Surprise. C’était l’émotion qu’exprimait le visage de la jeune femme face à elle. Elle en échappa même sa tasse de chocolat chaud. Comme si c’était la première fois que quelqu’un lui proposait son aide. Était-ce le cas ? Il était vrai qu’elle n’avait pas l’air très aimable. Ce n’était pas tout le monde qui avait la personnalité de Ran. Elle était toujours reconnaissante et faisait de son mieux pour rendre la pareille à ceux qui lui rendaient service. Elle trouvait cela totalement normal. À vrai dire, elle était simplement la gentillesse incarnée. Pas besoin de la sauver pour qu’elle accepte de faire quelque chose pour nous. Un sourire suffisait amplement.
La pluie avait cessé de tomber et des rayons de soleil entraient désormais à travers les fenêtres du café. L’orage était terminé. Plusieurs personnes se levèrent de table et en profitèrent pour quitter l’endroit. Quant à Lilith, elle semblait réfléchir à la réponse à donner à sa question. La gamine l’observait, patientant en silence. Elle remarqua alors ses traits changer du tout au tout. Elle ignorait pourquoi. La rose lui murmura quelques mots, lui ordonnant de la suivre et de ne pas lâcher sa main. Pas le temps de réagir, elle avait déjà attrapé la sienne et elle l’obligeait à sortir du café. Une fois dehors, elle commença à courir.
La suivant sans oser prononcer un seul mot, elles arrivèrent bientôt au quartier résidentiel. Ran regarda les alentours et se demanda pourquoi elle l’avait amené ici. Alors qu’elle était occupée à son observation, elle lui prit les épaules. Puis, elle lui dit sérieusement de ne pas divulguer ce lieu à personne ou elle la tuait. La brunette ravala sa salive. C’était sûrement ici qu’elle habitait et elle ne voulait pas que tout le monde le sache.
« Quel lieu ? Je sais pas de quoi tu parles » fit-elle pour signifier qu’elle allait faire comme si elle n’était jamais venue.
L’Amazon la lâcha pour fouiller dans ses poches. Elle en sortit un paquet de cigarettes qu’elle lui tendit en lui demandant si elle en voulait une. Elle ne fumait pas, elle avait vu juste.
« Désolé, mais je ne te surprendrai pas à ce propos » s’exclama t-elle avec un sourire.
C’est alors qu’elle les aperçut, derrière elle. Deux des garçons qui avaient voulu la violer. L’un d’eux possédait une batte de baseball, l’autre un poignard. L’adolescente se figea d’horreur. Cette fois, elle avait vraiment très peur. Ils étaient armés. Avaient-ils l’intention de les tuer ? Si oui, comment leur échapper ? Elle songea à son téléphone portable. Mais pas l’occasion d’appeler la police pour l’instant. Ils couraient dans leur direction.
« IL FAUT COURIR ! ET VITE !! » cria t-elle en s’emparant du poignet de sa nouvelle ‘’amie’’ et en courant le plus vite possible.
