens au fond de la pièce. Quelle heure était-il déjà ? Qu'importe, ça n'a pas d'importance. C'était folklorique, je me transformais en une sorte de tornade brune retournant tous les placards de l'infirmerie. Il y avait des médicaments de toutes sortes, mais rien qui n'était propice à ma convoitise. Ou plutôt à ma survie. A croire que l'infirmier actuellement aux abonnés absents avait préparé son coup pour me pourrir ma soirée.

Un rictus déforma mon visage.

"Allez, plus vite plus vite... !" Grinçai-je entre mes dents "Rien qu'un pansement, c'est trop demandé ?!"

Soit c'était moi qui m'y prenais comme un manche à ballais, soit ces placards se payaient ma tête. Ou encore ! C'était une machination de ces foutus murs « j'ai déjà un fond paranoïaque, mais là ma tête va éclater ». Ploc. Pourquoi avais-je cette sensation étrange sur le haut de ma cuisse ? Je ne devinais que trop bien ce qui m'attendait si je venais à baisser mon regard. Mon taux d'agacement commençait déjà à atteindre des sommets, il valait mieux que je me préserve. Mais disons que l'humain est incapable de résister à la pression du besoin de savoir, nous sommes naturellement bien trop curieux. Plait-il ?

Mes yeux se posèrent sur mon jean... Une tâche de sang y siégeait fièrement.

Je le savais, je n'aurais jamais dû regarder. Mille pétards.
Ainsi donc je me retrouvai genou à terre avec en guise de compagnon un placard radin.
Décidément ce n'était vraiment pas ma soirée. En revanche, dieu soit loué, je me retrouvais seule dans mon malheur ! Je vous assure que c'est un cadeau du ciel. Je n'aurais pu supporter la présence de quelconque âme qui vive. Je l'aurais sans aucun doute incendiée verbalement avant de m'attaquer à... Un mur par exemple.
En une dernière lueur d'espoir, je tentai la seule ressource dont je disposais actuellement. Une idée débile. Inutile. En temps normal je n'y aurais même pas songé, mais dans le feu de l'action... J'humidifiai le bout de mon index gauche et vint à la rencontre de la ladite tâche tentant de l'effacer. Echec, Error système, je ne fis que l'agrandir davantage et de surcroit mon index s'était rougi.
Un court instant j'envisageai le suicide.
J'aurais peut-être dû passer mon poing sous l'eau froide non ? Parfois mon manque de jugeote pourrait m'achever. Je commençais tout de même à être excédée. Bon, calme toi Shizu', on va y aller doucement.

"Raah, merde ! Fais chier." pestai-je contre moi-même en examinant davantage la tâche écarlate qui avait élu domicile sur ma jambe. Interdiction de coaguler sur mon jean, merci.

"Et comme si cela ne suffisait pas, on y voit presque plus rien ici !"

Et c'était peu dire. Je songeais à trouver un interrupteur. Ne saurant dire pourquoi je sentais que cette simple tâche aller s'annoncer fastidieuse. L'infirmier voulant me priver d'une fin de soirée agréable, vous vous souvenez ? Péniblement je me relevai, allons bon, que la lumière soit.
Et la lumière fut.
Le seul problème, voyez-vous, c'était que ce n'était pas moi qui l'avais allumé. What the.. ?

"Tai'... ?"

La nuit est source de réflexion, elle nous porte conseil comme on dit. Ça tombe bien j'en avais besoin. Comme toujours après tout. Étant un aristo, je réfléchissais comme un hypermnesique. Ces pauvre hommes ayant la plus belle mémoire en échange d'une capacité temporelle nulle. Plus la capacité a mettre une date précise sur les événements passés. Ces gens la, ça réfléchis tout le temps, pour la moindre chose, le moindre détail. Heureusement, je ne suis pas un mec atteint de cette maladie bien que des fois en y réfléchissant, ça serait pas plus mal. Imaginez si pour moi tout s'était passé hier ? La haine envers les ennemis seraient inaltérable, je pourrais être THE personne à retenir tout sur tout. Bref... 

Assis sur la chaise, une simple lumière éclairant mon bureau. Bien qu'il soit tard, je regardais des plans architecturale de l'établissement. Pourquoi ? Pour réaliser des plans futurs et surtout prévoir des fuites. Apres tout on imagine bien des choses, mais jamais comment s'en sortir. Voilà sur quoi je travaillais. Par chance, je pouvais travaillais en paix dans la chambre y ayant QUE des gens plaisants à savoir :

- Syu, un partenaire de groupe qui la fois est un pion de choix. Une sorte de second moi avec qui j'en suis sûr, je ferais des choses qui feront avancer le groupe voir bien plus. Il sera mon bras droit ou inversement, mais le final sera le même.
- Misao, une personne de voulant neutre. Pour l'heure, rien de bien intéressant mais ajouté a son frère Shayne, la elle pourrait m'être utile. Bref à voir...
Et finalement...
- Shizue. Une demoiselle pour le moins étonnante de part son explosivité naturelle. Une pile électrique mais que j'apprécie bien. Comme certaines demoiselles, nulles hostilités dans l'immédiat, je l'ai à l'oeil, mais pour l'instant, elle est une demoiselle avec qui j'aime jouer ( au sens pervers du terme *pan* ).
Bref, la chambre était parfaite a mes yeux. Comparé aux autres où ils ont des gens de groupes adverses. C'est le meilleur moyen pour être stalké, imaginez par exemple que Lilith soit dans la chambre... JAMAIS je ne pourrais être en paix, tandis que la... Une neutre, un collègue et une demoiselle de groupe ennemi. Ça pourrait être pire. Sourire aux lèvres, je notais chaque passages pouvant nous êtres utile. Notre groupe sera vainqueur...

Soudain, alors que je me pensais seul, j'entendis un bruit sourd qui me dit légèrement sursauter. Décidément... La nuit n'est jamais calme ici. Un bâtard qui s'énerve ? Une agression nocturne ? Curiosité quand tu me prends... Ne résistant pas, je vins à chercher mon taiser pour le mettre sous mon haut puis je sortis dans le couloir pour aller voir ce qui s'était passé. Visiblement... Rien, cependant es traces de sang au sol me prouva l'inverse. Décidément... Il y en a qui sont mas discret, mais bon, on a pas tous l'intelligence d'effacer ses traces. Soupirant je me mis a suivre es traces gardant une main proche de mon arme histoire d'éviter l'embuscade qui puait a plein nez. Le sang le guida jusqu'à l'infirmerie. Dans le noir, je voyais une silhouette fouiller une armoire, un voleur ? Prenant le risque, je vins a allumer la lumière afin de dévoiler le visage de celle qui était la voleuse de ce soir. 

" S... Shizue ? "

Bingo, la demoiselle était là. Miss rock n roll comme je pouvais l'appeler par moments. Plusieurs questions le vinrent a l'esprit, que faisait-elle ici ? Pourquoi ? Comment ? Tant pis, je ferma la porte a clef derrière moi bien que cela semble louche puis je vins a éteindre la grande lumière allant allumer la petite sur le bureau, plus calme, plus discret, je me mis sur le bureau en question pour alors la regarder dans les yeux. Sa main semblait bousillé... Pour quelle raison ? Tch.. Si ça se trouve, elle a cogné un mur... Meme étant mermaid et non amazon, elle agis presque comme. 

" Comment tu t'es fait ça ? "

Pas besoin d'être Einstein, je savais ce quelle cherchait et heureusement, je savais où cest. L'infirmier et 
l'infirmière avaient changés la place de certains produits suite a des emprunts a longue durée dirions nous... soupirant l'air las, je vins a lui apporter les pansements et le désinfectant. Elle s'était bien amoché en plus... BAKA. Souriant un bref instant pour la rassurer, je lui tendais l'objet de sa recherche puis lui dit sur un ton normal a la personne à savoir neutre.

" Tu devrais te panser la main... Puis demain aller voir l'hôpital... Car ta main est un peu destroy... "

Sarcasme ? A ce moment là ? Je la taquinais. A savoir comment ça aller tourner tient la demoiselle étant sanguine comme moi a les heures. Ça pouvait donner de belles situations. Enfin bref, même si elle est une ennemie potentiel je ne comptais pas la plomber ce soir n'étant pas une gêne pour l'heure.

Pourquoi la lumière révéla-t-elle ce qui se terrait dans l’obscurité ? Sérieusement, c’était pas le moment. D’autant plus que… Taito, vous êtes sérieux ?
Cils cils cils.
Je n’imaginais que trop bien la tête que je devais tirer à ce moment-là. Comprenez-moi, dans un moment aussi pathétique que celui-ci, même ma propre présence en devenait insupportable. Essayez donc de visualiser la scène : moi, à genoux, fanfaronnant gaiment à étaler une tâche de sang sur mon jean avec amour et puis… Badaboum. Les feux des projecteurs braqués sur moi. Ça, c’est shwobizz.
Cils cils cils.

Je n'en revenais pas. Tai'. Ici. Juste devant moi. Sans doute n'était-ce qu'une illusion provoquée par mon esprit étriqué. Ou bien n'était-ce que mon subconscient qui délirait, ou qui voulait me jouer un petit tour ; histoire d'accentuer la situation de merde dans laquelle je me trouvais. Fumer des jogs mentalement, c'est nice. Et c'qui est bon, c'est que cela ne laisse aucune trace yeah men. Mais n'allez surtout pas croire que j'avais quelque chose contre Tai', hein. Non, en fait d'un certain point de vue je l'aime bien. Même très bien. Mais bon, ce n'était que peu dire que le moment n'était... Pas vraiment bien choisi. Oui. Là est le soucis. Car voyez-vous, Taito et moi, à mon humble avis, nous nous ressemblons un peu trop sur quelques points. Pour le formuler d'une manière élégante : nous avons le sang chaud et l'excessivité est une de nos doctrines préférées. C'est idiot, mais chaque seconde qui passait nous menait dangereusement vers un pétage de plombs omniprésent. C'était évident, inutile de nous voiler la face. Sauf qu'en ce moment précis, Taito n'y était pour rien. Je me retrouvais déjà sur les nerfs et il était à croire que je n'avais attendu que la venue d'une présence humaine ou quand bien
même spectrale pour me défouler. J'avais sérieusement besoin d'extérioriser mon malheur. Finalement mon petit Tai', tu tombes bien. Oh que oui.

Il faudra juste que tu m'expliques une chose. Fermer la porte à clé. Pourquoi ? C'est louche. M'enfin, avec toi, je n'étais plus à ça près. On ne va pas se le cacher, n'est-ce pas ? Au moins cela me donne encore une occasion de râler. J'aime râler, c'est fou.

Se relever tant bien que mal, chancelant sur mes deux jambes, l'odeur du sang plein les narines. Un mélange de fer et de rouille. Senteur immonde à rendre dingue n'importe quelle âme qui vive ou nez trop aiguisé. Entre autre : moi. Cette odeur insupportable qui me plombait le crâne, j'en avais des hauts le cœur et en plus de ça... Dieu que la terre est basse ! Il serait temps de songer à la remonter non ? D'accord, j'arrête avec mes réflexions débiles. It was a joke.
Hum, allumer la petite lumière. Bonne idée, je plussoie. Une petite ambiance tamisée, parfait, j'aime les ambiances tamisées.
Sérieusement, pendez-moi tout de suite que j’en finisse avec mes conneries.

« Mais c'est... Rah c'est rien bordel ! Et puis ça ne te regarde pas, merde ! »

Mon vocabulaire m'échappe. Pas bon toute cette histoire, ça sent le roussit. Mes nerfs commencent à lâcher.
Bien campée sur mes deux jambes secouées de soubresauts, j'observais mon compagnon du moment qui n'était autre que mon compagnon de chambre. Je le vois un peu trop à mon goût. Nan, c'est pas vrai.


Quant à 'lui' et bien il me souriait gentiment, m'apportant gracieusement ce que je recherchais depuis si longtemps. J'en venais presque à m'en vouloir de l'agresser sans raison apparente. M'enfin bon, il comprendra. Du moins je l'espère. Au pire, qu'est-ce qu'il peut m'arriver ? Cela ne m'étonnerait même pas qu'il ait emmené son taser. Mon trouble mental devait assurément pouvoir se lire sur mon visage. Esprit si instable, pourquoi tant de haine à mon égard ? Visage perturbé, pourquoi afficher ta contrariété qui te travaille au grand jour ? Pourquoi laisser aussi facilement chaque émotion qui t'assaille transparaitre sans plus de résistance ? Le désinfectant, lui, a la réponse. Je le saisis avec désinvolture. Intérieurement je ne m'étais toujours pas décidée au comportement que je devais adopter. Mes yeux furetaient les alentours de la pièce, cherchant n'importe quels détails pouvant contribuer à ma réflexion. Dude, je réfléchis trop, beaucoup trop, autant se tirer une balle.

« Hum... Merci. »

Soupirai-je comme si j'avais été obligé de prononcer ces mots sous la menace de la torture. Torture que je m'infligeais toute seule, comme une grande. Idolâtrez-moi. C'est my name Shizue, Baby you love me.

Finalement, je me décidai à reporter mon regard sur Taito. Après tout il était bien là, je ne pouvais pas l'ignorer éternellement. J'entrouvris la bouche une seconde, hésitant sur ce que j'allais lui répondre. Évidemment j'allais encore partir au quart de tour, mais finalement je me rétractais pour opter pour quelque chose de plus... Soft. L'art de savoir se tempérer, toute une éducation. Je décidais de la jouer... Intouchable.
Même si nous savions tous les deux que ce n'était pas le cas.
Or, l'impulsivité reprend toujours le dessus.

« - Destroy ? Mais nan, regarde, c'est superficiel. »

Et sur ces mots pour appuyer mes paroles, j'envoyai valser ma main droite contre l'armoire la plus proche. Cruelle erreur, par moments je peux vraiment m'avérer... Stupide.
La douleur se fit immédiatement sentir puissance vingt pour me faire comprendre que j'avais tout intérêt à ne pas recommencer de si tôt.

« - HA PU-T... !!!»

Sautiller comme un lutin en serrant fort sa main contre soi n'est pas un bon remède contre la douleur physique. Testé et non approuvé. Je pouvais faire ce que je voulais mon visage ne se défaisait pas de ce rictus déplaisant quant à côté de ça je continuais mécaniquement de se siffler entre mes dents. Je devais être drôle, oh que oui, très drôle. Pathétique, shame on me.

« - Sans commentaires. » susurrai-je en une sorte de complainte.

Mon agacement laissait place à une colère écrasante. Elle m'étouffait, j'étais obligée de faire quelque chose, n'importe quoi, désolée.
Non Shizue, ouvre tes chakra.

« - Sérieusement, t'étais obligé de venir dans un moment pareil ?! Fucking bad. »

Froncer les sourcils ça donne des rides. Dommage, ils se fronçaient tout seuls.
D'un air décidé, je déposai -délicatement ou pas- le désinfectant sur le rebord de l'armoire, m'armant de quelques cotons qui traînaient par là -ou plutôt que j'avais balancés par là. Ça va faire mal. Très mal. Qu'est-ce qui m'avait pris sérieux... Inspirant une bouffée de courage après avoir versé le liquide prodigue sur le coton, je me l'appliquai sur ma blessure.
Nouvel élan de douleur et de sautillements.

Or je l'avais déjà mentionné, les sautillements ne sont malheureusement d'aucune utilité.

« - Ca pique merde ! »

Oui oui oui, je dis oui ! Ca picotait, ça brûlait, limite ça me bouffait la peau. Quelle connerie.
Pourtant, m’adossant à l’armoire je continuai de m’infliger cette torture interminable, affichant une nouvelle grimace à chaque assauts supplémentaires du coton. Pourquoi tant de souffrance ?! Pourquoi moi ?! Qu’ai-je donc fait !
Finalement je me décidai à avouer, penaude.

« - Un mur, c’était un mur. »

…
…
…
Nan mais, ça me travaille, pourquoi avoir fermé cette foutue porte à clé ?
Oui, aujourd’hui, les grandes question rhétoriques sont de sortie.