Elle a autant de force qu’un chaton, pas étonnant qu’elle se soit fait agressée dans cette ruelle glauque par ces porcs pensait Lith en courant à toutes jambes vers l’immeuble de son appartement, suivant Ran sans émettre le moindre son. Les deux jeunes filles couraient à en perdre haleine et entrèrent finalement dans la bâtisse, prenant soin de refermer la porte du hall derrière elles. Heureusement le quartier où résidait la Queen était assez huppé, donc aucune chances que ces deux idiots réussissent à entrer dans l’immeuble qui était protégé jour et nuit par un gardien. La jeune fille en avait laissé tomber sa cigarette sur le sol mais peu importe, maintenant elles étaient à l’abri dans le hall d’entrée. Lith fouilla quelques instants dans sa besace et en sortit ses clefs d’appartement. Elle intima d’un signe de tête à Ran de la suivre et se dirigea vers l’ascenseur, poussant presque la petite fille dedans. Essoufflée et fatiguée, la Queen se laissa choir contre la paroi de l’ascenseur et soupira très longuement. Elle avait chaud, elle transpirait et ses cheveux lui collaient au visage. En arrivant au deuxième étage, elle se dit qu’une douche ne serait pas un luxe. Sortant de l’ascenseur, elle esquissa quelques pas légers vers son appartement, le 204. La clef dans la serrure, elle ouvrit sans encombre et se déchaussa, invitant Ran à faire de même et laisser ses chaussures dans l’entrée. Allumant les lumières, l’appartement était un peu en désordre, à vue de nez. Lith n’était pas ce qu’on appelait une maniaque et laissait souvent traîner ses affaires partout, ayant tout simplement la flemme de ranger. Mais cela n’empêchait pas de remarquer que son appartement était grand et lumineux. Du sol immaculé aux murs de la même teinte, c’était luxueux et sans doute trop grand pour une seule personne. Mais Lith s’en fichait et cela lui convenait de vivre seule, après tout son père n’était pas disposé à l’élever et Reira était morte. Et elle en avait marre du pensionnat, de devoir cohabiter avec des étrangers qui la regardait comme un extra-terrestre. Jetant ses affaires n’importe où, elle s’étira de tout son long et invita Ran à entrer dans le salon.
« Met tes affaires où tu veux, je vais nous servir à boire. Fais comme chez toi, après tout personne ne viendra nous ennuyer. Je vis seule ici depuis quelques semaines, c’est assez cool et grand. »
Lith avait dit ça distraitement, laissant la jeune demoiselle s’installer à son aise, s’affairant dans sa cuisine américaine. Son frigo était rempli, mais malgré cela, la Queen ne mangeait quasiment rien, n’étant pas habituée du tout à cuisiner, se contentant de nouilles instantanées. Jamais elle n’avait préparé de bentô comme le faisait ses camarades de classe au collège. Non, elle, elle préférait manger des choses déjà prêtes comme les nouilles instantanées. Plus facile et moins contraignant. Sortant deux verres, Lith versa une dose de whisky et du coca pour couper. Elle y ajouta des glaçons et amena les deux boissons sur la table basse en verre, se jetant sur le sofa négligemment. Elle était chez elle, elle faisait ce qu’elle voulait, pas d’adultes pour lui donner des ordres ou lui interdire de faire ci ou ça. Prenant une longue gorgée de son verre, elle s’affaissa dans son sofa, posant ses pieds sur un coin de la table basse.
« On est à l’abri, on peut se détendre. Ce quartier est surveillé et le poste de police n’est pas loin. Si ces gars traînent dans le coin, ils vont probablement se faire chopper par les flics. Ces crétins m’ont forcée à courir à travers la ville, je suis toute collante de transpiration, je vais aller prendre une douche. Si tu as faim j’ai des trucs dans le réfrigérateur. »
Lith se releva et se dirigea vers sa salle de bain, se tournant une dernière fois vers Ran avant d’entrer dans la pièce.
« Tu ferais mieux de rester chez moi cette nuit, c’est trop dangereux pour toi de retourner au pensionnat toute seule et là je ne suis vraiment pas disposée à te raccompagner. Enfin, c’est comme tu le sens. Je reviens, n’hésite pas à faire comme chez toi, ok ? »
Elle ne lui laissa pas le temps de répliquer, étant déjà entrée dans la salle de bain, fixant son reflet dans le miroir. Elle avait sérieusement une sale tête. Retirant ses affaires une à une, elle entra dans la douche et frissonna lentement. La douche était brûlante et cela lui permit de détendre ses muscles lentement. Une fois rincée et séchée, elle enroula la serviette autour de sa taille et brossa ses cheveux roses bonbon. Elle fouilla dans les placards de sa chambre pour y dénicher un pyjama pour Ran et la rejoignit dans le salon, lui balançant les vêtements sur le sofa, haussant le ton pour la énième fois.
« Tiens, c’est pour toi. La douche est libre si tu veux y aller. Y a deux chambres mais malheureusement la seconde n’est pas encore meublé. Donc si tu veux dormir ici c’est soit sur le sofa, soit avec moi. »
Et elle s’installa de nouveau sur le sofa, s’enfonçant dans ce dernier, silencieuse.
Les adolescentes couraient aussi vite qu'elles le pouvaient, tels des chats poursuivis par des chiens. Elles parvinrent à entrer dans la bâtisse avant que leurs persécuteurs les rattrapent. Ran suivit sa nouvelle connaissance dans l'ascenceur. Une fois à l'intérieur, elle souffla bruyamment. Elle recommença à respirer normalement lorsqu'elle sortit au deuxième étage. Cette course folle ne l'avait pas tant épuisé, elle avait une endurance assez impressionnante. Elle remarqua que la rose, elle, était toute transpirante. Celle-ci enfonça sa clé dans la serrure de l'appartement 204, certainement le sien, et l'invita à entrer.
La brunette enleva ses souliers et les laissa dans l'entrée, observant l'endroit. Quelques trucs trainaient par ci et par là, sinon c'était grand. Elle s'assit en attendant que Lilith revienne avec les boissons. Sa tête tournait de gauche à droite, son regard étant curieux. Elle arrêta quand elle revint et se laissa tomber sur le sofa. Ran prit une gorgée du verre qu'elle lui avait apporté. Elle n'était pas une grande fan d'alcool, mais elle but sans rien dire. La Queen la rassura en déclarant que le quartier était surveillé et que le poste de police n'était pas à une grande distance. Les hommes qui avaient voulu la violer allaient probablement se faire arrêter s'ils restaient dans le coin avec leurs armes.
Elle partit ensuite vers la douche, car elle était pleine de sueur. Avant de rentrer dans la pièce, elle l'incita à coucher chez elle, puisque ça sentait le danger à plein nez dehors. Pas le temps de répondre, elle avait déjà disparu. Comme la gamine avait faim, elle alla se dénicher quelque chose à bouffer dans le réfrigérateur. Ce n'était pas trop son genre de se servir de cette manière, mais son hôte lui avait dit de ne pas se gêner et son ventre grognait... Quand elle eut fini de manger, elle retourna dans le salon. Lilith apparut et lui balança des vêtements, lui offrant une douche et s'exclamant qu'elle pouvait dormir sur le canapé ou avec elle.
« OK, je vais dormir sur le sofa. Merci pour tout ce que tu fais pour moi ! Je vais aller prendre une douche. »
Elle sourit, se leva et partit dans la salle de bain avec le pyjama. Elle se déshabilla après avoir trouvé une serviette qu'elle posa à côté du tapis. Elle défit ses couettes, puis elle activa le jet et passa en-dessous. Elle se lava, resta quelques minutes immobile à profiter de l'eau chaude sur sa peau, et sortit. Elle s'essuya et se vêtu de la tenue que la jeune femme lui avait prêté. Elle la rejoignit, tassant sa chevelure sur le côté avant de se rasseoir. Ses cheveux détachés lui arrivaient en bas des fesses et donc elle devait faire gaffe.
« Huh... dis, pourquoi tu te loues à un appartement si on a droit à une chambre à Sei ? Tu te sens pas seule ? » demanda t-elle les yeux écarquillés.
Ran n'était pas une solitaire et ne comprenait pas les gens qui l'étaient. Elle trouvait qu'on s'amusait beaucoup moins sans personne. Elle avait besoin d'être entourée, de sourire et de se faire sourire en retour. C'était l'essence même de son existence.
Est-ce que Ran est en train de devenir son amie ? C’est une possibilité à laquelle Lith n’a pas songé, elle voulait juste lui donner un coup de main et voilà. Mais maintenant qu’elle l’a emmenée chez elle, dans son repaire, dans la tanière du loup, elle commence à croire que leur relation va évoluer, dans le bon sens du terme, m’voyez. Jamais personne n’a franchi ce seuil, même pas les autres Amazons qui sont pourtant les personnes les plus proches de Lilith. Cette petite fille devrait prendre conscience de sa chance, parce que si Lith était vraiment dans son état normal, elle l’aurait laissée à la merci de ces abrutis qui ont tenté de la violer auparavant et ce, sans remords ni état d’âme. M’enfin bref, passons, là n’est pas le sujet à l’heure actuelle. Elle regarde Ran se relever et prendre le pyjama, un sourire se dessine sur les lippes rosées de la Reine, mais s’efface aussitôt.