Les soirées sont toutes uniques ici. Un jour on tombe sur un babouin d'une classe adverse, un autre soir on prend du bon temps avec sa petite amie, un autre on fait une réunion avec son groupe, puis là... Me voilà avec une collègue de chambre la main à moitié pété pour x raison. Comme quoi, cet endroit est un endroit de fou " Ce Qu'il Fallait Démontrer ". Bref.. Rien que quand j'avais vu l'état de sa main, j'avais compris que ce soir, ça n'allait pas être un soir tranquille où je pouvais faire mes petites affaires, peut-être avoir un extra fun, puis basta. Non, ça allait être entre emmerdant, joyeux et surtout... FUN. Car avec elle, on s'ennuie jamais ça je l'avais bien compris. Une demoiselle appertenant à un groupe, mais qui semble out, après tout, jamais elle ne m'a dragué ou tenté quoi que ce soit, alors pour une mermaid.. Voilà un truc étonnant mais bon, si pour une fois je peux avoir une relation normale avec quelqu'un, je ne dirais pas non...
Me voilà donc dans l'infirmerie, avec la demoiselle dans un état étrange et en plus de ça, par réflexe, j'avais fermé la porte. Pourquoi ? Réflexe... N'allais pas croire que je l'ai vue avec sa main K.O alors me suis dit que j'allais me la taper sur le bureau aussi excitant cela soit-il. Après tout.... N'y a-t-il rien de plus beau que faire l'amour sur un bureau de cadre, la nuit, alors qu'on peut se faire choper à tout instant ? Imaginez un peu... Les corps, l'un assis sur la table, l'autre suant de plaisir faisant des mouvements qui laissent des cris sortir de l'être subissant et acteur... Rien que de penser ça, ça donne des frissons... Mais passons. Malheureusement, mon plan n'est pas de la sateliser sur le bureau.

La regardant, son regard démontrait bien qu'elle avait de la colère à extérioriser. Rien qu'à ce moment là, je notais que fermer la porte était une erreur. un chat pris ua piège dans un coin est plus dangereux qu'un lion après tout. Je regardais ses pupilles pour alors écouter ses dires qui étaient très claires. ça me regardais pas le pourquoi sa main est ainsi. Sacré Shizue, toujours à rester sur ses gardes ou du moins à jouer sa bad girl... Sûrement ça que j'aime chez elle, son côté fuck and rock'n roll. Ce côté changeait des demoiselles pomponnées, trop gaga ou trop jeune fille, elle... elle faisait bien mature, comme une demoiselle de son âge se doit de l'être.

Suite à cette courte analyse, place à la suite. Lui ayant amené des pansements et de quoi faire, je l'observais faire. Mon commentaire lui avait donné une idée pour le moins... Stupide. La voilà qui, pour me prouver que ça va, vient à frapper sa main droite contre une armoire. Mais suite à cela, voilà qu'elle danse la polka version paillarde en balançant une belle injure sûrement dû à la douleur. Ma réaction quant à moi je fut pas un rire bien qu'il se retenait dans ma gorge. Pour moi, s'était un simple, mais magistral facepalm. Ma main allant se plaquer contre mon front dans un bruit de claque. Histoire de dire " Mais mon dieu...". Il y avait de quoi après tout... C'est comme si quelqu'un passait la lame d'un couteau sur ses veine parce qu'il se demande si la lame coupe. Idiot n'est-ce pas ? Mais malgré l'idiotie, certains le font... Et elle, elle venait de faire ce genre de truc. Une idiotie.
Comme demandé, ma réaction ne fut ni plus ni moins. Je ne rigolais pas, même si mes lèvres montraient que j'allais céder. Je l'écoutais elle qui me demandait ce que je faisais ici. Question idiote repéré. Décidément, je devrais faire un jeu du style pour chaque répliques idiotes ou déplacées, un yen pour moi. Putain que je serais riche...le nouveau crésus des temps modernes et elle, j'en ferais ma mine d'or infinie. Alala... Je lui répondis doucement.

" Permet moi de souligner que si j'étais pas là, tu chercherais encore les pansements comme un rat qui cherche de quoi grignoter... Quoi que rat n'est pas très flatteur sorry..."

Encore et toujours des blagues. Avec elle, c'est clash party, sarcasme land et fou rires assurés. Je me sent comme un gamin avec elle. Un gamin et son amie qui font tout deux les 400 coups. Décidément, cette image me fait sourire. Continuant de l'observer, je vins à masseoir sur le bord du bureau, poussant quelques papiers puis je déposa mon regard sur sa main. près toutes ses tirades pour le moins amusante, je nota son regard sur la porte. Je cru comprendre et lui dit, histoire de bien la surprendre. User de mots directs prononcés avec un ton des plus naturels, la belle allait voir un côté jamais vu chez moi... Une personne qui n'a pas peur de l'ouvrir aussi plaisant ou choquant cela soit-il.

" Toi jte vois venir.. Ne crois pas n'importe quoi. J'ai fermé la porte pour pas qu'on se fasse choper. Imagine pas que je vais profiter de ta faiblesse plus grande que d'habitude pour te choper sur le bureau ou contre l'armoir que tu sembles apprécier... Si je le voulais, jt'aurais déjà chopé dans la chambre, après tout pourquoi s'emmerder quand on peut faire simple... Donc pas d'imagination farfelues, le coup de la main contre le mur c'est déjà assez..."

Provocations, amusements, clin d'oeil, ce discours était typiquement pour elle. Elle voyait ou du moins j'espère que je n'étais pas sérieux dans la partie la prendre dans le sens sexuel de la chose. M'enfin, son esprit semblant être tordu... ça ne m'étonnerais pas qu'elle pense l'inverse. Soupirant donc, je vins à l'aider pour se soigner, appliquant le désinfectant sur sa plaie tout en serrant fermemant son poignet. Puis suite à cela, je mis le pansement plutôt gros sur ce qui saignait avant de lui dire, regardant sa main devenue momifié sur le coup...

" Voilà... AInsi c'est mieux..."

Le rire est spontané. Il survient quand l'envie lui chante, quand bon lui semble. Le rire est considéré comme acquis, il n'y a pas de cours à prendre pour soudainement rire aux éclats. Le rire n'est pas une émotion. Il est de ce qu'il en résulte. Le rire n'est pas toujours franc. Le rire sonne parfois faux. Un rire forcé perd de toute sa vertu. Un rire peut courir à la confusion, à l'énervement, aux moqueries, aux quiproquos. Un rire peut blesser, comme il peut réconforter. Pourquoi rire de vous si ce n'est que pour vous heurter ? Riez de vous si ce n’est que pour vous soigner. Le rire et toutes ses facettes : l’amour, la coke, l’alcool, la joie, l’ironie, le stress… Le rire semble si facile à manipuler. Le rire détruit tout ceux qui le manipulent. Le rire peut être cruel. Demandez donc à Gwynplaine ce qu’il en est réellement. Le grotesque du rire.

Mourir de rire.

Si le rire devait se personnifier, il n’adopterait qu’un visage d’homme. Car le rire est typiquement humain et bien propre à son existence. Un animal, par exemple, lui, ne pourra pas rire. Voilà pourquoi un animal est un animal et non un humain. Voilà pourquoi un humain qui ne rit pas n’est pas un humain. Voilà pourquoi un humain est supérieur à un autre. Voilà pourquoi un humain se laissera marcher dessus par un autre. Voilà pourquoi notre monde est régi pat un réseau d’imbéciles heureux à la générosité meurtrière. A la dévotion assassine. Aux engagements malsains. Aux intérêt privilégiés. Où la vie n’est que courant d’air ; il suffit juste de fermer une porte, une fenêtre, pour qu’il ne soit plus. Où l’espoir n’est qu’une utopie. Où des règles nous sont imposées pour nous aider à vivre. Où nous n’acceptons plus aucune règle pour soi-disant vivre mieux. Où nous nous réconfortons dans la triste morosité du quotidien. Où nous nous cherchons une raison d’exister. Où nous avons cherché une raison d’exister. Où beaucoup ont sombré dans la folie. Où beaucoup se complaisent dans leurs folies. Nous ne sommes pas différents des autres. Nos espoirs ont juste convergés vers une haine ravageuse envers l’espèce humaine. S’en prendre à ses semblables ? A quoi l’être humain s’abaisse ? Pourquoi ne pas prendre une vie humaine ? Pourquoi ne pas tuer les humains ? Parce qu’ils sont supérieurs ? Parce qu’il ont le monopole de la raison idyllique ? Parce qu’ils savent rire ?

Rire, il ne nous reste plus que ça. Alors rions de nos méfaits, rions de notre ignorance souveraine et cherchons-nous vainement une raison d’exister. De respirer. D’espérer.

‘Bienvenue chez nous, bienvenue chez les fous, ce qui sous entend : on est pas des gens comme vous.’