« Y a pas de quoi. »
Elle la laisse partir prendre une douche, allume la TV et zappe les chaînes sans vraiment prêter attention au contenu. Son verre est quasiment vide alors elle fouine dans le réfrigérateur et sors la bouteille de coca qu’elle dépose sur la table basse sans un bruit. Elle a remarqué que la petite fille n’est pas une grande alcoolique, alors autant ne pas la pousser à bout, pas après ce qu’elle a enduré. Malgré tout ce qu’on peut dire sur elle, la Queen est gentille, enfin, parfois. Laissant traîner des crackers déniché dans le placard et la boisson, Lith se contente de patienter quand réapparait la demoiselle, vêtue d’un des vieux pyjamas de la Reine. Elle réprime un rire et la laisse s’installer, admirant sa longue chevelure noisette. La question de la jeune fille lui fait arquer un sourcil et elle se rapproche de cette dernière, zyeutant ses cheveux.
« Je reviens, ne bouge pas. »
Elle s’éclipse une minute dans sa chambre et revient avec un sèche-cheveux et une brosse, s’asseyant tout près de Ran. Ses pupilles émeraude – puisqu’elle a enlevé ses lentilles - scrutent le visage rond et poupon de la demoiselle et elle sourit simplement, posant le tout sur ses cuisses.
« J’aurais pu me sentir seule si j’étais plus comme toi, p’tite tête. Mais tu vois, je préfère la solitude plutôt que devoir supporter des personnes que je ne connais même pas. Je n’ai pas ta façon de penser, loin de là. C’est dommage mais que veux-tu, on ne change pas quelqu’un. Mais assez parlé de moi ! Dis-moi, p’tite tête, t’as quel âge ? Tu parles de Sei mais en toute honnêteté, je te pensais encore au collège à vrai dire. »
Elle ricane bêtement et passe ses doigts dans la chevelure de la petite sans lui demander son avis. Comme une sœur aînée le ferait.
« T’as vraiment de beaux cheveux. Ça te dérange si je te les sèche ? Je n’ai pas envie que tu tombes malade. »
La Queen ne répondit pas immédiatement à ses questions. Son attention semblait avoir été captée par sa chevelure. Sans ses couettes, celle-ci était plutôt impressionnante. On lui avait déjà demandé pourquoi elle ne la laissait pas détachée. Que ça lui allait bien et qu'ainsi elle paraissait un peu plus pour son âge. En fait, Ran ne savait pas trop. Peut-être parce que sa mère lui faisait toujours cette coiffure lorsqu'elle était petite et que c'était devenu une habitude. Elle ne retirait ses élastiques que quand le temps était bientôt venu d'aller au lit. Au petit matin, elle peignait ses cheveux en les remontant sur le dessus de sa tête par automatisme. Elle n'avait jamais songé à faire changement.
Lilith se leva et se rendit dans sa chambre pour récupérer un sèche-cheveux et une brosse. En revenant, elle observa la gamine qui se rendut compte que ses yeux étaient désormais de couleur verte. Elle aussi portait des lentilles, ce qui n'était pas vraiment étonnant. On ne nait pas avec un regard écarlat. Elle lui sourit amicalement, et elle l'imita. Elle pensa qu'elle avait d'abord trouver son sourire effrayant, mais maintenant, il était plutôt sympathique. Elle lui répondit. Il était vrai qu'elle n'avait pas l'air comme elle. Elle avait l'air bien avec la solitude. Eh bien, si elle ne pouvait pas supporter la plupart des gens, c'était peut-être mieux ainsi. Elle changea alors de sujet en lui demandant quel âge elle avait, puisqu'elle la croyait collégienne.
La brunette rigola légèrement. Ce n'était pas la première fois qu'on lui disait ça. Et elle était certaine que plusieurs personnes à Sei Gakuen se demandait si elle s'était perdue ou si elle était la petite soeur d'un pensionnaire. Elle ne mesurait qu'un mètre cinquante-cinq, et puis son comportement ne laissait pas penser qu'elle était presque adulte.
« T'es pas la seule. J'ai 16 ans. Je sais, ça ne parait pas. »
Son hôte passa ses doigts dans ses cheveux, ce qu'elle trouva assez agréable. En fait, elle avait toujours voulu d'une grande sœur simplement pour qu'on lui fasse ce genre de choses. Elle avait toujours enviée ses amis qui en avaient une. Et elle ne comprenait pas qu'ils puissent s'en plaindre. La rose s'exclama qu'elle avait vraiment de beaux cheveux, et elle la remercia. Elle désirait les sécher afin qu'elle ne tombe pas malade. Elle qui lui avait paru si brusque au début lui paraissait désormais très douce.
« Non, ça me dérange pas. Même que j'aimerais bien. J'ai toujours trouvé ça trop long de les faire sécher moi-même. »
Et dire que c'était elle qui lui devait un service... mais bon, si elle lui demandait de l'aide, elle n'hésiterait pas à le faire. Elle lui devait bien ça.
Effectivement, ça ne se voyait pas du tout que Ran avait à peine seize ans ! Ça voulait donc dire que Lilith avait cinq années de plus, ce qui faisait d’elle son aînée et ce, de loin. Comme une grande sœur qui veillerait sur sa cadette, la Queen alluma le sèche-cheveux et commença lentement à sécher les longs cheveux de sa petite protégée qu’elle avait accueillie chez elle. Ran représentait cette petite sœur que Lith n’avait jamais eue, car étant enfant unique et en plus, orpheline, il faut dire que la famille ce n’était pas son point fort. Mais si au moins elle pouvait protéger Ran des risques de Sei, cela lui allait fort bien. S’occupant de la longue et soyeuse chevelure, Lith songea au futur. Qu’allait-il advenir une fois qu’elles seront retournées à Sei ? Leur nouvelle amitié prendrait-elle fin parce que les deux femmes jouaient dans un monde tout à fait différent ? Ou au contraire cette amitié allait se renforcer encore plus grâce au pensionnat et surtout à cette guerre des sexes ? Lith resta pensive quelques minutes, seul le bruit du sèche-cheveux faisant office pour combler ce silence perturbant. La Queen si violente devenait presque prévenante envers la petite Ran. Mais elle n’avait jamais nié ne pas aimer les choses mignonnes, au contraire dès qu’elle en voyait une, elle ne pouvait s’empêcher de devenir toute mielleuse. Un pan de sa personnalité qu’elle devait cacher au reste du pensionnat, au risque de voir son rang de Queen dénigrer ou pire, son clan dissout.
« Seize ans ! Eh bah ça alors… Moi j’en ai 21, c’est assez perturbant d’être aussi vieille comparée à toi. »
Tandis qu’elle parlait, elle lui brossait les cheveux pour leur donner du volume et un certain peps. Lith avait toujours enviée ces filles à la chevelure soyeuse et parfaite, alors autant faire de son mieux pour rendre Ran aussi jolie que possible. Ses doigts longilignes passaient lentement entre chaque mèche et Lith prenait un certain plaisir à coiffer la petite Ran. Ouaip, elle avait toujours voulu une petite sœur pour s’en occuper et jalousait secrètement ceux qui avaient une famille, unie ou non. Elle, elle était l’orpheline, celle dont les parents ne voulaient pas, l’abandonnée, comme elle avait souvent entendu étant enfant. Même si Reira lui avait certifié que ses parents regrettaient sûrement son abandon et qu’elle était sa mère quoiqu’il arrive, Lith en avait beaucoup souffert. D’où ce caractère violent et trop impulsif qui était le sien. Elle reprit la parole, chassant les mauvais souvenirs de sa mémoire.