Mes yeux ne me trompent pas, n’est-ce pas ? Tai’. Il était sur le point de rire, n’est-ce pas ? Je n’ai pas imaginé tout ça, n’est-ce pas ? Dans ce cas… Il était humain. Un humain.
Comme nous tous, en fait. Nous ne sommes pas plus, nous ne sommes pas moins.

Un humain qui me comparait tout de même à un rat farfouillant de droite à gauche. Comme le président l’avait dit, l’image n’était pas très flatteuse ni élogieuse de ma personne. C’était du Taito tout craché, everything gonna be okay. En revanche, même si la comparaison ne me ravit pas vraiment, l’image était assez bien trouvée. Hum ? Ha oui, président. Un dérivé du classique : ‘monsieur je sais tout’. Du déjà vu, donc à jeter aux oubliettes. Trêve de brefouillages… ce surnom lui va bien non ? Lui qui donne toujours l’impression de tout connaître sur tout et de maîtriser n’importe quelle situation. A force de passer du temps en sa trolleuse de compagnie, je suis sûre qu’il pourrait m’en révéler plus sur moi-même. Il connait mieux ma vie que moi, c’est un fait irréfutable. N’est-ce-pas… Prrrésident ?
Faisant abstraction de mes sautillements pathologiques, j’écoutais le réponse de mon compagnon de chambre.

Un ange passa. Qu’il est beau.

Nous avons perdu le signal, nous avons le signal. Il y a quelques problèmes de réception, vérifiez que le terminal fonctionne correctement !
Je m’avisai, un sourire amusé sur les lèvres. C’est ça, moque toi de moi.

« - Haha. Hé bien, l’image est bien trouvée. De plus que, là où il y a un rat, il y en a d’autres. Je vois que tu n’as pas mis très longtemps à me rejoindre... Tu te sentais loin de tes semblables ? »

Me voilà rassurée. Enfin nous nous comportions comme nous avions l’habitude d’être l’un envers l’autre. Deux gros gamins, tout simplement. Je ne serais même plus dans la capacité de vous relater comment nous en sommes arrivés là. M’enfin peu importe après tout, ce qui compte à mes yeux c’est l’instant présent. Passer outre le fait d’avoir été sous l’emprise de l’alcool, à ma grande stupéfaction, il m’était arrivée de comparer Taito à Makkura. A ce moment-là, j’aurais pu me passer un savon sur le langue pour la nettoyer de mes paroles. Non, rien n’est comparable à mon frère biologique, rien n’est comparable à ce désinfectant qui non seulement te désinfecte ta blessure, mais qui en plus de ça, t’exfolie la peau ! 8D
Je déteste. Je déteste ma main balafrée. Je déteste la murs même pas égratignés. Je déteste les désinfectants congestionnés. Je déteste les cotons imbibés. Je déteste les portes fermées à clé. Je déteste les armoires ravagées. Je déteste les infirmeries quand y’a pas d’infirmier. Je déteste mon instabilité. Tous ces tas de déchets, j’les hais.
Je déteste quand Taito me cherche. Je le déteste quand il ne se montre que plus gentil avec moi par la suite. Je déteste ses paroles, comme je déteste mes réponses. Je déteste le lien que j’entretiens avec lui, comme je déteste le lien qu’il établit avec Makkura. Je déteste tant de choses, mais ce n’est que pour mieux les aduler. Que pour mieux me les approprier. Que pour miens m’en enivrer. Que pour mieux rechercher ce qui m’entraine à rester réveillée. Que pour mieux jouer. Car tout ceci n’est qu’une mascarade, un foutage de gueule. Oui, la vie n’est qu’une plaisanterie. Alors continuons de rire, puisque nous faisons que ça depuis le tout début.

‘Car tout l’amour qui sauve le monde moi j’y crois pas.'

A tord ou à raison, je vais encore jouer.
Je n’avais vu que très rarement une telle facette de sa personnalité. Etrange, mais celle-ci ne me surprit en rien. Elle lui collait tellement bien à la peau.
Mon regard sombre restait planté sur lui. Il n’était pas haineux, il n’était pas joyeux, il était neutre, m’en foutiste. Qu’y a-t-il de pire à part le fait de se sentir ignoré ? Ne pas se faire entendre est un cauchemar récurrent.
Voilà pourquoi une expression blasée siégeait sur mon visage et que tout mon corps témoignait d’une nonchalance fabriquée par mes soins. Jouer les touristes est une de mes passions favorites.
A fond dans mon personnage, je pris même la peine d’esquisser un faux bâillement. Ne suis-je pas géniale ?

« - Ooôôoaah, je baille. Tes paroles m’ennuient, je vais faire comme si je n’avais rien entendu, d’accord ? De toute façon ce n’est pas comme si c’était intéressant. A se demander qui s’est fait le plus de films que l’autre. »

Osez seulement me dire que j’ai tord. Quant à son histoire de chambre je n’en tenais pas compte. Pour l’instant ce qu’il disait s’avérait vrai, point à la ligne, il n’y avait pas plus à tergiverser.

« - Tu parles trop, inutile de gaspiller ta salive. »

Je pourrais dire la même chose pour moi. J’aime m’écouter parler, je n’y peux rien.
En silence je le laissais s’occuper de ma blessure, puisqu’il le faisait si bien de lui-même, je n’allais pas l’en empêcher, cela serait impoli de ma part. Regardant ma main avec plus d’attention, je ne pu m’empêcher d’éclater de rire, souriant de toutes mes jolies dents au jeune homme.
Parce que moi aussi je suis humaine.

«- Tu n’es peut-être le meilleur infirmier qui soit, mais au moins j’ai une moufle pour l’hiver ! »

Je riais comme une enfant. Dire que j’avais été sur le point d’imploser il y a à peine quelques minutes, c’était à ne plus rien y comprendre. L’armoire non plus n’y comprenait rien, si vous voulez mon humble avis. Et cette-dernière ne manqua de me faire la remarque. Je ne sais pas trop ce qui a dû se passer. Sûrement l’ai-je faite bouger, ou heurtée d’une quelconque manière…
Un cri de surprise aigu se fit entendre dans la pénombre, instinctivement je repliai mes mains sur ma tête et m’avançais précipitamment d’un pas en avant. Bousculant quelque peu Taito au passage.

« - aïe aïe aïe aïe… »

Dude ! un truc venait de s’abattre sur mon crâne. Ca fait mal merde ! Ce n’était pas ma soirée, non vraiment pas… Mais que voulez-vous, c’est ainsi. Doucement je jetai un léger coup d’œil à Taito, encore une fois je ne compris pas ce qu’il se passa, mais j’eus comme un déclique.
La réponse, elle était là.

«Pourquoi ne pas tuer les humains ?»

Parce que la disparition d’un être cher peut s’avérer de ce qu’il y a de plus douloureux.
La douleur moral, sûrement la raison qui pousse les humains à s’opposer à l’élimination de leurs semblables.
La douleur moral.
Moral. Dans un monde de folie.

Deux fous, voilà ce que nous sommes... La belle et moi en tout cas. Pas moyen d'être en paix. Il n'y a pas de guerre entre nous, mais plus une partie où le but est de s'amuser à faire rire l'autre aux éclats. La belle est forte dans le domaine de la connerie, mais quand elle me tire de la coquille "guerre" qui entoure ma personne, elle peut avoir devant elle un Taito amusant, voir clown. Un peu comme Addison qui arrive à faire ressortir mon côté humain. Et au niveau connerie on s'y connait. L'exemple type serait un peu celui-ci histoire de dire à quel point on est fou ensemble :
Deux fous sont dans un auto.
Le fou qui conduit dit à l'autre:
- Les freins ne marchent plus !
L'autre lui répond:
- Ce n'est pas grave !
Le premier fou dit :
- Mais nous sommes dans une pente !
L'autre reprend :
- La voiture va s'arrêter. Regarde, il y a un stop en bas de la rue !

Le genre de gens qui ne se stoppent jamais malgré la signalisation. La preuve, malgré le fait que j'avais dit des choses dans le but de la calmer, elle revint à la charge tel un mastodonte à connerie qui était ma fois très efficace sur ses semblables. Cette fois, elle revient au score à coup de vanne. Mes semblables ? Un rat ? Bah... Au fond, ça trifouille partout, ça se faufile et ça ronge tout discrétement. Belle comparaison pour un aristo non ? Pour ma part, ce genre "d'insulte" ne m'atteignait pas, mais dans l'immédiat, je voulais jouer avec elle, alors je gonfla les joues l'air perturbé par sa mquerie.
Suite à tout ça, elle continu sur sa lancée jusqu'à qu'elle soit sûre de fair eun strike. Oui oui... Me faire voler comme une quille vous avez bien lu. Soupirant, je la vis mimer un baillement des plus plaisants. Comédienne va. Ses paroles auraient blessé tout bon aristo qui se respecte, mais n'étant pas dans mon rôle d'aristo, ma fierté personnelle aussi haute que la tour de babel ne fût pas touché fort heureusement. Même si au fond, ça aurait pu m'enrager comme pas possible que quelqu'un dise ça. Que je soit inutile... Inneficace... sans intérêts. Car c'est faux. Si on parle de mon rôle au sein de mon groupe, je me considére comme le pillier de tout ça, sans quoi, il n'y aurait plus personne d'actif depuis des lustres.

La belle vint pour son grand final à complimenter ma façon de soigner. Tss.. Baka... Au pire, j'aurais fait un remake de la momie en la momifiant vivante, au moins le tout serait assortit à la main et ça paserais inaperçu mais non... Il n'y avait pas assez de bande pour faire un truc bien épais. Soufflant doucement je vins à lentement la voir avancer celle-ci me bousculant d'un coup. Qu'avait-elle encore ? Je m'avançais pour alors la saisir et la forcer à revenir près de la table pour alors l'asseoir et pose mes bras tendus sur chaque côté de son corps. Ainsi prisonnière je vins à m'approcher pour alors lui dire d'un air neutre.

" Repose toi baka... Fait pas de gestes idiots, tu es suffisamment blessé comme ça... Certes je me fou de ton sort, mais j'avoue que ta connerie me manquerait puis ... Puis merde c'est tout..."

Haussant les épaules, je me reculais doucement pour alors la regarder en coin précisant au cas où, après tout, elle allait sans doute tirer profit de ce qui c'est passé il y a trente secondes, c'est à dire une position pour le moins ambigüe.

" Et encore une fois, t'imagine pas des trucs... Jte vois venir toi et tes idées loufoques... Pour sûr que tu vas me sortir que j'allais céder à des pulsions masculines... Tsss.. Espèce de chèvre va..."

Je vins à m'asseoir en face d'elle sur une autre table priant qu'elle vienne à jouer avec moi comme on sait si bien le faire. Une partie tactile, où les mots sont des armes, la connerie les points qu'on compte et que le fun soit le maître mot. Cette nuit, il y allait avoir du n'importe quoi partout pour sûr;

C'est bon, je l'avoue. Je ne contrôle plus tout-à-fait mes gestes ; à force de m'agiter dans tous les sens. Temps mort ! Temps mort ! Il est où ce fuckeur de bouton pause ? Rechargement des batteries fortement conseillé. Je ne sais pourquoi, mais j'avais le curieux sentiment que j'allais me reprendre quelque chose sur la tête. Ou que j'allais me casser la gueule. Ou que j'allais me faire mal toute seule (comment ? Je ne sais pas, c'est ça qui est beau, le suspens et tout). Ou qu'un ninja défonce la porte à la recherche du trésor caché de l'infirmerie dont l'infirmier est le gardien. SAUF QUE : le trésor ne se trouvera pas ici, parce que l'infirmier est préventif et que de ce fait il le garde toujours sur lui. C'est là que la situation devient critique pour Taito et moi. Parce qu'un ninja pas content, c’est dangereux ; et qu'un ninja pas content dangereux, pour se défouler, attaque les premiers qui croisent son chemin. Dans notre cas : Taito et moi. SAUF QUE (note de l'auteur : oui, j'aime écrire "sauf que" en majuscule, ça donne une certaine importance à la scène et accentue le côté dramatique des évènements) : Taito et moi, on est pas des ninjas. Et ouais. Donc en gros : game over... C'est ce qu'on pourrait croire ! Mais non. PARCE QUE (note de l'auteur bis : même concept que "sauf que") : l'infirmier n'est pas bête et a placé l'infirmerie sous caméra surveillance, ce qui fait qu’il pourra voir tout ce qu'il se passe ici et ne voulant pas avoir la mort de deux élèves sur la conscience (et ne voulant surtout pas se faire licencier pour non assistance à personne en danger vidéo surveillé, c'est la crise), il volera à notre secours et tuera le ninja pas content dangereux à coups de tentacules.
Parce que l'infirmier, il aime les tentacules.

C'était la minute Shizue ! 8D

Je me mordais la lèvre pour ne pas rire. Intérieurement, dans ma tête, c'était le Vietnam. Ce devait sûrement être de la faute aux nerfs qui lâchent. Que voulez-vous ? A force de faire n‘importe quoi… Si au moins il n'y avait que ça, mais non ! Un autre truc complètement débile m'hilarait intérieurement. Truc qui n'était autre que Taito. Pourquoi, hein ? Haha, attendez.

"Bonsoir mesdames et monsieur, bonsoir, bonsoir, bienvenue dans notre toute nouvelle émission, en direct de la l'infirmerie. Attention vous êtes près ? C'est partit pour la question à trois cent mille yeeeens !!

Pourquoi est-ce que Taito s'était montré aussi drôle ?

Réponse a : parce qu'il avait fait une tête de castor.
Réponse b : parce qu'il a toujours une tête de castor.
Réponse c : parce qu'il a voulu imiter un castor.
Réponse d : parce qu'il se sent proche des castors.

Attention prenez bien votre temps pour répondre, vous avez le choix entre le vote du public, le 50/50 ou téléphone à un ami."

Oui, vous avez tout compris. A gonfler ses joues de la sorte, il m'avait fait penser à un castor. C'est tout. Rien de bien comique en soi (enfin, je crois que j'ai bien ironisé la scène !), mais au point où j'en étais ça me suffisait pour craquer. A croire que j'avais bu. Mais non ! Cette nuit allait être terriblement longue et amusante, surtout si je continue sur ma lancée. Quand, BAM !… Je savais que j'allais me prendre un truc en pleine tronche, vous voyez ? Je suis devin. Appelez-moi madame Irma et tant que vous y êtes vous avez aussi le droit de me vénérer. C'est même fortement recommandé sur la notice.

"Accepter la charte d'utilisation."

Et voilà, instinctivement je m'étais propulsée en avant pour éviter toute deuxième attaque susceptible, bousculant involontairement ce pauvre Taito. Je me croyais hors de danger, mais encore une fois : non. Epic Fail. Mon compagnon n'eut pour seule réaction que de me ramener à ma place initiale, me forçant à m'asseoir sur l'espèce de table. J'étais à nouveau à découvert. Vicieuse armoire, usurpatrice sans nom, je t'ai à l'œil ! Il ne peut y avoir qu'un seul génie du mal ici ! Et puis d'un coup, je me retrouvai nez à nez avec Tai‘, faiblement encerclée par ses deux bras. Hép ! C'est qui qui se montre le plus ambigu des deux ici ?! Non mais, attendez, je sûre qu'il va encore affirmer que c'est moi qui déconne. Je parie... Un bisous tiens.
Quoiqu'un peu surprise je le laissai parler. Du début à la fin, jusqu'à ce qu'il regagne une autre table juste en face de moi, je l'avais fixé sans ciller, avec insistance. Il n'empêche que... J'ai gagné mon pari ! Hahaha, à moi le bisou... !

Une chèvre ?

...

Bientôt nous allons pouvoir ouvrir une animalerie. Ou un élevage de chèvres et de castors. J'aime mes projets pour l'avenir, je vois grand.

Au mot "chèvre", je le fixais encore et toujours. Pendant encore au moins deux bonnes minutes. Deux merveilleuses minutes de silence durant lesquelles je me retenais de ne pas jubiler.
Soudainement, je fus d'humeur à faire des grimaces.
Ni une ni deux, de ma seule main valide je plaçai mon index sous mon œil gauche afin de tirer la peau vers le bas. Vous savez, comme ces stupides gamins le font, là.
Attention, bruit de chèvre powa trop génial tout en tirant à moitié la langue pour finaliser le spectacle.

«- Bèèèèèèèèhh. »

Dieu que je suis stupide, mais dieu que je m'amuse.
Visage neutre, fixation intense, trente secondes supplémentaires de silence, sourire satisfait.