« Tu es enfant unique Ran ? Je sais que tu m’as dit avoir déménagé ici, mais t’as pas de frères et sœurs ? »
Ignorant le pourquoi du comment, Lith se mit à rougir doucement, une légère teinte écrevisse venant poudrer ses pommettes. Peut-être que le fait de poser des questions si directes la gênaient un peu, malgré tout ce qu’on pouvait dire sur la Reine. A vrai dire, personne ne connaissait son véritable « soi » qu’elle s’évertuait à masquer au reste des élèves. Un peu comme tout le monde, elle avait son jardin secret et peu de personnes avaient eu l’occasion de voir Lith gentille et agréable. Autant dire que Ran avait de la chance aujourd’hui ! Continuant à coiffer énergiquement la jeune fille sans lui faire de mal, elle éteignit le sèche-cheveux et se contenta simplement de passer la brosse dans la chevelure de Ran. Quand son ventre se mit à grogner bruyamment, elle sentit le rouge lui monter encore plus aux joues. La honte !
Toujours aussi longue pour répondre, désolée D: Je pense qu'on va pas tarder à clôturer le RP, car disons que la nuit avance à grand pas & on devrait dormir ! Si tu veux clôturer le post vas-y, sinon je le ferais au prochain post :3
Invité
Mar 23 Avr - 12:52
Good night
Ran ferma les yeux en sentant le séchoir souffler sur ses cheveux. La froideur que lui procurait l'eau appuyée contre ses épaules et son dos allait bientôt disparaitre pour la réchauffer et l'aider à s'endormir grâce à cette douce chaleur apaisante. De plus, le petit massage que lui procurait la brosse était très agréable. Il la relaxait et lui fit réaliser que sa nouvelle amie cachait en elle de la bienfaisance. Elle doutait qu'elle devait être l'une des seules à en profiter, c'est pourquoi cet instant lui parut si important. Elle pensait que c'était le début d'une nouvelle amitié, qui serait forcément étrange mais solide.
Après tout, Lilith lui avait dit elle-même qu'elle préférait la solitude. Alors, si elle acceptait sa compagnie et lui proposait de rester pour la nuit, c'est qu'elle devait l'apprécier. Elle était heureuse de cela. Elle avait l'impression d'être parvenue à briser une coquille d'indifférence et de méchanceté. C'était sûrement le cas. En apprenant qu'elle avait 21 ans, l'adolescente ouvrit grand les yeux. Elle la savait plus vieille, mais ne croyait pas qu'elle était de cinq années son aînée. Elle se sentit encore plus comme une petite chouchoutée par sa grande soeur. Ça lui plaisait. Et elle se promit de veiller à égayer le visage de la Queen.
Ses doigts passaient dans ses cheveux. Elle sourit. Si elle avait continué à agir comme dans le café, elle l'aurait certainement eu peur de rester chez elle. Mais ce n'était pas le cas désormais. Et puis, de toute manière, valait mieux prendre ce risque que de sortir dehors et se faire attraper par les deux hommes armés. Lilith lui posa une question à laquelle elle hésita. Elle savait qu'elle ne possédait pas de frères et de sœurs de sang, mais de cœur, elle en avait un certain nombre.
« Oui, j'suis enfant unique. Mais ça m'a pas empêché de me trouver des frères et des soeurs ! » s'exclama t-elle.
En la fixant avec un regard qui signifiait qu'elle deviendrait sa Imouto-chan si elle le désirait.
D'ailleurs, elle remarqua que ses joues étaient rouges. Ça lui allait bien. Ran ricana doucement en hochant la tête. Déposant le sèche-cheveux en continuant de la brosser, le ventre de celle-ci se mit à grogner. Elle devait avoir faim. La brunette bailla en mettant une main devant sa bouche.
« Tu peux arrêter et aller manger que'que chose ! Moi, j'pense que j'vais me coucher. »
Sur ce, elle s'étala sur le sofa et la regarda partir du coin de l’œil. Quand son hôte revint, elle s'était déjà assoupie en position fœtal. Et elle avait le sourire aux lèvres.
HRP : Voilàa ! Tu peux re-poster si tu veux, mais si tu as la flemme, tu peux laisser comme ça.
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Mer 13 Fév - 13:57
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