«- Pfeuh, tu n'arrêtes pas de me jeter la pierre, alors que c'est toi qui ne fais que des trucs bizarres et ambigus depuis le début. Je ne fais que constater certaines choses, nan mais. »

Aow Gosh, je viens d'avoir une idée géniale. Merveilleusement énorme. Un truc hallu- attendez la suite... CI-NANT ! Hallucinant. Mon visage s'éclaira tandis qu'une étincelle passa dans mes yeux, sublimé par un sourire en coin majestueux. J'avais la tête de ces gamines qui prépare un sale coup. Je n'en suis sûrement pas très éloignée... Un défi stupide, sans intérêt, mais que je trouvais juste trop énorme. Il ne restait plus qu'à savoir si Tai' allait se prêter au jeu. Je pense que oui.

«- Mmh, j'ai un défi à te proposer. Histoire qu'on s'amuse... Puisqu'on est déjà un peu partit sur ce thème : un défi de séduction. Le premier qui arrive à faire craquer l'autre a gagné. Bien évidemment, il y aura une récompense pour le gagnant. Comme je ne sais pas... Avoir l'autre à son service pendant une journée entière ? Ca m'a l'air bien ça... »

Ce genre de défi à la con, tout ce que j'aime. Mais après jouer toute seule ce n'est pas drôle. Je me montrai tout de même confiante.

«- Alors, qu'en penses-tu ? »

Chèvre. Voilà ce qu'elle était. Quant à moi, je suis un bouc. Même si on dit rendre chèvre et non bouc, elle était la chèvre de l'histoire, alors je ne pouvais pas être une autre chèvre... Soupirant, je vins à doucement à réfléchir à la suite. La belle semblait réfléchir à comment rendre le moment plus tentant et ses dires me ravirent. Enfin elle se dévoilait un peu, elle se donnait les moyens d'être vraiment elle. Après tout, une mermaid est une sirène qui a pour but de séduire. Alors proposer un défi de séduction, voilà une chose suicidaire. Pourtant, étant aristocrate, je me vois totalement obligé d'accepter, mon côté joueur ne pouvant refuser cela. Je lui sourit l'air malicieux pour alors me demander comment faire. Après tout, c'est SON terrain la séduction, pas le mien. Oser dire oui, c'est comme accepter le fait qu'elle désire me tailler les veines par exemple. J'entrais dans sa maîtrise et non la mienne mais bon. Soit.

" Pourquoi pas... Après tout, ça pourrait être marrant de te battre my dear..."

Un clin d'oeil et la partie était lancé. La suite allait se jouer sur chaque détails. Que ce soit les paroles piquantes, ou les gestes brûlants. Tout allait compter à partir de maintenant. Au fond, on avait lancé un jeux sans en définir les limites. Après tout, que veux dire craquer ? Le premier qui embrasse l'autre ? Celui qui chope l'autre sur la table ? Qu'est-ce que ça veux dire craquer pour elle ? Rhaaa... Sale chèvre va. Je me levais pour l'approcher. Maintenant, j'allais devenir un requin . Tourner autour de ma proie pour la mordre en plein coeur une fois l'opportunité pleine. La regardant, je réfléchit à mes dires pour alors lui dire.

" Mais tu sais... Tu ferais mieux de définir ce que craquer pour toi. Car s'il s'agit d'une simple caresse sur la joue, ça change tout selon la personne. Pour ma part, je pensais à un baiser... A partir du baiser, ça devient un craquage qu'en dis tu ? A moins que pour toi, il falle aller plus haut ? Hm ?"

Je lui tirais la langue pour alors m'approcher et poser mes mains sur le côté de ses cuisses/ L'emprisonnant encore en partie, je laissais mes yeux vagabonder sur son visage puis son corps un bref instant avant de m'imaginer bien des choses. Lui faisant croire que j'allais vite céder, j'attendais sa réponse, retant là à lui faire sentir ma présence fortement proche d'elle. Encore longtemps et elle allait tomber pour sûr. Je voulais juste savoir les limites pour savoir quelle stratégie adopter. Si je me devais d'être subtile ou si je devais être direct.

" Dit le moi... Car sinon, je vais m'ennuyer..."

Une seconde, un vrombissement, un battement de cil, une inspiration et le jeu était terminé avant même d'avoir commencé. A partir de maintenant, tout s'annule, tout se contrecarre, tout implose, tout s'immole pour terminer en un bal d'apparitions fantastiques. Ce jeu lui plaisait tout autant qu'à moi, j'en étais certaine. Si tout ça avait-il réellement un sens ? Je n'en étais pas sûre, loin de là. Jouer pour juste jouer. Tester ses limites. Observer ses points forts. Délimiter ses faiblesses ; pour ne devenir que plus performant. Peut-être que dans un sens nous nous rendions service, même si ce que j'essaye vainement d'expliquer peut vite devenir dur à discerner. "Nous sommes en guerre", cette phrase est stupide mais prend ton sens dans le contexte actuel des choses. Une guerre entre fille et garçon sans merci, dans laquelle la séduction et la luxure sont des armes. Des armes dévastatrices dont on doit savoir tirer profit et auxquelles nous devons apprendre tant bien que mal à résister. Le problème est que nous ne sommes que des humains, de simples et faibles humains. Nous courrons à notre perte par le simple fait d'exister ou d'essayer de survivre dans un monde meurtrie par la haine réciproque. Alors oui, jouons, ou faisons semblant de considérer toute cette mascarade comme un jeu ; afin d'avoir un semblant de détente. Profitons de l'instant présent avant de devenir complètement fou, avant que le disque ne se raye une nouvelle fois.

Si j'étais sûre de moi ? La question ne se posait pas. Elle ne s'expliquait pas non plus. Je n'étais pas certaine de gagner, comme je n'étais pas certaine de perdre. J'en venais à espérer que le jeu ne s'arrêterait jamais, pour qu'il reste pour toujours dans le souffle innovateur qui précède toujours la destruction. Peut-être que je vois tout en noir, peut-être même que je suis trop catégorique. Dite ce que vous voulez, mais je suis certaine que ma pensée n'est pas isolée. Que d'autre en arrive aux mêmes conclusions que moi avant de fermer les yeux et de revenir en arrière parce que la réalité est trop dure à supporter. Si vous me laissez seule, alors laissez moi croire que je pourrais survivre ainsi. Que je me suffis à moi même. Que fuir mes peurs me permettra de garder toute ma tête, de rester imperméable aux déficiences du monde qui m'entoure ; quand bien même ce soit faux. Le battre. Mauvaise joueuse, mauvaise perdante. Voilà ce que je suis, une mauvaise perdante sans fois ni lois. Si la séduction m'attire tant, c'est parce qu'elle également ne peut marcher que dans un sens. Ne rien signifier pour le séducteur, il n’y a donc aucun attachement. Aucun réel sentiment. Je pouvais séduire tout en restant seule. Même si avec Taito cette logique était tout inutile que primaire. Ce n'était pas n'importe qui. Il était une personne que j'avais comparé à mon frère.
Alors encore une fois laissez-moi croire qu'à travers ce jeu je pourrais m'en défaire, une fois pour toute ; même si je sais que c'est impossible. Je me sens piégée et je déteste ça.

Dans ce cas, je me contenterai de faire ce que je sais faire : jouer, faire semblant et m'oublier dans une fiction qui n'existe que pour moi. Alors je me contente de sourire, de prendre un air sûr de moi, d'adopter un regard taquin, de ne rien laisser transparaître. Parce qu'aujourd'hui se montrait tel que l'on en reviendrait à monter au bucher.

« Me battre ? Vraiment, tu en as de l'espoir... Tu veux peut-être un petit biscuit tant que tu y es ? »

Je pouvais dire ce que je voulais, il jouait certes sur mon terrain, mais les chances que Tai' remporte le défi n'étaient pas de zéro. Evidemment, j'allais bien me garder de lui révéler le vrai fond de ma pensée, je suis folle, mais il ne faut pas exagérer non plus. Il m'arrive parfois d'avoir quelques moments de lucidité. Et hop, une fois de plus, sans que je n'eus le temps de le réaliser, je me retrouvais enfermée, prisonnière. Pfeuh, j’en ai marre d’être un s’osio en cage. Voilà ce qui arrive quand on réfléchit trop, on se déconnecte du monde réel. Okay, à partir de maintenant, je ne réfléchis plus. Freestyle. Pas forcément le bon plan, mais on fera avec.
Soutenant le regard de Taito qui ne tarda pas à reluquer le reste de mon corps, prenant un air incertain, je fis mine d’hésiter.

« Mmmh… Le baiser ça me parait bien. »

Je marquai un petit temps de pause, laissant passer les secondes dans un silence qui se voulait pesant. Nous n’avions rien réellement entammé, quand bien même l’atmosphère commençait à s’alourdir. Petit à petit, une tension étrangère montait. Parfait. Sans pudeur je plongeai mon regard dans le sien. Qu’on dise ce qu’on veule, le regard reste un puissant atout de séduction. Quant à lui, il restait là, à me faire ressentir sa proximité, hum, pas bête. Sa technique en restait pour autant à double tranchant. Je ressentais sa présence, mais il ressentait également la mienne. Nous n’étions pas sortis de l’auberge.
Doucement, je laissai un léger ricanement s’échapper de ma bouche, un sourire confiant et amusé gravé sur mes lèvres. Je vins alors à faire un geste qui aurait pu paraître stupide, mais qui pourtant m’amusa encore plus. Simplement, je déposai mon index sur le front de mon vis-à-vis, exerçant une infime pression pour l’amener à prendre du recul.

« T’ennuyer ? Ha oui ? Rien que ça ? Hé bien. Tu ne vas plus t’ennuyer longtemps… »

Susurrais-je en profitant de l’occasion pour me dégager de l’emprise de Taito. Pendant un bref instant, je lui fis face, à quelques millimètres de le coller ; puis je me dégageai subtilement vers la droite pour rejoindre la place qu’il occupait précédemment. La table, la jolie petite table haha. Je m'y asseyais après deux trois sautillements, tel un petit lutin joyeux (8D) ! Repliant ma jambe contre ma poitrine et l'emprisonnant de mon bras droit (avec la jolie petite main momifiée, ah que c'était beau), je vins à déposer mon menton sur mon genou, lançant un regard de prédateur à mon vis-à-vis. Il ne semblait être plus que de la nourriture, ou un objet.
Et dire que la considération dans ce pensionnat pour la plupart s’arrête à ce stade.

« ... Car maintenant le jeu commence et je serais sans pitié. »

Je marquai volontairement une deuxième pause. Cette tension que j'avais pressentie, un peu plus tôt, je devais encore la laisser monter, pour que le jeu n'en soit que plus intéressant.

"Ce qui est bien dans la séduction, c'est qu'elle ne marche quand dans un seul sens."

« Je t'attends. »

La nuit promettait de ne pas être ennuyante. Après tout, la belle et moi, nous étions dans cette infirmerie qui promettait d'être notre lieu de gloire. Ce soir, un jeu allait se jouer, un jeu plaisant. Sourire aux lèvres, je vins doucement à la regarder alors que j'étais si proche d'elle. Mais soudainement, la belle vint à afficher un rictus pour le moins taquin. Elle... Elle avait des idées derrière la tête. La laissant faire, je sentis doucement ses doigts se poser sur mon front. La belle vint à me repousser de manière aguichante telle une diva. Tient... ça lui allait bien tout ça. Jouer la diva; Un bouc croisé d'une diva ça donne quoi ? Une Diouc... Soupirant, je la laissais aller où elle voulait dans la pièce. La pièce était la seule limite de jeux.
Elle alla 'asseoir sur une table, la fameuse table qui donnait droit à des fantasmes... Alala... J'ai intérêt à gagner car sinon, je sent que je vais me transformer en égyptien qui devra tirer une pierre géante, avec sur celle-ci la demoiselle usant d'un fouet pour me faire aller plus vite. Non non... La défaite n'est pas une option. Souriant, je l'admirais se mettre en position d'aguichement. C'est bien une mermaid... A user de tout pour se rendre Plus belle. Dans l'immédiat, elle avait tout pour plaire, même si ce bandage faisant momie gâchait un peu le tableau.
Souriant, je l'écoutais parler elle qui semblait si sûre d'elle. Je la regardais avec des yeux de prédateur. Me léchant les lèvres, je m'approchais pour alors m'asseoir sur une chaise en face d'elle admirant ses pupilles malicieuses avec soin.

" Tu m'attends dis tu ? ... Mais qu'attens tu donc ? Que je plonge sur toi pour venir te donner le baiser tant désiré ? Hey... Suis pas comme ça... Si tu veux que je cède, fait le par toi même, je vais pas perdre de moi-même..."

Rigolant doucement, je l'observais avant de me redresser et sourire de manière narquoise. Je revins me mettre proche d'elle pour alors lui susurrer à l'oreille.

" Pourquoi ne laisses tu pas parler la mermaid en toi ? Hum ? Celle qui est passion, drague pure... Au pire qu'as tu à perdre ? Une journée de ta vie contre un bon moment là tout de suite... Avoue que plus vite ce sera finit, plus vite on pourra passer au gage.. Promis je serais pas méchant... Laisse toi aller.. C'est pas comme si j'avais des limaces à la place des lèvres..."

Rigolant à la suite de mes paroles, je passais ma main sur sa joue histoire de provoquer le frisson qui tue. Celui qui rend accroc à la persnne. Sourire aux lèvres, je croisais mon regard dans le sien soufflant sur ses lèvres au passage. De quoi la tenter... A moins qu'elle soit lesbienne ce qui me donnerait perdant depuis le début...

De chaque côté des barrières, les deux camps étaient résolus à ne pas vendre leur place pour accéder à la victoire. Bien que nous nous apprécions, que chacun de nous deux se laissaient envoûter par la volupté du moment, nous refusions l'un comme l'autre de renoncer à notre fierté. Oui, car ce n'est que d'elle dont il est question. Si nous n'avions pas à la conserver comme le plus cher de nos trésors, le prélude de cette partie serait terminé depuis fort longtemps... C'est vrai et après tout, qu'est-ce qu'une journée dans toute une vie ? Un infime grain de sable qui se fond dans le tas... A suivre le fil de mes pensées, on pourrait croire que je serais prête à endosser le rôle de perdante en contrepartie d'un plaisir charnel. Nous n'attendions que ça. Le coup de sifflet du départ qui s’apparentait à ce simple et ridicule petit baiser de pacotille. Hé, faut bien que je me défoule un p'tit peu... Certes, un journée ce n'est rien. Mais le fait de devoir s'asseoir sur sa fierté, si je puis dire cela ainsi, relève être d'une tache beaucoup plus difficile que l'on ne pourrait le croire. Une journée. Une fierté. Un ego. Un putain d'ego qui vous suit jusqu'à votre mort. Celui-là, il s'en souviendra, que vous vous êtes inclinés devant la première tentation qui vous soit passée sous le nez. Comprenez alors mon raisonnement. Si je venais à perdre, revoir la tête du jeune homme ne fera que me rappeler que j'ai lamentablement échoué dans mon domaine de prédilection, mais aussi au propre défi que je nous avais lancé. De quoi aurais-je l'air ? Cela peut vous paraître futile et gamin, mais je me connais. Des réactions puériles et enfantines, j'en ai à la pelle.
Malheureusement, au fil de ses paroles dont je devenais maladivement dépendantes, je sentais certaines de mes protections "Anti-Taito" qui peinaient à résister au tourbillon de sensations fantastiques dans lequel j'étais en train de m'enfoncer. Nous jouions le tout pour le tout. Sortant toutes nos armes, tout notre poison. Ce simple défi venait de se transformer en un crash test magistral. Nous avions besoin de savoir si nous serions à la hauteur pour la suite des évènements. Dans un sens, on pouvait me remercier. En écoutant mes idées loufoques, je venais de nous rendre un grand service. Pas faux...

Je laissai faire le garçon, c'était à son tour de déverser son venin. Je ne pouvais empêcher mon esprit de divaguer à toutes sortes de fantasmes auxquels pour l'instant je me devais de dire non. Garder la tête froide alors que son bassin venait à se coller au miens relevait quasiment de l'impossible. C'était impossible bordel ! Si j'avais un mur à ma disposition je n'aurais que de plaisir à me défouler dessus. Pestant contre la faiblesse qui était en train de me gagner. Les choses devaient se terminer, ici et maintenant. En revanche... Hors de question que ce soit moi, qui mette un terme aux hostilités. Mon amour propre me l'interdit. Un peu plus et je pourrais le sentir me gifler de l'intérieur... "Reprenez-vous, soldat ! L'heure n'est pas à la détente ! Nous avons un territoire à conquérir !". C'est fou comme c'que je dis peut vraiment paraître louche des fois...

Quoi qu'il en soit, je me devais de contre-attaquer et de ne surtout pas céder aux frissons qui me parcouraient tout le corps et aux cris d'avidité que commençaient à lancer cette oreille... L'heure est au combat et à la victoire. Si je me plante sur ce coup là, je pourrais bien craquer dans les minutes qui suivent et en aucun cas je ne voudrais arriver à ce stade là... Peut-être usons-nous de tous les dériver possible, mais ce baiser n'aurait pas lieu. ... ... ... Laissez-moi au moins croire à mes paroles plus de trente secondes merde !! >o<
Lentement, soupirant d'aise et d'envie tout en basculant légèrement le cou en arrière, ma main, autrefois ayant élu domicile sur le visage du jeune homme s'engouffra dans ses cheveux ; quand je décidai de l'emmener faire un petit voyage. L'entraînant avec moi, je me laissai aller en arrière puis basculant sur le côté, nous nous retrouvâmes en deux temps trois mouvements allongés sur ladite table, moi au dessus de lui. Le chevauchant je plaçai mes mains de parts et d'autres de sa tête, mes yeux brillant d'envie. Envie de lui, mais de victoire aussi. Alors mon visage vint à se nicher dans son cou, l'effleurant légèrement de ma langue de sa base jusqu'à derrière son oreille, lui glissant ces quelques mots :

« Tu sais, Taito... » commençai-je en faisant de son prénom un véritable orgasme auditif. « Je crois que ce jeu a assez duré, il est temps qu'il se termine... Tu dis que je peux y mettre fin, mais toi aussi. Cette idée de défi était stupide comparée au plaisir qui nous attend. Mais tu sais ce qui serait encore plus idiot ? Ce serait de nous priver l'un comme l'autre de ce que l'on désire tant, alors qu'il te suffit d'un seul petit baiser pour y accéder...»

Sur ces paroles je relevai la tête et vins à faire passer mon visage tout près du sien, effleurant une fois de plus dangereusement ses lèvres des miennes, achevant ma course en déposant mon front contre le sien. Me noyant dans ses iris, il ne me restait plus qu'à glisser le mot de la fin en un murmure :

« La décision n'appartient qu'à toi.

Han mais le fils de .... ! Sa mère... Tout va bien. Aoooom. Faut réellement que j'apprenne à me contrôler. Surtout maintenant. Parce que, c'est pas pour dire que... C'est le Vietnam dans ma tête façon futuroscope avec des rayons lasers qui virevoltent de partout, mais ça y ressemble fortement en tout cas. Nous approchions du moment final, le coup de grâce n'allait pas tarder à tomber et mes Moi intérieurs frétillaient dans tous les sens ne savant plus où donner de la tête. Je crois même qu'ils sont en train de se tapper dessus... La Raison tentant vainement de se faire entendre... Même si quand j'y pense elle n'y est jamais arrivée. Attendez une minute. J'viens de dire indirectement que je n'étais pas toute seule dans ma tête à l'instant, c'est ça nan? Ho, Fuck off, de toute façon tout le monde s'en doutait déjà. Quoi qu'il en soit, il est grand temps que j'entame une conférence avec moi-même pour décider des évènements à venir...


Shizue : Bon, très bien, si vous êtes tous réunis ici c'est par-...

La Panique : MAYDAY MAYDAY ! On est dans la merde jusqu'aux yeux Shizu-chan ! La Violence a réussi à enfermer L'Envie dans une des prisons du cerveau, mais on ne va pas tenir plus longtemps ! Il nous faut un plan et vite... Sinon, sinon... On va perdre ce pari bitchies !!
La Foi : Prions le seigneur pour que la chance soit avec nous aujourd'hui.
La Perspicacité : J'ai toujours pensé qu'on s'était fait entuber en embauchant La Foi. A part fumer des bedos elle sert à rien.
La Foi : Tu brûleras en enfer.
La Raison : Stop stop stop, concentrez-vous s'il vous plait, nous sommes dans une situation d'urgence !
La Détermination : NOUS NE PERDRONS PAS ! J'suis un homme !
La Raison : .... O____O
La Sagesse : Nous devrions tous écouter La Raison.
La Perspicacité : Personne ne l'a jamais écouté de toute façon.
La Connerie : C'est une soumise.

Shizue : Okay, comme l'a dit La Panique, on est dans la merde. Je n'ai aucune idée de comment on va se sortir de là... Il nous faudrait un bon plan de La Ruse, sinon on ne pourra pas résister très longtemps à tous ces baisers qui s'enchaînent. D'ailleurs, juste comme ça, qui a lancé l'idée de ce défi à la con que je... Lui explique ma façon de penser autours d'une tasse de thé ?...

La Connerie : MOI MOI MOI !
La Détermination : Un vrai homme n'aurait jamais agi de cette façon.
La Provocation : Quelle connasse.
La Folie : J'peux la bouffer ?
La Ruse : J'commence à être à court d'idée. Surtout depuis que L'Intelligence s'est barrée avec Le Savoir et de toute façon, si on tente quelque chose, ce sera sans doute notre dernière contre-attaque.
La Connerie : En fait c'est L'Envie qui fait chier tout le monde... Et La Détermination me fait peur !
La Perspicacité : Laissons-là dans son délire. Lui apprendre qu'elle n'est pas homme pourrait la traumatiser.
La Vue : HOY, il va rependre la parole ! Purée, j'pourrais le lui faire bouffer son sourire...
La Violence : Si ça ne tenait qu'à moi...
La Détermination : Si vous êtes des hommes allons nous battre !

Shizue : Audition s'il te plait !

L'Audition : Il te demande si tu n'a pas trop mal à la maaaaaiiiiiinnn, il imagine déjà la suite des évènements c'est certaiiinnnssss. Mais sans doute n'est-ce pas plus maaaaaaal, qu'il songe à ne pas te faire maaaaaal ~
La Connerie : Pourquoi elle parle en vocalise ?
La Vue : J'lai trouvé en train de fumer avec La Foi. Ca doit être à cause de ça...
La Sagesse : Il serait plus raisonnable d'arrêter les choses ici, n'oubliez pas que Shizue est déjà blessée.
La Violence : Ta gueule.
La Panique : ON EST CUIT !
La Ruse : HOY, j'ai une idée !
La Détermination : La Sagesse est une tapette !
La Perspicacité : Pour une fois je suis d'accord avec ce que tu dis...
...
...
...
L'Envie : BAAANNNZZZZAAAIIIIII ! 8D
LA Ruse : En fait non... J'ai oublié.


Très bien, il était temps de coucher mes dernières cartes (s'il m'en reste encore) et après on avisera en fonction de ce qu'il se passera... Au dessus de lui, esquissant un sourire, je soufflai quelques mots avant que la bataille ne reprenne.

"Ta galanterie m'étonnera toujours... Ne t'inquiète pas pour moi."

Et comme prévu, la guerre reprit son court. Comme arme nous n'avions que ces simples baisers. J'aurais sans aucun doute pu m'y perdre... Mais c'est-à-dire qu'après avoir entendu La Détermination crier je cite : je suis un homme, j'avais les idées un peu plus au clair... C'est ce que je pensais, jusqu'à ce que le fourbe entrouvre ses lèvres. Lui aussi venait d'abaisser ses cartes. J'eus un splendide temps d'arrêt, même mon coeur se mis sur pause. Wait... Scheisse. Je fais quoi ? J'avais pas une idée là, y'a genre deux minutes ? J'y crois pas, j'ai oublié. Mais... Bordel. Roh et puis chiasse, allez tous vous faire foutre...
Finalement. C'était la fin. L'Envie venait de s'échapper et criait partout comme une dératée, La Folie se marrait, La Connerie s'est faite la malle poursuivie par La Détermination, La Raison est une laupette, La Violence tente de foutre des pains à L'Envie, mais loupe et frappe La Provocation... Notre petite réunion de bureau venait de se terminer en baston générale. Et la seule chose qui s'affichait devant mes yeux était un spectaculaire Error 404 Not Found. Le disque nous a lâché...
Alors que je tentai vainement de redémarrer le système, je n'avais qu'une seule pensée en tête, je venais de perdre le défi...


La Violence : L'ENVIE A PRIS LE CONTROL CHOPPER LA !
La Provocation : C'est toi que je vais chopper enflure !
L'Envie : 8D